mardi 31 mai 2011

Découverte des richesses Guadeloupéennes

De 90Guadeloupe1
Lundi, tout le monde reprenant le chemin du travail ou de l'école, je prends la route de Grande Terre pour aller la visiter un peu plus profondément. Maud m'a conseillé de voir la distillerie Damoiseau et l'ancienne sucrerie de Beauport transformée en musée. Je rejoins Le Moule en prenant par les Grands Fonds. C'est l'intérieur des terres de Grande Terre. C'est une région très accidentée avec de nombreux petits vallons très verdoyants, très encaissés et aux flancs abruptes. C'est assez curieux et joli. A la distillerie, la visite est libre et les touristes se promènent au milieu des machines, cuves, tuyaux, alambiques, etc... La canne est broyée, pressée trois fois avant d'être mise en cuve à l'air libre pour une fermentation qui ne dure que 36 à 48h. La distillation se fait ensuite dans des alambiques ressemblant à des hauts fournaux de raffineries de pétrole. Il en sort un alcool à 90° assez parfumé. Le rhum blanc est ensuite obtenu par coupage avec de l'eau, le rhum vieux est obtenu par un vieillissement de trois ans minimum en fût de chêne. La visite se termine par une dégustation et bien sûr un achat.
Je vais ensuite à Beauport en traversant l'île, malheureusement le musée est fermé le lundi. Je vais faire un tour vers la dernière sucrerie de l'île: Gardel. Il n'y a pas de visite l'après-midi. Je rentre donc en faisant un crochet par la porte d'enfer, jolie petite crique battue par les vagues.
Le lendemain matin, après avoir déposé les filles à l'école, je file à la sucrerie Gardel. Je suis le seul visiteur, la guide me fait quand même faire le tour. Les cannes arrivent par semi-remorques, remorques de tracteurs ou par camionettes 404 peugeot et déversées sur une aire provisoire où les piques-boeuf s'en donnent à coeur joie. La visite est très intéressante. On voit comment des cannes ils tirent un jus qui va être épuré, filtré, évaporé, cuit, etc... pour en tirer un sucre roux naturel. Celui pour la consommation locale sera conditionné en dosettes de quelques grammes à des big-bags d'une tonne. Pour le plus gros de la production qui part en France, il part en vrac par bateau pour être afiné, et blanchi en arrivant en France. Le sucre roux d'europe, est un sucre blanc recoloré, ce n'est pas naturel.
Je file ensuite à Beauport où une ancienne sucrerie fermée depuis 1990 a été aménagée en musée de la canne. Les anciens bâtiments sont en piteux état, il n'y a pas grand-chose à voir, mais les panneaux explicatifs et l'audio-guide sont très bien faits et très instructifs. Cette visite complète très bien la visite de l'usine Gardel. Elle apporte le côté historique et le côté scientifique.
De 90Guadeloupe1
Je retourne ensuite à Pointe à Pitre car j'ai rendez-vous avec le médecin pour passer la visite d'aptitude à la plongée. Les maisons des villages traversés sont souvent en très mauvais état et reflètent l'histoire de la Guadeloupe. Ce sont souvent de petites maisons de bois à un niveau avec galerie devant. Elles abritaient les familles des ouvriers agricoles. Beaucoup tombent en ruine, mais il y en a encore beaucoup d'habitées. Elles gardent parfois un certain cachet. D'autres sont à deux étages avec galerie périphérique. Elles aussi sont souvent en très mauvais état. C'est bien dommage..
Le soir, comme c'est mon anniversaire, j'invite toute la petite famille au restaurant. Nous allons dans le restaurant de la Vieille Tour à Gosier. C'est le meilleur restaurant de l'île paraît-il. Ce fut en effet très fin et excellent. Au moment du dessert, ils m'offrent deux livres: un sur "les Antilles secrètes et insolites", magnifique, et un roman écrit par un guadeloupéen. Cela me touche beaucoup.
