mardi 29 septembre 2009

Mexico, une visite éclair qui incite à revenir.

Mexico étant une grande ville chargée d’histoire et donc de monuments, ma première journée a été consacrée à la découverte du centre historique. Ce quartier comprend en particulier le Zocalo, place principale et historique, la cathédrale, l’église paroissiale, el templo Mayor et son musée et les rues rayonnantes avec leurs maisons anciennes . La deuxième journée est marquée par ma visite à la Virgen de Guadaluppe et à un petit tour dans le parc de Chapultepec. Le peu que j’ai pu voir donne envie de revenir passer plusieurs jours afin de découvrir toutes les richesses qui parsèment la ville. Ce sera peut-être l’occasion d’un autre voyage, on ne sait jamais. Avant de décrire plus avant mes visites, quelques remarques générales me viennent à l’esprit. - Dans mon guide, il est mentionné que la ville s’enfonce peu à peu. Mexico étant construite sur un lac partiellement asséché, le sol n’est pas stable. Cela se remarque très nettement car on voit les bâtiments pencher ou s’affaisser. C’est tellement remarquable que l’on a l’impression d’être saoul et que tout bascule. Les différences de niveau ne se comptent pas en millimètres comme en France, mais en dizaines de centimètres voir en mètres. Je me demande quand même parfois s’ils ne considèrent pas le fil à plomb et le niveau comme des accessoires superflus. A Saltillo, au Ranchito, une église est en construction; les piliers ne sont ni très droits ni bien verticaux. - Les Mexicains sont très expressifs, exubérants, accueillants. Cela bouscule un peu nos habitudes. Et comme on nous rappelle sans arrêt d’être prudents, de se méfier des voleurs, de se méfier quand on est abordé, il est difficile de savoir à qui faire confiance et quelle attitude avoir. - La Vierge de Guadalupe et le Christ font l’objet d’une dévotion très forte de la part de pratiquement tous les mexicains et il est difficile de comprendre comment avec une telle dévotion il peut y avoir tant de violence, de corruption, de vols. Même les narcos qui commettent enlèvements et assassinats ont une dévotion pour la Vierge et le Christ. Je suis hébergé dans un hôtel quatre étoiles, l’hôtel Ambassador. Très bien situé puisqu’il est très proche du « centro historico », cela m’a permis de me déplacer à pied. Mais il ne faut pas trop gratter le vernis des étoiles car on découvre vite quelques imperfections bien amusantes qui sont à l’image que j’ai du Mexique depuis mon arrivée. Pour commencer, la porte de la chambre n’est pas posée d’équerre, on se croirait dans Astérix et Cléopâtre : côté paumelles, le jour sous la porte est de 10 mm, ce qui est normal, côté serrure il est de 30 mm: le sol se dérobe. D’ailleurs, d’un bout de la chambre à l’autre, il y a 15 cm au moins de différence de niveau. De plus, un imposte de fenêtre est ouvert et il est impossible de le fermer, il n’y a ni charnière ni système de fermeture. Ce qui est dommage c’est qu’étant côté cour on n’a pas le bruit de la rue, mais on a le bruit des gros climatiseurs ! Enfin, côté électricité, c’est aussi tout un poème. Il n’y a pas de prise côté lit, donc pas de lampe de chevet, ni d’interrupteur pour le plafonnier. Il faut donc éteindre à l’entrée de la chambre et venir se coucher à tâtons sauf si l’on a comme moi une lampe frontale ! De plus il n’y a qu’une prise de courant qui fonctionne dans la chambre : celle de la télé, derrière le meuble TV. Pour brancher l’ordinateur ce n’est pas le top ! Sinon, à part çà, c’est bien propre, rien à redire là-dessus. Samedi matin, donc après avoir réservé mon avion pour San Cristobal, j’ai pris le chemin du « centro historico ». Passant devant le Palacio Bellas Artes, j’y entre pour jeter un œil. C’est un ensemble magnifique tout en marbre blanc à l’extérieur et marron/ bordeau à l’intérieur. Très grandiose style début du siècle. Il y avait une exposition de peintures du Greco. Vue la queue et l’entrée au compte goutte, j’ai estimé l’attente à plus d’une heure : j’y reviendrai peut-être en fin de journée, sur le chemin du retour. Continuant mon chemin, je visite l’église St François d’Assise richement décorée, en particulier par de grands tableaux racontant la vie de St François. Les églises mexicaines sont très richement décorées, voire surchargées. Les Christs sont souvent représentés très sanguinolents et avec une perruque de vrais cheveux. Ce qui m’a surpris aussi, c’est que le Saint Sacrement est très souvent exposé en permanence avec ou sans équipes de prière. La rue Madero que je suis est bordée d’immeubles anciens mais qui demandent à être sérieusement rafraîchis. Dans cette rue, les joaillers se succèdent et de nombreuses galeries marchandes sont spécialisées dans la bijouterie en or et argent. Pour un pays pauvre, c’est phénoménale le nombre de bijouteries que j’ai vu. Il y a de beaux bijoux, mais comme toujours, des Vierges et Christ côtoient des « saintes mort », squelettes avec auréoles et ornements, des scorpions, etc… . Dans chaque galerie un policier monte la garde. Je n’ai jamais vu autant de policier qu’à Mexico. Il y en a partout, à tous les coins de rue, devant les banques, les bijouteries, les églises, les monuments, dans toutes les stations de métro, partout….. Au bout de cette rue, il y a la place du Zocalo. Zocalo signifie socle, soubassement. Le Général Santa Anna a fait poser un socle au centre de la place pour y dresser un monument à l’indépendance. Ce monument n’a jamais été réalisé, ce qui a donné ce nom à cette place et par analogie, toutes les places principales des villes du Mexique s’appellent Zocalo. Un immense mât a été dressé à la place et un gigantesque drapeau mexicain est monté chaque matin. Au nord de la place se dresse la cathédrale metropolitana, édifice monumental à cinq nefs curieusement partagé. Les deux nefs