Samedi 27,
Boucle dans les dunes de Merzouga (5h30 de marche).
Notre
circuit est une grande boucle autour de la dune culminante du secteur. Une
antenne me sert de repère et nous tournons autour. Aujourd’hui, après avoir
parcouru quelques dunes, nous traversons d’immenses espaces d’erg totalement
arides. Parfois un acacia ou un oignon sauvage pousse là tout seul, on se
demande comment il a pu arriver là. Le sol est couvert de pierres noires qui
lui donnent un aspect brûlé et de désolation. De loin cela paraît monotone et
il semble que tout est pareil, mais au fur et à mesure de notre avancée, on constate
qu’il n’en est rien, la minéralogie évolue.
D’origine volcanique, les roches ne
présentent pas toujours le même aspect. La plupart d’entre elles gardent les
traces de leur fusion, mais il apparaît que les diverses zones que nous
traversons sont issues d’éruptions de types différents. Parfois nous traversons
d’immenses plaques de coulées basaltiques fissurées assez régulièrement telle
une peau de crocodile ou éclatées donnant de gros blocs de pierres
parallélépipédiques relativement réguliers, ils pourraient servir à construire
de beaux murs réguliers sans avoir à être retaillés.
D’autres coulées sont plus
foisonnantes comme si elles avaient moussé. Prés d’une ancienne cheminée
volcanique, nous trouvons des bombes volcaniques nervurées comme des carapaces
de tortues. Plus loin, d’autres sont d’énormes boules presque rondes, d’autres
sont de curieux disques bombés comme de gros macarons et quand ils sont cassés,
souvent sur la tranche, ils laissent apparaître un noyau sphérique en son
centre, comme un œuf avec son jaune. Au milieu de cette minéralogie
diversifiée, cela donne envie d’en savoir un peu et nous nous amusons à
rechercher quelques belles pierres, fossiles ou cristaux. Nous traversons le
carreau de mine d’une carrière souterraine dont les puits descendent à plus de
70m sans protections. Nous longeons ensuite un village fantôme puis nous
traversons une immense plaine et un oued à sec pour arriver à un petit oasis.
La « table » est prête à l’ombre d’un beau tamaris. Repas
traditionnel, mais cette fois le riz est remplacé par des lentilles.
A la fin
du repas, alors que l’on ne voyait personne autour de nous, un gamin nous
rejoint et déballe devant nous quelques articles à vendre. Les femmes se
laissent tenter par quelques bijoux ou fossiles. Après une petite sieste, nous
reprenons la marche durant une petite heure afin de rejoindre le campement
installé dans un creux au milieu des dunes. Au cours de ce tronçon, nous
trouvons de nombreuses bouteilles plastiques vides, Ali et Pierre en ramassent
plusieurs pour les jeter aux ordures.
Les tentes étant installées, les deux
chameliers, Omar et Amar, préparent les dromadaires pour nous faire faire un
petit tour avant le coucher du soleil. Une demi-heure suffit car, les jambes
écartelées, la position n’est pas confortable. A l’issue du repas nous invitons
Ali à venir jouer au 5000 avec nous, mais rapidement, Omar et Amar arrivent
avec leur tam-tam et nous jouent des chants berbères et des chants de la
vieille France qu’ils ont dû apprendre à l’école.
Nous passons un bon moment
très sympathique, certains essaient le tam-tam ou à danser à son rythme. Nous
terminons la partie de 5000 et nous glissons dans nos sacs de couchage. La nuit
qui suit est un peu fraîche et venteuse, le ciel couvert, voire menaçant mais
cela se dégage peu à peu.
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