samedi 17 octobre 2009

Mexique, Californie , épilogue.

Il y a quarante jours, je m’embarquais pour la première boucle de mes voyages. Que dire de cette expérience. Plusieurs idées me viennent à l’esprit. Déjà, dans quel état d’esprit ai-je parcouru tant de kilomètres, quelle impression m’en reste-il?

Après plusieurs années à courir, à tout calculer pour optimiser les déplacements, pour faire rentrer un éléphant dans une boîte de chaussure, qu’il est bon de se laisser vivre, laisser venir les évènements, ouvrir tout grands les sens pour goûter les moments vécus. Ne pas avoir à surveiller la montre ni le calendrier permet d’être attentif a tout ce qui se passe, de faire des rencontres intéressantes avec des inconnus, de découvrir des cultures différentes, d’admirer les monuments, les paysages.

La première partie de mon séjour au Mexique avait une dimension humaine et spirituelle qui décape, qui remet les valeurs à leur juste place. La fin de mon périple m’a permis de faire la connaissance de personnes qui sont tout à fait sur la même longueur d’onde. Ces expériences fort enrichissantes me laissent sur une impression de départ vers autre chose. Quoi? je ne sais pas encore, mais je reste attentif à ce que je vais vivre dans les mois à venir.

Quelle impression générale sur le Mexique? Il est très partagé. Quelques idées au fil des lignes caractériseront un peu l’impression que j’ai du pays. C’est un pays plein de richesses, au passé passionnant, plein de contrastes.

Les mexicains sont exubérants, pleins de vie, accueillants, chaleureux, attachants. Il est facile d’aborder, de faire connaissance et de créer des liens d’amitié. Ce n’est pas des liens superficiels car les mexicains sont entiers. Ce sont aussi de grands enfants manquant de rigueur. Ils ne fignolent pas, l’à peu près est de règle. Ils ne disent jamais non quand vous leur demandez quelque chose mais cela ne veut pas dire qu’ils le feront. Un exemple, à Ramos, le maçon devait venir le lendemain matin à 8h pour terminer un travail….. on ne l’a jamais revu. Ils sont très fiers de leur pays, leur drapeau est partout, sur les bâtiments officiels, mais aussi sur les maisons et même sur les voitures. Ils vantent la beauté de leur pays, ce qui est vrai, mais ne voient pas que cela manque d’entretien. C’est dommage car cela pourrait être encore plus beau.

Le Mexique est un pays de contrastes : il y a beaucoup de gens très riches, beaucoup de gens très pauvres et peu de gens de classe moyenne. Les très riches sont vraiment très riches, ils ont de belles et grosses maisons regroupées dans des quartiers clôturés et gardés, ont des domestiques : cuisinières, femmes de ménage, chauffeurs, jardiniers…. A côté de cela, les pauvres vivent dans des bidonvilles faits de planches, de palettes, de bâches. Mais au milieu de ces bidonvilles, certains arrivent à se débrouiller, on y trouve alors de jolies petites maisons proprettes et bien entretenues. Mais comme les riches donnent facilement, les pauvres reçoivent beaucoup d’aides de Caritas, des municipalités ou d’autres organismes. Ils en deviennent assez exigeants.

En matière d’hygiène et sécurité du travail, les ouvriers ont souvent des équipements individuels de protection bien pensés. Ils ont les chaussures de sécurité, les casques, les gants, mais en plus, dans les magasins, comme sur les chantiers, tous les salariés ont une ceinture de sécurité qui leur permet de soulager leur dos. Par contre, les échafaudages sont parfois très rudimentaires: des planches sur des bidons, des échelles en planches clouées, ou en aluminium tordu….

Circuler au Mexique. Bien que la police soit très présente sur les routes comme partout, elle fait partie du paysage. Après un petit apprentissage qui permet de découvrir les particularités, il n’est pas difficile de conduire dans ce pays. Cela me convient d’ailleurs assez bien. On peut rouler vite, doubler à droite ou à gauche comme cela nous chante, mettre ou pas son clignotant, etc…. mais il faut être très attentif à ce qui se passe autour car les mexicains roulent un peu n’importe comment. Les voitures sont souvent dans un état assez lamentable, beaucoup ne passeraient pas le contrôle technique. Beaucoup de plaques d’immatriculation manquent, cela vient du fait que lorsque l’on est mal garé, la police ne met pas de PV, elle démonte une plaque. Pour la récupérer, il suffit d’aller au commissariat et de payer,... si on veux payer. S’il manque déjà une plaque, ils démontent la deuxième, il y a donc pas mal de voitures qui roulent sans plaque d’immatriculation.

Comme les mexicains roulent assez vite, ils ont trouvé un moyen bien efficace de les obliger à ralentir dans les agglomérations ou les endroits où ils doivent ralentir : « les topes ». Attention, si vous les prenez à vitesse un peu rapide, vous y laisserez vos amortisseurs si ce n’est pas le pont : ce sont des « gendarmes couchés » plus redoutables qu’en France. Ils font plus ou moins 10 cm de haut et sont très bombés. Ce sont parfois des lignes de demi-sphères de 20 cm de diamètre. Passez rapidement sur une rangée de casques lourds fixés au sol, vous verrez ce que cela fait ! Conclusion, il faut les passer au ralenti. C’est donc très efficace. Il y en a beaucoup dans les agglomérations.

La police est présente partout, sur les routes dans les rues, à tous les carrefours, devant toutes les bijouteries, dans les gares, dans toutes les stations de métro sur tous les quais … partout. L’armée sillonne les rues en véhicules légers, les hommes sont avec l’arme au poing, gilet pare-balle sur le dos, prêts à bondir ou à faire feu… mais les narcos sont très actifs. A Mexico, il y a paraît-il 3000 enlèvements par an. Les touristes ne sont pas visés, mais les Mexicains ont la hantise de se faire enlever et raquetter. Si ce n’est pas l’armée ou la police, il y a des gardiens d’organismes de sécurité. Malgré cela il y a des mises en garde permanentes contre le vol, les arnaques, etc....

Au plan monuments, le Mexique est bien pourvu et le passé Aztèque, Mayas, Toltèque, etc… est passionnant à découvrir. Ils sont tout à la fois très proches et très diverses et il y a tant de chose à apprendre que je cherche un livre de synthèse qui permette de bien comprendre leurs cultures et leurs différences. En conclusion, c’est un pays qui mérite le voyage et il n’est pas impossible que j’y retourne visiter d’autres sites, d’autres régions. Mexico à elle seule mérite d’y passer plusieurs jours.

Si au début de mon séjour j’ai eu du mal à me remettre à l’Espagnol, cela vient du fait que d’une part je parlais Français avec Nicolas et Béatrice et d’autre part, à Saltillo, ils parlent vite et mangent les mots. A Mexico, cela allait mieux et au fil de mes visites, mes progrès se faisaient sentir. Mais j’ai encore beaucoup de progrès à faire. Comme toute l’Amérique du sud est en langue espagnole, je ne devrais donc pas avoir de problèmes dans mes visites futures.

Le séjour en Californie fut très court, mais il m’a donné envie d’y revenir plus longtemps. Il y a tant de chose à voir. Quand on vient d’Europe, on est frappé par les dimensions américaines et on a du mal à appréhender les distances. Tout est grand: les espaces, les distances entre les villes, les bâtiments, les autoroutes à huit ou douze voies. Comme ils ont peu de cartes routières, il est difficile de se repérer. Mais ce que j’ai vu est beau et grandiose.

