dimanche 4 décembre 2011

St Claude - Besançon, la fin de mon chemin.

De 86 grenoble Besançon

Après une bonne nuit à l'hôtel du Lison à Lavans les St Claude, je me lève à 5h30 et pars pour 6h45. Il fait froid (-2° C) et je supporte l'équipement. La nuit est claire et je monte le coteau, passant Lavans pour rejoindre un chemin empierré bien rectiligne qui rejoint St Lupicin. C'est l'ancienne route de St Claude empruntée autrefois par les diligences. C'est peut-être même une ancienne voie romaine. Mon talon gauche me faisant mal, je troque mes chaussures pour mes sandales. Je sens plus les cailloux, mais c'est plus confortable. Après St Lupicin le soleil fait son apparition, il fait beau et les paysages sont superbes sous le soleil matinal. A Ravirolle, un sentier à travers bois me fait rejoindre une route forestière rectiligne de 8 km: l'ancienne route de St Claude, de nouveau. Celle-ci rejoint la route normale aux Ronchaux pour passer divers mouvements de terrain. Après Chatel de Joux je retrouve cette Route Forestière rectiligne.
De 86 grenoble Besançon

Une croix de pierre abritant une statuette de la Vierge rappelle qu'au bord de cette route une statuette avait été découverte en 1818 dans un vieux sapin et qu'elle a fait l'objet de vénération durant de nombreuses années, tant que la route passait par là. Ce chemin me conduit aux portes de Clairvaux les Lacs d'où après quelques emplettes et le plein d'eau je rejoins Doucier où j'arrive de nuit, à 18h. J'ai réservé une chambre à l'hôtel du Comtois. Là, des hôtes très chaleureux m'accueillent. L'hôtel est mignon, l'hôtesse charmante et l'hôte, monsieur Humblot, passionné. Après un début de carrière comme technicien de maintenance à Solvay, il a repris la boulangerie de ses parents en Ardêche, développant les spécialités et créant le rayon pâtisserie. Puis voulant revenir en Franche-Comté dont ils étaient originaires et donner libre court à sa passion pour la cuisine, ils rachètent l'hôtel de Doucier. Autodidacte pour la boulagerie, pâtisserie et la cuisine, il développe ses talents en présentant une cuisine originale, savoureuse et succulente. Il met en musique les différentes saveurs des produits locaux et des plantes régionales. Je fais un repas de fête pour un prix très raisonnable. Passionné aussi de randonnée, il est avisé de mon périple par son épouse et vient bavarder un moment avec moi. Très chaleureux, nous sympathisons tout de suite et il faut que son épouse le rappelle plusieurs fois pour qu'il retourne à ses fourneaux. Après un excellent repas et une belle soirée, je rejoins mon lit pour une bonne nuit réparatrice.
Debout à 4h30 car j'ai une longue journée (45km), je décolle à 6h à la lampe électrique. La route est presque toute droite et quasiment déserte jusqu'à Pont du Navoy. Là je demande à une boulangère s'il est possible de remplir mes deux gourdes vides. Elle n'accepte que de mauvaise grâce de m'en remplir une: elle vend de l'eau et celle du robinet, elle la paie! Très commerçante, la mégère! C'est vrai qu'un litre d'eau doit lui coûter presqu'un quart de centime. C'est ruineux! Elle n'est pas prête de me voir comme client. Cela change de l'acceuil des hôteliers de Doucier!
Je reprends une petite route qui à travers le plateau me conduit jusqu'au cirque du Fer à Cheval au-dessus d'Arbois. Durant la matinée, le temps est clair, dégagé et ensoleillé. A midi, je fais une pause dans les bois avant la Châtelaine. Pendant cet arrêt les nuages peu à peu couvrent la forêt. Quand je repars, c'est dans un beau brouillard. La descente sur Arbois perd alors tout son charme. La traversée de ce joli village vigneron est rapide, et par des chemins de vigne et le long de la nationale, je rejoins Mouchard où j'arrive de nuit vers 18h. Le seul hôtel qui existe est un superbe édifice style chalet dont les chambres sont dans une annexe voisine. Très gentiment accueilli par la mère du patron, je m'installe, fais les ablutions habituelles sauf la lessive car c'est ma dernière halte avant la maison, et rejoins le restaurant pour un excellent repas.
Dimanche matin, après une très bonne dernière nuit, je me lève à 3h30 pour décoller à 5h. Il me reste 40km et je veux arriver en milieu d'après-midi pour avoir le temps de faire un brin de toilette avant d'aller à la cathédrale pour la messe qui clôturera ce long chemin. Comme nous sommes le dimanche matin et de nuit, je vais au plus court en suivant une petite route puis la nationale déserte jusqu'à Rennes sur Loue. En 5km, je ne croise que trois voitures. Une petite route de campagne, déserte elle aussi, m'amène aux portes de Quingey à 8h30. Cela m'amuse de marcher ainsi de nuit alors que les "braves" font la grasse matinée. Je ne croise pas grand monde si ce n'est quelques clients qui comme moi viennent à la boulangerie chercher des croissants. Ils doivent me prendre pour un allumé avec mon sac, mes bâtons et mes sandales par ce temps là! Après une petite pause croissants sur la place, j'attrape une petite route toute droite qui monte sur le mont en direction de Besançon. Cette route quasiment rectiligne, qui parfois se transforme en chemin carrossable, traverse Busy, Larnot et rejoint Beure. De Larnot à Beure ce chemin s'appelle chemin Royal. C'est donc bien l'ancienne route des diligences. Dommage que le temps soit bouché par un beau brouillard car j'imagine que le paysage doit être beau le long de ce chemin. C'est paisible et je croise plusieurs joggeurs ou VTTistes qui s'entraînent. Il ne peut y avoir de chemin plus court pour rejoindre Besançon. C'est tout droit.
C'est à 14h que j'arrive à la maison, heureux d'avoir enfin tout fait, avec le sentiment du travail accompli. A chacun de mes arrêts, Cotignac et Chambéry, cela me laissait un goût amer d'inachevé. Là, le but est atteint, cela fait maintenant partie du passé. Cette expérience me laisse de beaux souvenirs, de belles rencontres, des échanges riches et profonds, de beaux paysages, et ma foi, de belles performances. Malgré mon âge j'ai quand même fait plus de 4100 km à pied en 118 jours, J'en suis fier! Maintenant je vais régler mon problème de pied gauche avant de repartir je ne sais où.
De 86 grenoble Besançon

samedi 3 décembre 2011

Chambéry - Saint Claude, retour en Franche-Comté

Dimanche 20 novembre, constatant que je n'ai rien de prévu durant la semaine à venir et que la météo est plutôt favorable, je décide de partir le lendemain finir enfin mon chemin. Le soir, comme par hasard, une dent me taquine. Comme mon dentiste n'est pas disponible le lundi, je décide de partir quand même et on verra sur le chemin. Je prépare donc mon sac et mes affaires. Clothilde m'annonce alors sa venue le dimanche suivant, il faut donc que je sois arrivé pour fin d'après-midi, cela devrait aller d'après mon planning.






De 86 grenoble Besançon

Lundi, le train de 8h26 m'amène à Chambéry pour 13h. Après remplissage des gourdes à la gare, je prends le chemin du lac du Bourget. C'est une rue toute droite qui me sors de la vile, puis je rejoins une tranquille piste cyclable qui longe une petite rivière jusqu'au lac et la ville du Bourget. Là je longe les quais du port de plaisance et prends une petite route qui grimpe jusqu'à Bourdeau. Après le chateau, il est 17h50, c'est là que commence un chemin qui longe le lac. Mon GPS m'indique 7.5km pour l'abbaye de Hautecombe. Je me dis qu'en deux heures cela devrait être fait et que la bonne gourde d'eau qui me reste devrait suffir, je boirai en arrivant. Cependant, à l'entrée du chemin, une pancarte m'indique 3h25 pour l'abbaye. Je suis surpris et dubitatif, ayant souvent vu des balisages qui donnaient des temps élevés que je faisais en beaucoup moins de temps. Cela m'inquiète un peu quand même, mais je démarre. Au bout d'une demie-heure, j'ai compris! le chemin est très difficile très accidenté, il faut parfois presque faire de l'escalade et des passages sont équipés de cables pour se tenir. Ma moyenne tombe très vite. Vers 18h45, j'appelle l'Abbaye pour leur demande de m'accueillir et les prévenir que je n'y serai que dans deux heures environ. Là, c'est avec une grande surprise qu'ils m'annoncent qu'ils n'accueillent pas les pélerins, que je dois aller voir ailleurs!.... Presque à mi-chemin entre le Bourget et l'abbaye, je ne veux pas revenir en arrière pour chercher un gîte, je ne suis même pas sûr d'en trouver un. J'insiste donc fortement en leur demandant de faire une exception, disant que c'est la première fois en plus de 3800km qu'une communauté religieuse me rejette ainsi, que je suis un véritable pélerin et que je ne demande qu'un matelas, un abri et un peu à manger pour le soir. Dans les environs de l'abbaye il n'y a rien, le premier village est à une dizaine de kilomètres, je ne pourrai donc pas trouver d'abri. Mais ils restent campés sur leurs positions. Je leur dis que je viendrai quand même taper à leur porte. Pour une communauté qui prêche l'accueil de l'étranger, la charité, je trouve leur attitude plutôt contradictoire.
Comme ils sont sous la juridiction de l'archevêque de Chambéry que je connais, j'appelle l'archevéché et tombe sur une secrétaire qui m'annonce que Mgr Ballot est en déplacement. Quand je lui explique mon problème, très surprise elle me demande mon numéro de téléphone et me dit qu'elle va voir ce qu'elle peut faire. Je reprends mon chemin à la lampe électrique car la nuit est maintenant bien noire. Parfois, le chemin s'améliore, mais dans l'ensemble j'avance doucement. Une heure plus tard, à une demie-heure de l'arrivée, j'ai un appel de l'abbaye qui me demande si j'ai trouvé une solution et si je compte toujours sur eux. Je leur réponds que je n'ai pas d'autre solution et que je serai là dans une demie-heure. Elle m'annonce alors qu'ils m'accueilleront et m'indique ce qu'il faut que je fasse en arrivant. Soulagé, je poursuis mon chemin en remerciant au fond de moi le Ciel et surtout la secrétaire qui a dû intervenir. A 20h15, je suis accueilli par un frère qui me conduit dans une chambre dans un pavillon voisin de l'abbaye. Je suis le seul occupant de ce pavillon. L'équipement est très sommaire, mais cela me suffit, je serai au chaud et non dehors, je pourrai faire lessive et douche. Il m'apporte un peu plus tard un plateau avec de quoi me sustenter largement. Après les ablutions et le casse-croûte je me couche fatigué de cette première journée, le chemin fait en réalité 10 km, est vraiment difficile et je l'ai fait en 3h. Pensant ne marcher que deux heures, je n'avais qu'une gourde d'eau de 0.7l, j'étais donc en manque pendant ce chemin, j'aurais dû consommer 1.5l. Avant de me coucher je bois près d'un litre pour compenser, mais ce n'est pas suffisant et au cours de la nuit, je suis brutalement réveillé par plusieurs crampes aux molets et aux cuisses. J'arrive péniblement à les étirer et les calmer et je m'empresse de reboire plus d'un demi-litre d'eau. Le reste de la nuit se passe tranquillement.






