Mercredi 24, ( 7h, +225m, -355m, max 1720m)
Nous
démarrons vers 8h après un déjeuner rapide. Nous commençons par traverser des
champs trempés par la pluie, mais qui doivent souvent être humides car les
joncs y poussent abondement. Nous atteignons les gorges d’Agouti, canyon très
étroit et très encaissé qui serpente à travers les contreforts rocheux. Le
paysage est magnifique, les strates des couches sédimentaires sont soit
horizontales, soit verticales faisant de véritables murs que l’érosion à
parfois réussi à traverser. Les parois sont abruptes et leur couleur ocre fait
penser aux canyons du grand ouest américain. C’est grandiose ! Servant là
aussi de route de liaison entre les villages, nous croisons de nombreux
indigènes soit à pied, soit à dos d’âne ou de mulet. Nous traversons à
plusieurs reprises le cours de l’oued car zigzagant entre les parois verticales
du canyon, notre chemin est souvent barré par le cours d’eau. Peu avant la
sortie du canyon, nous grimpons sur la paroi d’un canal d’irrigation qui suit
le bas de la paroi rocheuse.
A la sortie du canyon, nous passons à proximité
d’un campement berbère pour touristes. Dans le village suivant, Ali nous montre
le mode de fabrication des murs en pisé, par coffrage. Le chemin emprunte
ensuite un ressaut du terrain qui surplombe la vallée, nous donnant une vue
splendide sur les jardins et kasbahs du fond de la vallée. Vers 11H30, nous
descendons au bord de l’oued pour retrouver Ahmed et Amou au pied d’une falaise
creusée d’habitations troglodytes remontant à trois ou quatre siècles.
L’érosion ayant fait tomber une partie de la falaise, les habitations sont en
partie détruites. Le repas est du même type que les jours précédents : des
pâtes et des légumes crus variés. C’est frais et toujours aussi bon. Nous
terminons par des tranches d’orange saupoudrées de cannelle. Pendant la sieste
qui suit, nous apercevons des gamins du village qui escaladent pieds nus la
falaise et grimpent dans les habitations troglodytes. Pierre traverse l’oued et
tente de grimper. Malgré les conseils d’un gamin, il n’y arrive pas, renonce et
reviens accompagné de ce dernier et suivi des autres. Odile leur distribue des
bonbons et une gamine se laisse photographier à côté d’elle. Elle lui donne
ensuite une poignée de bonbons.
Nous levons
le camp et partons en direction de la kasbah au bord de l’oued derrière notre
campement. Là nous bifurquons et suivons tout un dédale de sentiers et de
canaux d’irrigation au milieu des jardins du fond de la vallée. Les jardins
sont luxuriants, il y a beaucoup d’arbres fruitiers. Des cognassiers couverts
de beaux fruits qui serviront pour les tajines, des figuiers, des pêchers, des
amandiers, des pommiers, des noyers font de l’ombre aux cultures
maraîchères : navets, courgettes, tomates, poivrons, aubergines, pommes de
terre, etc… Les vignes alternent avec les champs de maïs et les champs de
luzerne. Celle-ci sert aussi bien de fourrage pour les bêtes qu’aux hommes pour
le tajine. Mélangée au couscous, la luzerne est énergétique et apporte de la
chaleur en hiver. Les jardins sont séparés par des haies de rosiers dont
l’essence sera tirée par distillation des fleurs, d’où le nom de Vallée des
Roses. En remontant le coteau, nous rejoignons une piste qui conduit à l’entrée
du canyon donnant accès à Boutaghrar. Nous croisons plusieurs mini-bus
surchargés de monde et de matériel. Des groupes de jeunes gens s’accrochent ou
sont juchés sur les galeries déjà bien chargées d’énormes colis. Ils reviennent
des souks de la ville où ils ont fait le plein en vue de la fête de l’Aïd.
A
l’entrée du canyon, la piste traverse la rivière pour rejoindre la route sur le
coteau d’en-face. Pour notre part, nous continuons sur le même versant en
suivant un canal d’irrigation qui nous fait passer le goulet. Nous redescendons
dans le fond de la vallée et traversons l’oued à l’entrée de Boutaghrar.
Fatiguée, Elisabeth nous quitte et rejoint l’hôtel pendant que nous montons un
petit vallon qui nous conduit sur le plateau dominant le village. Dans les
derniers mètres de la montée, nous enfilons nos ponchos car il se met à
pleuvoir. Cela ne dure pas longtemps mais suffisamment pour bien mouiller. La
vue sur les vallées confluentes est splendide et sympathique car nous sommes
juste au bord d’une falaise qui surplombe le village. Nous redescendons par un
éboulis et rejoignons l’hôtel. C’est avec plaisir que nous découvrons de belles
chambres avec deux ou quatre lits, douches et wc. Cela fait du bien après les
gîtes plus que rustiques de la randonnée. Nous apprécions la douche chaude et
après un bon verre de thé sous une tente touareg sur la terrasse, nous faisons
nos lessives.
A 18h30,
nous rejoignons la salle commune pour dîner d’un bon couscous et prendre congé
de nos trois sympathiques muletiers. Amou nous accompagne dans le désert. Puis,
en buvant une verveine, Elisabeth nous apprend un jeu de dés, le 5000, ce qui
est l’occasion d’une bonne partie de rigolade avant de rejoindre nos chambres
pour une bonne nuit de repos.
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