lundi 1 octobre 2012
Vizzavone - E Capannelle et break à Besançon
Vendredi 31 août; Vizzavone (920) - E Capannelle (1586)
+890m - 224m de dénivelées, 16km, 4h40, classé Facile
A 5h15, je me lève doucement pour ne pas réveiller mes compères, mais Jean-Claude me souhaite de suite « Ciao ». Je boucle mon sac, leur dis au-revoir et descends déjeuner puis à 6h, je passe la porte et démarre. Il fait encore nuit. Face à la gare, au panneau d’information du PNRC la pancarte rouge : « GR20 interdit » est en place. Je pars quand même. Il y a un peu de vent, mais le ciel n’est pas trop nuageux. Un autre randonneur qui double les étapes m’attend. N’ayant pas de lampe, il n’a pas repéré le départ du chemin qui est dans la forêt. Nous démarrons donc ensemble. Au moment de couper la route et d’attaquer un sentier en plein bois, nous passons à 50m de la maison des gardes du PNRC. Nous entendons des voix d’hommes sur le palier de la maison et la lumière est allumée. Nous passons discrètement, lampe éteinte, pour ne pas attirer l’attention. Quand il fait plus clair et qu’il n’y a plus d’ambiguïté sur le tracé, mon compagnon me quitte et part en courant. Je prends mon rythme régulier et gravis peu à peu la montagne. Eclairée par le soleil levant, la montagne au nord est belle. Au fur et à mesure que je monte, le ciel se charge de nuages et le vent se lève. A l’approche de la Bocca Palmente (1640) j’enfile le blouson coupe-vent et mets le protège-sac car je suis dans les nuages et le vent est fort et froid. J’enlève le blouson peu après le col car le ciel se dégage et je suis protégé du vent, la montagne arrête les nuages mais ils la débordent peu à peu. Le chemin est bon et souvent en courbe de niveau, je peux donc prendre un bon rythme. Au pied de la côte qui conduit au refuge d’E Capannelle, j’hésite à doubler et donc à couper, ce qui m’éviterait une côte et une descente inutiles. Doubler me fait 5 ou 6h de marche en plus, soit une arrivée entre 15 et 17h. Cela fait un peu tard pour être sûr d’avoir du linge sec après la lessive, et de plus la météo n’est pas favorable. Comment sera-t-elle demain ? Si je suis bloqué à cause des orages, je serai coincé dans le refuge car il n’y a pas de route à partir des refuges suivants, sauf à E Capanelle et au col de Verde. Je choisis donc d’aller à E Capanelle et de voir comment cela évolue. En arrivant, ne pouvant m’installer tout de suite car les chambres ne sont pas sèches, je me pose dans la grande salle et casse la croûte en prenant une bonne soupe corse, puis du lonzo et du fromage que j’ai en provisions. Charly, un randonneur que nous avons rencontré à Onda arrive et mange avec moi. Il est tenté de doubler mais hésite et se range à mes arguments. En consultant internet, la météo annonce orages, vent et pluie de samedi à mercredi… J’en discute avec un guide accompagnateur qui vient du sud avec un groupe. Comme je n’ai pas d’impératif, il me conseille de faire un break, de laisser passer le mauvais temps et de reprendre ensuite, je l’apprécierai mieux. L’après-midi se passe à faire douche, lessive, bavardage avec les randonneurs qui arrivent peu à peu. L’ambiance n’est pas la même que dans le nord, c’est plus impersonnel. Il y a beaucoup de groupes constitués et accompagnés d’un guide, ils restent entre eux. Le soir, le refuge est plein.