De 86 grenoble Besançon

Après une nuit tout de même reposante, je me lève à 8h00 pour rejoindre le frère à 8h30. Il me conduit au réfectoire de la communauté où je peux prendre un petit déjeuner, en silence car aujourd'hui c'est jour de désert donc de silence. Le réfectoire est de style XIX°, les voutes sont peintes en faux décors, fausses moulures. A 9h, c'est l'office des laudes, je rejoins la chapelle un quart d'heure avant pour un temps de recueillement. Splendide édifice construit par le roi de Piémont-Sardaigne, la chapelle est très richement décorée avec force sculptures, moulures, vitraux. Elle mérite une visite. Je n'en ai pas le loisir car l'abbaye est fermée le mardi. L'office des laudes me donne quand même la possibilité d'en avoir un bel aperçu. Le site internet de l'abbaye mérite un détour car c'est splendide et difficilement descriptible: http://www.visites-interactives.eu/fr/visite-abbaye/ A l'issue de l'office, je prends congé du frère, récupère mes affaires dans la chambre et reprends mon chemin. Mon GPS m'indique un sentier le long du lac, mais au bout d'un quart d'heure de recherche infructueuse, je rejoins la petite route un peu plus haut. Le temps est magnifique, les couleurs chaudes alors que le fond de l'air est frais. La vue sur le lac est reposante et paisible. La route est quasiment déserte, seule deux voitures passeront durant mon passage. Je marche d'un bon pas et en milieu de matinée je quitte le sweet polaire pour continuer en petit tee-shirt. Je me sens bien, le coeur léger. Au bout de quelques kilomètres je m'éloigne du bord du lac pour passer à travers les monts et redescendre dans la vallée du Rhône. A Chanaz, un joli petit village bien agencé en villégiature au bord du canal de Savières joignant le lac du Bourget au Rhône, je m'achète un casse-croûte et traverse le canal. Une table et des sièges au soleil, devant un restaurant fermé, au bord du Rhône, m'incitent à faire ma pause casse-croûte. Je reprends ensuite un chemin qui longe le fleuve jusqu'au pont de Culoz. Après la traversée, une petite route suit le canal jusqu'à l'usine hydro-électrique, là je traverse le canal et suis la digue sur plusieurs interminables, monotones mais tranquilles kilomètres. Ma dent qui me chatouille depuis dimanche soir m'a bien gêné pour manger mon sandwich, chaque fois qu'une miette se met entre les dents, la douleur me fait sursauter. A Seyssel, j'irai voir un dentiste.
Au bout de la digue, en arrivant au barrage, un couple dans une voiture rouge me croise. Je n'y prête pas attention bien qu'ils me dévisagent et continue mon chemin. Peu avant de traverser le Fier, je trouve un panneau d'information sur les chemins de St Jacques de Compostelle et je constate que je suis sur le chemin qui vient de Genève. Depuis le Bourget, le long du lac, j'ai vu des balisages avec la coquille, mais ce chemin n'est pas indiqué sur la carte, ce doit être une variante. Pendant que je regarde le panneau, je suis interpellé par les passagers de la voiture rouge qui me demandent si je suis le chemin, je leur réponds que je fais le retour mais à ma façon. Ils se présentent: Jean et Claude son épouse. Ils ont fait le chemin aller, l'an passé. Nous bavardons un moment. Avant de nous quitter je lui demande s'il y a un gîte à Seyssel, il me répond qu'il y en a bien un dans la montagne mais qu'à Seyssel il y a une personne, Christine H, qui fait de l'accueil jacquaire. Il m'en donne le nom et l'adresse mais pas le numéro de téléphone car il ne l'a pas. Il rajoute que si elle peut m'accueillir je serai très bien reçu. Il me propose de m'emmener, mais comme il me reste 4km, je tiens à les faire. Je reprends donc la route et arrive à 18h à Seyssel. Le cabinet dentaire est tout de suite là et c'est la première chose que je visite. Le dentiste diagnostique un début d'abcés et me le soigne que je ne sois plus embêté. En sortant, la secrétaire très gentiment me donne le numéro de téléphone de Christine et m'envoie vers une amie dans le bar voisin pour me donner les coordonnées du gîte au cas où car l'unique hôtel de la ville est fermé. Je passe le Rhône, et de la pharmacie où j'achète les antobiotiques prescrits par le dentiste, j'appelle Christine. Elle peut m'accueillir et habite à 500m! Je les couvre rapidement et Christine m'accueille très gentiment et m'installe dans une des chambres qui lui sert pour l'accueil des pélerins.
Christine est infirmière libérale très portée sur les médecines douces et attirée par l'accueil de l'autre. C'est entre autre pour cela qu'elle pratique l'accueil Jacquaire depuis quelques années. Elle a fait le chemin par étapes jusqu'à Roncevaux et envisage de faire le reste d'une traite. Après la douche et les soins habituels, je la rejoins, et pendant qu'elle prépare un bon repas et que sa machine tourne pour laver mon linge, nous bavardons. Le repas est excellent et copieux et les échanges chaleureux et profonds. Jean avait vu juste, l'accueil est remarquable et dans l'esprit du chemin. Cela fait du bien car depuis que j'ai quitté les chemins traditionnels, les accueils sont plutôt hôteliers et ce n'est pas la même relation.
Le lendemain mercredi, après une bonne nuit de récupération, je descends déjeuner et découvre un peu mieux l'environnement de la maison. C'est une maison du XVI°siècle appelé les Capucins car cela a été pendant longtemps une maison religieuse. Christine l'a bien restaurée, c'est magnifique. Compte tenu de la taille de la maison il y a quelques locataires dont le fils de Christine. Elle domine la ville donnant une vue splendide sur celle-ci et le Rhône qui coule aux pieds du coteau. Après le petit-déjeuner, je reprends la route avec dans mon sac un bon casse-croûte très gentiment préparé par Christine. La route est belle et s'éloigne du Rhône en montant sur le coteau parmi les vignes et les prés. Il fait très beau mais frais au départ (4°C), mais la température monte peu à peu vers 8 à 10°C. La route sinue jusqu'à Chatillon en Chimaille, elle est peu fréquentée et les voitures roulent souvent vite. Je marche donc bien sur le bas côté gauche en surveillant leur approche. Bien m'en prend car si toutes les voitures se détournent ou ralentissent, l'une d'elle continue sa route sans broncher, fonçant sur moi. Je l'évite en faisant une passe de corrida mais mon sac est heurté par le rétroviseur. La voiture s'arrête et recule jusqu'à ma hauteur; c'est une jeune femme complètement bouleversée, charmante par ailleurs, qui en larmes me présente ses excuses, elle ne m'avait pas vu. Je la rassure et la calme afin qu'elle puisse repartir paisiblement. Fort de cette expérience, je suis d'autant plus vigilant. J'arrive ainsi sans autre aventure à Chatillon. Compte tenu des difficultés de logement les jours précédents, je téléphone à l'hôtel de St Germain de Joux pour savoir s'ils peuvent m'accueillir. Ils sont malheureusement fermés pour travaux jusqu'à dimanche... Pas de chance! La mairie m'indique le plus proche hôtel, c'est dans la zone commerciale de Bellegarde, à l'opposé de St Germain. Elle me donne aussi les horaires de bus qui demain matin pourront me conduire de Bellegarde à St Germain, rattrappant ainsi mon écart. Un petit hôtel style Formule 1 loue des chambres et petits studios pour le même prix. je retiens cette formule et file au Carrefour voisin pour faire quelques emplêtes pour les repas et déjeuners suivants. Avant de me coucher, j'étudie les itinéraires possibles pour rejoindre Lavans les St Claude. Un itinéraire par la montagne m'attire, mais j'aurai au moins cinq heures sans possibilité de faire du ravitaillement en eau car je ne croiserai aucun village ou ferme. J'opte finalement pour la petite route de montagne qui relie St Germain à St Claude en passant par Belleydoux. Je l'avais faite dans l'autre sens il y a vingt ans! Cela réveil des souvenirs! Après une nuit réparatrice, je me lève à 4h30 pour rejoindre l'arrêt de bus qui est à un kilomètre devant un lycée. Comme ce n'est pas indiqué, je tourne un peu en rond et doit demander à trois automobilistes pour enfin trouver. Le bus de 6h me dépose alors à 6h25 à St Germain de Joux. Il fait très froid et j'apprécie blouson, gants, chêche et chapeau. A la lampe frontale j'entame la montée par une petite route déserte. Les bruits du torrent, des oiseaux de nuit et de mes bâtons sont mes seuls compagnons dans la nuit noire. Un peu de brume donne une allure mystérieuse au paysage qui se dégage quand le jour se lève peu à peu vers 7h30 et j'arrive vers 8h30 à Belleydoux, dans les nuages. Après le plein d'eau je me dirige vers le col à trois kilomètres. Peu après la sortie du village j'émerge des nuages et me retrouve dans une belle campagne ensoleillée dont les prairies brillent des mille feux des gouttes de rosée. Sur le plateau, je croise avec plaisir la borne de changement de département. Me voilà enfin dans le Jura, enfin en Franche-Comté! Je commence à me sentir chez moi, je sens l'écurie!