extérieures sont partagées en petites chapelles richement décorées, consacrées soit à des saints, soit à la Vierge ou au Christ, voire consacrées à deux ou plusieurs patronages. Elles sont fermées par de grandes grilles de bois. Le portail de la nef centrale s’ouvre directement sur l’autel du pardon où un Christ noir est exposé. La légende dit qu’il serait devenu noir rapidement en absorbant un poison qui aurait été versé sur ses pieds pour assassiner un prêtre qui devait les baiser. Derrière l’autel du pardon, au centre de la cathédrale, faisant face à l’autel principal qui est au fond de la cathédrale, il y a un magnifique chœur en bois sculpté. Plus loin, la sacristie est richement décorée de tableaux et d’ornements. Quand on fait le tour de la cathédrale par les deux nefs intermédiaires, on remarque le devers de la cathédrale. Côté porches d’entrée elle penche à gauche, côté autel principal, elle penche à droite. Le sol est penché de partout. Ce n’est pas une illusion d’optique, d’ailleurs, au centre de la cathédrale, il y a un fil à plomb dont le poids fait près d’un mètres de haut. Il est suspendu au centre de la voute et le plomb est déporté de près d’un mètre par rapport à l’axe de la cathédrale. Juxtaposée à la Cathédrale, le Sagrario Metropolitano, bâti pour abriter archives et vêtements sacerdotaux est devenue église paroissiale. Comme la cathédrale, elle penche, mais pas dans le même sens ! A la sortie de ces églises, je trouve une foule de familles avec des bébés ou jeunes enfants habillés de blanc. Je me renseigne auprès d’un policier qui m’explique que c’est pour le baptême et devant mon étonnement, il m’explique la signification communautaire du baptême au Mexique. En me dirigeant vers El Templo Mayor, je traverse une partie de la place qui est envahie par des stands de ventes d’articles indiens, mayas, astèques… Il ya de jolies choses, et on se laisserait vite tenter. Il y a aussi plusieurs groupes de d’indiens qui dansent en costumes rituels. Ces costumes sont magnifiques, avec forces plumes et couleurs. Durant l’après-midi, il y aura plusieurs averses, mais cela ne les empêchera pas de continuer, pieds nus bien souvent et peu couverts. Une foule de badaux les regardent. Des « chamanes » officient aussi, soufflant de la fumée d’herbes aromatiques autour de leur « patients » et marmonnant des prières. Au coin Nord Est du Zocalo, près de la Cathédrale, au siècle dernier, el Templo Mayor a été mis au jour. Depuis plusieurs années, des travaux ont été entrepris pour dégager au maximum ces ruines. C’est un temple Maya datant du 14° siècle et antérieur qui a été détruit par les conquistadores espagnols. En fait, c’est un ensemble de plusieurs temples superposés. Pour asseoir le rayonnement de la ville sur « l’univers », les mayas construisaient un temple plus grand que le précédent en le construisant par-dessus le précédent. Les soubassements de tous les temples sont dégagés. De nombreux visiteurs défilent sur ces ruines sur lequel un circuit a été aménagé avec panneaux explicatifs. La fin de la visite passe par le musée du Templo Mayor. Cette visite est fort intéressante et permet de mieux voir quel était ce peuple. C’était à la fois une civilisation très développée, très en avance dans plusieurs domaines, cultivée, en harmonie avec la nature et une civilisation sanguinaire et guerrière. En fait les guerres avaient pour but de faire des prisonniers afin de les sacrifier aux dieux. Beaucoup de Mexicains viennent visiter ce site. Ce qui m’a surpris, c’est que la plupart des jeunes prennent des notes. Ils recopient presque tous les panneaux d’information et quand il y a un guide, ils posent beaucoup de questions et notent les réponses. Ce doit être intéressant pour un guide d’avoir un tel public. J’ai remarqué aussi que les guides étaient fort intéressants, très souvent passionnés, apportant beaucoup d’informations et de détails. Après le musée, je suis allé voir les fameuses fresques du peintre Diego Riviera qui ornent les murs de l’escalier et de la galerie du premier étage du Palacio Nacional. Ces fresques sont magnifiques et racontent la vie avant l’arrivée des espagnols, la colonisation et la révolution. Soit dit en passant, les mexicains sont TRES fiers de leur pays et le drapeau flotte partout, même sur les voitures. Puis en traînant un peu, en faisant un nouveau tour à la cathédrale parce que je n’avais pas tout vu, une messe étant célébrée, je me dirige vers mon hôtel. En passant vers le Palacio Bellas Artes, j’avise quatre policiers mexicains à cheval et en costume traditionnel. Je fais donc bien sûr quelques photos. Je suis alors abordé par un homme qui me propose de me prendre en photo avec les cavaliers. Méfiant, compte tenu de tous les avertissements qui nous sont dispensés, je décline mais ne refuse pas la conversation. En fait, il s’agit d’un sergent de l’armée mexicaine en permission à Mexico. Nous avons bien sympathisé et avons bavardé un bon moment ensemble, puis nous sommes allés boire une bière. Nous nous sommes séparés deux bonnes heures plus tard. Il me laisse son adresse internet en me proposant de me servir de guide si je reviens au Mexique. J’ai constaté que je faisais des progrès en espagnol. Ce n’est pas le top, loin de là, mais je comprends mieux et me fais mieux comprendre. Je comprends mieux ici qu’à Saltillo car là-bas ils mangent les mots et parlent vite. Dimanche matin, après avoir réglé le vol en avion, je me suis dirigé vers la basilique de Guadalupe. Comme c’est le marathon de Mexico et qu’il passe dans le quartier, toutes les rues sont coupées donc pas de bus ni de taxi. Je prends donc le métro. C’est presque le même qu’à Paris ! Les mêmes wagons, les mêmes échelles de secours, les même tirettes d’alarme, etc…. Pas étonnant, c’est la CNCF de Mexico qui l’a construit avec l’assistance