A San Francisco, j’ai parcouru les quartiers les plus caractéristiques de la ville, mais on pourrait y passer un mois, il y a tant de choses à découvrir. La Californie et les Grandes Rocheuses présentent tant de trésors à voir que je vais rapidement programmer un circuit. Richard ne connait pas les Grandes Rocheuses avec le Grand Canyon, Monument Valley, La Vallée de la Mort etc…. J’envisage donc de revenir, de louer un camping car et de faire une tournée avec eux. Ils sont intéressés et m’ont chargé de convaincre des membres de sa famille de m’accompagner.

Par contre, si mon Espagnol a progressé et si je pouvais me débrouiller, en Anglais il y a du travail……. C’est la cata comme disent les jeunes! Il faut donc que je me remette très sérieusement à l’Anglais. Mon séjour au Népal et en Malaisie m’obligeront à le pratiquer, mais cela risque d’être un peu dur. Enfin, on verra bien.

En conclusion, très heureux de ce premier périple, je suis prêt à entamer le second.

mercredi 14 octobre 2009

Truckee, week-end dans les montagnes


Richard et Lenore ayant l’intention d’aller passer un week-end dans leur chalet à Truckee, au bord du lac Donner, près de lac Tahoe, ils me proposent de les accompagner. J’accepte bien volontiers, et samedi, en fin de journée, nous prenons la route pour les montagnes de la Sierra Nevada. Dans la journée, pendant que Richard et Lenore étaient en réunion, j’en ai profité pour me mettre à jour dans mes récits.
Partis vers 17h, nous arrivons vers 22H à destination. C’est un joli chalet, bien conçu, chaleureux, construit sous les arbres au milieu des bois et des ours… De nombreux chalets, bien souvent magnifiques, sont dispersés dans la forêt. Les américains, soucieux de protéger la nature, limitent les coupes d’arbres au strict nécessaire. Les arbres sont parfois très proches des maisons, voire traversent les terrasses. Les ours étant très nombreux dans la région, les habitants se sont accommodés et prennent les dispositions nécessaires. Par exemple, les poubelles sont enfermées dans des abris solides soit en bois, soit en tôle. Un abri mal fermé ou donnant prise est systématiquement visité et « explosé ».

Le lendemain dimanche, nous allons à la messe au village puis nous faisons le tour du centre ville. C’est un charmant petit bourg aux maisons type far-west. Truckee est la première ville construite par les pionniers lors de la ruée vers l’or, au milieu du XIX° siècle. Les maisons du centre ville sont d’époque. Nous prenons un café dans un bar très typique, rempli d’objets d’époque : trophées de cerf, d’élan, train électrique, raquettes, lanternes, gamelles, photos …. L’après-midi nous faisons une promenade au bord du lac Donner. Donner est un nom donné à plusieurs lieux du coin. En 1846, la région n’était quasiment pas connue, une colonne de pionniers de 89 personnes, conduite par Donner a pris la route pour l’ouest. Partis tardivement, coincés par les neiges après avoir passé le col Donner, ils bivouaqueront au pied des rochers. Plus de la moitié du groupe mourut de faim. Les autres survécurent en mangeant les défunts. Ce récit effroyable a profondément marqué l’histoire de la région. Un musée et un mémorial ont été dressés sur les lieux, au bord du lac. Le lac n’est pas très grand mais a beaucoup de charme.

Le lundi, Richard ayant quelques travaux à faire dans le chalet, Lenore me conduit au Donner Pass, le col qui domine le lac. De nombreuses randonnées sont possibles dans la région, et Richard et Lenore m’en ont proposé une. J’emmène Cheyenne avec moi, elle trotte bien et est obéissante. Arrivé au col, nous avisons une jeune femme qui s’apprête à partir. Comme nous lui demandons où se trouve le départ du sentier, elle m’invite à l’accompagner car elle part faire le Donner Peac. Nous faisons l’ascension ensemble. Shel Davis, très sympathique, habite Reno, à cinquante kilomètres. Elle est professeur de ski et connait bien la région. Du sommet du Donner Peac, nous avons une vue magnifique sur le lac Donner. Nous nous séparons là et je continue sur le Judah Peac, puis je ferai le Lincoln Peac. Les vues sur les montagnes sont très belles. Le temps n’est pas très beau, il est couvert, il fait froid, presque zéro et il y a du vent. La région est assez désertique et j’imagine bien l’état d’esprit des pionniers lorsqu’ils se sont retrouvés piégés par les neiges qui peuvent avoir quatre mètres d’épaisseur. Quand je suis au sommet du Lincoln Peac (altitude 8450 …… pieds, pas mètres !), j’hésite à aller au sommet suivant qui est assez loin mais qui me permettrait de dominer le lac Tahoe. Il paraît qu’il y a une vue magnifique. Cependant, des nuages noirs sont au-dessus de moi et il fait assez froid. Je n’ai que mon polo et un blouson coupe-vent. Je préfère donc faire demi-tour. Lenore est venue me rechercher une heure plus tard au col Donner. Cheyenne a bien trotté, voire couru pour poursuivre les écureuils ou les chipmonks, sorte de tout petit écureuil gris au dos rayé de noir et de blancs.

Le soir, Richard et Lenore m’emmènent au Nevada voisin, à Reno, dans la première ville pour me montrer les casinos et salles de jeu. C’est un mini Las Vegas. N’ayant jamais vu cela, je découvre ce monde un peu particulier. Tout est fait pour attirer les pigeons. Les différents casinos communiquent, les salles sont magnifiques, les décors recherchés, pleins de lumières, les serveuses très accortes. Les jeux succèdent aux jeux et il est difficile de trouver la sortie. Il y a même un casino pour les enfants pour que les enfants jouent pendant que les parents sont dans les salles de jeux. Nous jouons une ou deux fois à quelques machines à sous à 1$, mais sans succès ! Ce qui n’est pas le cas d’une femme que nous regardons. Elle joue sur deux machines en même temps. Elle commence par gagner une grosse série de jetons qu’elle rejoue. C’est alors qu’elle gagne 500$ à partir d’1$ !!!!! Mais combien a-telle perdu auparavant ?

Le lendemain mardi, il pleut et il fait froid. Je vais faire un tour à Tahoe pour voir un peu ce que c’est. C’est une jolie petite bourgade de maisons en bois, au bord du lac. La vue sur le lac est belle, mais malheureusement bouchée. Je ne m’éternise pas et rentre. Vers 15h nous reprenons la route pour Pleasanton. Il fait un temps épouvantable, il paraît que c’est une tempête comme ils n’en ont plus vu depuis plusieurs dizaines d’années.

Mercredi 14, c’est mon dernier jour en Amérique. Richard étant en congé, nous allons faire quelques achats dans un magasin de gros. On y trouve de tout en grande quantité et à des prix très intéressants. Après un petit lunch typique américain, nous faisons un tour à Dublin dans un magasin de moto customisées : Arlen Ness. Nous y voyons de très belles motos Victory et des modèles particuliers très design mais pas forcément confortables. Très typique américaine, tout dans le paraître….. Un tour dans un garage voisin nous fait admirer quelques modèles de Corvettes, Buicks, Ferrari, Mustangs, etc …. Modèles récents ou plus anciens, voir de collection. Après avoir déposé Richard à la maison, je vais faire un tour dans le centre ville de Pleasanton. Comme je l’avais constaté rapidement, c’est une jolie petite ville de l’ouest avec des maisons peu élevées typiquement far-west et bordant une avenue ombragée par de beaux arbres.

Voilà, mon tour ouest se termine, ce soir nous allons au restaurant et demain matin, de bonne heure et de bonne humeur, je m’en vais reprendre l’avion pour revenir au pays après quarante jours d’absence. Je garde un excellent souvenir de ces voyages, j’ai pu rencontrer des gens très sympathiques, découvrir des pays magnifiques. Cela donne envie de revenir. Mon séjour en Californie étant très court, il est certain que je reviendrai sillonner l’ouest.