De 91fleurs de Guadeloupe
Aujourd'hui, mercredi 1°juin, premier jour de ma 63°année, je vais commencer ma formation à la plongée sous-marine. Comme j'ai rendez-vous à 12h30, après avoir déposé les filles au centre aéré du parc de Valombreuse, je prends le chemin côtier de Basse-Terre en direction de Deshaies. Il y a là un parc floral qui a appartenu à Coluche et qui est splendide. Les fleurs sont tellement belles, le jardin superbe que j'en oublie un peu l'heure, prenant moult photos des fleurs, plantes, oiseaux. Si le coeur vous en dit, vous pourrez les admirer en cliquant sur mon album à la rubrique: "91Fleurs de Guadeloupe". J'ai passé plus de 2h dans le parc. A midi, surpris par l'heure, j'accélère le pas et termine en queue de poisson la visite. Je vois bien le Paradis comme ce jardin, c'est tellement beau!
De 90Guadeloupe1
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De 90Guadeloupe1
Je prends ensuite rapidement le chemin du club de plongée et j'y arrive avec cinq minutes de retard. Comme nous ne sommes que deux, ils m'ont attendu. Je fais deux plongées dans la foulée, une à 12h30 et l'autre à 15h. Elles durent environ 40 minutes. On commence par quelques exercices: retrait et reprise de l'embout, retrait et vidage du masque, stabilisation, etc..., puis nous faisons de l'exploration. La première plongée est à 6m, la seconde à 12m. A la plongée de 15h, Cécile me rejoint car elle aussi passe son niveau 1. Pour celle-ci, nous sommes 8 sur le bateau avec deux moniteurs dont un pour nous deux. La première fois, j'ai un peu de mal à me stabiliser et à maîtriser mes évolutions, la seconde fois, c'est mieux. Au cours de l'exploration, nous naviguons au milieu des poissons, des coraux, des éponges... c'est magnifiques. Les couleurs et formes sont très variées, les poissons très divers et superbes. On se croirait dans un aquarium. Nous voyons une tortue endormie à 10 m de fond, une grosse langouste et deux murènes. Je suis enchanté par ce nouveau sport. Comme le club ferme dimanche soir et que je repars dans une semaine, je vais faire mon niveau 1 en trois jours. Je replonge donc demain et après-demain par deux fois chaque jour. Ce soir, je vais donc aller rejoindre Morphée en rêvant aux beautés de ce paradis terrestre....

dimanche 29 mai 2011

Premiers jours en Guadeloupe

Ce 24 mai, j’arrive à Pointe à Pitre à 17h30, il fait bon, voir frais dans l’avion. Dehors, le ciel est quelque peu nuageux, plus chargé que celui de France. Pourquoi quitter le soleil de France pour trouver la pluie dans les Caraïbes ? C’est mon goût des voyages et ma curiosité qui m’amènent ici. En sortant de la carlingue, une chape de plomb chaude et humide nous tombe sur les épaules, et en quelques minutes on se retrouve moite. Je suis accueilli à l’aéroport par mes neveux Vincent et Cécile. Après les embrassades, nous prenons la route vers Baie Mahault où Vincent et Maud se sont installés. Cécile est venue travailler quelques mois pour goûter à la vie Guadeloupéenne. En arrivant à la maison, je fais connaissance avec Margaux et Sarah, les deux charmantes poupées de Vincent et Maud. Elles sont mignonnes comme tout, Margaux semble très féminine alors que Sarah me fait l’effet d’un petit bouchon rebelle, un peu garçon manqué. Elles sont adorables. Je me dépêche d’ouvrir ma valise pour mettre rapidement au frais charcuterie et fromage que je leur ai rapporté et qui ravissent tout de suite les grands car ici, cela n’est que du domaine du rêve. Après le repas, c’est Vincent qui est plus fatigué que moi, malgré le décalage horaire. Il est vrai qu’il est 23h (5h pour moi) et qu’il se lève tous les matins à 4h.