technique d’Alsthom . Dans le métro, il y a des vendeurs à la criée partout. Il y en a même qui montent dans les wagons et font leur boniment entre deux stations : vente de boissons, de CD (le vendeur porte un lecteur avec son enceinte dans le dos), de DVD de films (idem que pour les CD), de shwingum, de confiseries, etc…. Le site de la Villa de Guadalupe est très grand et comprend plusieurs basiliques ou églises. En arrivant, je me dirige vers la nouvelle basilique. Elle est moderne, immense, elle peut accueillir plus de 40 000 personnes. Une messe y est célébrée toutes les heures et la basilique est pleine. En même temps, dans les tribunes, il y a des petites chapelles où des messes peuvent être célébrées en même temps. J’ai donc pu assister à une messe, et pendant la célébration, très recueillie, un groupe de pèlerins est arrivé en chantant pour venir honorer la tunique de Juan Diego sur laquelle l’image de la Vierge s’est imprimée. Cette tunique est dans un cadre au-dessus du grand autel, mais elle peut être vénérée d’une « crypte » qui est derrière et en-dessous de l’autel. Les pèlerins y défilent, mais pour qu’ils ne bloquent pas le passage, il y a quatre tapis roulants et il est interdit de faire marche arrière ! On a droit à environ une minute de vénération ! Au moins çà dégage ! Heureusement car avec les mexicains, on ne pourrait jamais y accéder ! Il y en a qui squatteraient la crypte. Autour du site, il y a des marchés avec de nombreux stands d’articles religieux. Sur le site, il y des magasins ou des stands avec la même chose. C’est curieux de voir les manifestations de foi des mexicains. Je disais qu’ils étaient exubérants, cela se manifeste de diverses façons. Certains arrivent à genoux depuis l’extérieur du site, soit plus de 300m sur les genoux! Beaucoup achètent de grands Christ en croix ou en majesté, ou des vierges, ou des cadres, images, etc….. assistent à la messe avec ces articles dans les bras, défilent devant la tunique, puis vont les faire bénir derrière la basilique où un diacre est missionné pour officier à tour de bras…. Sur le chemin qui accède à la chapelle de l’apparition, au sommet du mont, il y a de nombreux photographes qui proposent des photos avec comme cadre : la Vierge, le Christ, le pape Jean-Paul II, un bourricot postiche ou un petit cheval, un sombrero , etc…. très kitch ! Mais çà marche car ils font leur beurre. Et j’en passe…. Après la messe, j’ai fait le tour du site en commençant par la basilique ancienne. Là j’ai eu vraiment le sentiment d’être ivre ! La basilique s’enfonçant, le sol n’est pas plat, çà monte, çà descend, les piliers ne sont pas verticaux ni parallèles, le maître autel tombe à la renverse, etc …. Il y a plus d’un mètre de différence de niveau entre l’entrée et le point le plus haut de l’église, points qui auraient dus être au même niveau. On se demande comment çà tient ! Puis visite du musée et des autres parties du site avec toujours la même vision de bascule. En repartant, je traverse le marché où tout est à vendre, vêtements, fruits, légumes, bondieuseries, CD ou DVD, etc….. curieux et amusant ! Je reprends le métro pour le parc de Chapultepec. Je voulais visiter le Castillo de Chapultepec, mais la queue est immense, il faut laisser son sac (dans lequel j’ai l’ordinateur !) et il faut monter une longue côte. J’y renonce et vais me promener dans le parc de Chapultepec, lieu de promenade des Mexicains le dimanche. Pareil, les allées sont envahies de stands ou tout est à vendre, les statues ou images de la Vierge et du Christ côtoient des masques de carnaval, les barbes à papa, les stands de nourritures diverses et mexicaines de toutes les couleurs…. Je fais un tour au parc botanique. J’y vois quelques plantes intéressantes, mais cela ne vaut pas les parcs français. C’est le Mexique ! Ce n’est pas fini, c’est quelque peu à l’abandon. Enfin, je retourne à l’hôtel pour récupérer mon sac et prendre un taxi pour l’aéroport. Là, pendant mon attente je lie conversation avec un jeune prêtre, légionnaire du Christ, très sympathique. Il me laisse son adresse internet en m’invitant à revenir au Mexique et à venir en particulier à Vera Cruz…. Un point de chute en plus ! On arrive à Tuxtla Guttierez vers 21h10. Comme San Cristobal est à plus de 80 Km, pour louer un taxi je fais équipe avec un professeur de relations internationales d’origine cubaine. Voyage sympathique et amusant. Nous prenons « l’auto pista » une soi-disant autoroute qui est en fait une voie rapide avec double bande blanche centrale. Mais cela ne dérange pas les mexicains. Ils roulent soit sur la voie normale, soit sur la voie d’arrêt d’urgence, soit à cheval et quand ils veulent doubler ils doublent ! Si quelqu’un arrive en face, il n’a qu’à rouler sur la voie d’arrêt d’urgence ! Mais si çà double des deux côtés ? …. La question ne s’est pas posée. Ce sera au plus rapide à réagir, je pense. J’arrive enfin à bon port à l’hôtel Na Bolom qui est en fait un musée qui fait aussi hôtel. C’était la demeure d’un couple Suisse et Danois Gertrude et Frans Bolom, anthropologues passionnés par les peuples indigènes. Cet hôtel a un cachet particulier sympathique et original. Ma première chambre était assez rustique, il n’y avait pas d’eau chaude ! Pour la douche ce n’est pas génial ! Aussi quand j’en ai fait la remarque ce matin, ils m’ont changé de chambre. La nouvelle chambre est bien plus belle avec des décorations, des bibelots et une cheminée où ce soir j’ai fait un bon feu car il fait assez frais. Arrivé de bonne heure, j’ai pu diner à l’hôtel. J’ai dîné avec un argentin très sympathique style baba cool, cheveux et barbe longue, un peu une figure de Christ style orthodoxe. Il est là pour aider un anthropologue à étudier et écrire un livre sur les tissus indigènes. La prochaine fois, je raconterai ma journée d’aujourd’hui.