De 86 grenoble Besançon

Jusqu'à St Claude les rayons du soleil réchauffent l'atmosphère et les couleurs du paysage. La route est belle, les montagnes bien dégagées. Peu avant St Claude un chemin à flanc de montagne me conduit dans un vallon au-dessus de St Claude. Vallon appelé le Marais comprenant un petit hameau niché au pied de falaises et de bosquets créant un décor douillet et chaleureux. La redescente sur St Claude se fait dans l'ombre et le froid. Je m'arrête un moment pour remettre blouson, chêche, bonnet et gants que j'avais quittés en fin de matinée. N'ayant pas d'autre chemin, je suis la nationale sur les neuf kilomètres qui me séparent de Lavans. J'ai réservé une chambre dans un petit hôtel face à la gare. Construit à flanc de coteau, les chambres donnent sur l'arrière, sur le vallon, et sont aux étages inférieurs. Le patron m'accueille très gentiment et m'installe avant d'aller me préparer un bon repas bien copieux. Depuis deux jours j'ai de nouveau deux belles ampoules au pied gauche et mon talon me chagrine de nouveau. Je ne sais pas pourquoi alors que j'ai changé de semelles et que je fais les soins habituels. Après les soins je plonge dans les bras de Morphée sans demander mon reste.

mardi 4 octobre 2011

De La Salette à Chambéry

De 85Cotignac Grenoble
L'accueil m'a donné une chambre pour deux nuits, après il n'y aura plus rien de disponible pendant deux nuits car le diocèse de Grenoble a tout réservé. Comme cela fait vingt ans que j'ai vécu un temps très fort ici, expérience qui a bouleversé ma vie, je voudrais passer le week-end ici pour fêter ces vingt ans. A force de discussion, ils ont accepté de me donner une place au gîte, genre de grand garage sombre transformé en gîte d'accueil. C'est très sommaire, mais cela me suffit. Je suis prêt à dormir sur un matelas dans un placard à balais. Au bout du compte, je resterai les quatre jours comme souhaité mais je ne passerai qu'une nuit dans un dortoir et non pas au gîte, et quatre dans une chambre. Tout s'est bien arrangé finalement.
J'aime beaucoup La Salette, d'une part en raison de cette Rencontre que j'ai vécu il y a vingt ans, Rencontre qui a tranformé ma vie, mais parce que c'est un lieu de paix et de ressourcement incomparable. Il faut vouloir monter jusque là, c'est tellement haut et raide. Je suis bien placé pour le savoir! La nature est sauvage, magnifique, pure désertique, cela inspire à la contemplation et à la méditation. Je partagerai mon temps entre des temps de réflexion face à la vallée ou au coeur du vallon des apparitions, les offices, l'écoute du message de la Salette, des rencontres avec d'autres pélerins ou des bénévoles au service du sanctuaire. Je fais en particulier connaissance avec Florence une jeune femme suisse de 30 ans qui vient chaque année se ressourcer ici. Cette année, elle est accompagnée d'une de ses cousines de 74 ans. Poête à ses heures, elle écrit des poêmes et monte de superbes diaporamas magnifiquement illustrés et les met sur internet pour partager ses méditations spirituelles. Un lien avec ses oeuvres se trouve dans la partie droite de mon blog, cela mérite un détour. Nous avons passés de bons moments d'échanges ensemble. Très généreuse, Florence avait amené 10kg de chocolat suisse pour les bénévoles du sanctuaire, elle m'en donne trois tablettes pour me donner du coeur à la marche... Au gîte, j'ai aussi rencontré deux routards atypiques: Francisca et Dominique. Francisca, femme de quarante ans, scrétaire, elle a tout quitté après un accident cérébral. Sa fille fait des études d'ingénieur à Lyon, son compagnon vit à Annecy. Quant à elle, elle fait la route entre différents hauts lieux religieux: Lourdes, La Salette, ND du Laus, Paray le Monial, Taizé... C'est au cours de ses vadrouilles qu'elle a rencontré Dominique, pélerin perpétuel, marginal en révolte contre le cadre structuré de la vie, imprégné de lectures franciscaines et de psychanalyse. Nos échanges sont très sympathiques, mais on sent leur révolte d'autant que l'accueil cherche à les éloigner durant le week-end. Je passerai aussi quelques heures à tracer ma route sur mon GPS jusqu'à Besançon. Comme c'est le pélérinage diocésain de Grenoble ce week end, je bénéficie des cérémonies et des manifestations organisées pour les pélerins grenoblois. En particulier, le samedi soir, la veillée est animée par des jeunes qui ont vécu le JMJ de Madrid. Ils apportent leurs témoignages et montrent des montages. On les sent enthousiastes, heureux, fougueux. C'est beau et plein d'espérance.
De 85Cotignac Grenoble
Ces quatre jours de calme, de repos et de méditation rafraîchissent et nourrissent cette Paix que j'ai reçue ici il y a vingt ans. C'est reposé et heureux que je repars le lendemain matin. Je quitte le sanctuaire après avoir assisté à la messe et aux laudes. Je passe à la source faire le plein de mes gourdes d'eau puis grimpe le sentier qui conduit au col d'Hurtières puis aux tunnels. Ce chemin est impressionnant car la pente est si forte que des tunnels ont été creusés dans la roche pour faire passer le sentier. Il ne faut pas avoir le vertige, mais c'est magnifique. La vue sur la vallée de Valbonnais est grandiose. Pendant un bon moment le sentier suit la ligne de crête donnant ainsi un beau panorama permanent.
De 85Cotignac Grenoble
A la croix du Rocher, au-dessus du village de Valbonnais, je fais la pause casse-croûte du midi. La vue est splendide. A la redescente sur La Mure, les travaux forestiers ont remanié les chemins et je manque le sentier. Je tourne un peu dans les taillis avant de retrouver le bon chemin. Mis à part cela, le chemin d'aujourd'hui est beau et agréable. J'arrive à La Mure vers 17h. je m'installe dans un petit hôtel, douche, lessive, etc... puis je me rends au superU voisin pour faire un peu de ravitaillement. Après un peu de repos, je me rends compte que mon talon gauche est douloureux. Certes j'ai une ampoule, mais ce n'est pas elle qui me gêne, c'est plus profond. Pour aller faire les courses, je ne pose pas le talon au sol. Après un dîner dans un petit restaurant, je rentre me coucher. Marc, le fils d'un ami, m'a appelé sachant que je passe à Grenoble et me propose de m'accueillir. Mais comme ils ont deux réunions le soir de mon passage, je décline son invitation, je les gênerais plus qu'autre chose.
De 85Cotignac Grenoble
Debout à 6h cette fois, je pars à 7h20 après le petit-déjeuner. Après avoir étudié la carte, plutôt que de prendre des chemins qui me rallongent de trois kilomètres, je décide de suivre la route Napoléon qui est toute droite jusqu'à Laffrey. Mon talon est douloureux ce matin et ne m'incite pas à faire des excés. Les bas-côtés sont très larges et me permettent de marcher en sécurité. A Laffrey, après avoir achèté du pain et fais le plein d'eau, je prends une petite route qui évite la grande côte. Au bout d'un kilomètre, un sentier me permet de descendre dans la vallée à travers la forêt. Le chemin est beau mais à certains moments il est raide et plein de galets qui sollicitent durement mon talon. Dans le fond de la vallée, je longe le mur du parc du chateau de Vizille et m'arrête à l'entrée de la ville pour pique-niquer. Comme mon talon me fait souffrir de plus en plus, je troque mes chaussures de marche contre mes sandales. Cela ne supprime pas la douleur mais l'atténue car elles sont confortables. A la sortie de Vizille un sentier me conduit sur un plateau où je retrouve une route toute droite jusqu'à Tavernolles. Là un autre sentier m'amène à travers la montagne jusqu'aux portes de la banlieue de Grenoble en évitant les routes. Je fais une pause pour appeler un Formule 1 qui m'annonce qu'ils sont pleins mais qu'il y a deux autres hôtels du même type dans le coin. Compte tenu de l'heure et de cette réponse, je prends un bus qui me fait faire trois kilomètres dans la banlieue et m'amène à proximité des hôtels. C'est finalement dans un 1° Classe que je trouve une chambre, mais il n'en restait plus beaucoup. Après les activités d'usage, je vais prendre un dîner dans un Hippopotamus voisin. Mes déplacements se font sans poser le talon.
De 85Cotignac Grenoble
Après une bonne nuit de récupération, je repars vers 7h15 en pleine forme si ce n'est que mon talon me chagrine. J'arrive peu à peu à le poser au sol et au bout d'un moment je ne le sens presque plus. Je peux ainsi faire toute ma journée de marche par les chemins le long de la digue au bord de l'Isère, mais quand je m'arrête ne serait-ce qu'une ou deux minutes, le redémarrage est difficile. Je rejoins donc les bords de l'Isère qui sont tout proches de l'hôtel et prends la piste cyclable. Au petit jour, les effets de brume sur la rivière au lever du soleil sont très beaux et je prends quelques photos. Le chemin traverse des zones maraîchères, la campagne est belle et paisible mais on entend en permanence le bruit des industries et de la circulation dans la vallée. Ce n'est pas le calme des montagnes. Le chemin est agréable relativement ombragé, ce qui fait que je ne souffre pas trop du soleil. A midi, la pause se fait près du pont de Brignoud, confortablement installé sur un banc à l'ombre. Un couple de cyclistes répond gentiment à mes questions. Il ne doit pas y avoir d'autre hébergement qu'un gîte de France à Goncelin, et dans le coin, il n'y a pas grand-chose. Des appels téléphoniques dans l'après-midi me le confirmeront et me permettront de réserver une chambre au gîte où j'arrive à 17h15. Après les gestes traditionnels je m'enquiers d'un lieu pour dîner. Malheureusement après un petit tour du village en boîtant, je me rends à l'évidence qu'il n'y a rien. Les deux malheureux restaurants sont fermés et le camion pizza sur la place annonce deux heures d'attente. Heureusement que dans mon sac j'ai un sachet de riz et des soupes en sachet. Pour ce soir, cela fera l'affaire avec une banane qui me reste. Goncelin est un joli petit village médiéval qui eu ses heures de gloire il y a quelques siècles quand la frontière était proche alors que la Savoie était italienne, mais maintenant c'est un village dortoir pour les gens qui travaillent à Grenoble.
En repartant ce matin à 7h, je ne sais pas jusqu'où j'irai car j'ai très mal au talon. Je marche avec les sandales car mes chaussures n'arrangent pas mon mal. A la sortie du village je fais un test en mettant les semelles intérieures des chaussures dans les sandales. Cela atténue un peu la douleur mais ce n'est pas la panacée. Je fais quand même 15 kilomètres pour aller jusqu'à Pontcharra, mais pratiquement sans poser le talon. Fatigué, je jette l'éponge et rejoins la gare. Un train passe dans deux heures pour Chambéry. De là je pourrai rejoindre Besançon. Mais après une heure d'attente, je constate que je ne sens plus mon talon, je décide donc d'aller jusqu'à Chambéry par le train car il reste 20 km et d'attendre le lendemain matin pour prendre ma décision. Je rejoins donc Chambéry et la communauté des Capucins chez qui j'avais trouvé accueil. Arrivant vers 14h chez eux, je me repose un peu et soigne mon talon. Vers 16h je vais déposer au bureau de poste voisin des effets dont je n'aurai plus besoin ayant quitté les montagnes, cela allègera un peu mon sac. Plusieurs fois, malgré le repos, des lancements dans le talon me font souffrir. Je participe aux vêpres puis dîne avec les trois pères de la communauté. Nos échanges sont très chaleureux et conviviaux. Je me couche de bonne heure et passe une bonne nuit.
Le lendemain, vendredi, en me levant mon talon est toujours sensible. Après l'office de Laudes et le petit-déjeuner, je prends congé des pères et me dirige vers ma prochaine destination. Un kilomètre plus loin, passant devant la gare, je prends la décision de rentrer chez moi, mon talon est toujours aussi douloureux. Je ne me vois pas faire les 28km de l'étape dans ces conditions. Par ailleurs, Chambéry est le meilleur endroit pour rejoindre Besançon. Après, il faudra combiner avec les bus et certainement revenir ici. Je prends donc le train et rejoins mes pénates.
Une visite chez le médecin confortera ma décision d'arrêter, je me suis fait une aponévrosite plantaire, une inflammation du tendon d'achille sous le talon. Après quelques jours de repos et les soins adaptés, je pourrai repartir et finir quand même mon périple, il ne me reste qu'une petite semaine de marche. Je devrais y arriver!