Le matin, je m’installe tranquillement et remet en condition mon ordinateur afin d’en tirer le maximum durant mon périple. Cela fait plus d’un an et demi qu’il n’a pas vraiment tourné. Maud donne ses cours au collège, Cécile officie à la clinique vétérinaire et Vincent encadre au SMA. La maison est calme et il fait chaud. A midi, Vincent et Maud reviennent et nous partons manger dans un petit troquet guadeloupéen. La carte offre plusieurs spécialités de grillades : bœuf, poulet, darne de poisson, poissons entiers, etc….. Très appétissant, mais au moment de commander, il n’y a pas de bœuf, pas de darne de poisson, pas de poisson, et il ne reste que le poulet…
Après le repas, nous prenons une petite route très cabossée et accidentée pour grimper dans la montagne en direction des chutes du Carbet. Nous nous arrêtons en pleine forêt pour suivre une petite piste pénétrant la forêt luxuriante et atteignons le lit d’un torrent que nous remontons sur une centaine de mètres. Nous nous arrêtons au bord de trous d’eau. Dans l’un d’eux, il est presque difficile de s’y baigner l’eau est à près de quarante degrés. Dans le bassin voisin, l’eau paraît froide avec ses vingt cinq degrés environ et un troisième récupère ces deux eaux pour donner une température plus douce. De retour à la voiture nous sommes de nouveau moites, la chaleur est lourde et humide.
Le lendemain matin, jeudi, Maud ne travaillant pas, elle nous emmène Cécile et moi faire notre baptême de plongée sous-marine. Pour Cécile, ce n’est pas vraiment un baptême, c’est la seconde fois. Pour moi, c’est vraiment une première. Nous prenons la route de la traversée qui traverse la chaîne de montagnes de Basse-Terre. L’air est brumeux, nous distinguons difficilement le paysage. Un vent venant du Sahara, chargé de fines particules, traverse toutes les Antilles. La nature est luxuriante avec des arbres aux grandes et belles feuilles, les palmiers, les lianes, les fleurs… c’est la forêt vierge. Arrivés au club, Maud nous présente et nous nous inscrivons pour la sortie. Nous embarquons sur un petit bateau chargé de matériel de plongée. Maude se joint à un groupe de plongeurs expérimentés quant à Cécile et moi, nous sommes pris en main par un moniteur qui nous emmène l’un après l’autre faire un petit tour dans les profondeurs pour découvrir les beaux poissons et coraux qui peuplent le parc Coustaud. Nous pouvons admirer une multitude de poissons divers et colorés. Cette plongée me fait découvrir un nouveau sport que je ne connaissais pas et qui est bien agréable.
Le vendredi 27 est la commémoration de l’esclavage, c’est donc un jour férié. Cécile est de garde et reste à la maison. Vincent, Maud, les filles et moi partons faire le tour de la Grande Terre en commençant par la pointe de la Grande Vigie au nord de l’île, puis nous allons déjeuner et prendre un bain à la plage de la Porte d’Enfer. Nous longeons ensuite la mer jusqu’à la pointe des châteaux. La campagne est assez plane, couverte essentiellement de cannes à sucre. Nous traversons plusieurs villages aux maisons assez lépreuses. A la pointe des châteaux nous laissons les voitures pour monter au point de vue qui domine la pointe de la falaise. La vue est belle mais malheureusement un peu bouchée par la brume. A Saint François, les maisons sont plus belles et cossues, ont voit très nettement que nous sommes dans la zone huppée de l’île. Il y a un golf et un petit aérodrome avec de nombreux petits avions de tourisme. Sur le chemin du retour, à partir de Sainte Anne, nous rencontrons des bouchons jusqu’après Pointe à Pitre, on se croirait en région parisienne. C’est l’unique route qui draine toutes les plages.
Ce samedi matin, Vincent, Cécile et moi allons faire un tour à Pointe à Pitre en emmenant les filles. Nous faisons un tour aux marchés aux épices, aux fruits et légumes, aux poissons et aux fleurs. Ce sont des marchés colorés mais plus petits que les marchés de la Réunion. Etant devant la cathédrale, nous la visitons. C’est un bâtiment construit fin du 19°s, L’extérieur est en maçonnerie peint en jaune, l’intérieur est en structure métallique comme les marchés couverts. C’est assez curieux. Nous faisons ensuite un tour dans le centre ville. Les maisons au type colonial sont dans un état lamentable, délabrées, pas du tout entretenues, voir en ruine, c’est sale. C’est dommage car si un effort était fait pour les remettre en état, si les galeries étaient fleuries, cela pourrait être mignon.
