dimanche 26 juin 2011

Le Lac Saint Jean

Arrivé jeudi soir à Roberval, je pensais ne rester que deux jours, mais j’ai reçu un accueil si chaleureux de la part des habitants du lac St jean que je suis resté une journée de plus. Pour les repas du soir de vendredi et samedi, je me suis inscrit au gîte : « Tout à Vallée » (jeu de mot : Francis s’appelle Vallée et fait remarquablement la cuisine). Mais avant de parler de mes soirées, parlons de ce que j’ai visité durant ces trois jours.
De 96Lac StJean
Vendredi, je commence déjà ma journée par un excellent petit déjeuner typique du Lac ST Jean préparé par Francis : omelette avec des pommes de terre, des tomates et des toasts. Marie-Claude, une jeune pâtissière en stage chez Francis m’a préparé un chocolat sublime. Puis je pars visiter le village fantôme de Val Jalbert. C’est un village qui s’est construit autour d’une usine de pâte à papier, au pied d’une belle chute plus haute que les chutes du Niagara. Quand l’usine a fermé, le village s’est peu à peu vidé et a été abandonné. Depuis quelques années, quelques maisons ont été restaurées pour montrer la vie de l’époque et une animation en costume d’époque, et avec l’accent et les expressions, fait vivre les lieux principaux tel le magasin général et le moulin à papier. A côté, quelques maisons abandonnées et tombant en ruine donnent l’occasion de faire quelques belles photos. Ce village était très en avance pour l’époque, les ouvriers bénéficiaient de maisons très modernes et d’aides sociales très avant-gardistes. En 1920, elles avaient toutes l’eau courante, le tout à l’égout, le chauffage central…
De 96Lac StJean
La visite du moulin des pionniers à La Doré complète la journée car il présente la vie autour d’une ancienne scierie actionnée par l’eau de la rivière. Elle a fonctionné jusque dans les années 1980. Gonzague la fait fonctionner et fait une démonstration de sciage de long, d’équarrissage et de rabotage, puis de fabrication de bardeaux en mettant en route les turbines actionnées par l’eau du torrent qui arrive par une canalisation en bois. Il nous emmène ensuite dans le sous-sol de l’atelier pour voir les poulies, courroies et roues dentées dont certaines sont en bois. Ti Thur à son tour donne quelques explications sur la migration des saumons car nous sommes au bord d’une rivière à saumons, et sur la drave car il a pratiqué ce dangereux métier durant une saison. Marie présente sa maison, une petite maison datant de 1900 dans laquelle de nombreux objets de l’époque donnent l’impression de faire un saut d’un siècle en arrière.
De 96Lac StJean
Le lendemain, Francis s’étant couché très tard, c’est Marie-Claude qui me bichonne un régal de petit déjeuner : chocolat sublime, crêpes et toasts poêlés. Je commence la visite du parc animalier de St Félicien par la promenade en petit train. Là, les animaux sont en liberté, et c’est nous qui sommes en cage. Dans un paysage du far-west où sont reconstitués des campements, fortins, postes de traite des fourrures, camp d’indiens, nous voyons évoluer : bisons, cerfs, orignal, buffles, caribous, ours noirs, loups, chiens des prairies. Cette promenade d’une heure est le clou de la visite de ce zoo très particulier. Les enclos où d’autres animaux sont parqués sont très vastes et sont des morceaux de terrains naturels, arborés ou reconstitués. On peut profiter du moment de nourrissage des animaux pour pouvoir en voir certains car ils peuvent se cacher facilement. Les heures passent vite dans ce parc, c’est magnifique.
De 96Lac StJean
Sur le chemin du retour au gîte, je m’arrête au musée de Mashteuiatsh. Nous sommes dans une réserve indienne Innu et ce musée présente ce peuple, ses coutumes, son mode de vie et quel a été son évolution depuis la venue des blancs. L’hôtesse d’accueil est une Iroquoise qui a épousé un Innu et qui est donc venue s’installer avec son mari. Quand on se promène dans Mashteuiatsh, on n’a pas l’impression d’être dans une réserve : extérieurement, les maisons ne diffèrent pas des autres maisons du Québec, mais quand on discute avec eux, on comprend mieux la différence. Après un petit film présentant le peuple et le problème indigène, l’hôtesse a très gentiment répondu à toutes mes questions. Le problème des autochtones n’est pas encore complètement résolu. Il y a encore des discriminations qui existent. Ce n’est que depuis peu que le gouvernement fédéral a reconnu ses erreurs passées, mais il y a encore du travail sur la planche. A la fin de la visite, comme elle a vu que je m’intéresse vraiment à la question, elle me remet un document qui présente bien tout le problème.
De 96Lac StJean
A la fin de chacune de ces deux journées, je rejoins le gîte pour dîner. Francis m’accueille et ne me laisse pas seul. Le Vendredi soir, il met à la même table que moi Louise et Lise, deux femmes très sympathiques avec qui je passe un bon moment très agréable. Le Samedi soir, son oncle et son épouse, Chantal, Josie et Clélia sont mes voisins. Chantal est professeur de français, écrivain et journaliste, très intéressante, Josie est une jeune femme étudiante en journalisme et logeant au gîte pendant son job d’été à la radio, Clélia est une de ses amies. L’oncle de Francis a un accent à couper au couteau, j’ai un peu de mal à tout comprendre. A chaque fois, Francis me présente comme son « premier chambreur officiel ». Comme il vient d’ouvrir et que toutes ses chambres ne sont pas terminées, je suis effectivement son premier client. Quant au repas, à chaque fois, la formule est la même, il n’y a pas de choix de menu et on ne participe que sur réservation : quand Francis connaît le nombre de convives, il achète le matin même les produits frais nécessaires, directement chez les producteurs (plutôt à tendance bio), et il prépare le repas au fur et à mesure, devant nous. Il faut donc être là à l’heure et il ne faut pas être pressé, mais c’est très convivial. Les plats arrivent et nous sont présentés quand ils sont devant nous, c’est la surprise à chaque fois, mais quelle surprise, …. C’est tellement bon ! A la fin de la soirée de vendredi, Chantal, Francis, son oncle et son épouse, Marie-Claude, Josie, Clélia, Maxime le serveur et son collègue, partent faire le tour des bars de Roberval et ils m’entraînent avec eux. On commence par un bar avec karaoké. Chantal se déchaîne et chante plusieurs chansons en alternance avec d’autres convives. Ils sont tous assez doués, je dois le reconnaître. A un moment, ils veulent tous que j’y aille, mais moi je ne suis pas doué pour ce genre de chose. Finalement Maxime m’entraîne et nous chantons ensemble du Brassens : « le pornographe » choisi par Maxime. Heureusement que sa voix porte bien car je ne suis pas très à l’aise. Nous partons ensuite dans un autre bar où des jeunes femmes font un enterrement de vie de jeune fille. J’ai droit à des bises bien marquées ! Dans le bar suivant, Francis me fait remettre un chapeau de cow boy avec des flèches. Là, il me présente Jean-François, un métis, Innu par son père. Il est là avec son ami Dany, Innu aussi et avec qui il trappe en hiver. Jean-François me propose de me faire visiter la maison de son oncle qui abrite de nombreux objets typiques. J’accepte bien sûr et décide de repousser mon départ de vingt quatre heures.