lundi 3 octobre 2011

Reprise du Chemin, de Cotignac à La Salette

L'an dernier, j'ai dû interrompre mon Chemin de retour en raison d'une hernie, je suis resté sur ma faim et j'ai donc décidé de repartir.

De 85Cotignac Grenoble
Le 12 septembre, je prends donc le train pour le sud de la France. Comme mon frère est de Toulon, je pensais le rejoindre et partir de la région, mais étant absent, j'ai pensé à Marie une amie qui a une maison à Ramatuelle. Peut-être y est-elle, ce serait l'occasion de la revoir. Quand je l'appelle, elle m'apprend qu'elle descend le même jour que moi de Montbrison pour Ramatuelle. Nous nous donnons donc rendez-vous à Givors et descendons ensemble en voiture. Cette coïncidence est heureuse et nous permet de partager un moment d'amitié. Le lendemain matin, elle m'emmène à L'abbaye du Thoronet vers 9h: je ne veux pas arriver à Cotignac en voiture mais à pied. Je pars donc avec la fraîcheur du matin, le chemin est agréable car ombragé la plupart du temps. A midi, une pause à l'ombre d'un pin, en plein courant d'air est rafraîchissante. Reprenant le chemin, j'arrive au sanctuaire à 14h. Je m'installe à l'hébergement et descends en ville faire quelques courses pour le lendemain. Il me faut un casse-croûte et de la protection solaire car le soleil tape dur. Au retour les gestes habituels sont vite retrouvés: douche, lessive... En fin d'après-midi je monte à la basilique me recueillir un moment en particulier durant l'adoration du Saint-Sacrement, temps de paix et de calme pour faire le point et penser à mes intentions. Au repas du soir, nous dînons avec deux pélerins et un père de l'abbaye de Flavigny. Le monde est petit car il connaît bien le frère Bruno, avec qui mes enfants ont fait du scoutisme, et le père abbé fondateur, ami de mon père. Rencontre sympathique, mais il manque d'écoute.
Le lendemain, réveillé à 5h, après un petit-déjeuner rapide, je pars à 6h, de nuit, à la lampe frontale. Je veux rejoindre Gréoux les Bains et c'est à 45 km. Je suis d'abord un long chemin bien ombragé jusqu'à 11h, puis j'arrive sur un plateau en plein cagnard et c'est dur. Aux heures les plus chaudes, je m'arrête de 13 à 14h45 pour une pause, à l'ombre et en courant d'air. Je suis à l'entrée de la propriété de Mr Cagna... ;-). Après mon casse-croûte je fais une petite sieste puis reprends la route. Je traverse peu de villages et fais le plein d'eau chaque fois que possible. A 19h, le but est enfin atteint. Gréoux est un joli village thermale perché sur un piton rocheux au bord d'une retenue d'eau. J'arrive au son d'un cor de chasse qui résonne sur les rochers de la berge. En parlant de chasse, elle est ouverte et j'ai entendu plusieurs coups de feu durant la journée, je ne marchais donc pas dicrètement pour être repéré, on ne sait jamais avec ces gens-là! Un gentil petit hôtel situé sur une jolie petite place centrale m'accueille pour la nuit. Le dîner est pris avec un sympathique groupe de quatre pensionnaires.
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Réveil 5h, départ 6h de nouveau à la lampe électrique, mais c'est l'heure la plus agréable pour marcher: il fait bon, frais et c'est magnifique d'assister au lever du jour. Les couleurs sont belles et le ciel si pur. Je commence par un raidillon qui me conduit au-dessus du village sur un massif que je traverse avant de redescendre sur Manosque. A l'entrée de la ville, je bifurque et suis les canaux de la Durance. Le chemin est caillouteux et peu ombragé. C'est suportable jusqu'à 11h, mais à partir de la mi-journée, cela devient dur dur. Je marche jusqu'à 13h et trouve enfin un tout petit coin d'ombre légère pour souffler et avaler mon sandwich. Les arbres sont clairsemés et peu feuillus. De loin, j'aperçois le mont de Ganagobie où je me rends. Il approche peu à peu, mais c'est long et loin et les points de ravitaillement en eau peu fréquents. Arrivé enfin au pied du mont, j'attaque la grimpette. Le montée est longue, raide et fatigante. J'arrive enfin à 18h, crevé mais heureux d'arriver. Perché au bord d'un plateau qui domine la vallée de la Durance, le monastère de Ganagobie est un havre de paix, mais pour l'atteindre, il faut vouloir y monter.
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Après l'installation et les rites habituels, je rejoins les moines dans la clôture pour partager le dîner en silence. Le cloître est sobre, le réfectoire une belle salle voûtée en ogives, c'est magnifique. On a l'impression que le temps s'est arrêté là il y a quelques centaines d'années. En attendant les complies, je vais faire un tour au promontoire qui domine la vallée, au bout du plateau. Il y a une vue splendide et vertigineuse sur la vallée de la Durance. Bien que nous la dominions de 300m environ, les bruits montent jusqu'à nous. Après un temps de recueillement et les complies dans la belle église romane, sobre et austère, je rejoins ma chambre pour une bonne nuit de repos.
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Réveil 5h30, j'ai rendez-vous à 5h50 avec le père hôtelier pour le petit-déjeuner. Je ne le vois pas, il a dû m'oublier. Je prends vite fait un petit bol de céréales dans la salle à manger des femmes (elles sont accueillis pour des retraites mais ne rentrent pas dans la clôture comme les hommes) puis reprends le chemin. Je repars encore de nuit à la lampe électrique, c'est beau, j'aime marcher comme cela au petit matin, c'est si paisible et il fait si bon. Je redescends dans la vallée puis suis un canal d'irrigation à flanc de montagne jusqu'à Peyruis où j'achète ce qu'il me faut pour mon casse-croûte. Je suis ensuite une petite route qui s'enfonce dans la montagne jusqu'à la chapelle St Donat où je bifurque pour suivre une ancienne voie romaine qui grimpe à flanc de montagne.
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C'est la voie Domitienne, elle est bien visible et bien qu'elle ait beaucoup souffert, il y a encore de longs tronçons biens empierrés avec les traces de chariots bien visibles. Vers 13h, je m'arrête vers Peipin, à l'entrée d'une propriété, à l'ombre et à l'air pour déjeuner et me reposer. Puis je reprends la route jusqu'à Sisteron où je trouve une chambre à l'hôtel de la Citadelle, au pied de celle-ci. Je m'installe, lessive, douche, soin des pieds, repas et dodo avec une belle vue sur la citadelle, et la trouée de la Durance qui traverse le massif de la Baume. Avant de dîner, j'ai regardé la météo et la carte. Ils annoncent des orages pour le lendemain soir et le surlendemain. N'ayant pas envie de marcher sous la pluie, je décide de modifier mon itinéraire et d'aller au plus court. Au lieu de passer en deux jours par La Motte du Caire qui est paraît-il très beau, mais qui monte et qui est plus long, je choisis de suivre le plateau qui domine la Durance. C'est tout droit et presque plat. Mais cela sera dur car il y a un peu plus de 50 Km et je n'ai plus l'entraînement de l'an passé, je le sens. Je tente le coup, on verra bien.
Pour cette grosse journée, je me lève à 4h et démarre à 5h alors que la ville dort encore, mais j'aime bien. Je traverse la zone industrielle, sors de la ville, passe sous l'autoroute et suis une petite route de campagne. Seules une ou deux voitures passent, j'allume la lampe pour me faire repérer puis l'éteins. Je préfère marcher à la lueur des étoiles et de la lune. Il fait bon et je marche bien jusqu'à 8h. J'arrive à Thèze où je fais une petite pause d'un quart d'heure et repars au même rythme jusqu'à 9h30 environ. Là le soleil commence à chauffer sérieusement et je commance à fatiguer. La petite route est bien tranquille, il y a très peu de passage, mais je sens que mon rythme baisse. A midi, je suis à hauteur de Saulce et je me rends compte que je ne serai pas à Tallard pour 13h comme je le voulais. Je décide de bifurquer pour trouver un casse-croûte et me reposer un peu. A ce rythme, j'aurai beaucoup de mal à arriver au Laus ce soir. A l'entrée de Saulce j'avise une statue de "La Bonne Mère" qui remplace une petite chapelle qui a été détruite. Je lui soumets mon problème: "je ne sais pas si j'arriverai au Laus ce soir. Je veux bien faire encore une douzaine de kilomètre, mais là il m'en reste plus de vingt! Si je pouvais trouver une voiture ou un bus qui me rapproche un petit peu, cela me ferait du bien". Au coeur du village, je trouve un bar où je m'arrête et prends un casse-croûte et un jus d'orange. Je demande à la serveuse si par hasard il n'y a pas un bus qui va dans ma direction. Un brave homme voisin, ancien chauffeur de car de la région me répond que oui, mais vers 16h. C'est trop tard pour moi. Cela nous amène à bavarder ainsi qu'avec son compagnon. Quand ils apprennent que