Le lendemain matin, samedi 1° septembre, une grosse averse tombe au moment où un groupe part sur Vizzavone. Le ciel alterne entre pluie, nuages, soleil. Comme les deux jeunes qui ont dormi dans la même chambre que moi ont pris la pluie en venant du sud et ont dû court-circuiter une partie du chemin à cause de la météo, je décide de faire un break et de descendre à Ajaccio. Je n’ai pas envie d’essayer de passer entre les averses ou les orages, d’arriver trempé dans les refuges sans pouvoir faire sécher le linge, de ne pas pouvoir passer par les crêtes et enfin de ne rien voir. Je trouve quatre autres compagnons dont Charly qui sont d’accord de partager un taxi pour redescendre à Vizzavone. Nous l’attendons jusqu’à 11h30. C’est une jeune femme corse, pétulante, énergique qui vient nous chercher. Elle a repris l’épicerie de ses beaux-parents à Vivario et fait des liaisons taxi ou bagages comme son beau-père. Il ne faut pas moins d’une heure trente pour redescendre au village qui est une vingtaine de kilomètres plus bas car la route est extrêmement sinueuse. Comme je lui ai dit que je cherche de la bonne charcuterie artisanale, elle me laisse à son épicerie où je goûte de bons produits à prix corrects et non pour touristes. De la gare où j’attends le train, j’entends gronder le tonnerre et je vois les nuages et la pluie s’abattre sur la montagne que j’ai quittée, le ciel est noir. A Vizzavone, Charly monte dans le train et me rejoint. Nous sommes juste derrière le conducteur. Le train roule à 50 ou 60 à l’heure, sillonnant la montagne et traversant de nombreux tunnels. Au détour d’un virage nous apercevons toute une harde de cochons sur la voie. Le conducteur freine au maximum en klaxonnant, manquant d’en toucher quelques uns. Le troupeau s’égaie, mais plusieurs bêtes courent devant nous sur le ballaste, ralentissant le train. Finalement ils dégagent. A Ajaccio, nous allons à l’office du tourisme qui nous annonce qu’il n’y a plus une chambre de disponible sur la ville et les environs mis à part une suite à 280€ la nuit !.... Très gentiment, l’employée demande conseil à un spécialiste montagne pour les jours à venir. Il confirme que la météo est pourrie pour presqu’une semaine. Compte tenu des prix et de la météo, je décide de rentrer chez moi. Bien que ce soit aberrant, cela me revient moins cher de faire un aller et retour sur Besançon plutôt que de rester deux nuits sur Ajaccio. J’ai su par la suite que Gérard et Jean-Claude ont eu une chambre minable sans confort pour 80€ la nuit. Charly, pour sa part préfère repartir et tenter de poursuivre, quitte à doubler des étapes car il est limité dans le temps. Je ne sais pas comment cela s’est passé.
Je dépose mon sac en consigne dans un bar et vais faire un tour dans la ville. Je suis un peu déçu, il n’y a pas grand-chose à voir. Au retour, je prends une petite bière au bar et me dirige vers la gare maritime pour prendre un billet. J’y retrouve un VTTiste, Michal sergent du 2° REP de Calvi, qui avec nous à l’office du tourisme avait reçu une réponse négative pour les chambres. Nous entamons le dialogue. Pour rejoindre Calvi, ni les trains, ni les bus n’acceptent son vélo. Bien ennuyé, il s’adresse aux ferries qui lui proposent une solution moins chère que le train ou les bus ! Il prend le ferry pour Nice où il en reprend un pour Ile Rousse ! Pourquoi faire simple quand compliqué marche ? Mais pour ce qui est du « bilan carbone », on repassera … En attendant nos bateaux respectifs, nous allons boire un verre tout en ayant des échanges très sympathiques.
A 20h30, je rejoins le bateau, Le Napoléon, qui ne part qu’à 22h30 avec 1h30 de retard. Un petit coin tranquille, tout en haut, me permet de m’installer pour dormir. Plusieurs familles font comme moi, déballent leur sac de couchage et s’installent. La traversée est en partie agitée : forte houle, orage, grêle, mais nous arrivons à Marseille le lendemain matin par mer calme. De retour à Besançon par TGV, j’y reste trois jours où je traite mes affaires contre les punaises et règle quelques affaires.
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