De 96Lac StJean
Le lendemain matin, c’est Marie-Claude et Josie qui nous préparent un succulent petit déjeuner comme la veille. Jean-François nous rejoint et nous déjeunons tous ensemble. Jean-François m’explique ce qu’il fait et sa démarche. Il a interrompu ses études pour travailler et élever ses enfants, mais maintenant que son épouse est partie avec les enfants, il va reprendre ses études car il veut enseigner dans sa communauté pour faire progresser les jeunes de son peuple. Il m’explique les difficultés qu’ils rencontrent, les coutumes qu’ils veulent garder ou redévelopper. Après le déjeuner, nous partons tous chez son oncle Robertson. Bien qu’ayant eu un ancêtre écossais, c’est un Innu qui fait la traite des fourrures, et il tient une auberge accueillant des touristes. Cette auberge est décorée de nombreux articles fabriqués, sculptés ou peints par son peuple. C’est l’occasion d’un échange très sympathique et surtout très enrichissant.
De 96Lac StJean
Jean-François veut ensuite nous faire découvrir un aspect caché de la nature. Il nous emmène dans le parc de Val Jalbert et nous remontons le torrent par des sentiers forestiers jusqu’au dessus de la seconde cascade, puis il nous conduit à travers la forêt vers des canyons très étroits creusés par la rivière. Cela devient même des galeries souterraines. C’est assez impressionnant de voir d’ailleurs l’eau s’y engouffrer bruyamment. A un moment, je ne les suis pas car il faut être souple et je ne le suis plus trop. D’ailleurs, il m’arrive de glisser et je me retrouve les fesses dans l’eau et l’appareil photo en profite ! En rentrant je le démonte partiellement et avec le sèche-cheveux de Josie je peux le sécher et le sauver, heureusement. En rentrant, comme le restaurant fait relâche, je vais dîner sur le port.
De 97Saguenay Tadoussac
Le lendemain matin, je prépare mes affaires pour partir et attend Francis pour régler l’addition. Vers neuf heures, c’est Marie-Claude qui descend et m’apprend qu’il n’y a personne. Connaissant les prix, je fais donc mon compte, laisse une enveloppe avec un mot de remerciements à Francis et quitte l’hôtel. Je me dirige vers Saguenay et longe la rive sud du fjord en direction du site de la Nouvelle France. C’est un site qui ressemble beaucoup à ce que devait être le site de Québec à l’arrivée de Champlain. Un metteur en scène y a donc construit un village de l’époque pour y tourner un film. Des séries télévisées en ont profité, puis plutôt que de le détruire, la commune l’a récupéré et le fait visiter avec une animation par des gens en costume d’époque. C’est très réussi : ils nous accueillent comme de nouveaux colons arrivant de France et nous présentent la vie dans ce nouveau monde. Ce sont de véritables comédiens qui se prennent bien au jeu et c’est assez vivant, instructif, réaliste et plein d’humour. Avec leur accent du terroir et leurs expressions, je ne peux m’empêcher de les filmer, cela vaut vraiment le coup. A la fin de la visite, il y a même un campement autochtone avec une femme ayant des origines Innu et qui s’intéresse tellement à la question qu’elle a eu à cœur de fabriquer des ustensiles comme à l’époque.
De 97Saguenay Tadoussac
Je reviens sur Chicoutimi pour visiter le musée installé dans l’ancienne usine de pâte à papier. Il y a en particulier une exposition sur la vie de l’usine. Dans une autre salle, ils ont ramené la maison d’un artiste « naïf ». Comme le facteur Cheval qui avait construit son palais à base de pierres de récupération, cet homme, barbier de son état, a entièrement peint les murs de sa maison de peintures naïves sur la vie autour de lui. D’autres toiles de ce peintre reconnu sont exposées autour. En sortant du musée, j’avise un homme en arrêt au pied d’un talus et prenant des photos d’une touffe d’herbe. Cela m’intrigue et quand je passe près de lui, je lui demande ce qui se passe. Il me montre alors une marmotte qui tranquillement nous observe. Je m’en approche et la prend en photo. Craintive elle se cache sous de grandes feuilles, mais quand elle voit que je ne suis pas agressif, elle reprend ses activités à trois mètres de moi tout en me surveillant. Après cet intermède, je visite la « petite maison blanche », une petite maison de bois sur fondations en béton qui a été endommagée en 1996 lors du débordement du barrage qui se trouve derrière, mais qui a vaillamment résisté à des torrents d’eau comparables aux chutes du Niagara alors que toutes les maisons alentour ont été emportées. Symbolisant le déluge qui avait été dramatique et avait coûté une fortune à l’époque, la ville l’a transformée en musée.
Je reprends ensuite la route en suivant le fjord par la rive nord. Je m’arrête à Ste Rose du nord, un joli petit village en bordure de l’eau pour passer la nuit dans un camping. Le cadre est magnifique, on se croirait en Norvège avec les maisons en bois, peintes en blanc ou pastel et au toit rouge, la montagne qui tombe brutalement dans la mer avec des arbres jusqu’au bord de l’eau, une eau bleue et calme…. C’est très romantique et pousse à la rêverie.