De retour à Baie-Mahaut, nous récupérons Maud et partons sur Basse-Terre pour aller nous baigner au pied d’une cascade. Nous nous garons à l’entrée d’un chemin et nous enfonçons dans la forêt. Les plantes foisonnent, les fougères sont de véritables arbres, les cocotiers croulent sous les noix de coco laissées à l’abandon. Le sentier est envahi de racines qui permettent de monter ou descendre sans glisser. Nous atteignons le lit d’une rivière et tel des Indiana Jones, nous la remontons jusqu’à un bassin au pied d’une belle cascade. Il y a déjà des touristes qui profitent du coin. Nous pique-niquons puis nous mettons à l’eau. L’eau est fraîche mais bonne et claire. C’est vraiment très agréable. Un peu de fraîcheur fait beaucoup de bien. Nous y restons jusque vers 16h puis nous reprenons le chemin inverse.
Nous nous sommes couchés tôt car nous nous levons vers 1h30, 1h50. Des amis de Vincent et Maude nous rejoignent et nous partons pour le volcan de la Soufrière. Nous voulons assister au lever du soleil au sommet du volcan. Comme il est toujours dans les nuages, sauf parfois le matin, on espère avoir une éclaircie. En suivant une petite route très raide, nous atteignons le parking aux Bains Jaunes, au-dessus de St Claude. Nous empruntons un chemin empierré qui nous conduit au bout d’une heure et demie environ au sommet du volcan. Nous marchons à la lampe frontale car il fait nuit noire. Par moment nous avons des relents d’œuf pourri. Dans la deuxième moitié de l’ascension, nous traversons le nuage, l’air est plus frais et humide. Nous faisons une pause au refuge, et quand le jour se lève, nous rejoignons le sommet qui est tout proche. Nous nous promenons sur une zone désertique, très chahutée, au paysage lunaire et parsemé de cratères plus ou moins profonds. Nous entendons un jet de vapeurs soufrées qui jaillit des entrailles du volcan, mais avec le nuage, nous ne le voyons que par intermittence. Nous passons les barrières et nous approchons du cratère. Il n’est pas très profond, mais du fond, de plusieurs trous dans la roche, des jets de vapeurs sortent en grondant. Les vapeurs et les bords du cratère sont jaunâtres, chargés de souffre. Le jour se lève, mais les nuages nous entourent et ne semblent pas vouloir se dissiper. Au bout d’un moment, n’ayant aucune visibilité, un peu déçu, nous prenons le chemin du retour. A mi chemin de la descente, le sommet semble un peu plus dégagé, mais l’est-il en réalité ? Ce sont les touristes que l’on croise qui le verront, mais ils prendront peut-être la pluie que l’on verra plus tard. La nature est belle la palette de couleurs étendue. Les ananas sauvages mettent une couleur rouge dans ce paysage vert, jaune et blanc aux teintes multiples. De retour aux Bains Jaunes, nous nous plongeons dans le bassin d’eau chaude qui est là ? L’eau est douce, chaude et claire. C’est très agréable après cette promenade. Mais au moment de sortir de l’eau, la fraîcheur de l’air nous saisit.
Au retour, le reste de la journée sera calme et repos. Il faut bien récupérer de la nuit courte !

dimanche 15 mai 2011

Fin de mon périple

Je devrais dire plutôt "fin provisoire". En effet, voilà maintenant dix mois que j'ai arrêté, ou plus exactement: que j'ai dû arrêter. Depuis plusieurs semaines, j'avais une gêne douloureuse en bas du ventre et en fin de journée, une grosseur assez conséquente. A Salons, j'ai consulté un médecin qui a diagnostiqué une hernie crurale qui nécessitait une opération (elle faisait 6cm). Il m'a vivement conseillé de m'arrêter et de rentrer chez moi pour me faire opérer. J'ai donc continué jusqu'à Cotignac et ai profité de la voiture de mes amis venus de Besançon pour rentrer. Je n'ai pas pris le temps de mettre à jour mon site tout de suite, d'abord parce qu'il m'a fallu une semaine pour "atterrir", retrouver mes marques, puis je suis reparti dans le tourbillon de la vie quotidienne qui m'a un peu fait oublier la mise à jour de mes récits. A la veille de repartir, je tiens quand même à le faire.

