Usciolu - Asinau

Samedi 8 septembre, Usciolu (1727) - Asinau (1530) par l’ancien GR +1065m -1255m de dénivelées, 17km, 7h, classé Moyen

Réveillé à 6h30, je prépare mon sac, déjeune et pars à 7h15. Le jour se lève. Le sentier rejoint la crête qui domine le refuge et sillonne en ligne de crête durant presque deux heures. C’est moins difficile que la veille et culmine à la Punta di a Scaddata (1836). Au col Bocca di l’Agnonu (1570), le chemin se sépare en deux : à droite le nouveau tracé qui descend vers les refuges de Matalza et Croce et à gauche, l’ancien qui traverse un plateau et passe par le sommet de l’Incudine (2134). Suivant le conseil de Gérard et d’une amie, je prends ce dernier. Abandonné depuis deux ans pour privilégier le nouveau tracé qui est commercial, les traces ont été refaites suite à de nombreuses réclamations. Je traverse de part en part un immense plateau qui fait penser un peu au Massif Central. La vue s’étend à perte de vue et quand on a traversé ce plateau, on peut voir tout le chemin parcouru par les crêtes et le plateau depuis la veille. C’est splendide et impressionnant. Au plus loin que je puisse voir, je ne vois personne. J’ai l’impression d’être seul au monde. Dans la montée de l’Incudine, je ne croiserai que 16 personnes. Au sommet de ce mont, une croix domine, la roche est plane et arrondie rabotée par l’érosion. De là, la vue est belle à 360°, dommage qu’il y ait de la brume dans la plaine, la mer se distingue à peine. La descente sur Asinau est difficile à travers falaises et rochers. Les genoux, les chevilles et les cuisses souffrent. Comme l’eau est particulièrement glacée, la douche est rapide et sommaire. Peu après mon arrivée, Aimé, le gardien fait le dressage d’un poulain, puis il tire à la carabine, à balles caoutchouc, sur des cochons sauvages pour les éloigner car ils détruisent tentes et sacs à dos. Le repas est rustique mais bon : charcuterie, lentilles avec morceaux de viande, fromage et compote de pomme. Comme je n’ai pas réservé, qu’il y a beaucoup de réservations et que le refuge est bien rempli, je suis installé au troisième niveau du bat-flanc, sous le toit. L’accès est acrobatique par une échelle verticale et la circulation le long des matelas ne fait que 15cm sans protection contre les chutes.