mercredi 22 juin 2011

La Mauricie et son parc national

Ce week-end, comme il y a plu, je me suis rendu compte que l’essuie-glace côté chauffeur était mort sur quinze centimètres à hauteur des yeux. Je passe donc par un dépôt Hertz pour faire changer le balai. Le préposé n’en ayant pas de rechange, il m’a tout simplement changé de..…. voiture. Quand je rentrerai j’essaierai de faire la même chose avec mon garagiste, çà marchera peut-être…. Je prends donc la route en direction du nord. Je galère beaucoup à trouver la bonne direction : d’une part, il n’y a pas vraiment de cartes routières ou elles ne sont que partielles, d’autre part, je voulais prendre Le Chemin du Roy qui est la première route carrossable créée pour joindre Québec à Montréal car elle est paraît-il très jolie, malheureusement, elle n’est pas indiquée avant la sortie de Montréal. Pendant toute la traversée de la ville, elle s’appelle : « route Notre-Dame ». Enfin, il n’y a que très peu de panneaux; ceux-ci n’indiquent d’ailleurs que les numéros de route en précisant Nord, Sud, Est et Ouest…. Ce n’est pas évident de se repérer dans ces conditions. Comme la ville n’en finit pas et que j’ai des doutes, je demande souvent mon chemin. On me confirme à chaque fois ma route. Lors d’un moment de doute, je m’arrête dans une station de carburant pour acheter une carte et faire le point de situation. Aucun des canadiens présents n’est capable de me dire où nous sommes. L’un d’eux nous situe au sud du St Laurent alors que nous sommes au nord, un autre deux cents kilomètres plus loin. Enfin, l’un d’eux va chercher son GPS, mais n’est pas capable de reporter sur la carte notre position. C’est finalement moi qui leur indique où nous sommes….
De 95Mauricie
Le ciel est très nuageux et il y a parfois quelques pluies. Je roule ainsi jusqu’à Trois Rivières. La route est très large, belle et tout en longueur. Les villages s’étalent sur plusieurs kilomètres, il n’y a pas de centre comme en France. Les maisons assez éloignées les unes des autres bordent la route pratiquement en continu. La plus part sont de style Far West et certaines semblent sorties de bandes dessinées. A Maskinongé, je fais un détour conseillé pour aller voir un « magasin général », genre de bazar où autrefois les pionniers s’approvisionnaient pour tous leurs besoins : épicerie, quincaillerie, vêtements, munitions, etc… Ce magasin a fonctionné jusque dans les années 1970. Maintenant, c’est devenu un musée, il a ses meubles d’origine et les rayons sont remplis d’articles divers du siècle dernier : phonographes à pavillons, outils, vêtements, jouets, etc…. pour donner le change, les tenanciers y vendent quelques produits locaux, des jouets anciens dont ils ont retrouvé des fabricants, de la confiserie, des souvenirs….Cela vaut le détour d’autant que les hôtes sont très accueillants et bavards avec un accent canadien très prononcé. Ils ont aménagé au premier étage, dans ce qui était les greniers, une salle de réception/spectacle où ils organisent des soirées avec conteurs, chansonniers ou musiciens. Cette salle est décorée avec des articles d’époque et des journaux du siècle dernier. Il y a par ailleurs un orgue avec un mécanisme automatique à bande, comme les orgues de barbarie. Il actionne des doigts qui viennent jouer sur le clavier de l’orgue. Instrument très surprenant qui fonctionne à air comprimé produit par le musicien qui doit pédaler en rythme, comme pour les anciens harmoniums. Cette visite est vraiment intéressante. Je continue ainsi jusqu’à Trois Rivières où je prends une chambre dans un motel.
De 95Mauricie
Le lendemain matin, le ciel est bien bleu, le soleil chaleureux. J’avise une pancarte : Sanctuaire Notre Dame du Cap ??? Par curiosité, je m’y rends et découvre un sanctuaire récent. A la fin du 19° siècle, la chapelle recevant les fidèles étant trop petite, le curé de la paroisse fait le vœu de construire une église dédiée à Notre Dame plus spacieuse si un pont de glace sur le fleuve permet d’y amener les matériaux. Quelques jours après, bien que ce soit la fin de l’hiver, un pont de glace suffisamment solide s’est formé. Tous les matériaux ont pu être amenés et le pont a tenu jusqu’au dernier charroi. Quelques années plus tard, lors d’un office, la statue de la vierge qui a les yeux clos les a ouverts. Les prêtres présents ont pu le constater et témoigner du miracle. Une nouvelle basilique de forme Pyramidale a par la suite était construite en remplacement de l’église paroissiale. C’est devenu un haut lieu de pèlerinage. Un très beau parc paisible entoure le sanctuaire et borde le St Laurent. Il fait bon s’y promener. Dans ce parc, plusieurs chemins de croix et stations représentant les mystères du rosaire bordent les allées. Un pont commémorant le miracle du pont de glace a été construit. Quand je m’apprête à partir une messe est annoncée, elle a lieu dans la chapelle d’origine. J’en profite et je ne le regrette pas car elle est très belle et priante.
De 95Mauricie
Je me rends ensuite au musée québécois de culture populaire. Il y a plusieurs expositions dont l’une sur le crime et l’évolution des techniques d’investigation au Québec au XX° siècle, et une autre d’un sculpteur humoriste. Ses sculptures tournent sur les jeux de mots autour du livre. C’est plein d’humour. Cette visite comprend la visite de l’ancienne prison fédérale de Trois Rivières. Un loubard, ancien détenu servant de guide, interpelle tous les visiteurs et nous entraîne dans la visite. Il s’amuse à nous mettre dans l’ambiance, fait claquer les grilles et les verrous, prends parfois quelques touristes comme des prisonniers, leur donne un paquetage et les enferme. Il raconte bien l’ambiance qui régnait dans cette prison qui a fonctionné jusque dans les années 1980. Par contre, il faut que je sois très attentif car il parle avec un accent canadien très prononcé et des expressions typiques du coin. C’est très difficile de le comprendre mais assez réaliste. Je reprends ensuite la route en direction du parc de la Mauricie où j’arrive sur les coups de 18h. Après un enregistrement pour le camping, quelques courses dans une boutique du Dépanneur, une visite de la salle de présentation du parc, je rejoins un emplacement en pleine forêt. Les emplacements sont très espacés les uns des autres, au moins 50m entre chaque. Je plante vite ma tente et file vers un affût au bord du lac du Fou en espérant apercevoir un orignal ou un castor. Manque de chance, je ne vois rien que deux canards. Une française et ses deux enfants, Dominique, Aurélie et Ludovic, m’ont rejoint et comme moi n’ont rien vu. On décide d’y revenir pour le lever du soleil comme nous l’a conseillé l’hôtesse de l’accueil. On rentre donc se coucher.