Les dernières photos ont été mis dans l'album, vous pouvez donc aller y faire un tour

San Francisco, ville de rêve

Arrivé en fin d’après-midi à la gare du Bart de Pleasanton, je suis très gentiment accueilli par Richard et Lenore qui sont venus m’attendre. Ils m’emmènent chez eux et mettent à ma disposition leur chambre d’amis. C’est une chambre magnifique, très grande avec cabinet de toilette privatif. Ils me font visiter leur maison. Je pourrais presque dire leur petit château. C’est grand, magnifique, chaleureux. Une très belle maison avec une double terrasse qui domine la vallée. De chez eux, il y a une jolie vue. Pendant que Lenore prépare le repas, Richard et moi allons faire un tour au sommet voisin de la colline. La vue sur la plaine est belle et nous assistons au coucher du soleil.

Richard et Lenore sont très heureux de ma visite et se mettent en quatre pour moi. Pendant la soirée, Lenore ayant une réunion, nous en profitons Richard et moi pour faire plus amplement connaissance. Ce fut une soirée bien sympathique, j’ai bien apprécié notre discussion et j’ai découvert que Richard et moi avions un passé assez similaire. Nous aurons plusieurs échanges assez profonds au cours de ces jours, et curieusement, nous constaterons que nous avons de nombreux points communs. Ici, c’est un peu la maison du Bon Dieu, Tout le monde y est bien accueilli. Les fils de Richard étant un peu touchés par la crise, ils ont rejoint la maison en amenant un de leurs copains avec eux. Ce qui m’a permis de faire la connaissance de Guillaume, d’Alexandre et d’Amandine. Plaesanton est une jolie petite ville et le quartier qu’habitent Richard et Lenore est magnifique. Les maisons sont belles et en pleine verdure. Pleasanton porte bien son nom, « It’s a plaesant town »


Le lendemain, mercredi, je prends le Bart vers 9h30 pour San Francisco. Après 45 minutes de voyage, j’arrive au centre de San Francisco. Suivant les conseils de Richard et Lenore, je sillonne un peu la ville. C’est une ville immense construite sur plusieurs collines. Les rues étant toutes parallèles, certaines attaquent franchement le flanc de la colline. Comme dans les films ou sur les photos, certaines rues sont très en pente. Parcourant Market street, une grande rue bordée d’immenses immeubles luxueux, je me rends à l’office du tourisme pour retirer un plan.

Au cours de mes pérégrinations, j’ai vu Union Square, une jolie place bordée de beaux bâtiments, parcouru Chinatown, le quartier chinois. Plusieurs bâtiments ont des façades chinoises, les enseignes de magasin sont en chinois et en anglais. On entend parler chinois, on se croirait plus à Pékin qu’en Amérique. Un vieillard joue d’un instrument à cordes comme un violon. Remontant le long de Washington street, je visite le musée du « Cable Car ». Le fameux tramway qui monte à l’assaut des collines a été créé fin du XIX° à la suite d’un grave accident de calèche. Le principe est un réseau de rails qui sillonnent la ville au milieu desquels un câble tourne en permanence sous terre. Les wagons sont équipés d’un système de pince qui attrape le câble à travers une rainure entre les deux rails. Les wagons sont donc pourvus de deux machinistes qui manœuvrent en permanence trois types de pince pour serrer ou desserrer le câble, freiner, etc. C’est très folklorique. Le musée est le point de manœuvre des câbles des quatre lignes encore existantes. Ces câbles font plusieurs km de long et tournent en boucle fermée. Après cette visite très instructive, je prends l’un des «cable car» pour sillonner la ville et me rendre au quartier des quais, le « Fishermans wharf ».

Quartier très typique marqué par son passé pécheur. Amarrés à l’un des pontons, quelques bateaux historiques sont exposés. Il y a une house boat (maison flottante), un grand trois mâts qui a passé 17 fois le Cap Horn et qui a eu plusieurs fonctions durant sa vie active : transport de bois ou de charbon, transport de matériels divers destinés aux nouveaux colons, pêche au saumon dans l’Alaska. Il y a aussi un exemplaire du bac qui a servi durant plusieurs décennies à traverser la baie avant la construction du Golden Gate. A l’intérieur, quelques voitures du début du XX° siècle sont exposées. Un remorqueur ayant servi à remorquer les bateaux entrant dans le port, et un autre trois mâts en cours de restauration complètent l’ensemble. Le ponton voisin est envahi par des éléphants de mer. Quelques pontons plus loin sont amarrés un sous-marin et un navire de guerre. De nombreux restaurants ou points de restauration rapides proposent des repas à base de fruits de mer ou de poisson. Je m’offre une barquette de calamars frits avec quelques frites puis me dirige vers ces navires….. quand je me replie rapidement sous un baldaquin d’entrée de restaurant : une volée de mouettes avaient repéré ma barquette et volaient autour de moi, me serrant de près avec une certaine intention de me piquer mes calamars ! Coincés par le palapa, ils se posent autour de moi, et d’un air détachés se rapprochent. Peu décidé à partager, je les repousse du pied. Ils se perchent alors sur l’auvent mitoyen et me surveillent. Quand finalement je jette les dernières miettes au sol, c’est la curée ! Les passants sont très amusés par la scène. Il y a de quoi.

Finalement, une série de « cable cars » me remonte jusqu’à California str où sont construites les demeures des plus grosses fortunes et les hôtels les plus luxueux. La cathédrale Grace, protestante, s’y trouve. Je la visite, elle est une fortement inspirée par Chartres, de beaux vitraux bleus, un labyrinthe et des portes en bronze magnifiques. Puis par le « cable car », je redescends à l’embarcadero pour reprendre le Bart et rentrer. Le temps s’est peu à peu assombri au cours de la journée, et la soirée s’est terminée sous les nuages et le froid.


Le lendemain, je me rends à Alcatraz pour visiter la fameuse prison fédérale sur le rocher au milieu de la baie de San Francisco. Après une traversée qui permet d’avoir une vue sur la ville, les ponts dont le Golden Gate et l’île, nous accostons le rocher et sommes accueillis par les gardiens du site. Pour permettre à chacun de se faire une véritable idée de ce qu’était la prison et de démystifier le site, un système d’audio-guide en plusieurs langues est mis à notre disposition. Tout en évoluant au milieu des blocs de cellules, du réfectoire, de la cour, etc… , on est guidé par les voix du commentateur, de quelques gardiens et anciens détenus qui ont accepté de témoigner. Les commentaires et bruitages permettent de comprendre pourquoi cette prison était la plus sûre de l’état. Murs épais, cellules étroites et étroitement surveillées, barreaudage, vitrage blindé, eau glaciale de la baie et courants violents. Tout était fait pour éviter les évasions. Il y en a bien eu quelques tentatives, mais la plupart se sont soldées soit par une reprise, soit par la noyade. L’une d’elle semble avoir cependant réussie, les quatre évadés n’ont jamais été retrouvés, ni morts, ni vivants. Leurs cellules retracent leur exploit, les mannequins sont en place et les trous creusés à la cuillère visibles. Cette visite est très intéressante. Toute la matinée, des avions de chasse et de d’acrobatie évoluent autour de nous, semblant s’entraîner en vue d’un meeting aérien. Nous sommes aux premières loges.

