samedi 27 octobre 2012

Boucle dans les dunes de Merzouga


Samedi 27, Boucle dans les dunes de Merzouga (5h30 de marche).

Notre circuit est une grande boucle autour de la dune culminante du secteur. Une antenne me sert de repère et nous tournons autour. Aujourd’hui, après avoir parcouru quelques dunes, nous traversons d’immenses espaces d’erg totalement arides. Parfois un acacia ou un oignon sauvage pousse là tout seul, on se demande comment il a pu arriver là. Le sol est couvert de pierres noires qui lui donnent un aspect brûlé et de désolation. De loin cela paraît monotone et il semble que tout est pareil, mais au fur et à mesure de notre avancée, on constate qu’il n’en est rien, la minéralogie évolue. 

D’origine volcanique, les roches ne présentent pas toujours le même aspect. La plupart d’entre elles gardent les traces de leur fusion, mais il apparaît que les diverses zones que nous traversons sont issues d’éruptions de types différents. Parfois nous traversons d’immenses plaques de coulées basaltiques fissurées assez régulièrement telle une peau de crocodile ou éclatées donnant de gros blocs de pierres parallélépipédiques relativement réguliers, ils pourraient servir à construire de beaux murs réguliers sans avoir à être retaillés. 

D’autres coulées sont plus foisonnantes comme si elles avaient moussé. Prés d’une ancienne cheminée volcanique, nous trouvons des bombes volcaniques nervurées comme des carapaces de tortues. Plus loin, d’autres sont d’énormes boules presque rondes, d’autres sont de curieux disques bombés comme de gros macarons et quand ils sont cassés, souvent sur la tranche, ils laissent apparaître un noyau sphérique en son centre, comme un œuf avec son jaune. Au milieu de cette minéralogie diversifiée, cela donne envie d’en savoir un peu et nous nous amusons à rechercher quelques belles pierres, fossiles ou cristaux. Nous traversons le carreau de mine d’une carrière souterraine dont les puits descendent à plus de 70m sans protections. Nous longeons ensuite un village fantôme puis nous traversons une immense plaine et un oued à sec pour arriver à un petit oasis. La « table » est prête à l’ombre d’un beau tamaris. Repas traditionnel, mais cette fois le riz est remplacé par des lentilles. 

A la fin du repas, alors que l’on ne voyait personne autour de nous, un gamin nous rejoint et déballe devant nous quelques articles à vendre. Les femmes se laissent tenter par quelques bijoux ou fossiles. Après une petite sieste, nous reprenons la marche durant une petite heure afin de rejoindre le campement installé dans un creux au milieu des dunes. Au cours de ce tronçon, nous trouvons de nombreuses bouteilles plastiques vides, Ali et Pierre en ramassent plusieurs pour les jeter aux ordures. 

Les tentes étant installées, les deux chameliers, Omar et Amar, préparent les dromadaires pour nous faire faire un petit tour avant le coucher du soleil. Une demi-heure suffit car, les jambes écartelées, la position n’est pas confortable. A l’issue du repas nous invitons Ali à venir jouer au 5000 avec nous, mais rapidement, Omar et Amar arrivent avec leur tam-tam et nous jouent des chants berbères et des chants de la vieille France qu’ils ont dû apprendre à l’école. 

Nous passons un bon moment très sympathique, certains essaient le tam-tam ou à danser à son rythme. Nous terminons la partie de 5000 et nous glissons dans nos sacs de couchage. La nuit qui suit est un peu fraîche et venteuse, le ciel couvert, voire menaçant mais cela se dégage peu à peu.

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