Mais revenons à l'endroit où je me suis arrêté, c'est à dire à Arles. Après une bonne nuit de repos, je commence ma journée en mettant à jour mon blog: Annie très gentiment m'a prêté son ordinateur. A midi, je vais en ville prendre un casse-croûte sur la petite place voisine, puis je vais visiter les monuments. Arles détient plusieurs vestiges romains en bon état de conservation ou bien restaurés. Je commence par les thermes de Constatin, puis je fais le tour du musée Picasso qui est dans un beau bâtiment, les arênes retiennent un moment mon attention car elles sont très grandes et belles. Un passage par l'amphitéâtre avant de visiter le cloître de St Trophime, puis je descends voir les crypto-portiques. C'est un ensemble très curieux de portiques construits par les romains pour supporter le forum et compenser le dénivellé du terrain. Après un petit tour dans l'espace Van Gogh, je me dirige vers les allées des Alyscamps et la chapelle St Honorat qui est le point de départ du chemin d'Arles. Lieu mythique immortalisé par Van Gogh. Je rentre vers 18h30, fatigué mais content de ma visite. Je trouve Annie en plein ouvrage de broderie, elle réalise des travaux magnifiques. Après avoir bavardé un moment avec elle, je prépare les trajets de mes deux journées suivantes. Annie est une excellente cuisinière, elle a préparé un succulent repas. Au cours du dîner nous avons des échanges et partages très profonds et sympathiques.
Après une très bonne nuit, je prends la route vers 8h à travers les rues d'Arles en direction de l'abbaye de Montmajour. C'est un ensemble magnifique. Je n'ai pas pu la visiter car elle n'était pas encore ouverte et je n'aurais probablement pas eu le temps d'en profiter vraiment. Vu la taille et la richesse apparente des bâtiments, on devine que ce devait être une abbaye très importante. Annie m'a parlé d'un hébergement à Mouriès, mais je n'en suis pas sûr, je trace donc sur une petite route très peu fréquentée. Je croise deux pélerins. Mon chemin coupe le tracé d'un acqueduc romain. A Paradou, pendant mon casse-croûte, j'appelle Mouriès sans succés Finalement je tombe après plusieurs appels sur une personne qui ne s'en occupe plus mais qui me donne les coordonnées d'un autre contact. Je tombe sur un répondeur. Je reprends le chemin et arrive finalement à Mouriès. Sur la porte du presbytère, je trouve les coordonnées de plusieurs contacts. Je passe plus de dix appels différents pour enfin tomber sur le diacre qui vient m'ouvrir...... la salle de cathé! pas de lit, pas de réchaud, rien....En fait, il n'y a pas de gîte! Comme il est trop tard pour que je reprenne la route, je m'en contente. Le diacre va me chercher un lit picot. La douche (froide) et le lavabo sont dans la cour. Après une douche bénéfique mais très rapide, je fais ma lessive comme d'habitude, mets à jour mes notes, prépare des itinéraires futurs puis vais prendre un repas dans un restaurant voisin. Lors de mon passage à Salvetat, Isabelle de Toulouse m'avait donné les coordonnées d'Yves Deroubaix de Salons, responsable de l'association Jacquaire locale. Je l'appelle pour trouver un gîte pour le lendemain et le rencontrer pour faire le point des gîtes futurs. Je tombe sur son épouse, membre aussi de l'association. Etant absents le soir, elle me propose de me trouver un gîte et de me rencontrer dans l'après-midi. Le lit picot étant assez dur, ma nuit est moyenne.