De 95Mauricie
A 4h du matin, je les réveille et les emmène avec ma voiture, eux laissant leur camping-car sur l’emplacement. Nous assistons au lever du soleil sur le lac, c’est très beau et paisible, mais comme la veille, nous ne voyons qu’un canard. Nous n’avons pas de chance. Par contre, nous sommes dévorés par les moustiques ou autres insectes malgré l’anti-moustique très efficace (paraît-il ?!) avec lequel nous nous sommes aspergés. Il existe plusieurs insectes agressifs dans les forêts canadienne : des toute petites mouches si petites qu’elles passent à travers les moustiquaires et font des piqures laissant un point rouge, les maringuoins (moustiques) très nombreux et coriaces, l’anti-moustique français ne leur fait rien, quant à celui des canadiens, il doit être très dosé. Il y a encore le … sorte de grosse mouche qui en piquant arrache carrément un morceau de peau. Nous rentrons au campement et déjeunons ensemble. Je passe ensuite la journée à aller d’un poste d’observation à un autre en suivant quelques chemins de randonnée. Je découvre des coins de forêt sympathiques, mis à part les moustiques, mais je ne vois que deux renards, deux canards et un long pic (picvert), des traces de castor et d’orignal, mais pas leurs auteurs. Dans le guide, ils conseillent une visite où on a 95% de chance de voir des ours noirs. Avec Dominique et ses enfants, nous décidons de nous y rendre. C’est un homme, fils d’un ancien garde forestier qui a mis en place une cache et des appâts permettant de montrer ces ours aux clients ; Il nous emmène donc à peu de distance du village dans un affût et dix minutes après notre arrivée, une belle ours noire est arrivée, elle a fouillé quelques caches pour trouver les œufs. Nous avons pu l’admirer pendant un quart d’heure environ. Eric, le guide nous a donné beaucoup d’informations intéressantes sur le mode de vie des ours. Il a participé à plusieurs études et observations, ce qui fait qu’il les connait bien. Nous rentrons ensuite nous coucher. Comme j’ai mal dormi la nuit précédente, c’était la première fois que je redormais sous la tente depuis de nombreuses années, je décide de n’aller à l’affût le lendemain matin que si j’ai bien dormi.
De 95Mauricie
Je dors si bien, que je n’entends même pas ma montre sonner. Quand je me lève, je replie mon matériel, déjeune et reprends la route. Comme Dominique et ses enfants dorment encore, je leur laisse un petit mot. En passant par Grandes Piles, j’avise le « Village de bucherons ».. C’est un parc où est reconstitué le campement des bucherons et des draveurs. Je m’arrête et visite. C’est très intéressant, d’autant que la visite se fait avec un audio-guide d’ambiance où deux bucherons et draveurs racontent la vie de l’époque. Leur vie était extrêmement rude et dangereuse, surtout celle des draveurs. Ce sont les hommes qui conduisaient les arbres par flottaison jusque dans les scieries ou usines de pâte à papier. Ils suivaient la descente des arbres en étant soit sur les berges, soit sur les troncs flottants. Avec leur gaffe ou la dynamite, ils les guidaient ou réduisaient les embacles qui se produisaient. Je reprends ensuite la route, rattrape et double le camping-car de Dominique. Je m’arrête au parc des chutes à La Tuque. Il y a là la reproduction d’un poste de traite des fourrures, comme il y en avait un à cet endroit autrefois. Quand je reprends la route, je repère de nouveau le camping-car de Dominique : il est repérable avec les peintures et inscriptions qu’il y a dessus. Ils se sont arrêtés pour déjeuner. Je m’arrête un moment bavarder avec eux puis nous reprenons la route. Dominique m’a parlé d’un village Innusit au lac Edouard que l’on peut visiter et on peut même dormir sous tipi. Après le lac Edouard, on suit un chemin de forêt sur 10 km pour arriver sur un parking au bord d’un lac. On n’avait pas réservé par téléphone car on n’arrivait pas à contacter l’accueil, mais en arrivant au bord du lac, on comprend pourquoi il fallait absolument téléphoner : c’est pour qu’une barque vienne nous chercher. On laisse le camping-car avec les enfants (ils sont grands) et avec Dominique nous retournons au village où nous arrivons à joindre l’accueil du camp pour apprendre que ce ne sera ouvert que dans trois jours…. On retourne récupérer le camping-car et nous reprenons la route. Je pense dormir soit au camping, soit dans les gîtes de Val Jalbert. En arrivant à Val Jalbert, il tombe des trombes d’eau, j’opte pour le gîte, mais quand l’hôtesse m’annonce le prix du forfait entrée-repas-gîte : 222 $ (c’est le double du prix annoncé sur le guide !), je décide d’aller dans un gîte à Roberval. Dans le Lonely Planet, j’en ai repéré un à prix raisonnable. Je m’y rends et arrive devant une maison à côté de l’église. C’est un ancien presbytère. Je tape à la porte de la cuisine et l’hôte, Francis, m’accueille et accepte de me donner une chambre. Il me fait un prix réduit car c’est la seule chambre disponible, elle vient tout juste d’être refaite et elle sent encore la peinture. Il vient de racheter le gîte, a ouvert un restaurant et refait peu à peu les chambres. Sur les cinq il y en a trois de faites mais deux sont déjà occupées par deux stagiaires. Quand je lui demande si je peux manger, il me répond que non car ce n’est que sur réservation, que le repas est terminé et qu’il ne reste rien. Je vais donc dans le seul restaurant que je trouve, c’est un petit restaurant bio végétarien. L’hôtesse, une jolie jeune fille m’accueille très gentiment et accepte de me ressortir les préparations qu’elle avait déjà rangées. Il faut dire qu’il est vingt et une heure et qu’ici, les gens mangent tôt. A cette heure-là, il n’y a plus personne. Je mange et rentre me coucher. Le lit est bon et j’apprécie.

samedi 18 juin 2011

Montréal

Le voyage en avion d’Orly à Montréal s’est bien passé, mais comme j’étais fatigué par mon retour de Pointe à Pitre, j’ai passé mon temps à somnoler ou dormir. Finalement, je n’ai presque rien vu des 7h30 de voyage. Quand j’ouvrais les yeux, bien que l’heure aie tourné, le soleil était presque toujours au même point.