j'arrive de Sisteron à pied, 35km environ, ils sont admiratifs et le deuxième m'offre mon jus d'orange. Après mon sandwich, je reprends la route. Trois cents mètres plus loin, le brave homme me rattrappe en voiture et me propose de me déposer à Tallard: il doit y aller pour déposer les cartes du PMU de son copain. J'accepte bien volontiers. En fait il dépasse Tallard et me dépose quatre kilomètres plus loin, au début de la route de Briançon, à ....12Km du Laus! Merci ma Bonne Mère, j'ai gagné environ 11km, soit plus de deux heures de marche. Je reprends donc la route et au bout d'un moment suis un chemin parallèle qui monte un peu jusqu'au pied de la montagne du Laus. Là, j'attaque la montée par un sentier assez raide et arrive au monument de Pindreau, l'un des lieux particuliers du Sanctuaire. Là, je commence à découvrir l'histoire de ce lieu que je ne connais pratiquement pas. Un chemin jalonné de panneaux d'information et de méditations me conduit ensuite jusqu'au sanctuaire . Le ciel s'obscurcit de plus en plus et cinq minutes à peine après mon arrivée à l'accueil, des trombes d'eau s'abattent ponctuées de coups de tonnerre. Je demande s'il y aurait une chambre pour trois nuits. Il n'y en a plus ... qu'une de libre.... Encore merci, Bonne Mère... je m'installe: douche, lessive, etc... A 18h30, je vais aux vêpres, puis au repas et à 20h30 je participe à l'office des vigiles avant d'aller me coucher, épuisé. J'ai beaucoup donné ces quatre jours.
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Aujourd'hui dimanche, je me lève à 8h après une bonne nuit réparatrice, le ciel est couvert, il fait frais et à plusieurs reprises, il y aura des averses. Je passe deux jours dans ce lieu de paix et de ressourcement, prenant le temps de découvrir le message de ND du Laus, la vie de Benoîte Rencurel qui a bénéficié de 54 ans d'apparitions quotidiennes, de méditer et de faire le point sur moi-même et de prier pour les intentions que je porte. Le dimanche matin, la basilique est pleine durant la messe célébrée par un évêque. Dans l'après-midi, le père recteur nous fait découvrir les manuscrits: trèsors qui relatent jour après jours la vie de Benoîte et les évênements qui se sont produits au Laus entre 1664 et 1710. Ecrits presqu'au jour le jour par trois éclésiastiques et un juge, ils sont une somme phénoménale d'informations qui servent actuellement dans le procés de béatification de Benoîte. Après les vêpres de 16h, avec une des religieuses du sanctuaire, nous faisons un petit pélerinage sur les pas de Benoîte: sa chambre où elle vécue et la chapelle du Précieux Sang qui renferme la croix sur laquelle Benoîte a vu le Christ souffrant. Au cours de ce séjour, je fais connaissance avec un couple de Martiniquais qui avaient été à Fatima en même temps que moi l'an passé, le mari ayant participé à la lecture des intentions de prières lors de la messe avec le pape. Le lundi, je prends un peu de temps à préparer mes itinéraires jusqu'à Grenoble. Un ordinateur me serait bien utile pour décompresser quelques cartes de ma clé USB pour les mettre sur mon GPS, mais je n'en trouve pas. On verra plus tard.
Mardi matin, je reprends mon rythme, réveil 5h et départ 6h. La basilique étant fermée, je passe à l'oratoire de Benoîte puis attaque la montée vers le Col de l'Ange.
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Ce matin, il fait froid, 8°, et il y a beaucoup de vent. La montée est raide mais il y a une belle vue sur le site. après le col, je redescends sur la vallée de Gap et remonte sur le col de Manse que je passe vers midi. La montée est lente et tranquille, le ciel est bleu mais le vent souffle fort. La vue est magnifique, surtout au lever du soleil quand il illumine les sommets. Pour Midi, je fais une pause à Manse au soleil et à l'abri du vent, la température n'est pas la même que les jours précédents. Je mange le casse-croûte que j'avais demandé à ND du Laus. Comme c'est très copieux, j'en garde une partie pour plus tard. Je reprends ensuite le chemin par une ancienne voie ferrée, c'est presque plat et en bon état, c'est reposant. Juste avant St Bonnet, à la recherche d'un office du tourisme, on m'indique une agence qui travaille pour les OT. Là, j'y fais la connaissance de Sylviane et Régine, deux charmantes hôtesses avec qui nous échangeons un moment. Régine voyage et randonne beaucoup, mais lors de l'un d'eux en Afrique elle a vécu une attaque de pillards et en a été traumatisée. Revenant à mes besoins, elle me donne quelques informations précieuses pour rejoindre la Salette et pour un hébergement pour ce soir. Elle me conseille l'hôtel Le Connétable. Je rejoins donc St Bonnet, charmant petit village du XVI°siècle aux petites rues étroites, aux vieilles maisons et une ancienne halle du XVIII°s. L'hôtel est simple mais très confortable et propre. Je suis logé dans un bungalow donnant sur la terrasse. Après les rites traditionnels d'arrivée, je demande à l'hôtesse s'il y a possibilité d'avoir accès à un ordinateur. Par chance, un poste est installé à disposition des clients, et comme je suis seul, je peux en faire usage librement. J'en profite pour installer les cartes dont j'ai besoin sur mon GPS, consulter mon courrier et répondre à certains courriers urgents. Je prends ensuite un repas excellent et copieux en rédigeant mes notes. Partant encore de bonne heure le lendemain, l'hôtesse me prépare un copieux petit-déjeuner sur un plateau. En plus des traditionnels pains, beurre, confiture, elle me rajoute jambon fûmé et oeufs qui me serviront de casse-croûte pour le midi. Pour La Salette, j'ai un peu plus de 34 km à travers la montagne. Soit je m'arrête à St Firmin, à 15 km, soit je vais jusqu'au bout. Je vais tenter le coup d'aller jusqu'au bout.
Le lendemain mercredi, levé comme toujours à 5h, je décolle vers 6h. Il fait froid, entre 2 et 3°. J'apprécie mon sweet polaire et mon blouson. Je commence par suivre une petite route sur 2km, n'allumant ma lampe que lorsque deux ou trois rares voitures me croisent. Rechauffé, au moment de prendre le chemin, j'enlève le blouson mais conserve le sweet polaire. Je traverse de beaux paysages de campagne montagnarde vallonnée et boisée, fraîche et ombragée. Promenade agréable qui m'amène jusqu'à St Firmin vers 10h45, au pied de la montagne qui me sépare de La Salette. Je me mets à l'aise en enlevant le sweet et les jambes de mon pantalon et j'attaque la montée au pas lent du montagnard. Je dois passer de 800 à 2000 m environ. Le temps est magnifique, la vue splendide et la montée longue et raide. A l'Esparcelet je fais la pause de midi, au soleil et à l'abri du vent. Puis la montée reprend pour passer par le col de l'Esparcelet et atteindre enfin le col des vachers vers 15h30. La vue sur la vallée et les montagnes alentours est magnifique. En passant par le gîte des vachers, une bergerie, je croise la bergère qui garde un troupeau de moutons et échange avec elle. Elle reste là, seule pendant quatre mois ne voyant que l'éleveur qui vient souvent, quelques touristes qui passent et les deux ou trois bergères alentour.
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Au col, j'ai le choix entre suivre le GR50 qui passe par le village de La Salette à 1000m et remonter au sanctuaire à 1800, ou passer par un sentier qui contourne le cirque par la droite et descend beaucoup moins. Régine m'a dit qu'il en existe un mais qu'il n'est pas très bien balisé. Je le trouve cependant rapidement et l'emprunte, allant de piquet en piquet plantés dans la prairie. La pente est raide, mais jusqu'à une bergerie, la trace est assez bien balisée. Après la bergerie, la trace croise un GR qui monte au col de Prés Clos. La direction du Sanctuaire renvoie sur ce col, mais cela revoie en arrière alors qu'une trace suit un sentier dans la direction du Sanctuaire. J'opte pour suivre celle-ci, mais elle devient de moins en moins bien tracée et se termine en un cul de sac. J'aperçois au loin le Sanctuaire mais pas de chemin l'y conduisant. Par contre, deux cents mètres plus haut, il y a le sentier qui vient du Col de Prés Clos. Je décide donc de le rejoindre. Il me faut presque une heure pour monter les 200 m de dénivelée herbeuse à plus de 50% de pente. Arrivé sur le sentier, crevé mais soulagé, il ne me reste plus que deux kilomètres à descendre doucement. Arrivant à 19h au sanctuaire, je m'installe dans une chambre et commence par les traditionnelles activités réparatrices mais pas la lessive, je suis trop fatigué et je vais rester quelques jours ici. Après le repas du soir, je rejoins ma chambre et plonge rapidement dans les bras de morphée.
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mardi 6 septembre 2011