https://photos.app.goo.gl/wDgkFj4ydwvrMPPh9
https://photos.app.goo.gl/hTV8bKLZrsrKvZwX7
https://photos.app.goo.gl/Az5xqsoQE4Lc1cPF9
https://photos.app.goo.gl/coP9XtveHFRWg7uB9

vendredi 25 septembre 2009

Voyage Ramos Mexico, une épopée!

Ce matin, réveil 6h30 en vue de partir vers 7h30 pour l'aéroport de Saltillo. En partant, le ciel est couvert avec un brouillard bas. Béatrice se demande si l'avion décollera et Nicolas émet l'idée d'un crash d'avion comme en juin 2008! Ils vont me coller la poisse à faire de telles réflexions!

L'avion étant prévu à 9h10 et devant me présenter 1h30 avant, nous arrivons à l'aéroport à 7h50 pour apprendre, par hasard que l'avion ne décollera pas pour cause de mauvais temps! Bien qu'une heure après la piste soit bien dégagée et le plafond de 100m environ. Aucune annonce n'est faite, c'est le bouche à oreille qui fonctionne, ou l'annonce au moment de se faire enregistrer. L'employée m'échange le billet pour un avion au départ de Monterrey (50 km environ, 1h45 de bus, à mes frais!). Nico et Béatrice se posent la question de m'accompagner jusqu'à Monterrey ou au bus. Je choisis la deuxième solution, heureusement d'ailleurs. Pendant notre attente, nous avons rencontré le directeur de la délégation française accompagnant son épouse qui part voir ses parents au Guatemala.

Nous rejoignons la gare routière où nous attendons le bus qui est à 9h30. Nous apprenons alors qu'un accident a eu lieu à 6h sur l'autoroute et qu'elle est bloquée. L'avion étant à 13h30, je pense que d'ici là la route sera dégagée et que nous aurons rejoint Monterrey. C'est sans compter avec la remarquable réactivité mexicaine!

Nous partons à l'heure et tant qu'à faire, je fais le voyage avec madame Lorena Perrotte, l'épouse du directeur de la délégation française. Nous passons par Ramos et nous engageons sur la voie d'accés à l'autoroute. Et très vite, à peine sorti de Ramos, au km 19 nous sommes arrêtés par le bouchon. Nous y resterons plus de deux heures sans bouger. Le chauffeur arrête le moteur et va s'asseoir sur le talus pour lire le journal, nous laissant regarder un film à la télé. Vers 11H30 nous apprenons que l'autoroute est réouverte sur une file, mais il faut résorber le bouchon de 18 KM. La remise en route est donc lente. Nous mettrons plus d'une heure à passer le lieu de l'accident. C'était un camion semi-remorque chargé de frigidaires qui a brûlé. L'intervention a duré plus de cinq heures. Ce qui est surprenant c'est que cela ne dérange pas les méxicains. La voie inverse de l'autoroute passant à 100m du lieu de l'accident, elle n'a pas été perturbée par l'incendie, ils auraient donc pu faire une déviation en mettant une portion de l'autoroute en double sens, mais non, ils ont laissé les véhicules s'entasser les uns derrière les autres. Comme la vallée est étroite à cette endroit, il n'y a que l'autoroute pour descendre à Monterrey.

La reprise se fait donc progressivement mais avant de reprendre de la vitesse, nouveau bouchon! Un deuxième accident: au niveau d'une zone sinueuse, un camion s'est mis au fossé.

Finalement, cinq heures et quart après notre départ, nous arrivons à l'aéroport! L'avion est parti depuis une heure et quart. Nous nous présentons au guichet de la compagnie aérienne et sans difficultés, ils nous échangent les billets pour un avion à 19h30. Cela doit donner 1h05 à Lorena pour changer d'avion et elle doit arriver au Guatemala vers 21h heure locale. Comme nous avons quatre heures d'attente, pour passer le temps, nous allons boire et manger un morceau et nous bavardons, faisant plus ample connaissance. Elle est très sympathique et parle très bien le français. Comme l'espagnol est sa langue maternelle, elle m'a bien aidé pour les négociations. Nous passons aussi un moment à nous promener dans les duty free aux articles détaxés mais plus chers qu'en ville!

A 18h30 nous devions nous présenter à l'embarquement. L'avion n'étant toujours pas là à 18h50, nous nous inquiétons auprès de l'agent de la compagnie. Elle nous annonce un retard de 50 minutes! Cà continue! Comme Lorena n'aurait pas le temps de faire son changement d'avion, elle réussit à négocier un report de départ au lendemain matin avec prise en charge des frais d'hotel. Nous nous séparons alors et moi je continue d'attendre...... en commençant ce récit. Vive le mini portable et le wifi!

A 20h10 finalement nous embarquons et nous décollons à 20h30 soit avec une heure de retard. Arrivé à 22H à Mexico, je suis arrivé à l'hôtel à 23H, soit avec 12H de retard sur le programme initial.