Une série de bus, trolleys et tramways m’amènent au bout de la péninsule, au pied du Golden Gate, le fameux pont suspendu construit en trois ans au début du XX° siècle. Ouvrage magnifique entièrement métallique qui dresse sa silhouette en travers du passage vers le large. Les moyens de l’époque n’étant pas ceux de maintenant, sa construction relevait vraiment de l’exploit. Une nouvelle série de bus puis de « cables car » m’amène ensuite en haut de la Lombard Street, la rue la plus sinueuse du monde. Sur un tronçon de quelques dizaines de mètres, la pente étant si forte, une série de lacets très serrés permet de la descendre. Une nouvelle série de bus et de cables car me ramène à l’embarcadero où je reprends le Bart pour Pleasanton. La ville est si étendue que pour joindre divers sites éloignés, il est indispensable d’utiliser le système de transport en commun. Celui-ci est vraiment bien fait et efficace car la ville est quadrillée comme le sont les rues par tout un système comprenant des bus, des trolleys bus, des trams, des cables car…. Le temps d’attente entre deux n’est pas long car les véhicules se succèdent avec une fréquence assez élevée.

Pour me permettre de découvrir un autre aspect de la Californie, Richard me prête sa voiture le lendemain. En suivant le réseau d’autoroutes puis de routes, je monte au nord de San Francisco parcourir un peu la vallée de Napa, la région des vignobles. Jolie région dont les vignes couvrant le fond de la vallée contraste avec les collines boisées ou couvertes de prairies grillées par le soleil. Une visite sympathique du musée des pompiers de Napa me permet de découvrir quelques vieux véhicules et objets intéressants. A travers les plaines aux grandes prairies grillées elles aussi par le soleil, une boucle vers le nord du Golden Gate me conduit au parc de Muir Woods où quelques séquoïas multimillénaires sont protégés depuis plus d’un siècle. Ces arbres immenses et peu combustibles étaient très prisés par les colons de l’époque. John Muir et William Kent, conscients des conséquences d’une déforestation débridée ont réussi à créer un parc national. Ces arbres de plusieurs dizaines de mètres de haut et de plus de deux mètres de diamètre sont impressionnants. La promenade au milieu de ces témoins du passé laisse rêveur. Un arbre coupé en 1930 était né près de 1000 ans avant Jésus Christ. Cette région au nord du Golden Gate est magnifique, très vallonnée, boisée, colorée avec l’eau, les roches, les bois, les bateaux…. Un retour par le pont de Richemond dont les deux voies sont superposées puis par Oakland me permet de découvrir un autre aspect de la région. Les autoroutes sont gigantesques, de six à douze voies avec un flot continu de voitures qui roulent presque toutes à la même vitesse. Les américains sont très disciplinés, mais les bouchons sont peu fréquents et se résorbent assez vite comparé à la France.

samedi 10 octobre 2009

Palenque, Uxmal, Chichen Itza, Tulum, Coba, des sites très divers

Entre le 30 septembre et le 4 octobre, j’ai découvert divers sites Mayas. Autant Palenque, Uxmal et Chichen Itza méritent vraiment le détour car ils sont tout à la fois magnifiques et différents, autant Tulum et Coba ne sont à voir que si l’on est dans la région, mais ils ne méritent pas un déplacement spécial.

A Palenque, je suis arrivé de bonne heure sur le site, vers 9h, et j’ai pris un guide. C’est un jeune passionné par l’histoire des Mayas et il m’a expliqué avec forces détails les modes de vie et les particularités de ce peuple. Si les Espagnols en arrivant les ont pris pour des sauvages, c’était en fait un peuple très évolué. Ils maîtrisaient très bien les mathématiques, l’astronomie et avaient une connaissance des plantes qui leur permettait de soigner de nombreuses maladies.

Chaque site a ses propres particularités qui les rendent très différents les uns des autres. Si sur chaque site on retrouve des temples et des pyramides, les principes de construction et de décoration diffèrent. Toutefois, on retrouve sur chaque site une particularité commune : les mayas maîtrisaient l’acoustique d’une façon surprenante. Quand on se met en un point central bien défini devant les grandes pyramides, que l’on frappe dans les mains, on a un phénomène d’écho très particulier : le son en écho ressemble à un cri d’oiseau. Le guide de Palenque m’a dit que c’était le cri du quetzal, l’oiseau mythique des mayas. Quand on se déplace et que l’on recommence, l’écho est remarquable mais le retour est normal. La Nasa a effectué des mesures qui ont permis de comprendre comment le son se produisait. Sur le terrain du jeu de balle de Chichen Itza qui fait 135 m de long, il y a une tribune à chaque extrémité coiffée d’une voute chacune et formant pavillon. L’une était destinée à la famille royale, l’autre aux grands prêtres. Ils pouvaient communiquer directement d’une tribune à l’autre sans élever la voix et sans que les spectateurs installés tout le long du terrain ne puissent entendre.


PALENQUE
Palenque est un site à flanc de collines, partiellement exploré qui fait plusieurs kilomètres de long. Il s’étend d’ouest en est, la partie la plus ancienne étant à l’ouest. Le principe était de construire de plus en plus beau, de plus en plus haut pour se rapprocher du soleil. L’orientation et l’implantation des monuments peuvent sembler aléatoires, or en fait elles sont basées sur des alignements astronomiques à des dates particulières de l’année, les solstices, les équinoxes. Les trois pyramides de Palenque sont paraît-il alignées sur la ceinture d’Orion. La tour du palais qui a trois niveaux présente une inclinaison qui a fait penser aux archéologues du début du XX° siècle qu’il y avait un affaissement du terrain. Ils ont donc reconstruit le troisième étage verticalement. Or lors de récentes découvertes, ils ont compris que cette inclinaison était voulue et servait à compenser la variation de déclinaison due à la position de la tour par rapport au soleil et à l’équateur. Quand le soleil est à son zénith, la tour est dans l’axe des rayons du soleil. Ces connaissances astronomiques étaient détenues par une faible population, les grands prêtres, qui se transmettaient ce savoir de pères en fils. Cela leur permettait d’une part de gérer le calendrier et de prédire les évènements astrologiques comme les éclipses et d’autre part d’assurer leur domination sur le petit peuple. Le calendrier maya se composait de 365 jours répartis sur 18 mois. Le cycle historique étant de 52 années.

Quand on arrive sur le site, on découvre un alignement de quatre pyramides mitoyennes, la première est la pyramide du crâne, la seconde est insignifiante, la troisième est la pyramide de la reine rouge et la quatrième est la grande pyramide. On y a retrouvé le tombeau du roi PAKAL. La pyramide de la reine rouge s’appelle ainsi car on y a retrouvé des ossements d’une femme teints en rouge. Cette couleur est due à de l’oxyde de mercure. Tout le tombeau est d’ailleurs couvert de cette teinture. On suppose que c’est une reine, peut-être l’épouse du roi PAKAL parce qu’on a retrouvé plus de 1500 pièces de jade taillées dans le tombeau, plus que dans le tombeau du roi. Cette pyramide a été construite en deux temps à 50 ans d’intervalle environ, et la physionomie du tombeau laisse à penser que la pyramide a été d’abord construite comme un palais, la façade de la partie du tombeau présente les mêmes caractéristiques que les maisons, puis qu’il a été fermé pour en faire un tombeau. Dans la grande pyramide, on y a découvert il y a quelques années le tombeau du roi PAKAL qui a régné plus de 80 ans. Pour accéder à son tombeau, il faut monter en haut de la pyramide et redescendre au cœur. Le tombeau et plus bas que le niveau du sol extérieur. Cela symbolise le sens de la vie selon le grand livre du Popol Vuh, la bible des mayas qui raconte la création de l’homme. Ce temple s’appelle le temple des inscriptions parce que parait-il, des peintures racontent l’histoire des mayas. Afin de protéger les inscriptions et peinture, cette pyramide ne se visite pas.