Fin du voyage en Roumanie

De 112Roumanie7
Dimanche 7 août, nous nous levons vers 9h et prenons le petit-déjeuner dans l’appartement de Maria. Alex nous rejoint et nous gagnons l’église à pied à quelques centaines de mètres de là. Tous les villageois convergent vers l’une ou l’autre église, orthodoxe ou gréco-catholique. Beaucoup de femmes sont habillées en costume traditionnel très coloré, jupe courte évasée, fleurie et de couleur vive, fichu noué sur la tête. C’est la première messe officielle d’Alexandru, il concélèbre avec le curé de la paroisse. Le cérémonial étant très complexe, c’est le curé qui préside. Armel participe en tant que diacre. La messe dure 1h45, les chants sont beaux et comme pour la messe d’ordination, cela dure toute la messe. A l’issue, tous les fidèles défilent devant Alexandru qui les bénit. L’église est toute neuve car l’ancienne église gréco-catholique avait été donnée aux orthodoxes par le régime communiste et ils ne veulent pas la rendre bien qu’ils ne s’en servent pas. Nous avons découvert au cours de notre séjour, le conflit qui existe entre les deux rites. Les orthodoxes n’acceptent pas que les gréco-catholiques retrouvent leurs fidèles qui avaient été obligés de se tourner vers les orthodoxes, leur religion étant interdite et durement réprimée. Maintenant que la liberté est revenue, les gréco-catholique reviennent à leur rite au grand dam des prêtres orthodoxes qui pratiquent pressions, menaces voire voies de fait. Mgr Virgil nous en avait longuement parlé, ainsi qu’Alexandru. Le conflit ne vient pas des fidèles qui acceptent très bien les divers rites, mais c’est le fait du clergé orthodoxe.
De 112Roumanie7
A l’issue de la messe, nous montons dans les voitures pour rejoindre le hameau des parents d’Alex, Turţ Băi. Nous prenons un chemin forestier tout juste carrossable, il ne faut pas que les voitures soient trop basses. Le repas de fête se fait dans leur nouvelle maison qui est en construction, il n’y a que le clos et le couvert : les murs, le toit, les menuiseries. Les tables sont dressées à l’intérieur car ils craignent un orage qui ne viendra pas. Alex se met tout de suite à la cuisine, deux chaudrons sont suspendus au-dessus d’un feu et la viande mijote déjà depuis trois heures. Il va finir la préparation en rajoutant légumes et épices et cela va continuer à cuire pendant deux heures. Il y a de la viande de porc, du veau et du bœuf. Quand tout le monde est là nous passons à table pour prendre l’apéro à la …. Pálenka, bien sûr, accompagnée de petites saucisses du pays, de beignets de viande, de poivrons farcis au fromage, de boulettes de viande et de champignons. C’est excellent, mais en fait d’apéro, c’est une véritable entrée.
De 112Roumanie7
Suit ensuite le repas excellent et très copieux, nous sortons de table vers cinq heures, repus. Nous montons faire une promenade vers la maison des parents d’Alex, maison ancienne au confort très sommaire : une cuisine en terre batue et une salle de séjour, les toilettes sont au jardin. Le cadre est champêtre et sympathique. Nous montons sur la colline pour avoir une vue sur les environs. Quand nous redescendons, après une distribution de bonbons et de ballons aux enfants les gens se séparent et rentrent chez eux. Christophe, Charles et moi, nous sommes ramenés au village par un cousin d’Alex qui est très fier de nous faire découvrir son pays et nous emmène voir l’entrée de l’ancienne mine qui est maintenant désaffectée. Le soir, encore repus du repas de midi, nous avons du mal à grignoter ce que la mère d’Alex nous a donné. Nous rejoignons nos lits fatigués mais contents.
De 113Roumanie8
Le lendemain lundi, nous quittons le village et rejoignons Satu Mare où nous déjeunons chez les parents de Lavinia après avoir récupéré Armel et Véronique. Nous partons ensuite pour Budapest en laissant Lavinia chez ses parents. A Budapest, nous nous installons dans une auberge à proximité de l’aéroport et où nous avions réservé des chambres. Avant la tombée de la nuit, nous allons faire un tour rapide en ville pour avoir un petit aperçu, nous nous promenons dans les rues de la vieille ville et nous passons près du parlement superbe édifice au bord du fleuve, tout en dentelle de pierre. Nous dînons tranquillement à l’auberge et allons nous coucher de bonne heure, demain nous allons à Vienne.
De 117RoumanieBonus
Partis de bonne heure, nous prenons un petit déjeuner dans un restauroute et atteignons une zone commerciale avant la frontière autrichienne où de très nombreuses marques ont installé des magasins d’usine. C’est un vrai village avec des bâtiments récents mais de style où toutes les grandes marques vendent leurs produits avec des réductions allant de 30 à 70% par rapport aux commerces normaux. Alex nous lâche environ deux heures et chacun tourne en quête de bonnes affaires. Nous nous retrouvons à la cafétéria pour déjeuner puis nous filons à Vienne.
De 114Roumanie9
Nous garons les voitures dans le parking souterrain de l’opéra et nous promenons dans les rues piétonnes autour de la cathédrale puis le long du boulevard le long des châteaux. C’est une ville magnifique, grandiose. La cathédrale est en rénovation, mais les échafaudages sont habillés de toiles sur lesquelles la cathédrale est peinte. La promenade nous donne envie d’y revenir. De retour à l’auberge, nous dînons et allons nous coucher rapidement.
Le lendemain, mercredi 10 août, c’est le jour de départ de la famille S. Le matin, nous faisons un tour dans la ville pour en avoir un petit aperçu et nous visitons la cathédrale, superbe, plus belle que celle de Vienne à mon goût. A 13h, nous déposons Carmen et la famille S à l’aéroport et nous reprenons la route en direction de Satu Mare. Armel et Véronique sont montés avec moi, Alex est seul dans sa voiture. Sur la route nous rencontrons soleil et pluie ce qui nous donne de beaux arcs en ciel. Nous dînons chez les parents de Lavinia puis Alex nous amène chez Virgil pour dormir. Virgil, petit cousin d’Alex est chef de cabinet d’un sénateur et son épouse Dumi est professeur au collège de Turţ Leurs revenus étant très modestes, ils habitent chez les parents de Virgil qui ont une grande et superbe maison. Virgil nous invite à boire un petit verre de Pálenka et nous entraîne voir l’atelier de sculpture sur bois de son père. Nous passons un bon moment à admirer ses œuvres, il a un bon coup de ciseaux. Virgil nous fait goûter une Pálenka de vingt-six ans d’âge. Nous passons un bon moment à bavarder, nos échanges se font en anglais.
De 116RoumanieFin
Jeudi nous partons avec Alex, Lavinia et Maria pour Oradea. Nous déjeunons dans la même pizzéria qu’à notre arrivée le premier jour, puis nous allons récupérer Cosmine chez lui. Nous sommes heureux de nous retrouver, son moral va bien, il avait passé une bonne soirée avec Radu lors de leur retour. Alex a rendez-vous avec Mgr Virgil qui nous reçoit de nouveau très gentiment. Cosmine nous attend dehors pendant l’entretien. Nous allons ensuite visiter la cathédrale orthodoxe avec la lune. Au cachet élancé et léger extérieurement, elle est très belle intérieurement, des fresques couvrant tous ses murs et voûtes. Cosmine nous fait découvrir le passage de l’aigle noir, une galerie commerciale puis nous nous promenons dans le cœur de la ville et découvrons un peu Oradea, très jolie petite ville. Comme je voulais acheter une véritable icône pour des amis qui aller célébrer leur quarante ans de mariage, Cosmine m’a proposé de nous emmener voir son père spirituel, le père Oreste, prêtre orthodoxe qui fait des icônes. Nous nous rendons à Băile Felix, ville thermale où le père Oreste célèbre dans une ancienne chapelle orthodoxe au milieu du parc de la station thermale. Nous arrivons au moment des vêpres. Je pense instantanément que c’est compromis, mais non, Cosmine nous surprend Armel et moi en traversant allègrement la chapelle et passant de l’autre côté de l’iconostase. Nous le voyons bavarder avec le prêtre qui lui montre des choses pendues au dos de l’iconostase, puis interpelle un fidèle qui lui amène une chaise, monte dessus et donne au père Oreste une plaque. Cosmine, tout aussi discrètement ressort retraverse la chapelle et nous entraîne dehors. Il me tend une très belle icône en me demandant si ça me convient. Je réponds par l’affirmative, mais quand je lui demande combien je lui dois, il me répond : « rien, c’est un cadeau du père Oreste ». Nous ramenons Cosmine en ville et rentrons sur Satu Mare en faisant un crochet par le terrain d’Alex et Lavinia. C’est un verger qui domine la ville, il a une vue magnifique. Reste à construire la maison !
De 116RoumanieFin
Vendredi matin, Alex et Lavinia arrivent tranquillement avec les filles. Nous allons passer la journée à la ferme chez les parents d’Alex. Journée tranquille, champêtre, très chaleureuse et sympathique. Les parents d’Alex nous accueillent très simplement, chaleureusement. Avec sa barbe, ses cheveux longs et ses yeux bleus au regard plein de bonté, le père d’Alex a une belle tête de patriarche. Nous faisons un feu sur lequel nous faisons griller du jambon et du lard gras sans maigre. On pique les morceaux au bout de baguettes de bois et on fait griller. Quand la graisse commence à couler, on la répand sur des tranches de pain ou d’oignons. Quand le lard est bien grillé, translucide, nous passons à table. Si cela ne paraît pas très ragoutant comme met, c’est en fait succulent, mais il ne faut pas en manger trop souvent. Après le déjeuner, nous montons dans la colline faire une petite promenade en laissant Patricia et Maria à leurs grands-parents. Nous ramenons une bonne quantité de mûres que les petites s’empressent de manger. Maria se régale et s’en tartine le museau. Patricia nettoie consciencieusement les mains de sa « peti sœur ». Nous rentrons paisiblement à Satu Mare.
De 117RoumanieBonus
Le lendemain Samedi, nous partons passer la journée sur le terrain des parents de Lavinia. Au passage, nous passons voir l’oncle de Lavinia qui est prêtre Gréco-catholique. Il a d’abord été prêtre orthodoxe puis a changé de rite. Il est curé de paroisse et nous a fait visiter son église qu’il a fait construire. Durant notre séjour, nous avons été surpris de voir le nombre d’églises catholiques ou orthodoxes qui se construisaient. Nous avons eu des échanges très intéressants avec le père, il s’intéresse à l’évolution de la pratique en France. Comme il parle le français, nous échangeons en français. Nous rejoignons ensuite les parents de Lavinia. Alex se remet à la cuisine, préparant une marmite de viande à mijoter sur un feu de bois, puis il fait griller des champignons sur un plaque. La sœur de la maman de Lavinia est venue avec son mari et ses filles. Pendant les préparatifs du repas et pendant l’après-midi, le père de Lavinia passe le motoculteur entre ses rangs de vigne. Il a une douzaine de rangs d’environ deux cents mètres, plusieurs pêchers, des pruniers, des pommiers. Il récolte peu de fruits car malheureusement il se fait tout voler par les roms.
En fin d’après-midi, nous partons pour assister à la messe anticipée car nous partons à trois heures le lendemain matin. Nous rentrons directement sur Besançon, Alex, Lavinia, Patricia, Armel, véronique et moi. Armel et Véronique restant quelques jours à Besançon, je les accueille chez moi pour soulager un peu Alex et Lavinia qui doivent commencer leurs préparatifs de déménagement.
Ce voyage fut magnifique, nous étions un groupe très sympathique, les amis et la famille d’Alex et Lavinia nous ont accueillis avec beaucoup de gentillesse et de chaleur et nous avons vu de très belles choses. La cérémonie d’ordination a été très belle et émouvante. Je garderai un bon souvenir de ce séjour, cela donne envie d’y retourner visiter plus tranquillement et voir les autres richesses que l’on n’a pas vues.