Je pars de bonne heure en prenant le chemin au plus court, ce sont de petites routes. Quand je passe à Cure-Bourse, je me rappelle que des cousins éloignés y vivent, mais je n'ai pas leur adresse et je ne me souviens plus où c'est. J'y étais venu il y a .... 36 ans! J'avise un conducteur du coin mais il ne connait pas tout le monde. Il ne peut me renseigner. Je continue donc jusqu'à Salons. Je m'arrête dans un jardin dans le centre ville pour manger mon sandwich. J'appelle Yves Deroubaix et je tombe sur sa femme, Michèle, qui me donne son adresse. Je la rejoins. Elle m'accueille très chaleureusement dans une superbe maison bâtie au pied d'un rocher avec une piscine en angle. Elle me donne une liste d'adresses pour les hébergements futurs. Je lui demande alors où est l'hôpital. Comme elle me demande pourquoi, je lui parle sommairement de ma gêne douloureuse dans le ventre, elle m'annonce alors que son mari est médecin et qu'il peut très bien m'ausculter. Elle est elle-même infirmière. Je ne pouvais pas mieux tomber! Au lieu de perdre mon temps aux urgences de l'hôpital j'accepte volontiers l'idée. Je lui explique un peu plus en détail mon problème, elle diagnostique une hernie, ce que je crégnais. Comme son mari n'est pas là et qu'elle l'attend, elle me propose de prendre une douche et de me baigner dans la piscine. Je prends une douche et quand je commence à laver mon linge, elle me le prends pour le laver en machine. A l'arrivée d'Yves, je lui explique mon problème, il m'examine et confirme la hernie. Il me conseille alors vivement de m'arrêter et de rentrer me faire opérer. Il accepte que je continue et fasse Cotignac, mais avec prudence. Ils m'invitent ensuite à partager leur repas. Nos échanges sont très sympathiques, intéressants et profonds. Nous parlons entre autre du chemin et de leurs engagements dans la région, de leur chaîne d'accueil. Après une baignade, ils me font visiter leur maison puis Michèle m'emmène chez Maurice qui m'hébergera ce soir. Son accueil est très sympathique, nos échanges intéressants, mais si Michèle et Yves étaient intéressés par le côté foi du Chemin, ce n'est pas le cas de Maurice. Il me montre sur Google le tracé du chemin. Je le relève sur mon GPS. La nuit est très bonne et réparatrice.

Après le petit-déjeuner, Maurice m'accompagne jusqu'à la sortie de la ville pour me mettre sur le chemin. Lors de la traversée, il me montre un peu le coeur de la vieille ville. Nous marchons d'un bon pas et il me quitte à l'entrée de la Via Aurélia, après l'autoroute. Je passe devant une borne milliaire. Le chemin est tout droit, il suit une ancienne voie romaine. A partir d'Eguille, je suis un chemin forestier ombragé et agréable en ce temps chaud. A l'entrée d'Aix, j'appelle Daniel qui, prévenu par Michèle, me donne son adresse, c'est à moins d'un kilomètre. Quand j'arrive chez lui, il n'est pas là, il est à un enterrement. Un maçon et ami qui travaille chez lui m'ouvre et m'installe. Douche, lessive et repos. A son arrivée, Daniel m'emmène faire tamponner la crédanciale à la paroisse puis me fait faire un tour rapide de la vieille ville et me fait voir en particulier la cathédrale. Ma visite est rapide car il y a une messe, mais j'ai un rapide aperçu. Elle est très curieuse et superbe. Il y a un très beau baptistère. il faudra que je revienne la visiter en détail avec mon appareil photo, je l'avais laissé à la maison. Retour à la maison, apéros, repas bien arrosé, longue discussion sur le Chemin, l'Eglise, les prêtres.... A 22h30, je monte me coucher. La nuit est un peu difficile car le lit est court et le matelas un peu fatigué.
Daniel m'a gentiment préparé un casse-croûte pour la route. Avec son épouse, il m'ammène à la sortie d'Aix et laisse au bord de la route. Comme je n'arrive pas à joindre le gîte de Pourrière, je décide de ne pas y passer et de tracer jusqu'à St Maximin (39km). Je prends au plus court par la N7, je la quitte à Chateauneuf le Rouge pour suivre un charmant petit vallon. Je passe devant la stèle de Marius Caïus (ou plutôt le socle de...). Mais très rapidement je retrouve la N7. Arrivé à 16h45 à St Maximin, je vais visiter la cathédrale, très belle avec de belles stalles et le tombeau de Ste Marie-Madeleine, III° tombeau de la chrétienté.