Devant ce temple se trouve la place centrale du site avec le palais côté Est. Il a été construit en 400 ans, la partie la plus récente étant la plus éloignée de la pyramide. Dans le palais, comme dans tous les monuments de Palenque, il y a de nombreux bas-reliefs en stuc. Beaucoup sont bien endommagés, mais les scènes sont encore bien visibles. Certains ont encore de la peinture de l’époque, c'est-à-dire d’il y a plus de 500 ans. C’est la particularité de Palenque. A Uxmal et Chichen Itza les sculptures sont en pierre, à Palenque ce sont surtout de bas-reliefs en stuc. Le palais est construit autour de plusieurs cours. La cour des guerriers avec de nombreux bas-reliefs représentant des guerriers. La cour des captifs où des bas-reliefs montrent des vaincus en position de soumission. Un aqueduc approvisionnant un système sanitaire traverse une troisième cour. Il passe sous des bains de vapeur, car pour aller effectuer les offrandes il fallait être purifié, il passe ensuite dans des wc et se termine dans une fosse sceptique. Au centre du palais se dresse la tour penchée qui devait avoir une fonction d’observatoire.

Un bas-relief montre un vainqueur du jeu de balle qui est béni par un grand prêtre car il va être sacrifié pour aller vaincre les forces maléfiques du monde souterrain afin de permettre la pousse du maïs. On voit d’ailleurs la tête du joueur sortir d’un épi de maïs. Le maïs est l’aliment de base des mayas et il a une valeur symbolique. La mort n’est pas une fin pour les mayas, elle fait partie de la vie. Le monde pour eux a 13 niveaux. 9 niveaux souterrains dont l’enfer, 3 niveaux supérieurs et la terre est entre les deux. Les croyances mayas pour le monde souterrain ont d’ailleurs des similitudes avec les croyances grecques. La vie est représentée par l’arbre de la vie, la Ceiba (l’avocatier) qui dans son ensemble représente la vie vue par les mayas. Ses racines s’enfoncent dans le monde souterrain (les 9 niveaux), la partie supérieure à 3 niveaux avec ses branches en forme de croix : à l’est (droite) la naissance, à l’ouest (gauche) la mort. Ce qui le fait souvent appeler « la croix maya » et qui amène les descendants actuels à faire un parallèle entre la croix du Christ et les croyances mayas. D’autres bas-reliefs montrent le roi Pakal en exercice: avec une offrande dans les bras dont le maïs, sur son trône, recevant des visiteurs, avec sa mère, etc….

Le fils du roi Pakal a fait construire un ensemble de temples, le temple du soleil, le temple de la lune et le temple de la croix. Chacun est couronné d’une crête très aérienne. Lors d’une position particulière de la pleine lune, ses rayons passant à travers la crête du temple du soleil éclairent un bas-relief au cœur du temple de la lune. En contrebas du palais, un jeu de balle. Le jeu de balle ou jeu de pelote ressemble un peu au jeu de pelote basque. Une balle dure, en bois recouverte de peau est envoyée à l’aide de diverses parties du corps sauf les mains, avec ou sans bâton ou autre moyen. Elle doit passer à travers un anneau de pierre situé en hauteur au-dessus d’une banquette inclinée. Le terrain est assez étroit et long, les anneaux se situent dans la largeur dans la partie médiane du terrain. Ce jeu a une forte connotation religieuse, elle est liée aux croyances puisque d’après les sculptures, il semble que le vainqueur soit souvent sacrifié. Entre les différents sites, les bas-reliefs montrent des divergences, ce qui laisse à penser qu’il n’y avait pas de règle unique.

La visite se termine par une visite du musée où diverses pièces ou bas-relief découverts sur le site ont été mis à l’abri. Une représentation à l’échelle 1 du tombeau de Pakal a été réalisée, les visites du tombeau étant interdites pour éviter la destruction des peintures. D’autre part, la pierre qui fermait le tombeau et représentant l’arbre de la vie n’ayant pu être sortie du tombeau, ils en ont fait une reproduction.

La distance entre Palenque et Mérida demandant huit heures de car, j’ai choisi de voyager de nuit. Au Mexique, s’il n’y a pas de train, il y a tout un réseau de transports en commun qui est bien organisé. Les bus de luxe ou de première classe ont des sièges confortables qui peuvent bien s’incliner et qui permettent donc de dormir. Au cours de la route, j’ai vu plusieurs barrages de militaires, mais nous n’avons pas été arrêtés. Arrivé à 6h30 du Matin, je me suis présenté à l’hôtel et j’ai pu bénéficier de ma chambre tout de suite. Cela m’a permis de prendre une bonne douche, de laver mes chemises et de dormir un peu. Si à Saltillo, Mexico et San Cristobal il faisait chaud, depuis que nous sommes descendus, c’est l’enfer. Ces trois villes sont à 2100 et 2600 m d’altitude, ce qui fait que les soirées et les nuits sont fraîches. Depuis Palenque, nous sommes presqu’au niveau de la mer et la chaleur est infernale. Il faut se protéger du soleil et beaucoup boire. Je transpire comme une gargoulette.


UXMAL (prononcer Uchmal)

Ayant pris une visite organisée, un guide vient me prendre à l’hôtel à 13h. Avec deux autres touristes, nous nous rendons à Uxmal qui est à 80km.

Totalement différent de Palenque, la ville est construite dans une plaine qui n’a aucun cours d’eau. Les anciens utilisaient donc des citernes où ils stockaient l’eau de pluie. Tributaire de la pluie, la ville est donc un sanctuaire au dieu Chaac, le dieu de la pluie. Tous les monuments présentent des sculptures de ce dieu. Les décors ressemblent beaucoup à des frises à base de pierres décalées, de damiers. Chaque ensemble est hautement symbolique. Les ondulations des motifs représentant la course du soleil, le serpent est souvent présent.

La première pyramide appelée pyramide du devin n’a pas une base carrée comme la plupart des édifices mayas, elle est elliptique. Elle n’a pas de plateformes intermédiaires, elle est lisse, ce qui lui donne une impression de finesse et de légèreté. Derrière la pyramide, nous trouvons le temple aux oiseaux ensemble avec de nombreux oiseaux en relief sur la frise du bâtiment. Nous entrons ensuite dans une cour entourée de quatre bâtiments. La fonction de cet ensemble n’est pas très claire, est-ce une école, une académie militaire, un palais ? Le bâtiment le plus ancien est celui du nord, puis celui du sud, puis de l’est et enfin celui de l’ouest. Chaque façade présente ses propres motifs, ses propres décorations. L’ensemble est magnifique.

Derrière, un petit jeu de balle sans caractéristique particulière, et un petit temple avec une belle rangée de colonnes.

Sur un tertre, le palais du gouverneur faisant près de 100 m de long, avec toujours les mêmes décorations. Vient ensuite la grande pyramide avec une vue superbe sur la forêt vierge avoisinante depuis sont sommet. Perpendiculaire au palais, la maison des tortues ornée de nombreuses tortues le long de la corniche du toit. Les tortues comme les hommes implorent le dieu Chaac pour réclamer la pluie. A l’ouest de la pyramide, se dresse un édifice appelé le pigeonnier car sa crête à claires-voies rappelle les pigeonniers maures construits en Espagne ou en Afrique du Nord.

Les constructions d’Uxmal ont ceci de particulier : les murs sont remplis de rocailles recouvertes d’une couche de ciment et d’un fin placage de dalles de calcaire.

Le soir, après un repas pris dans un hôtel voisin, nous retournons sur le site assister au son et lumières. Le jeu de lumière est magnifique et met en valeur les monuments et leurs décors.