Depuis l'aéroport, nous avons traversé une partie de la ville, elle est immense et très animée. C'est la deuxième plus grande ville du monde après Tokyo. Du ciel c'est impressionnant.

jeudi 24 septembre 2009

Derniers jours à Ramos

Voilà quelques jours que je n'ai rien écrit. La vie continue selon le même programme que décrit précédemment. La santé de Nicolas s'est bien améliorée, il a commencé doucement à reprendre des activités car il tourne en rond dans sa chambre et le contact avec les gens de la colonie lui manque. Il se ménage quand même car il fatigue un peu, mais cela va beaucoup mieux. Béatrice veille à ce qu'il se repose comme le médecin l'a prescrit. Dimanche nous sommes allés à la messe en fin de journée dans une chapelle de la colonie. Nicolas est venu avec nous, il avait autour de lui une bande de gamins heureux de jouer avec lui. C'était à se demander qui était le plus heureux, lui ou les enfants car il prenait un réel plaisir avec eux. Hélène et Mayeul, les nouveaux missionnaires sont maintenant installés depuis dix jours dans leur logement et ont pris en main leur rôle. Ils ont une adorable petite fille d'un an, Joséphine, blonde aux yeux bleus. Elle est la coqueluche des enfants de la colonie, bruns et bronzés aux yeux noirs, et des habitués du Ranchito (Communauté des frères).Il y a toujours quelqu'un pour s'en occuper, jouer avec elle. Béatrice et Nicolas leur ont donc passé la main pour la gestion du comedore et pour l'animation des après-midis. Cela soulage Béatrice qui a repris ses visites au domicile des habitants de la colonie, et elle a entrepris ses premières démarches pour l'accompagnement scolaire et les bourses (becace) pour les enfants méritants. Ce matin, je les ai accompagnés dans leur visite à la colonie. Nous sommes passés dans quelques "maisons" toutes différentes. Le Mexique est vraiment le pays des contrastes. Dans le même pâté de "maisons", on trouve aussi bien des cabanes faites avec quelques palettes, bouts de tôles, éléments de tourets de cables électriques et bâches sur sol battu bien sûr que de petites maisons proprettes et bien entretenues. Dans le cadre de leur projet des "becaces", nous sommes passés au collège récupérer une listes d'enfants ayant des difficultés mais qui cherchent à s'en sortir. Les bâtiments sont assez succincts, cela ressemble plus à des baraques en préfabriqué qu'à des collèges français. L'administration se résume à quatre personnes dans un coin de salle de cours et la salle des profs est un cagibi sous l'escalier principal. Mesdames et messieurs les enseignants qui se plaignent en France peuvent se croire au paradis! Ici les enfants ont cinq ou six heures de cours par jour, soit le matin, soit l'après-midi. Lors de notre périple dans les familles, j'ai encore constaté que Béatrice et Nicolas évoluent avec beaucoup d'aisance au milieu de tous ces gens. On sent qu'ils sont aimés et respectés. Dans toutes les maisons où nous sommes passés, nous avons été bien accueillis, voire chaleureusement. Béatrice en profite pour faire quelques contrôles de tension et rappeler la nécessité de prendre les médicaments. Si une bonne relation s'est instaurée entre Nico, Béty et les habitants de la colonie, il n'en reste pas moins que l'atavisme reste sous-jacent. Ils sont exigeants, tout leur est dû, dès qu'ils le peuvent ils volent. Il faut donc toujours être vigilant. Ce sont de grands enfants, ils sont attachants mais ils ont besoin de fermeté. Quant à moi, j'ai continué les travaux. Après avoir passé trois journées à gratter le toit, j'ai attendu le karcher pour finir le décapage et le nettoyage. Les amis de Nico et Béty ont envoyé deux de leurs ouvriers avec la machine. Comme ils avaient tendance à faire un simple nettoyage, j'ai pris les choses en main et nous avons mis deux jours à tout décaper: les mexicains ont dû se demander de quelle planète je venais: ils ne semblaient pas être habitués à ce rythme. Mais cela s'est bien passé. Le travail au Mexique, ce n'est pas comme en France: le temps n'a pas d'importance, le bricolage est d'usage (rallonge avec 3 dominos de raccordement ...), le travail est dit fini quand c'est à peu près fait (un poteau est peint quand il y a de la peinture dessus même si cela ne va pas jusqu'en haut parce qu'on n'a pas d'échelle).... Le décapage au karcher a fait apparaître des trous dans la dalle de ciment, ciment d'ailleurs très pauvre. Hier j'ai donc gâché l'équivalent de 4 brouettes de ciment pour refaire une chappe sur une partie du toit afin de corriger la pente, supprimer une cuvette et boucher des trous, Mayeul m'a aidé pendant l'après -midi et un peu le matin. J'ai fini aussi les réparations de plomberie et j'ai fait un peu d'électricité. Aujourd'hui, après notre tour de la colonie, nous sommes allés déjeuner chez les amis de Nico et Béty: Elvira et le senor Leon. Il y avait l'une de leur fille avec ses deux enfants. Ce sont des personnes vraiment TRES accueillantes et chaleureuses. Ils ont adopté nos deux jeunes et les traitent comme leurs petits enfants. Ce sont des oblats de la communauté St Jean et ils soutiennent les missionnaires. Ils les soutiennent moralement, mais aussi matériellement. Leur porte est très grande ouverte, ce qui permet à Nicolas et Béatrice de pouvoir se ressourcer de temps en temps. En cas de besoin, il suffit qu'ils lèvent le doigt et la réponse arrive rapidement. Ce sont eux qui nous ont prêté le karcher. Elvira m'a donné des conseils pour ma visite de Mexico et elle m'a donné le guide sur le palais présidentiel. Au cours des mes rencontres au Ranchito, j'ai bien sympathisé avec un membre de l'école de vie: Ricardo de Leon. Une profonde sympathie est née entre nous et je pense que nous garderons des contacts ultérieurement. J'ai fait la connaissance de tous les frères de la communauté. Il y a une ambiance bien sympathique. Le père Thierry Bernard, qui m'avait accueilli à la descente du car et qui a en charge Ramos m'a demandé d'ailleurs si je ne voulais pas rester un mois de plus. J'aurais bien dit oui si je n'avais pas déjà planifié les mois à venir. Ce soir, après l'heure d'adoration, je leur ai dit au revoir. Demain matin, je prends l'avion à Saltillo pour Mexico où je commence mon périple touristique.

