Mardi 23,
Rencontre avec Tooda. (6h30, +510m, -460m, max 2033)
Après une
nuit réparatrice et un petit-déjeuner, nous quittons le gîte, laissant les
muletiers récupérer le matériel et nous montons vers un col qui domine la
vallée. Nous quittons la vallée du M’goun. Le fond de vallée est vert et riche,
mais dès que l’on quitte le fond, le paysage est désertique, seulement parsemé
de quelques genévriers ou de touffes d’herbes épineuses. La structure
géologique du paysage est clairement apparente et montre bien les perturbations
phénoménales qu’il a subi au cours de son histoire. Les strates rocheuses sont
tantôt horizontales, tantôt inclinées voire verticales. Cela laisse imaginer
les forces qui ont dû être exercées lors des plissements. Par endroit,
l’érosion a découpé ces strates, leur donnant l’allure d’arrêtes dorsales de
dinosaures. C’est magnifique ! Après le col, nous débouchons sur un
immense plateau désertique que nous parcourons jusqu’à un village caché dans
les replis du sol. Nos muletiers ont installé l’aire de pique nique dans le
jardin d’un petite ferme en pisé, à l’ombre d’un amandier et d’un noyer. Nous
demandons à Ali si nous pourrions visiter l’habitation. La maison est habitée
par une femme seule qui accède à notre demande et nous accueille très
gentiment. Elle nous fait entrer dans une petite cour bien balayée, trois
marches donnent accès à une petite plateforme sur laquelle ouvre sur la gauche
la cuisine berbère comprenant un foyer et un four en terre. A droite, la salle
commune où la femme nous fait entrer et asseoir sur les tapis disposés sur le
sol.
La pièce est très petite, environ deux mètres par trois éclairée par une petite lucarne fermée par une grille en fer forgé et deux battants de volet intérieur. Par l’intermédiaire d’Ali qui nous sert d’interprète, nous faisons connaissance avec elle. Elle s’appelle Tooda (prononcer Touda). Elle vit seule et nous raconte un peu sa vie. Mariée quatre fois depuis l’âge de quatorze ans, elle a été divorcée trois fois car stérile et veuve la dernière fois. Son âge étant indéfinissable, pour l’estimer, Ali lui demande combien de temps elle a été mariée. Elle nous répond que la première fois cela a duré un an, la seconde huit ans, la troisième quatre ans, le cinquième cinq et qu’elle est veuve depuis vingt ans. En calculant, nous estimons qu’elle a un peu plus de cinquante deux ans. Comme elle demande quels sont les couples parmi nous, elle est surprise d’apprendre qu’Odile et Jean-Louis sont mariés. Trouvant qu’ils se ressemblent, elle les croyait frère et sœur. N’ayant pas d’enfant à la mort de son père, elle a laissé tout l’héritage à sa sœur et ses enfants et aux enfants de son frère qui est mort. Il ne lui reste pas grand-chose, mais « Dieu pourvoira à ses besoins » ! Elle propose de donner un bout de terrain si on veut construire au village, et comme elle a flashé sur Jean-Louis, elle lui demande s’il ne veut pas l’épouser…. S’ensuit un bon moment de rire avec elle. Nous passons avec elle un bon moment très chaleureux et sympathique. Nous la quittons finalement pour aller déjeuner sous le noyer. Nous avons droit à un plat de pâtes avec des légumes crus, du maquereau en boîte et à du melon en dessert. C’est excellent.
La pièce est très petite, environ deux mètres par trois éclairée par une petite lucarne fermée par une grille en fer forgé et deux battants de volet intérieur. Par l’intermédiaire d’Ali qui nous sert d’interprète, nous faisons connaissance avec elle. Elle s’appelle Tooda (prononcer Touda). Elle vit seule et nous raconte un peu sa vie. Mariée quatre fois depuis l’âge de quatorze ans, elle a été divorcée trois fois car stérile et veuve la dernière fois. Son âge étant indéfinissable, pour l’estimer, Ali lui demande combien de temps elle a été mariée. Elle nous répond que la première fois cela a duré un an, la seconde huit ans, la troisième quatre ans, le cinquième cinq et qu’elle est veuve depuis vingt ans. En calculant, nous estimons qu’elle a un peu plus de cinquante deux ans. Comme elle demande quels sont les couples parmi nous, elle est surprise d’apprendre qu’Odile et Jean-Louis sont mariés. Trouvant qu’ils se ressemblent, elle les croyait frère et sœur. N’ayant pas d’enfant à la mort de son père, elle a laissé tout l’héritage à sa sœur et ses enfants et aux enfants de son frère qui est mort. Il ne lui reste pas grand-chose, mais « Dieu pourvoira à ses besoins » ! Elle propose de donner un bout de terrain si on veut construire au village, et comme elle a flashé sur Jean-Louis, elle lui demande s’il ne veut pas l’épouser…. S’ensuit un bon moment de rire avec elle. Nous passons avec elle un bon moment très chaleureux et sympathique. Nous la quittons finalement pour aller déjeuner sous le noyer. Nous avons droit à un plat de pâtes avec des légumes crus, du maquereau en boîte et à du melon en dessert. C’est excellent.
Après un brin de sieste, nous repartons à travers le plateau désertique en direction de la montagne. Le soleil est haut et chaud. Le long d’un oued à sec, nous passons le long d’habitations troglodytes de nomades, puis plus haut près d’une maison de nomades où une femme, une jeune fille et des enfants font le ménage avant de s’installer. Ils sont en transhumance vers le sud et font une pause. Au col qui sépare le plateau de la vallée du Kat, sous la surveillance d’un berger nomade, un troupeau de chèvres et de moutons s’égaie au milieu des cailloux à la recherche des maigres touffes d’herbe ou de buisson. Nous faisons une pause puis repartons en longeant le bord du plateau. Nous dominons la vallée du Kat au fond de laquelle le village d’Amajgague s’étire. Vu l’aspect des maisons et surtout le nombre de belles kasbah, ce village semble riche. Nous biffurquons et nous dirigeons vers le village d’Allendoum où nous passerons la nuit.
Le chemin retraverse le plateau désertique sur lequel nous trouvons un squelette de dromadaire et des roches fossiles. Nous découvrons ce nouveau gîte et sommes assez rebutés par l’état des sanitaires qui sont « dégueulasses », en particulier les wc. Le débit d’eau est tel que l’on ne peut prendre qu’une douche à la fois. De toute façon, le deuxième bac étant dans un tel état, on n’a pas envie de l’utiliser. Etant lui-même écoeuré, Ali en fait la remarque au propriétaire qui se fait alors plus que discret. Heureusement, l’eau est chaude. Après le thé, nous prenons quand même chacun notre douche et lavons notre linge car nous avons bien transpiré. Le ciel s’assombrit, le vent se lève et une forte pluie arrive du nord, des montagnes du M’goun. Nous restons bien à l’abri. A 18h30, le repas nous est servi dans la salle commune. Nous avons droit à une bonne soupe Harira suivie d’un plat de spaghettis avec une sauce aux légumes, puis à du melon et des oranges en dessert. C’est très bon. Comme chaque soir, nous terminons par une verveine. Marie-Jeanne va se coucher pendant que Jean-Louis, Odile, Pierre et moi jouons au tarot sous le regard attentif d’Elisabeth. Cela faisait trente deux ans que je n’y avais pas joué ! A 20h30 nous rejoignons nos sacs de couchage. La nuit est calme, mais le sol est dur ! Les matelas sont minces.
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