Arrivé à Montréal, je commence par m’enquérir de la voiture réservée par internet. J’avais réservé une voiture au premier prix. C’est une Hyundai et je pensais avoir une petite voiture type Getz, mais en fait, c’est une Accent. C’est une routière et cela me convient. La préposée à l’accueil chez Hertz trouve que c’est trop petit et essaye de m’en placer une autre plus grosse, mais cela fait un peu plus de 200 euros de plus pour le mois. Je n’en vois pas l’intérêt et garde la mienne. J’achète ensuite une carte Sim rechargeable pour mes communications locales. J’en trouve une, mais j’ai un peu de mal à la mettre en route. Je découvre qu’il faut l’activer par un appel téléphonique, mais les messages étant en anglais…. avec mon « super » anglais, j’ai un peu de mal à comprendre les indications. Heureusement, les canadiens sont très accueillants et serviables. Me voyant me débattre avec le téléphone, un commercial d’une agence de voyage me propose spontanément son aide. Merci car je ne comprenais pas la consigne. Ceci étant réglé, je me mets en quête d’une chambre. On m’a averti que le Grand Prix de Formule 1 ayant lieu ce week-end, les hébergements sont pris d’assaut et les prix flambent. Finalement, après trois appels, je trouve une chambre à l’Université. Merci au Lonely Planet qui est de bon conseil. Le chemin vers l’Hôtel est un peu difficile car les indications routières sont très mal faites et je dois plusieurs fois demander mon chemin. J’arrive quand même à destination. Après m’être installé dans la chambre, un saut dans un petit snack à quelques distances de là (environ 2km) me permet de casser la croute. Je reviens ensuite et me couche avec soulagement à minuit, fatigué.
Après une bonne nuit de repos et un bon petit déjeuner, je commence par m’organiser. Je pars ensuite prendre le métro. C’est plus facile pour circuler en ville bien qu’il n’y ait pas beaucoup de lignes. Je commence par aller à l’office du tourisme où je passe près d’une heure à discuter avec un préposé très sympathique et connaissant bien son affaire. Il me donne une pile de petits fascicules contenant toutes les informations nécessaires à mon périple. Il m’invite ensuite à aller voir la préposée aux parcs nationaux qui elle aussi me donne beaucoup de documents et de conseils. Maintenant, il va falloir que je feuillette cela et prépare mon périple dans le détail. Les grandes lignes étant faites.
De 94Montréal
Aujourd’hui, je commence par visiter le centre ville. Près de l’office du tourisme, il y a la cathédrale Marie Reine du Monde construite au XIX siècle par un Evêque un peu mégalo. Il voulait une copie de St Pierre de Rome en taille réduite. Il y a donc beaucoup de similitudes. C’est une belle basilique, mais je la trouve un peu froide. En parcourant les rues en direction de la vieille ville, je passe par la place Ville Marie. C’est le point central de tout un réseau souterrain de la ville. Montréal a une vie en surface et une vie souterraine. La ville a construit sous terre une vraie ville avec plus de cinquante kilomètres de rues piétonnes, avec places, boutiques, boutiques, etc… C’est gigantesque et grandiose, c’est un véritable labyrinthe. Certaines rues, très huppées, ont même de la moquette au sol. La cathédrale anglicane Christ Church qui devait être rasée a été sauvegardée, mais pour pouvoir construire tout le réseau souterrain sous la cathédrale, ils ont mis la cathédrale sur pilotis durant plusieurs mois, durant toute la durée les travaux. On voit encore certains piliers dans les galeries souterraines. En surface, les bâtiments sont modernes et n’ont pas de cachet particulier. C’est très américain, ils sont hauts et souvent très vitrés. Au passage, sur une petite place dominée par de hauts bâtiments, je découvre la basilique St Patrick. Bien que cet édifice ne date que du XVIII°, il est de style gothique du XIV°, XV° siècle. La particularité de cette basilique est qu’elle est tout en bois à l’intérieur, c’est magnifique et chaleureux. Les escaliers de la tribune et de la chaire sont remarquables.
De 94Montréal
J’arrive enfin à la basilique catholique Notre Dame que l’office du tourisme m’a vivement conseillé de visiter. Extérieurement, elle n’a pas de cachet particulier, son style est très sobre et dépouillé, voire austère. Cela est dû au fait que l’architecte qui a construit l’édifice est un protestant qui s’est ensuite converti au catholicisme. Quand on entre dans la basilique, on reçoit comme un choc, on est surpris par son agencement intérieur très riche et somptueux. La décoration intérieure a été largement inspirée par la Sainte Chapelle. Tout est beau. Bien que la décoration foisonne, on n’a pas le sentiment que c’est chargé comme les églises espagnoles. C’est fin, léger, aérien. C’est somptueux. Des guides bénévoles sont là pour nous faire découvrir les subtilités des ornements. J’ai la chance d’être le seul français lors de la visite qui débute. J’ai donc droit à un cours particulier. Ce commentaire n’est pas superflu car il y a tant à voir et à comprendre que l’on pourrait passer à côté de beaucoup de choses. Je passe plus de deux heures à faire le tour de la basilique. En sortant, je rejoins le vieux Montréal et arpente les rues St Paul et les quais. Dans toute la ville on entend le vrombissement des voitures de courses, mais surtout sur les quais car le grand prix se passe dans l’île Ste Hélène. Dans la vieille ville, il y a quelques vieilles bâtisses, mais elles ne sont pas nombreuses. Je suis un peu déçu par le vieux Montréal, l’office du tourisme me l’avait chaleureusement recommandé, mais il n’y a rien de comparable avec nos vieilles villes européennes. Je visite l’Eglise de Notre Dame du Bon Secours qui est une des plus vieilles églises de la ville. Je rentre à l’Université et me couche après avoir dîné dans un snack dans une rue souterraine.
De 94Montréal Biodôme et Jardin Botanique
Le lendemain samedi, je me rends à la cité olympique. Je commence par visiter le Biodôme. C’est un grand bâtiment ovale qui abrite des collections d’animaux et de plantes de toutes les parties du globe. Plusieurs micros climats reproduisent les conditions climatiques réelles avec leurs variations saisonnières afin de respecter les cycles biologiques normaux. Dans le secteur tropical, je me serais cru à la Guadeloupe. On passe d’une région à l’autre par l’intermédiaire de sas. Dans chacun de ces secteurs, on y trouve des échantillons d’animaux vivants qui évoluent au milieu de plantes et de décors très réalistes. Pour cause de travaux, je n’ai pas pu voir le secteur polaire. En sortant du biodôme, un téléphérique incliné me conduit au sommet de la tour qui domine le stade couvert. Cette tour est penchée à près de 45°. La vue très belle sur une bonne partie de Montréal. On peut se rendre compte de l’étendue de la ville car on n’en voit pas les limites. Mes pas me conduisent ensuite au jardin botanique qui jouxte le secteur. C’est un immense parc où toutes les régions du globe sont représentées. Quand les plantes peuvent s’acclimater à l’extérieur, elles sont mises dans un décor la mettant en condition. Si elles ne peuvent pas s’acclimater à l’extérieur, elles sont présentées en serre d’exposition. Le parc est divisé en plusieurs secteurs thématiques. Les sites remarquables de ce parc sont en particulier les jardins japonais et chinois qui comprennent des arbres, temples, étangs et une multitude de plantes et de fleurs. Ils ont des collections de bonzaïs superbes dont un de plus de 270 ans ! Les serres d’exposition sont aussi magnifiques et partagées par type de climat. Cela va du climat tropical chaud et humide au climat tempéré de France en passant par le climat désertique chaud et sec. J’ai passé vraiment quelques heures d’émerveillement sur la beauté de la création et sur les prouesses du parc pour produire et entretenir de si beaux spécimens.