Daniel avait appelé l'Office du Tourisme qui lui avait donné les coordonnées d'une chambre d'hôtes faisant un prix pour les pélerins. Je l'ai appelée à midi pour réserver. Comme c'est à 3.5km de St Maximin et compliqué pour y accéder, Isabelle l'hôtesse vient me chercher devant la cathédrale. Elle m'installe dans une jolie maison au milieu des bois. Comme elle va au spectacle de fin d'année de son fils, elle ne fait pas le dîner ce soir-là. Après la douche et la lessive, je repars donc à pied vers St Maximin. Au bout d'un kilomètre une voiture me prend et me dépose au centre ville. Je repère un restaurant vietnamien où je prends un excellent repas, avec des baguettes, ce qui me fait penser à mon amie malaisienne. Le repas à peine terminé, Isabelle m'appelle pour me proposer de venir me chercher. Elle me ramène donc au logis où je fais la connaissance d'un couple d'Italiens très sympathiques en vacances dans le gîte contigüe. Je me couche et passe une bonne nuit bien réparatrice.
Debout à 7h30, je prends un copieux petit-déjeuner avec Isabelle, très chaleureuse, qui m'interroge sur les motivations de mon pélerinage. Je lui porte témoignage sur ma conversion à La Salette et les dons reçus à Cotignac. Ce fut un moment de partage très profond, elle est touchée par cet échange.
Je pars ensuite en direction de St Maximin où je visite le cloître du couvent Royal et refais un tour de la cathédrale et prends un repas dans un restaurant sur le cours. Je fais ensuite les courses pour le pélerinage des pères de familles du week-end. Mon sac est bien rempli et plus lourd. Je prends la route pour Bras où je dois retrouver mes amis de Besançon. Comme il n'y a que 9km, je fais la route tranquillement d'autant qu'il fait très chaud. Depuis que j'ai quitté le sud-ouest, il fait chaud et c'est plus pénible de marcher. D'ailleurs, depuis St Gilles, je marche en sandales et ma foi, c'est très agréable. A un moment, trouvant une pieere à l'ombre je m'arrête et m'assoie.... Je bondis rapidement: je me suis assis sur une fourmillière de grosses fourmis rouges qui m'attaquent de partout et me mordent partout: cuisses, bras, cou..... Je me brosse rapidement pour tout enlever et je repars. Je m'arrête durant une heure dans un bar à Bras. Je fais un passage à l'épicerie pour acheter quelques fruits frais puis prends le chemin du bivouac. Le ciel est menaçant et sur la météo ils annoncent des averses orageuses, j'hésite entre continuer et chercher un local paroissial. Comme le gros nuage s'éloigne vers l'Est, je continue et quitte le village. A 750m du village, de grosses gouttes se mettent à tomber. Je fais tout de suite demi-tour mmais très vite cela se transforme en violente averse. Je m'arrête quelques minutes sous un arbre pour mettre la protection sur le sac, moi je suis déjà trempé. Je cours vers un abri bus peu étanche où j'attends la fin de l'orage. Quand cela se calme un peu, je reviens au coeur du village. J'avise un couple de personnes agées abritées dans l'entrée de leur garage. je leur demande s'il y a un local paroissial. Elles me répondent par l'affirmative et m'indiquent la personne qui s'en occupe. Heureusement elle est chez elle. Elle me répond que la salle n'est pas en état, mais je demande à la voir. Elle m'y emmène par l'église à laquelle elle est contigüe. Le local est vétuste, mais c'est mieux que la pluie et le sol détrempé. Je le prends et j'appelle Pierre pour le prévenir du changement puis j'ouvre la fenêtre et fais un peu le ménage. Je prépare ensuite mon sac pour laisser dans la voiture les choses inutiles pour les deux jours à venir. Je mets mon tee-shirt à sécher puis je vais commander une pizza pour le soir. Je profite de la sortie de la ventilation de la pizzeria pour me réchauffer et me sécher.