CHICHEN ITZA(prononcer Tchitchen Itssa)

Probablement le beau site des trois, le plus grandiose. A l’arrivée, on tombe d’abord sur El Castillo, ou pyramide de Kukulcan. Superbe et grandiose. Une sculpture du serpent à plumes longe les escaliers. Cette pyramide correspond en fait au calendrier maya. Chacun des neufs niveaux est divisé en deux par un escalier formant 18 terrasses correspondant aux 18 mois de 20 jours de l’année. Les quatre escaliers possèdent 91 marches chacun. Si l’on ajoute la plate-forme au sommet, on obtient 365 marches soit le nombre de jours de l’année. Sur chaque face, 52 panneaux plats représentent les 52 années du cycle calendaire. Enfin, lors des équinoxes de printemps et d’automne, l’ombre et la lumière forment une série de triangles sur le côté de l’escalier nord qui évoquent la progression d’un serpent dont la tête orne la pied de l’escalier.

Le grand jeu de balle est le plus vaste et le plus beau de tout le Mexique. Flanqué de temples à chaque extrémité, il est bordé de hauts murs dotés d’anneaux de pierre cimentés. Sur la partie basse des banquettes, des bas-reliefs permettent de comprendre un peu le principe du jeu, mais c’est là que l’on constate qu’il ait pu y avoir plusieurs types de jeu. Certains bas-reliefs représentent des scènes de décapitation de joueurs. Le long du jeu de balle, le temple des jaguars et des boucliers, délicatement orné de fresques.

Bordant la place centrale, d’autres édifices sont remarquables. La plate-forme des crânes présentant une large frise de crânes empilés. Elle laisse à penser que c’est sur ce mur qu’étaient exhibés les têtes des victimes. La plate-forme des jaguars et des aigles représentant des aigles tenant des cœurs dans leurs serres. Etait-ce un temple consacré aux ordres militaires chargés de capturer des victimes destinés aux immolations ? De là part vers le nord une chaussée pavée (Sacbé) en direction d’un cenote sacré, puits naturel de 60m de diamètre et de 35m de profondeur. L’est de laplace centrale est bordée par le groupe des milles colonnes qui comprend le temple des guerriers, le temple de Chaac, le marché et le bain de vapeurs. Il doit son nom des milles colonnes aux multiples piliers qui ornent les façades.

Plus loin, d’autres édifices comme l’osario, ou ossuaire, petite pyramide qui devait être la tombe d’un grand-prêtre et dont les escaliers sont ornés de têtes de serpent. L’observatoire appelé caracol (escargot) par les espagnols du fait de son escalier intérieur en colimaçon. Edifice remarquable dont les quatre portes sont orientées aux quatre points cardinaux. Les fenêtres de la coupole correspondent à l’apparition de certaines étoiles à des dates précises. Les prêtres déterminaient ainsi la date appropriée aux rituels, aux célébrations et aux semailles du maïs. Cet édifice aurait la même orientation qu’un grand observatoire actuel. Vient ensuite l’édifice des Nonnes (las Monjas) qui était un palais .

Ces édifices sont magnifiques et incite à approfondir la connaissance de ces peuples. Il y a les Mayas, les Aztèques, les Toltèques, etc …. Ils présentent des similitudes, mais ce ne sont pas les mêmes peuples, chacun a ses particularités, ses coutumes, ses croyances.


MERIDA

Logeant deux nuits à Mérida, le lendemain de la visite d’Uxmal, j’ai fait un tour de la ville. De style colonial, je ferai la même remarque qu’à San Cristobal : il y a de belles maisons de style colonial mais elles mériteraient un sérieux rafraîchissement. Le long du paseo Montejo, les « Champs Elysées » de Mérida, de belles demeurent ont été construites par les familles riches de la fin du XIX° siècle. Quelques maisons sont en rénovation, mais beaucoup sont inoccupées et en mauvais état. Parmi elles, le palais du général Canton Rosado a été transformé en musée régional d’anthropologie. Musée racontant l’histoire de la péninsule du Yucatan depuis la préhistoire. Très beau musée présentant de nombreuses collections fort intéressantes comme les coutumes esthétiques des mayas qui aplatissaient le crâne des bébés pour leur donner le profil idéal maya.

Au début du XX° siècle, au moment où le commerce du Henequén (plante grasse dont la fibre servait à faire des cordages, des tissus) était florissant, le théâtre Péon Contreras a été construit. Somptueux, grandiose, il a un escalier majestueux en marbre de Carrare. En face, l’université du Yucatan présente une belle façade.

Le soir, après la visite de la ville, je me suis arrêté boire une limonade (véritable jus de citron, bon et très rafraichissant). A la table d’à côté, il y a trois jeunes femmes suisses. Nous avons sympathisé et le soir nous sommes allés dîner ensemble. Le lendemain, je les ai retrouvées sur le site de Chichen Itza. Après la visite de Chichen Itza, un taxi collectif, minibus de 12 personnes m’a pris en charge et conduit jusqu’à Playa del Carmen où j’avais mon hôtel de réservé.


TULUM, COBA

Le lendemain, j’ai loué une voiture pour être plus libre de mes mouvements. Les déplacements en bus n’étant pas très commodes. De plus, le lendemain, je devais quitter la chambre car le surlendemain matin je prenais l’avion à Cancun de bonne heure. Il fallait que je promène mes bagages avec moi.
Je me rends donc à Tulum. Là, après avoir visité les trois sites précédents je suis un peu déçu. Le site est très petit, il a de particulier qu’il est en bord de mer et qu’il est ceint de remparts. Quelques bas-reliefs sont intéressants, mais en une heure, on a fait le tour. La vue est toutefois superbe sur la mer, l’eau est transparente et magnifique.

Je prends ensuite la voiture et me dirige sur Coba, une cité maya à quarante kilomètres à l’intérieur des terres. Là aussi, je suis un peu déçu. Le seul intérêt de cette cité, c’est qu’elle a un côté un peu sauvage, un petit côté Indiana Jones. Elle est perdue dans la forêt vierge. La promenade sous les arbres est donc sympathique, mais les bas-reliefs sont tellement rongés que l’on ne voit plus rien. Quand on monte sur la plus grande pyramide, on a une vue sur la forêt vierge alentour. On se sent perdu dans cet océan vert.

Le soir, en rentrant à l’hôtel qui est superbe, j’apprécie la piscine car il faisait si chaud dans la journée qu’un bon bain est reposant. Le lendemain, je quitte l’hôtel, emportant toutes mes affaires et me dirige sur Cancun.

FIN DU VOYAGE AU MEXIQUE

Ricardo m’ayant trouvé pour l’avant veille un logement chez des amis dans l’île de Consumel, je tenais à remercier son amie bien que je n’en ai pas profité. En effet, le délai d’annulation de la chambre d’hôtel étant passé, elle ne me serait pas remboursée. De plus, étant arrivé à Playa del Carmen vers 21h30, je serais arrivé très tard à Consumel. J’appelle donc son amie et lui propose soit de dîner, soit de boire un verre. Comme elle a une soirée avec des amis, c’est elle qui m’invite à me joindre à eux. J’accepte volontiers, l’invitation étant très chaleureuse.

Pendant la journée, je vais visiter l’Isla de las Mujeres, une île réputée splendide. Je suis un peu déçu, là aussi. Les plages sont magnifiques, le sable est fin, l’eau belle et chaude, mais ayant laissé mon maillot de bain dans la voiture sur le continent, je n’ai pas pu en profiter. J’ai donc fait un tour dans l’île. J’ai visité la ferme des tortues qui a pour mission de protéger les tortues marines en récupérant les œufs, surveillant l’éclosion, récupérant les petites tortues, les élevant quelques temps avant de les relâcher en mer. Le reste de l’île n’a pas de cachet particulier.