https://photos.app.goo.gl/WguxHHRCyWxTXzCq9

mardi 15 septembre 2009

Aujourd'hui fête nationale

Aujourd'hui, c'est la fête nationale, la fête de l'indépendance. A minuit, ils lancent "el grito", le fameux cri de l'indépendance. C'est la fête en ville, nous irons y faire un tour au moment du "grito" vers minuit. En attendant, je reviens raconter la suite des évènements. Dimanche est une journée de "repos". Elle commence quand même par la collecte de produits invendus. Nous sommes donc allés à 8h dans une grande surface où, comme je le disais dans mon précédent message, la gérance nous vend pour un prix modique des produits invendus: fruits et légumes tâchés ou abîmés, pains et poulets cuits invendus, patisseries un peu abîmées, etc. Pour éviter d'emporter n'importe quoi, nous faisons le tri sur place. Sur une grosse palette, il y a des cagettes et des cartons remplis de fruits et légumes rebutés. Cela va d'un produit simplement tâché à un produit complètement pourri. Nous prenons donc cagette par cagette et nous plongeons allègrement les mains dedans pour choisir ce qui est intéressant et fera le menu d'une centaine de personnes durant deux ou trois jours. Il ne faut pas faire le difficile, on en a plein les mains!.... Finalement, nous avons fait une bonne récolte! Béatrice était contente. A midi, nous sommes allés au Ranchito (la communauté des frères) pour assister à la messe en plein air sous un auvent, une belle messe bien priante. Puis nous avons pris notre repas sur place avec les frères, les membres de l'école de vie et les membres d'un autre centre comme le nôtre. Cela m'a permis de faire la connaissance des uns et des autres. Ambiance très sympathique. Après-midi, repos. Lundi, reprise des activités habituelles pour Béatrice; Nicolas ronge son frein au fond de sa chambre ,il a vu tous les films qui lui ont été prêtés, il a lu plusieurs livres, mais il piaffe d'impatience de reprendre, il s'ennuie. Mais dès qu'il bouge un peu, il est vite fatigué. Il attend donc. Les nouveaux missionnaires sont arrivés fin de semaine et ont entrepris de finir la remise en état de leur quarto (logement). Le maçon devait venir de bonne heure samedi matin pour faire une tablette en ciment pour le chauffe-eau extérieur et reboucher des trous. Aujourd'hui mardi, il n'est toujours pas venu! C'est le Mexique! C'est donc moi qui m'y suis mis hier. Parpaings, coffrage, ferraillage, ciment... je m'amuse bien. Aujourd'hui, j'ai entrepris le décapage de la toiture terrasse avant de refaire l'étanchéité. La semaine dernière, un ami de Nico et Béatrice a envoyé son chauffeur avec son nettoyeur haute pression pour nettoyer la terrasse. Je l'avais débarrassée de toutes saletés qui y traînaient: fers à béton (environ 100kg) que j'ai passé d'une toiture à l'autre aidé par le maçon, bouteilles vides destinées à faire des protections, arbustes, planches, terre, etc.... Mais avant de commencer le traitement, il faut enlever l'ancienne étanchéité. Ce n'est pas une mince affaire car si elle part facilement à certains endroits, il faut gratter fort à d'autres. Debout à 6h, j'ai commencé au lever du soleil à 7h et me suis arrêté à 12h30 sous un soleil de plomb. Je n'en ai fait que le tiers des 83m². Je reprendrai demain, plus tôt! Je comprends pourquoi les mexicains ne se bouscule pas au travail! L'après-midi, je suis resté à l'ombre, j'ai entrepris de remettre en état la plomberie du cabinet de toilette de Béatrice et Nicolas. Ce soir, nous avons partagé le dîner avec les frères et les membres de l'école de vie, puis il y a eu la suite de l'enseignement sur la théologie du corps de Jean-Paul II, toujours très intéressant. J'essaie de me remettre à l'espagnol, mais c'est dur. J'arrive à comprendre ce qui se dit autour de moi, pas toujours, mais à peu près. Quant à m'exprimer .... là, c'est la galère, je ne trouve pas les mots. Cet après-midi, tout de même, j'étais content, je suis allé seul chez le quincailler chercher des pièces de plomberie et j'ai réussi à me faire comprendre, même quand elles m'ont demandé qui j'étais, ce que je faisais, combien de temps je restais, etc... (ce sont deux femmes dont une jeune bien charmante ;-), c'est peut-être pour çà que j'ai su trouver les mots!). ...... A 23H30, nous sommes partis pour aller voir le "grito". Nous n'avons pas vu le "grito" parce que pourchassés par la police, les narcos ont menacé de faire exploser des bombes pendant les festivités dans dix villes. Pour réduire les risques, les horaires ont été modifiés sans prévenir. Ici, à Ramos, la cérémonie a eu lieu à 22H, à Saltillo, c'était à 23H. Nous n'avons donc rien vu.... Tant pis! Nicolas et Béatrice resteront donc une troisième année supplémentaire pour le voir .... (je rigole). Si nous n'avons pas vu le "grito", nous avons vu Jean-Louis. C'est un restaurateur Français installé au Mexique depuis trente ans. C'est une figure. Il a quitté la France il y a quarante cinq ans. Il a travaillé en Allemagne, a été cuisinier dans les grands trains de nuit comme l'Orient Express, et surtout, il a été le chef cuisinier du Shah d'Iran. Il l'a servi à l'époque de son règne, puis il l'a suivi durant son exil. C'est comme cela qu'il est arrivé au Mexique, qu'il s'y est installé et a épousé une mexicaine. C'est un homme très sympathique, simple et très chaleureux. Il est temps d'aller au lit (1h11) alors que vous êtes déjà au travail! Il est 8h11 en France! Aller, au boulot jeunes gens, moi je vais dormir!