Peleş le château royal

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Le lendemain jeudi 4 août, nous nous levons bien reposés et commençons la journée par la célébration de la messe, en plein air, dans la cour de l’auberge, avec en fond de tableau les falaises du cirque. Bien qu’étant orthodoxes, la patronne de l’auberge et les employés se joignent à nous, nouveau moment privilégié de paix et d’unité. Après le déjeuner, nous repartons en direction de Braşov. Aujourd’hui sera une longue journée de route sans grand intérêt si ce n’est au début et à la fin. Nous passons par les gorges de Bicaz, spectaculaires par leur étroitesse et leur profondeur, laissant peu de place à la route et au torrent. Après une montée en épingle à cheveux, nous atteignons le Lac Rouge. Formé par un effondrement de terrain en 1837, il doit son nom aux alluvions chargés d’oxyde de fer donnant paraît-il une couleur rouge. Pour l’heure il est bien vert. Serpentant au pied de reliefs pentus et boisés, il laisse apparaître des troncs de conifères morts qui se dressent au-dessus de l’eau. Site de cartes postales, il est un lieu très touristique. Nous faisons la pause déjeuner dans une guinguette où nous mangeons quelques spécialités locales.
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Après une longue route relativement bonne pendant laquelle la plupart des passagers se sont assoupis, nous atteignons Braşov, jolie ville fortifiée construite au pied des Carpates, deuxième ville du pays, ancienne capitale marchande du « pays saxon ». Nous y retrouvons Ariadna, une amie de Christine et Carmen, roumaine ayant épousé un bisontin et qui est en vacances chez ses parents. Elle nous fait faire un tour en ville pour nous en faire découvrir les joyaux de style baroque et construits autour de la place du conseil dite Sfatului. Au centre de cette place trône l’ancien hôtel de ville, la Maison du Conseil, où nous assistons à une petite prestation d’une garde en costume d’époque avec hallebardes et trompettes. La cathédrale orthodoxe de la dormition de la Vierge, cachée au fond d’une cour nous accueille pour une petite visite. Après un rafraîchissement pris à une terrasse de café offert par Ariadna, nous déambulons dans les rues voisines, découvrant des bâtiments aux façades colorées et au style germanique, Tirant son nom des traces d’un incendie sur ses murs, l’église noire se dresse fièrement à proximité. En fin de journée, nous repartons en direction de Sinaia, station de ski très en vogue. Très heureuse de faire découvrir son pays à ses amies, Ariadna nous accompagne pour la nuit. A cinquante mètre de l’hôtel, un carrefour un peu particulier est étroitement surveillé par les flics. Je marque le stop, et comme la voiture qui arrivait était assez loin je passe le carrefour. Estimant que je les avais provoqués, les flics m’arrêtent. Il faut toute la force de persuasion d’Alexandru pour qu’ils acceptent de me rendre mon permis. Nous prenons possession de nos quartiers dans l’hôtel et allons dîner dans un petit restaurant plus loin. A l’issue, Radu emmène Charles et Constance en boîte pour leur faire découvrir cet aspect du pays, mais ils reviennent assez vite car ils n’ont rien trouvé. Cosmine, Radu, Christophe, Charles et moi passons un moment à bavarder autour de la bouteille du « petit-frère ». Cette fois, le sujet tourne plutôt autour de la motivation des jeunes à travailler durant leurs études. Nos sujets de discussion sont très divers et bien qu’arrosés de pálenka, ils sont intéressants.
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Le château de Peleş étant très près de Sinaia, c’en est le but de notre visite du matin. Nous découvrons un château de conte de fée, perché sur sa colline dans un environnement de forêts et de montagnes. Avec ses tourelles, ses colombages et son style néo-renaissance allemand, ce château rappelle les origines germaniques de la famille royale. Construit pour le roi Carol I° et son épouse Elisabeth entre 1873 et 1883, étendu et rénové en 1914, ce superbe édifice comprend 160 pièces et est doté d’équipements à la pointe du modernisme : électricité, chauffage central, ascenseur, etc… Trois circuits de visite sont prévus, nous n’en feront que le premier qui dure 45 minutes et couvre seulement le rez-de-chaussée alors que les trois demandent près de deux heures de visite et couvre les trois niveaux. Nous en aurons cependant plein les yeux. Nous commençons par enfiler des chaussons par-dessus nos chaussures puis nous emboîtons le pas d’une guide parlant français. En passant par le hall d’honneur, la salle d’armes, le bureau du roi, la bibliothèque, le salon de musique, le salon mauresque, la salle à manger, le théâtre, nous sommes transportés dans une ambiance particulière, un autre monde. Nous sommes émerveillés par la qualité du travail du bois, les plafonds en caisson, les tapisseries, peintures et sculptures, vitraux inspirés des contes allemands et roumains, les mosaïques, les bronzes et les marbres de Carrare. La collection d’armes anciennes et orientales de la salle d’armes est unique et fantastique. Nous aurions bien continué la visite du reste du château tellement c’est fabuleux.
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Après cette visite nous rejoignons Bran où pendant que nous faisons quelques courses pour pique-niquer, Cosmine et Radu partent brutalement sans nous dire au revoir : Cosmine vient d’apprendre que son oncle, malade, était décédé l’avant-veille et qu’il était enterré aujourd’hui même. Bouleversé, il est parti tout de suite. Confus, nous arrivons à le joindre par téléphone et à lui transmettre notre amitié et notre compassion. Nous nous garons au pied du château médiéval, pique-niquons et partons le visiter. Construit en bois en 1212 puis reconstruit en pierre après une destruction en 1377, il est passé entre diverses mains avant de devenir garnison autrichienne. Démilitarisé au 18°siècle, il est offert en 1920 à la reine Marie de Roumanie par la ville de Braşov à qui il appartenait. Elle en fit la résidence d’été telle que nous la découvrons. Elle le transmettra ensuite à l’une de ses filles, la ravissante princesse Ileana. Comme pour plusieurs châteaux de Roumanie, des responsables touristiques en ont fait la demeure de Dracula et les commerces avoisinants exploitent ce filon. Le circuit de visite permet d’avoir un bel aperçu de l’édifice et de la vie entre ses murs, très intéressant, mais après le château de Peleş, il fait bien sûr pâle figure. Des panneaux très instructifs racontent l’histoire des différents maîtres du lieu, de la légende de Dracula et de son auteur.
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Nous repartons et faisons une halte à Sighişoara, ville médiévale fortifiée présentant quelques jolies maisons et édifices. Nous faisons un petit tour dans la vieille ville où nous assistons un peu à un concert dans l’église. La route nous conduit ensuite jusqu’à Turda où nous allons dormir. Nous arrivons dans un quartier en très mauvais état, routes défoncées, maisons délabrées. Nous nous demandons un peu où Alex nous emmène. Nous débarquons dans une maison qui de la rue ne paie pas de mine, voisine d’une maison bien délabrée digne d’un film de Dracula mais habitée, mais nous avons la surprise d’arriver dans un intérieur mignon, propre et bien entretenu. Nous allons à la pizzeria du coin pour dîner puis nous revenons nous installer. Ce soir nous veillons avec nos hôtes, très accueillants et chaleureux. Nous apprenons qu’ils sont témoins de Jéhova, ce qui inquiète les filles. Ils nous font remarquer que Christophe ressemble beaucoup au roi Michel I°, dernier roi de Roumanie, ce qui nous amuse beaucoup et donne l’occasion de boutades. Nos échanges se font en anglais avec le fils et en roumain par l’intermédiaire d’Alex avec les parents.
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Le lendemain matin, Alexandru célèbre la messe sur une petite table au milieu du jardin, situation un peu paradoxale alors que nous sommes chez des témoins de Jéhova. Après le petit-déjeuner, l’hôte nous conduit très gentiment jusqu’à la mine de sel de Maria Terezia. Son exploitation a débuté en 1690 et elle a été fermée en 1920. Exploitée en forme de cloche jusqu’en 1880, pour une partie et en pyramide pour une autre entre 1873 et 1920, c’est une des plus ancienne mine de Roumanie. D'une profondeur de 120m par rapport à la surface, il y a 90 m depuis le balcon d’accès. Le diamètre du cône fait 70 m à la base, un lac d’eau salée s’y est formé avec une profondeur maximum de 8 m et une île de 5 m de haut sur laquelle des aménagements ont été faits. Au sommet du cône, deux trous correspondaient avec la surface, l’un pour l’accès, l’autre pour l’extraction des matériaux. Dans la grande salle en pyramide, des aménagements ludiques permettent aux visiteurs d’y passer des journées entières, l’air ayant un pouvoir curatif. Il y a une grande roue, des baby-foot, billards, ping-pong, piste de pétanque, etc… Une foule se pressant pour attendre l’ascenseur, nous empruntons les escaliers de bois pour descendre. Les différents paliers nous donnent une vision différente de l’environnement. Etroite et en forme de couloir au niveau du balcon supérieur, la salle est immense à la base. Pour accéder au lac, nous empruntons aussi l’escalier. Ces salles sont impressionnantes à voir, aussi bien du haut que du bas. Les couches de sel font de jolies marbrures sur les parois. Pendant notre séjour au bord du lac, Carmen, Constance, Charles, Joséphine et Patricia font un petit tour en barque. Nous remontons à la grande salle par un ascenseur, mais à la surface par l’escalier car il y a trop d’attente à l’ascenseur. L’air est frais mais pas trop, il y fait bon, mais en sortant nous sentons la chaleur nous écraser d’un coup, d’autant que les voitures étaient restées au soleil.
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Sur les coups de midi, nous arrivons à Cluj-Napoca que Lavinia connaît bien car elle y a séjourné dans le cadre de ses formations. Nous allons prendre des sandwiches dans un fast-food où on les compose soi-même. Nous retournons aux voitures en faisant un petit tour. Nous reprenons la route vers Satu Mare où nous laissons Lavinia et Patricia, Armel et Véronique chez les parents de Lavinia, ils conduiront ces derniers chez Virgil le cousin d’Alex. Nous, nous rejoignons Turţ, le village d’Alex où nous devons dormir. Après avoir quitté la grande route, nous prenons une route de plus en plus défoncée. Notre arrivée au village se fait juste au moment du retour des vaches qui avaient passé la journée aux prés. Alex rentre dans le troupeau à grand renfort de coups de klaxon, je le suis mais plus calmement. Nous remontons ainsi tout le troupeau qui est interminable. Toutes les bêtes du village sont ainsi rassemblées le matin, conduites aux prés puis ramenées le soir. Au fur et à mesure qu’elles avancent dans le village, elles rentrent d’elles-mêmes directement dans leurs fermes.
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Nous sommes contents d’arriver car nous sommes quand même fatigués et certains, ne s’étant pas méfiés et ayant mangé très épicés, avaient quelques soucis d’estomac. Nous sommes très gentiment accueillis par la sœur d’Alex, Maria, qui nous a préparé un bon repas : pomme de terre, concombre, cèpes, et viande. A l’issue du repas, Maria propose d’habiller Joséphine avec le costume traditionnel de sa fille Alexandra, différent de celui de Borşa, il est tout aussi beau et coloré. La famille S s’installe pour dormir dans l’appartement de Maria qui leur laisse, Charles et moi, nous allons dans l’appartement des parents d’Alex, dans le bâtiment voisin.