De retour à Cancun, je me rends au centre ville où à 21h30 je retrouve Natyelli, l’amie de Ricardo. C’est une jeune femme très chaleureuse, accueillante et généreuse. Elle m’emmène donc avec elle et une de ses amies chez ses amis qui m’accueillent très chaleureusement. L’accueil est vraiment une particularité des mexicains. Ils sont très chaleureux. Ils ont d’ailleurs une expression d’accueil qui signifie : « cette maison est votre maison ». La soirée est sympathique. Vers 23h, au moment de nous quitter, comme elle apprend que je me dirige vers l’aéroport pour dormir quelques heures dans la voiture, elle me propose de venir plutôt dormir chez elle sur son canapé. Je n’avais pas pris de chambre d’hôtel car devant me présenter à l’embarquement à 4h, devant restituer la voiture avant, je n’avais pas vu l’intérêt de prendre une chambre pour trois ou quatre heures. Finalement j’ai si bien dormi que je me suis réveillé à 4h. Je suis parti en catastrophe, mais comme j’avais fait une reconnaissance la veille, en vingt minutes j’étais à destination.

Décollant à 7h20 de Cancun, je fais escale à Dallas d’où je repars vers 14h avec 1h30 de retard. J’arrive à San Francisco en fin d’après-midi. Richard m’ayant donné toutes les indications nécessaires, je prends le Bart, le train régional qui m’amène à Plaesanton où habitent Richard et Lenore. Là l’aventure américaine allait commencer.

dimanche 4 octobre 2009

Mes dernières photos

Je viens de rajouter dans mon album mes dernières photos:

15 Uxmal
16 Mérida
17 Chichen Itza
18 Tulum, Coba

Bonne visite

samedi 3 octobre 2009

San Cristobal de las Casas, découverte du Chiapas

La première chambre de Na Bolom est un peu rudimentaire ! Le lit est très large mais un peu court. Il est si large que j’aurais pu y dormir avec au moins deux femmes sans qu’on se gêne, le rêve ! Par contre il est un peu court. Pour être complètement allongé, il faut que je me mette un peu de travers et comme les draps ici sont courts, pour avoir les épaules couvertes, il faut que je sois au moins à 45° ! Là, on se gênerait si on était plusieurs dans le lit, quoique l’on n’aurait pas froid ! Quant au sommier, ce sont carrément des planches, dur pour le dos. Heureusement le matelas est correct. Enfin, découverte du matin : la douche est froide ! Après le déjeuner j’en parle à la réception, et le matin même, ils me changent de chambre. Là, j’ai une chambre très sympathique. Un bon lit, normal, une cheminée avec du bois prêt pour une flambée que je fais le soir même car l’air est frais et humide, des pièces de musée intéressantes en guise de décoration, une douche avec de l’eau chaude. La deuxième nuit fut meilleure que la première.

Le premier jour à San Cristobal est consacré à la visite de la ville. Après avoir réservé une chambre à Palenque pour le lendemain, je pars faire le tour du centre ville, la visite du musée Na Bolom n’est possible qu’à partir de 10h. Je commence par la visite de l’église San Domingo. Les murs intérieurs sont couverts de retables dorés à la feuille d’or. La « chaire de vérité » est taillée dans une seule pièce de bois et dorée à la feuille d’or. Je trouve l’ensemble un peu trop chargé à mon goût. Par contre, la façade est magnifique. Chargée, mais très belle. J’ai eu la chance en arrivant de tomber sur un groupe de touristes belges et allemands accompagnés d’un guide belge qui connaît parfaitement le site. Il met l’accent sur les particularités de cette église assez unique puisque l’on remarque une association de deux ordres : les dominicains et les jésuites.

Après cette visite, je reviens à l’hôtel pour visiter le musée. L’hôtel était comme je l’ai dit la demeure d’un couple d’anthropologues et photographes. Leur maison est maintenant transformée en musée avec quelques chambres qui lui donnent une fonction d’hôtel. Il est fréquenté essentiellement par des chercheurs et par quelques touristes intéressés par l’histoire des indiens. Cela lui donne une ambiance bien particulière, sympathique et conviviale. Certaines pièces sont réservées à la fonction musée et l’on y trouve des photos et des pièces racontant l’histoire de ce couple et de leurs découvertes.

Je pars ensuite sillonner la ville qui a un cachet colonial sympathique mais qui demande un sérieux rafraîchissement. L’état des maisons est assez lamentable et c’est bien dommage car la ville n’est pas mise en valeur. D’après les informations que m’a données Pierre, un restaurateur, les banques ne veulent pas financer les restaurations de bâtiments traditionnels s’ils ne sont pas rasés et reconstruits en béton. Béton qui s’écroule au bout de quelques années alors que ces maisons ont plusieurs siècles et subi plusieurs tremblement de terre sans bouger. La cathédrale a une belle façade, mais l’intérieur ne présente pas de caractère remarquable. On y trouve toujours des statues avec beaucoup de fleurs, des Christ très « martyrisés » et aux cheveux réels. Lors de ma visite, il y a une famille Tzotzil qui est là en prière devant l’autel. La mère exprime à haute voix bruyamment sa souffrance. Je rencontrerai souvent ce genre de manifestation dans diverses églises. Cela est surprenant et émouvant pour un européen. Dans une autre église, les murs et les autels sont couverts de fleurs. Les gerbes et les bouquets sont d’ailleurs magnifiques. Vous pouvez voir les photos dans l’album. Dans cette église il y a une chapelle avec trois statues représentant le Christ : l’un en majesté, l’autre lors de la flagellation et enfin le troisième portant la croix …. C’est assez surprenant !

Après cette promenade, je retourne à l’église San Domingo car il y a là un marché Tzotzil avec de l’artisanat local. C’est haut en couleur et très typique. J’y fais quelques emplettes car il y a de jolies choses et les prix sont vraiment intéressants pour nous. Je n’ose pas marchander car quand on ramène les prix en euros, on arrive à des prix ridiculement bas. Ce sont les vendeurs qui baissent eux-mêmes les prix. J’ai acheté un poncho en vrai laine de mouton à 130 pesos soit 6,50 euros environ.

Dans le guide Lonely planet, j’avais remarqué qu’un français avait ouvert un restaurant. Je vais donc le voir car après trois semaines de cuisine mexicaine, la cuisine française commence à me manquer. Je ne dis pas que la cuisine mexicaine n’est pas bonne, mais les saveurs et les modes de préparation ne sont pas du tout pareils. D’ailleurs, si les familles de Nicolas et Béatrice me lisent, un bon conseil : si vous voulez leur faire plaisir lors de leur retour en France en octobre, faites leur de la bonne cuisine méxicaine !.... euh non…… FRANCAISE, ils en rêvent !!!!

Je fais donc connaissance avec Pierre. C’est un ingénieur des mines qui a parcouru le monde pour divers entreprises internationales, pétrolières d’après ses descriptions. Il s’est finalement arrêté à San Cristobal de las Casas il y a quinze ans, il a épousé une jeune mexicaine et a ouvert un restaurant français. Passionné de bonne cuisine, il a appris à sa femme à faire de la cuisine française et c’est elle qui est aux fourneaux pendant que lui s’occupe de la salle. Elle se débrouille remarquablement bien car je me suis régalé avec une petite ratatouille finement cuisinée, des magrets de canards aux airelles et des pommes à la crème et au miel. Un vrai délice ! Surtout après quelques semaines de tortillas ! (je rigole). Pierre a tout quitté en France, il a tourné une page et s’est construit une nouvelle vie dans ce pays. Il a deux jeunes enfants dont une petite fille de six ans adorable et craquante. Nous avons beaucoup bavardé sur divers sujets. Passionné de bonzaïs, il en avait quatre-vingt en France alors que là il recommence sa collection, il m’a donné quelques conseils, moi qui suis novice en la matière. Nous avons parlé de management d’entreprise, de gestion de production, de bâtiment……. Le métier revient ! Il m’a confirmé les impressions que j’avais en ce qui concerne le bâtiment au Mexique. Il m’a cité comme exemple le pont de la voie rapide qui arrive à San Cristobal. Le pont de Millau fait presque trois kilomètres à plus de trois cents mètres de haut, il est garanti cent vingt ans. Le pont de San Cristobal fait moins de trois cents mètres à quelques mètres de haut, il n’est pas garanti, il s’est écroulé quinze jours avant l’inauguration ! Bref, nous avons passé une soirée très sympathique. Il m’a conseillé sur la Téquila et m’en a fait goûter de la très bonne.