De 94Montréal Biodôme et Jardin Botanique
Au jardin japonais, il y avait aussi une exposition splendide sur les origamis. C’est surprenant ce que les japonais peuvent faire avec les différentes sortes de papiers qu’ils produisent. Il y avait même une robe de mariée en papier. Au jardin chinois, un artiste faisait des figurines, des jouets et des bijoux en pâte de farine. Là aussi, il y avait des œuvres d’une grande finesse. Les animaux sont tellement en paix dans se parc qu’ils ne sont pas farouche. Un oiseau est venu se poser à mes pieds, tourner autour de moi comme pour me quémander du pain. Un écureuil est descendu de son arbre pour grignoter quelque chose à deux mètres de moi.
De retour au centre ville, un tour au musée Mc Cord m’a permis de voir quelques pièces intéressantes sur l’histoire du Canada. La cathédrale Anglicane Christ Church mérite le détour pour sa charpente et surtout par le fait qu’elle repose sur quelques piliers. Des photos montrent sa position lors des travaux de la galerie souterraine. J’ai fini la journée en faisant une promenade au parc du mont Royal et son belvédère, puis dans le quartier près de l’Oratoire St Joseph. C’est le quartier huppé de Montréal. Il y a de superbes maisons, de véritables petits châteaux. La plus petite « chaumière », car il y en a, doit coûter une fortune. Mais je ne me fais pas de soucis pour leur propriétaire à voir les quelques petites voitures garées devant : porsches, gros 4x4, etc….
De 94Montréal
Le dimanche matin, je me rends à la basilique Notre-Dame pour une messe solennelle avec grandes orgues et chorale. Dans ce cadre somptueux, c’est magnifique et incite à la prière. A la fin de la messe, je profite des illuminations pour prendre quelques photos supplémentaires. Je me rends ensuite sur les quais au musée Pointe à Callière qui retrace toute l’histoire de Montréal avec la mise en valeur des vestiges trouvés lors de fouilles sous le bâtiment. Visite qui s’avère très intéressante. J’avais entendu parler de l’oratoire Saint Joseph qui a été construit dans la première moitié du XX° siècle sur l’incitation de l’humble frère portier d’un collège voisin. Le frère André a été canonisé par Jean-Paul II. Cet oratoire est construit sur le mont Royal et domine majestueusement la ville. De style Renaissance italienne extérieurement, il est simple, épuré et contemporain à l’intérieur, mais sans être froid. J’ai été impressionné par l’ambiance qui règne dans cet édifice consacré à St Joseph. A flanc de colline, il comprend plusieurs niveaux reliés par des escaliers mécaniques. Sa coupole est aussi importante que celle de St Pierre de Rome et l’ensemble est plus haut que toutes les plus hautes cathédrales du monde. Des pèlerins du monde entier défilent dans la grande nef, dans la crypte, dans le sanctuaire, devant le tombeau de St André et dans le musée. Il y règne une paix et une sérénité incitant au recueillement. Un bel orage arrose la ville pendant que je suis à l’intérieur et un beau soleil du soir illumine le sanctuaire au moment de partir. Sur le chemin de l'hôtel, je fais un arrêt dans un restaurant chinois pour dîner. Demain, je quitte Montréal.

samedi 11 juin 2011

Derniers jours en Caraïbes.

La journée de dimanche s’est terminée sous la pluie. Peu avant la fin des journées portes ouvertes du régiment de Vincent, au moment où la plupart des participants se sont réunis sur la grande pelouse devant le PC, une averse diluvienne s’est abattue sur Pointe à Pitre et a stagnée un moment au-dessus de nous. Tout le monde s’est réfugié sous les tentes, blaguant et patientant. Au bout d’un moment, cela s’est calmé et nous avons pu reprendre nos activités.
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Lundi, le ciel est chargé, les nuages couvrent la montagne. Je pars vers le sud en direction de Trois-Rivières, je voudrais voir les fameuses pierres gravées par les premiers habitants de l’île. C’est un temps idéal pour le faire, la pluie fait ressortir les reliefs des sculptures. Malheureusement, c’est fermé le lundi, pas de chance. Je continue sur Basse-Terre où je visite le fort Delgrès. C’est un fort du XVIII construit par les Français, modifié par les Anglais et qui a été le lieu de batailles, en particulier de celle des réfractaires à la réinstauration de l’esclavage. En effet, l’esclavage a été aboli lors de la Révolution, Puis sous la poussée des riches planteurs, Napoléon a réinstauré l’esclavage et a envoyé des troupes pour réprimer la révolte des anciens esclaves affranchis. Le général Delgrès, noir affranchi s’est battu pour finalement se suicider avec ses troupes quand il a senti la partie perdue. C’est un héro local. Il n’y a pas grand-chose à voir dans le fort, mais il y a un côté historique intéressant.
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A Vieux-Habitants, je prends une petite route qui s’enfonce dans la montagne en direction de la Grivelière. La route est très étroite, sinueuse et au profil très chahuté. Il faut rouler en seconde, parfois en troisième et parfois en première car certaines côtes sont très pentues. De plus, il faut arriver doucement au sommet de celles-ci car on ne voit pas où part la route derrière le dos d’âne : tout droit, à droite, à gauche ?... Le vallon est magnifique, très encaissé, verdoyant, fleuri, avec de place en place, des maisons coloniales qui dominent le paysage. La Grivelière est une ancienne plantation de café rachetée par le Conseil Général et transformée en musée. L’habitation des maîtres a été entièrement restaurée ainsi que le moulin à eau, les séchoirs à café, les machines de décorticage : la déceriseuse, et les pilons. Les cases d’habitation des esclaves noirs sont en cours de restauration, mais on en a un petit aperçu grâce à un bâtiment qui sert de dépendance. Au cours d’une promenade dans la plantation et au milieu des installations, la guide nous fait découvrir tout le processus de culture et traitement du café ainsi que celui du chocolat. Ils font à la Grivelière un café très parfumé et subtile mais en si petite quantité qu’il ne sert qu’aux dégustations et la vente sur place. J vais ensuite visiter le musée du café qui se trouve à Vieux-Habitants. Cela complète bien la visite précédente car elle apporte le côté historique sur le café. Je rentre par la Traversée, le ciel est de plus en plus sombre.