Quand arrive la voiture, ce sont des retrouvailles émues avec Pierre et Jean-louis. Nous tombons dans les bras les uns des autres: j'avais tenu mon engagement de les retrouver là, sur le chemin du retour pour marcher avec eux vers Cotignac. Nous prenons un repas copieux, célébrons complies puis nous nous couchons. J'avais trouvé un matelas pour Jean-Louis, mais il n'en a pas voulu, je l'ai donc récupéré ce qui fait que c'est un peu moins dur que le sol.
Après une nuit courte, nous prenons le chemin de Gigery, 30km dans la garrigue. A Brue Auriac, nous retouvons une paroissienne qui nous attend pour la messe à la chapelle du cimetière. Il fait chaud et Jean-Louis peine, il a quand même 71 ans! Je lui prête mes bâtons pour qu'il essaie. Cela semble bien l'aider car il les gardera durant les deux jours. Quand à moi, je me rends compte que je ne peux plus marcher sans les bâtons, je rame! Mais avec l'entraînement, 3500km quand même, je trotte comme un lapin. Comme il y a eu beaucoup de coupes avant Gigery, on se trompe un peu. Heureusement, mon GPS me permet de corriger rapidement la trajectoire.
Arrivé à Gigery, comme d'habitude, nous prenons notre douche froide sous le tuyau d'arrosage, cela fait beaucoup de bien par cette chaleur, puis lessive, repas, complies et couchage dans mon hamac tendu entre deux oliviers. La nuit est très fraîche.
Le lendemain nous reprenons le chemin traditionnel, mais à Ponteves Pierre est obligé d'arrêter, il a mal à la hanche et craint pour ses pieds. Jean-Louis qui la veille pensait arrêter décide de continuer. Avec Serge, nous montons d'une traite le Bésillon en 45 minutes. Marc nous rejoint 15 minutes après en disant que Jean-Louis peine et qu'il l'a laissé il y a une demie-heure pour une pause de 10 minutes. Je redescends donc à sa rencontre pour lui prendre son sac, mais au bout de 700m, je le trouve montant hardiment avec les bâtons. Il a regagné 10 minutes sur Marc. Nous faisons une bonne pause au col, puis nous redescendons sur notre lieu habituel de pique-nique où, à l'ombre des pins nous restons 2h30 pour un casse-croûte et une sieste. Nous repartons ensuite vers le monastère St Joseph où nous retrouvons Pierre qui a récupéré la voiture à Bras. Il nous prend les sacs et nous continuons sur Cotignac où, après un passage à la basilique, nous installons notre bivouac sous les arbres en contrebas du sanctuaire. Le soir, la messe nous réunit avec les autres pélerins de plus en plus nombreux. Après un repas frugal, nous rejoignons la basilique pour la veillée puis l'adoration nocturne, confessions, méditation. Moment profond que j'apprécie particulièrement depuis que je viens là, compte tenu des grâces que j'y ai reçues.
Le lendemain matin certains se rendent au sanctuaire St Joseph, d'autres restent, j'en suis. Puis nous participons à une belle messe avec les familles qui nous ont rejoints. Après un casse-croûte rapide nous reprenons la route vers Besançon. Cela me fait tout drôle de rentrer.

Je mets à peu près huit jours pour atterrir, retrouver mes habitudes. Je suis un peu "satellisé". Au cours du Chemin, j'ai rencontré des pélerins qui faisaient le Chemin pour la cinquième, vers huitième fois. Je me disais: "ho, je l'ai fait une fois, je ne le referai pas". Voilà maintenant dix mois que je suis rentré, mon emploi du temps était bien rempli, je ne me suis pas ennuyé, au contraire, j'ai goûté chaque instant, chaque rencontre, mais chaque jour j'ai revu des images de mon Chemin, j'ai repensé à des rencontres, des moments vécus, des paysages .... Je repartirai! Et déjà, cette année, entre août et novembre, je trouverai quelques jours pour finir ce que je n'ai pas fait: de Cotignac à Besançon en passant par ND du Laus et La Salette. Ce sera certainement en septembre. Mais c'est sûr, je le ferai cette année, à moins d'un empêchement indépendant de ma volonté.