https://photos.app.goo.gl/ecvMpb5q37ds9EiQ6

dimanche 13 septembre 2009

première semaine à Ramos

Voilà une première semaine de passée, bien remplie. Je n'ai pas eu le temps de mettre à jour mon blog ayant passé plusieurs soirs à me battre avec ma messagerie. J'ai voulu envoyer un message donnant l'adresse du blog, mais bien que je recevais les messages, je ne pouvais pas émettre. J'ai essayé plusieurs choses, Nicolas a tenté de modifier des paramètres mais toujours sans succés. J'ai ensuite voulu transférer mon carnet d'adresse sur Orange pour écrire depuis ma boîte, mais impossible. Finalement, c'est aujourd'hui que j'ai pu transférer mon carnet sur gmail et envoyer ce message. On peut donc m'écrire soit par androsace@orange.fr, soit par rene2mai@gmail.com Donc mardi matin, après une nuit courte, je me lève à 9h, le père Thierry Bernard vient me chercher pour m'emmener à Ramos, le quartier (la colonie) où Nicolas et Béatrice effectuent leur mission. Après avoir longé des quartiers (clos) très riches et traversé des quartiers pauvres, nous arrivons dans un quartier très pauvre. Je trouve Béatrice bien active au "comedore", la cuisine collective, où aidée de quelques femmes du quartier, elle confectionne des repas qu'elle vend ensuite pour 2pesos/part aux gens de la colonie (2 pesos=0,10€). Pendant ce temps, et depuis plusieurs jours, Nicolas est au fond de son lit terrassé par une hépatite A. Le fait de voir Béatrice se débrouiller seule le mine, mais le moindre effort l'épuise. Il est condamné à rester au lit. J'arrive donc au bon moment pour leur donner un coup de main. Béatrice est un petit bout de femme, bien dans sa peau, pleine de vie, pétillante et au caractère bien affirmé. Il faut bien cela pour mener son bataillon de commères prêtes à saisir une opportunité pour mettre main basse sur des vêtements, de la nourriture ou du matériel. Mais elle se débrouille très bien et est très à l'aise au milieu de ce petit monde. Ce qui m'amuse, c'est qu'elle a un débit de parole aussi rapide en espagnol qu'en français. Béatrice et Nicolas collectent de la nourriture auprès de divers organismes: la Caritas, la banque alimentaire et une grande surface qui leur cède pour une somme modique les invendus, les produits invendables car tâchés ou un peu abîmés. Avec ces produits, le matin, ils confectionnent des repas qu'ils vendent aux familles de la colonies. Ils collectent aussi des vêtements, des jouets, des médicaments. Béatrice fait quelques soins et distribue les médicaments. Nicolas effectue quelques soins, et quand il sera rétabli, il devrait apporter son aide auprès d'un centre pour enfant. Les après-midi, ils font aussi des animations avec les enfants et les femmes du quartier. Ils font du soutien scolaire, du catéchisme et essaient de faire un peu d'apostolat. Ils aimeraient mettre sur pied des parrainages pour que des enfants méritants du quartier puissent suivre l'enseignement dans des écoles privées qui sont payantes mais de qualité et ainsi leur donner une chance dans la vie. Ils aimeraient aussi initier du scoutisme pour animer les ados et éviter qu'ils ne traînent dans les rues. Comme leur mission est sous le patronage des frères de St Jean, ils ont le support de la communauté de Saltillo. Chaque semaine le mardi soir ils bénéficient d'un enseignement fort intéressant. Mardi dernier c'était sur la théologie du corps de Jean-Paul II. Le jeudi soir, il y a une messe et l'adoration du Saint Sacrement, le Samedi soir il y a une adoration du Saint Sacrement animée: très bel office, très paisible et apaisant. A ces occasions, j'ai pu faire connaissance avec les Mexicains qui soutiennent "Nico et Béty". On les sent très accueillants, chaleureux et coopératifs. Le souci permanent est d'arriver à fonctionner avec ..... presque rien. cela demande beaucoup d'humilité et de confiance. Ils n'ont que 800 pesos (40€) par semaine pour vivre, payer leurs charges (électricité, carburant, etc...). Certes la vie n'est pas chère ici, mais c'est juste, .... très juste. Il faut se contenter de peu. Mais leur moral est au beau fixe. il faut dire que l'on sent autour d'eux un soutien très présent de personnes plus ou moins aisées. Quand cela devient critique, ils remettent cela entre les mains du Seigneur et la solution arrive bien souvent. Comme de nouveaux missionnaires sont arrivés vendredi, ils ont entrepris de remettre un logement en état pour les accueillir. En faisant le tour du logement, j'ai constaté qu'il y avait des infiltrations d'eau en toiture. En effet, l'étanchéité avait disparue, grillée par le soleil. J'ai donc proposé de la refaire, D'autre part, il fallait acheter un tank à gaz et un chauffe-eau. Il fallait donc trouver 10 000 pesos. Ils sont arrivés jeudi!! Pour soulager Béatrice, j'ai donc pris en charge la station d'épuration qui est au sein du centre: nettoyage des gallons, remplissage et vente de l'eau. J'en ai profité pour réaliser un rack pour le stockage des gallons. J'ai aussi pris en charge tous les menus travaux dans le centre: plomberie, remplacement de vitrages, et surtout nettoyage de la terrasse et réfection de l'étanchéité. A cette occasion, j'ai découvert la technique de construction de ces terrasses. Une petite dalle sert de plafond. Il y a ensuite une couche de terre d'environ 10 cm servant d'isolant qui est elle-même recouverte d'une couche de ciment de 3 à 4 cm. Celle-ci sert de support à l'étanchéité qui est une sorte de toile avec une peinture. D'autre part, j'accompagne Béatrice lors des courses surtout quand nous prenons le vieux pick-up. Elle le trouve trop gros à conduire, et il est dans un état ....! Nous avons fait régler l'allumage, mais avant il fallait jouer du frein et de l'accélérateur car étant en boîte automatique il callait tout le temps. La nuit, les phares éclairent les étoiles. Il consomme plus que son maître. Quand au "bolcho" (coccinelle), elle est hors d'âge. Les frères aimeraient racheter une camionnette, mais il faudrait 100 000 pesos (5000€)(les dons sont donc les bien venus!). Voilà donc en quelques lignes ce que j'ai découvert en arrivant ici. Mon impression? Je suis heureux et honoré de pouvoir rendre service à ce jeune couple . Ce ne sont pas des illunimés, ils ont bien les pieds sur terre, mais leur démarche est pleine de générosité, de dévouement et de fraîcheur. De partager leur quotidien me fait beaucoup de bien, c'est décapant et cela remet les justes valeurs à leur place. Finalement, j'ai été bien inspiré de démarrer ma retraite par cette expérience. Ce n'est pas un hasard, c'est une véritable retraite riche en enseignements et en rencontres. Nicolas et Béatrice forment un couple très attachant avec qui j'aurai partagé une expérience inoubliable. De notre temps, à leur âge, une telle démarche n'était pas dans notre culture, et certains ont du mal à la comprendre. Quand vous leur demanderez de raconter, ils ne sauront pas quoi raconter, il faut le vivre. Alors venez le vivre! Il est tard ce soir, je vais donc me coucher. Maintenant que mon problème de messagerie est réglé, j'essaierai de vous raconter plus souvent ce qu'ils vivent. Pardonnez mes fautes d'orthographe, il est plus de minuit. Bonne journée à vous puisqu'il est 7h30 pour vous!