De 93plongée PPK
Mardi matin, Cécile et moi prenons la route pour le club de plongée, Cécile poursuit sa formation, moi je fais une septième plongée offerte par le club. Le ciel est plutôt gris, il y a un peu de houle, mais cela va quand même. Nous avons de la chance, nous replongeons sur l’épave. Cela me permet d’en profiter de nouveau. Nous n’avons pas la chance de voir la murène, mais nous voyons un splendide Diodon. Après la remontée, Isabelle allume son ordinateur et très gentiment me passe les photos de la plongée précédente sur l’épave. Nous rajoutons la photo du groupe du jour ainsi que celle du diodon. Cécile repars directement sur Baie-Mahaud, moi je poursuis par Ste Rose où je visite le musée du rhum qui est très intéressant surtout pour sa superbe collection d’insectes et une belle collection de maquettes de navires à voiles d’antan.
Le lendemain mercredi, c’est mon jour de départ. Le matin, je vais faire quelques emplettes, puis je fais mes bagages et vais à l’aéroport enregistrer mes bagages. Il fait tellement chaud que je dégouline tout de suite de sueur. A 15h, Vincent, Maud et Cécile m’accompagnent à l’aéroport. En attendant l’heure d’embarquement nous buvons un café et Maud repère Richard, le moniteur de plongée du club qui part en vacances en France. Nous l’interpellons et passons un moment ensemble.
A l’heure dite, je rejoins le contrôle et passe à l’embarquement. Le voyage se passe bien, ayant décollé à 16h25 heure de Pointe-à-Pitre et atterrissant à 6h30 Heure d’Orly (0h30 PàP), la nuit est plutôt courte. J’ai bien somnolé un moment, mais la journée est un peu dure. A l’arrivée, on nous demande de patienter : il y a des grèves ! Heureusement nous n’attendons qu’une dizaine de minutes la passerelle. Quant aux bagages, alors qu’ils annonçaient là aussi du retard, ils arrivent à l’heure. Je prends l’Orlyval, métro puis train pour rejoindre Les Clayes où Clothilde vient me cueillir à la gare avec Farouk, son chien. Après une découverte mutuelle, Farouk m’adopte et me colle pour me réclamer des caresses. Je profite de l’appartement de Clothilde pour me raser et prendre une bonne douche. Après la chaleur de la Guadeloupe et le voyage, cela me fait beaucoup de bien. Je laisse chez Clothilde les souvenirs rapportés de Guadeloupe, je récupère quelques affaires préparées pour le Canada et Clo me ramène sur Antony où je reprends l’Orlyval.
Mon séjour en Guadeloupe s’est très bien passé et j’ai eu beaucoup de plaisir à partager la vie de Vincent, Maud, Cécile et les filles. Cela m’a permis de mieux les connaître. Je garde un excellent souvenir de ces moments. La Guadeloupe est très belle, il y a beaucoup de chose à voir et à faire, visites, randonnées et … plongée, bien sûr. Mais le pays gagnerait beaucoup si les habitants avaient à cœur d’entretenir, rénover, nettoyer. Quand c’est fait, c’est splendide. Malheureusement, il y a trop de laisser aller. Aux Saintes, il n’y a pas ce phénomène et cela donne un cadre très mignon et accueillant.

samedi 4 juin 2011

Plongée en mer Caraïbes

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Jeudi, tout le monde étant en repos, nous partons tous pour le club de plongée sur la plage de Malendure. Margaux et Sarah restent au club à dessiner sous la surveillance de Clélia pendant que Maud, Vincent, Cécile et moi nous embarquons dans le bateau. Ce matin Maud et Vincent plongent ensemble, Cécile et moi descendons à 12m pour apprendre à faire l'échange d'embout en cas de panne d'air. Tout se passe bien. Quant à la stabilisation, je progresse et commence à mieux sentir et maîtriser. Après 15 minutes d'exercices nous partons en exploration. Le coin est encore magnifique, les poissons multicolores, les coraux divers et les éponges nous émerveillent. Aujourdhui, j'ai mis une combinaison, ce n'est pas que l'eau soit froide, elle est à plus de 30°, mais hier j'ai touché un corail de feu qui comme son nom l'indique brûle et j'ai été piqué par une petite méduse filament. Les démangeaisons qui suivent ne sont pas très agréables. Au cours de la promenade nous croisons Maud et Vincent.
Nous rentrons souffler au club à l'issue de la sortie et pendant le regonflage des bouteilles. Nous mangeons un sandwich tout en feuilletant un livre de photos sous-marines réalisées par Isabelle et Marco qui plongent avec nous aujourd'hui. Ils sont passionnés de photos sous-marines et plongent un peu partout dans le monde. Leurs photos sont splendides et c'est un régal.
A 12h30 Cécile et moi nous repartons avec le bateau alors que Vincent et Maud emmènent les filles se baigner. Cette fois nous descendons dans le "Jardin de Corail et allons saluer le buste de Cousteau immergé à 12m. après quelques exercices nous allons en exploration et descendons à 16m. C'est toujours aussi beau et nous avons même la chance de voir une tortue verte nager et remonter à la surface. Après cette plongée, nous rejoignons Vincent et Maud et rentrons sur Baie-Mahaud. Nous sommes un peu fatigués et une petite sieste est la bienvenue. Au moment d'aller me coucher, je ferme fenêtre et volets et je vois sauter quelque chose dans la chambre. Je cherche ce que c'est, c'est une petite grenouille brune, toute mignonne. on les entendant siffler dans la nuit. Je la capture difficilement car elle est très vive et je la mets dehors.
Le lendemain vendredi tout le monde ayant repris le chemin des activités normales, je retourne au club de plongée. A 10H nous sommes trois novices en préparation de niveau 1, un confirmé et une jeune fille qui vient pour son baptême de plongée. Nous retournons au "Jardin de Corail" et après quelques exercices nous partons en exploration à 16m durant 46mn. On ne voit pas le temps passer. C'est si bon de se sentir flotter et planer au-dessus des paysages sous-marins. A la remontée sur le bateau on se sent terriblement lourd avec l'équipement. Richard le moniteur valide mon niveau 1.