Les monatères de Bucovine

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Le mardi 2, pendant que nous dormons tous, Alex se lève de bonne heure pour aller célébrer la messe avec le prêtre du village. Quant à nous, après une très bonne nuit au cours de laquelle nous avons bien récupéré, toilette et petit-déjeuner, arrive Radu avec la jeune fille du propriétaire qui nous propose de nous habiller en costume traditionnel. Charles, Constance et Carmen ouvrent le bal, puis Christine, Véronique et moi avec Joséphine qui a un superbe costume amené par jeune fille elle-même costumée. Pour ma part, j’ai du mal à rentrer dans la blouse un peu trop juste pour moi, il va falloir que je marche pour perdre mes kilos ! Nous faisons bien sûr une série de photos en nous amusant bien. Avant de repartir, le propriétaire nous fait visiter une deuxième maison où sera un autre gîte puis nous repartons vers un monastère en construction en haut d’un col, puis vers Vatra Dornei, ville thermale où nous prenons un repas très copieux et excellent dans un beau restaurant au fond d’un vallon.
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La route nous conduit ensuite au monastère de Moldovita construit en 1532 par le Voïvode Pierre Rares. Monastère fortifié au centre duquel une église superbe dont les murs sont couverts de peinture bibliques aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Cosmine connaissant la mère supérieure du monastère, elle nous fait une visite commentée tambour battant, en français. Elle nous apporte des explications passionnantes sur les fresques. A l’issue, nous attendons Alex et Lavinia, Armel et Véronique allés voir une artiste peintre sur œufs connue mondialement. Nous sommes dans le pays des œufs peints. Ils m’en ont ramené un superbe car nous en avions parlé avant. Nous reprenons la route vers un autre monastère tout aussi beau mais différent.
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Le monastère de Sucevita construits à la fin du XVI° siècle lui aussi et comme le précédent, couvert de fresques magnifiques. La symbolique en est telle que Cosmine nous dit que lui-même n’est pas prêt d’en comprendre toute la signification et la profondeur. C’est au cours de cette journée que nous rencontrons les routes les plus défoncées. Nous traversons des villages avec de superbes maisons et églises de bois. Les paysages sont magnifiques rappelant tantôt l’Auvergne, la Suisse, les Vosges. Arrivés dans le village de Putna, nous dînons dans un restaurant excellent où avisant une petite scène pour un orchestre, Patricia, trois ans, la fille d’Alex et Lavinia révèle ses talents de chanteuse en chantant « le lion est mort » avec justesse et tonus. L’hébergement a lieu dans une maison comprenant deux très grands lits par chambre, lits de deux à trois places…
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Le lendemain matin, pendant que les enfants dorment encore, Alex célèbre la messe dans la salle à manger en présence des adultes, moment privilégié de recueillement et d’intimité. Après le déjeuner, nous quittons le gîte et nous rendons au monastère de Putna construit au cours de la deuxième moitié du XV°siècle par Etienne le Grand. Superbe monastère fortifié lui aussi mais aux murs extérieurs blancs dans un parc magnifique. Les murs intérieurs et voûtes de la chapelle sont là aussi couverts de fresques magnifiques. Le musée au cœur du monastère recèle de splendides trésors rappelant l’histoire mouvementée de la Roumanie.
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Nous rejoignons ensuite Voronet, monastère construit lui aussi par Etienne le Grand dans la deuxième moitié du XV° siècle et dont la réputation est due essentiellement à la peinture du jugement dernier qui couvre tout le mur ouest. Les fresques intérieures sont elles aussi splendides ainsi que les stalles en bois sculptées mais l’interdiction de photographier ne m’a pas permis d’en fixer la beauté, à part deux ou trois. Aujourd’hui nous roulons beaucoup et avons du mal à trouver un endroit à l’ombre pour s’arrêter pique-niquer. Finalement, très tard nous faisons une pause dans un champ après Suceava.
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Dans l’après-midi nous visitons un autre monastère, celui d’Agapia, très différent des précédents. Construit au 17°siècle, il est clos par des bâtiments blancs à colonnades sur deux niveaux, la chapelle centrale est blanche et sobre extérieurement et superbement décorée à l’intérieur par des fresques de style plus occidentales. Il abrite plus de trois cents sœurs qui occupent par trois maximum une série de petites maisons autour du monastère, constituant ainsi un ravissant hameau très fleuri car elles cultivent légumes et fleurs. Après avoir traversé Piatra Neamt, nous rejoignons un gîte montagnard à Izvorul Muntelui.
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Village situé à l’entrée du parc national de Ceahlău, et dominé par les falaises d’un cirque qu’Alex et Lavinia avaient en photo dans leurs livres de géographie. A la fin du dîner nous fêtons les trois ans de Patricia qui rayonne de bonheur et de vie. La soirée se poursuit un peu sur la terrasse avec Cosmine, Radu, Christophe, Charles et moi. Christophe nous quitte au bout d’un moment pour aller se coucher et nous poursuivons par des discussions à tendance théologique tout en sirotant la Pálenka. Charles et moi les quittons pour aller dormir vers 2h30 du matin.