L'album photos:

https://photos.app.goo.gl/4sgRFcjjYtbh4Eqx8

mercredi 9 septembre 2009

Voyage Besançon Saltillo

Lundi 7 septembre, réveil 4h, départ par le TGV à 5h40, arrivée Roissy 8h20. Formalités de départ, là je ne sais pas ce que j'ai fait à l'agent de sécurité d'Américan Airline, mais je suis repéré pour une fouille approfondie. La police des frontières m'explique qu'ils procèdent par sondage, ..... et je suis celui-là. Je passe donc au contrôle de douane mais ils ne se contentent pas seulement du portique, ils me palpent, ils fouillent complètement mon bagage à main et ils fouillent mon sac à dos qui part en soute. Le décollage a lieu à 12h. Je suis près d'un hublot, ce qui me permet de voir un peu le paysage, mais c'est difficile de se repérer. Nous volerons à 11 850 m environ, à 895 km/h et la température extérieure sera de - 63° .Nous survolerons l'Angleterre, l'Ecosse puis le Groenland, mais là je n'ai rien vu car après l'Ecosse nous avions une mer de nuages en-dessous de nous. A partir du Canada, nous avons survolé d'immenses zones désertiques couvertes de lacs d'étangs, de rivières. Le vol a duré 10h30 environ, j'ai passé une bonne partie du temps à dormir pour absorber le décalage horaire qui est de 7h. Parti à midi, nous sommes arrivés à Dallas à 15h15 heure locale. De là, après 5h d'attente, nous redécollons pour Monterrey où nous arrivons à 22H15 heure locale (5h15 France). Après les formalités d'immigration, je sors de l'aéroport et suis accueilli par Alejandro, un ami de Nicolas et Béatrice. Très gentiment il m'accueille et me conduit à la gare routière où je suis sensé trouver un bus pour Saltillo. Durant le trajet, nous faisons plus ample connaissance. Alejandro est très sympathique, serviable, accueillant.... Jusqu'au départ du bus, il a été aux petits soins pour moi, s'enquérant de savoir si j'avais faim, surpris de me trouver en bonne forme après un si long voyage, téléphonant à Nicolas pour lui rendre compte de mon arrivée, prêt à m'accueillir chez lui si je n'avais pas de bus, me donnant des conseils..... Mais il y en a heureusement un à 00h15. Pendant le trajet je somnole. Nous arrivons à 1h35 devant l'Hôpital des Enfants de Saltillo où le père Thierry Bernard m'attend pour me conduire à l'hôtellerie de sa communauté. Il s'enquiert lui aussi de ma faim puis me laisse me coucher à 2h00 du matin (9h00 France) soit une journée de 29H .... Mais je l'ai bien supportée, d'avoir beaucoup dormi a permis d'absorber le décalage horaire. Ce qui était amusant, c'est que chaque fois que je me réveillais le soleil n'avait presque pas bougé.




mardi 1 septembre 2009

ACCUEIL

Nombreux sont ceux qui m'ont demandé de leur donner des nouvelles au cours de mes pérégrinations par le monde, d'envoyer des cartes postales, etc.... Cela me touche que beaucoup s'intéressent ainsi à mes aventures qui, je l'espère, seront riches d'expériences et de rencontres.
Je le ferai donc, mais il me sera difficile de satisfaire chacun alors que des moyens modernes et très démocratisés de communications permettent d'échanger rapidement et avec illustration. J'ai donc créé ce blog et un site associé pour que nous puissions échanger nouvelles et impressions durant les mois qui vont venir. Je les mettrai à jour chaque fois que je le pourrai et je souhaite que cela soit un lieu de rencontres et d'échanges. Plus vous viendrez le visiter et le commenter, plus j'aurai plaisir à l'alimenter.
Et si d'aventure vos propres pérégrinations vous amènent à croiser ma route, faîtes-le moi savoir afin que je l'adapte en vue d'une rencontre et peut-être d'un bout de chemin ensemble.
Les nouvelles pourront faire l'objet de commentaires ouverts à tous, mais pour des échanges plus privés, il y aura une boîte aux lettres