A la plongée de 12h30, nous sommes cinq plus Richard et nous descendons sur une épave à 23m de fond. C'est un sablier de 53m de long. On commence par en faire le tour puis nous entrons dans le chateau arrière par l'escalier et descendons dans la salle des machines. C'est amusant de descendre des escaliers la tête en bas... après un tour à l'intérieur nous tournons autour du chateau arrière et apercevons la murène verte qui a élu domicile dans cette épave. Elle est blottie sous un gros caisson et nous n'en voyons que la tête, grosse et impressionnante. Marco et Isabelle étant de la plongée, ils font plusieurs photos et en profitent pour me prendre. Ils me les transmetront, cela me fera un beau souvenir. Cette dernière plongée est vraiment super, je comprends l'engouement des plongeurs. N'ayant pas encore suffisamment d'expérience, je consomme un peu trop d'air. Je signale à Richard quand je suis à 70 bars alors que les autres sont encore à 100 bars. Il me passe son embout de secours pour économiser ma bouteille pendant le regroupement et la préparation de la remontée. Puis nous entamons tranquilement la remontée avec un palier de décompression de 5 minutes à 3 m. Faire une plongée sur épave est intéressante et apporte une petite touche de mystère. C'est enchantés que nous remontons sur le bateau. Marco me montre ses photos, il y en a plusieurs bien sympathiques et j'ai hâte de les récupérer pour les mettre dans mon album. Après un moment de pose au club au cours duquel Richard me fait passer la théorie du niveau 1, je reprends la route en direction de Baie Mahaud.
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omme je prends "La Traversée", je m'arrête au parc floral des Mamelles. C'est un parc avec circuit aménagé dans la forêt au col des Mamelles. Il y a plusieurs plantes, arbres, fleurs présentés ainsi que quelques animaux dont le fameux raton laveur qui est le plus gros animal endémique de la Guadeloupe. J'assiste d'ailleurs à leur nourissage. Ils sont mignons et ont une jolie frimousse, on a du mal à imaginer que c'est un animal plutôt dévastateur. Je quitte le parc juste à la fermeture. Au cours de la promenade, je comprends pourquoi il ne faut pas faire d'effort après la plongée, je m'essoufle vite et vais donc doucement.
Le soir je sens que mon oreille droite me chatouille, Maud me donne de l'alcool boriqué. Au réveil cela va mieux.
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Maud, les filles et moi partons de bonne heure pour prendre le bateau pour les Saintes. Vincent est de service, ce sont les journées portes ouvertes au régiment, et Cécile est de garde. A 9h nous débarquons aux Saintes et nous montons au fort Napoléon. Là, une Saintoise à la faconde très locale nous fait une visite toute en couleur. Cela valait tellement le déplacement que je l'ai filmée. Nous visitons le musée installé dans le fort, bien conservé, puis faisons le tour des remparts qui donnent une vue magnifique sur l'île et la Guadeloupe. Aujourd'hui, le temps est assez clair et le sommet de la Soufrière est dégagé. On peut même voir le panache de vapeur. Nous descendons ensuite sur la plage de Pompière, la seule plage où la baignade est autorisée. Avant de nous baigner, nous nous arrêyons à une cahute qui fait des sandwichs. Nous nous installons à une table au milieu des petits poulets et cabris qui tournent autour de nous espérant des miettes. Il faut les chasser car ils essaient même de nous prendre le pain de la bouche. C'est épique et cocasse. Nous allons ensuite nous baigner sur une plage de carte postale, avec sable blanc et cocotiers, eau bleue, calme et transparente. C'est magnifique. Nous nous équipons de palmes, masques et tubas et partons nager au-dessus des fonds rocheux un peu plus loin. Maud a pris Margaux avec elle et moi Sarah. Celle-ci m'épate, c'est un poisson dans l'eau, une crevette à l'aise dans son élément, elle s'émerveille de tout les poissons, verre de feu, coraux qu'elle voit et n'arrête pas de parler dans son tuba ou de chanter. Elle est vraiment amusante, palmant et brassant comme un petit chien. Elle va sur ses cinq ans, elle aura du mal à attendre huit ans pour faire de la plongée. Quand il faut sortir de l'eau, j'ai du mal à la faire sortir. Nous remontons ensuite au bourg en apercevant à plusieurs reprises de beaux iguanes qui peuplent l'île, et faisons un tour dans le village et l'église. Cela fait vraiment petit village de vacances avec petites maisons en bois colorées ou en pierres. Nous nous arrêtons pour déguster une bonne glace qui fait beaucoup de bien par cette chaleur. Nous passons ensuite faire quelques emplêtes à la savonnerie et chez une modiste où Maud s'est fait faire une robe couleur locale. Pendant que nous sommes à la savonnerie il y a une petite secousse sysmique. Maud l'a bien sentie, des Saintois aussi, moi j'ai eu l'impression qu'un camion était passé dans la rue. Nous reprenons ensuite le bateau rapide qui nous ramène à Trois Rivières en quinze minutes, le souffle de l'air fait beaucoup de bien par cette chaleur. Nous rentrons ensuite à Baie-Mahaud. Après ma douche, mon oreille droite me chatouillant toujours, je pars au centre de soin de l'aéroport. Comme il y a pas mal de monde, je dois attendre une heure et demie. A part les deux médecins qui consultent, je suis le seul blanc. J'ai un début d'otite avec ce qui semblerait un début de micose dans l'oreille. Le médecin me prescrit un traitement et je rentre. Une bonne nuit nous remet sur pieds.
Aujourd'hui, Maud, Cécile, les filles et moi rejoignons Vincent aux journées portes ouvertes du RSMA (Régiment de Service Militaire Adapté) pour manger avec lui. Si le service national a disparu, le RSMA a gardé sa mission de formation professionnelle des jeunes en difficulté en Guadeloupe. Cela me permet de voir le cadre de travail de Vincent, il me présente à plusieurs de ses collègues de travail. L'ambiance est sympathique et les amis de Vincent et Maud accueillants. Les filles font quelques activités: pêche à la ligne, trampoline, château gonflable et nous assistons à une démonstration de chiens d'attaque et de recherche. Maud en profite pour s'inscrire pour un baptême de saut en parachute en tandem à 4000m. Elle est tentée depuis longtemps et profite du stand du club pour s'inscrire. Elle m'a converti à la plongée, moi je l'ai incitée au parachutisme....
Une anecdote qui m'a bien amusé: hier en revenant vers le bateau, Sarah m'interpelle et me dit: "François, tu fais partie des vieux?", Maud un peu génée l'interrompt: "Sarah, quand même...", j'éclate de rire mais çà en reste là. Ce matin, au petit déjeuner, Sarah revient sur son idée: "François, toi, tu fais partie des vieux?", alors en riant, je lui demande pourquoi et elle me répond: "Parce que tu as les cheveux blancs, et les vieux, quand ils ont les cheveux blancs, ils meurent." Logique enfantine qui m'a bien fait rire.