Le lendemain, rendez-vous avec une agence à neuf heures. J’ai prévu d’aller visiter des villages indiens. Malheureusement, le guide conseillé par le Lonely Planet est malade. L’agence me confie donc à une autre agence. Le guide, Cesare, est un métisse d’origine Tzotzil. Ses grands parents sont Tzotzil et il a été élevé dans la culture indienne. Nous sommes un petit groupe de touristes, deux israéliennes, deux mexicains et moi. Cesare nous emmène d’abord à Chamula, un village d’indiens purs et durs. Ils gardent farouchement leurs traditions et n’acceptent les étrangers qu’avec réserves. Il faut se faire très discret. Si on fait un impair, la réaction peut être violente. Même Cesare était sur ses gardes.

Dans ce village, l’église n’est pas reconnue par le Vatican. En effet, il y a un mélange entre les croyances mayas et le catholicisme. Les habitants ont renvoyé les prêtres parce qu’ils veulent imposer les rites catholiques qui ne correspondent pas aux croyances. Un prêtre vient une fois par mois célébrer les baptêmes et repart. Pour le reste, il n’y a ni messe, ni communion, ni mariage religieux.

Nous commençons par faire un tour dans le village et entrons chez une autorité qui a en charge Saint Antoine. Cesare nous explique les traditions dans le local réservé à St Antoine. Dans le village, chaque année, ils élisent 120 autorités. Ces autorités ont à la fois un rôle social et un rôle spirituel. Comme ils vénèrent 80 saints, chaque autorité prend en charge un saint et aménage chez lui un lieu de prière. Là où nous sommes, c’est une pièce de 4m x7m environ. Le long de trois murs, des bancs sont disposés, le long du dernier mur, c’est l’autel du saint. Il y a sa statue et divers objets qui rappellent sa fonction. Cet autel est entouré d’un paravent en plantes vertes suspendues qui cachent un peu le lieu saint. Ce lieu est abrité par un faux plafond en plantes vertes d’un autre type. Ce sont toutes deux des plantes de la forêt et qui ont une signification. Elles sont remplacées régulièrement. Le sol est jonché d’aiguilles de pins qui sont renouvelées chaque semaine. Cela sent bon dans ce local. Devant le paravent, une table sur laquelle sont disposés les instruments du culte : des bœufs en céramique avec 3 logements pour des bougies, un brûlot dans lequel ils font brûler de l’encens ou des herbes équivalentes, du posh (alcool de plante), des bougies de couleurs (blanc, jaune, rouge, noire, vert, multicolore et à la graisse de bœuf). Cesare nous explique le fonctionnement. Chaque saint à une fonction, les mêmes que dans la religion catholique (St Antoine : retrouver quelque chose de perdu, Ste Cécile protéger le chant et la parole, St Christophe protéger les voyageurs, etc….). Régulièrement, l’autorité réunit des habitants qui viennent prier avec lui.

Quand on entre dans l’église, on se rend compte tout de suite de la différence avec l’église catholique. Il n’y a pas de bancs et le sol est jonché d’aiguilles de pins. Le long des murs, des chasses avec des statues de saint s’alignent côte à côte. J’en ai compté près de 47. Le maître autel est réduit aux mêmes fonctions que les chasses. La plupart ont un miroir sur la poitrine. Il y a plusieurs vierges : la Vierge de Guadalupe, la Vierge Marie, La Vierge au chapelet, la Vierge Marie Mineur …… etc. Les habitants ne viennent visiter les saints que pendant 6 jours de la semaine, pas le mercredi car ce jour-là est un jour considéré comme mauvais. Durant leur visite, chaque groupe prie de son côté. Ils amènent des fruits, des légumes, des bougies, des boissons de même couleur que les bougies, des œufs, des poulets, du posh. Ils prient en suivant tout un rituel. Ils font des alignements de bougie selon les intentions en mariant les couleurs, le nombre, le sens des alignements. Pendant leurs prières, ils mangent et boivent. Même les enfants peuvent boire du posch.

La signification des bougies est la suivante :
- Blanc, c’est le nord, la nourriture, les tortillas
- Jaune, c’est le sud, la prospérité
- Rouge, c’est l’est, le sang
- Noir, c’est l’ouest, le mauvais œil
- Vert, c’est le centre, la terre, les récoltes
- Couleurs mélangées, c’est contre les envies, la jalousie
- A la graisse de bœuf, c’est pour la nourriture du Dieu de la terre.
Les quatre couleurs correspondent aux quatre couleurs du maïs : blanc, jaune, rouge et noir. Le maïs est l’aliment de base traditionnel des mayas. Il sert entre autre à faire les tortillas. Le maïs a une place prépondérante pour les mayas et leurs descendants actuels.

Au cours de la cérémonie, un chamane peut être sollicité pour faire une incantation. Avec un bouquet de plantes (souvent des branches de mûrier), avec un œuf ou le poulet, il va faire des incantations autour de son patient en énumérant les saints. A la fin, il va tuer le poulet en lui tordant le cou, casser l’œuf dans le l’eau ou jeter le bouquet de branches par terre et le piétiner. La suite dépend du mal à soigner et de l’intention. Par moment, un homme sort de l’église avec un genre de petit fût de canon, de 40 mm de diamètre et 20 cm de long chargé de poudre noir qu’il fait péter. Un autre fait partir une fusée pétard.

Certains saints ont un miroir sur la poitrine parce que les saints sont promenés de temps en temps, et le miroir sert à renvoyer les rayons du soleil sur les fidèles. Dieu étant le soleil, la lune est la Vierge Marie. Les rayons du soleil en caressant les fidèles, leur apporte la sagesse.

Après cette visite surprenante et intéressante, nous faisons un tour au marché. Puis Cesare nous emmène dans un autre village indien, Zinacantan. Dans ce village Tzotzil aussi, les indiens ont évolué. Ils reconnaissent l’église de Rome et sont normalement évangélisés. Ils gardent cependant quelques pratiques traditionnelles chez eux. Cesare nous a emmené dans une famille qui fait du tissage avec un métier à tisser de ceinture, comme les mayas autrefois. Elle nous a bien accueillis et Cesare nous a fait visiter leur coin prière où il nous a fait des démonstrations. Puis il nous a fait visiter leur cuisine où nous avons vu la même meule à maïs que sur les bas-reliefs mayas et dans les musées.

Cette visite était passionnante car Cesare, possédait parfaitement son sujet, ayant été élevé dans ces traditions. Attaché à cette culture, tout en en reconnaissant les limites, il défend ces peuples en appelant au respect.

De retour à San Cristobal, je me dirige vers la gare routière. Un bus part à 15h30 pour Palenque et il y a 5h de route à travers le Chiapas. Au cours du voyage, nous remarquons parfois des postes de surveillance militaires dans le genre de ceux que je voyais enfant en Algérie, avec des sacs de sable. J’apprendrai les jours suivants que des touristes ont été arrêtés soit par des zapatistes, soit par l’armée. Les uns ont demandé de l’argent, les autres ont effectué des fouilles. Nous, nous sommes passés sans encombre. Le paysage est magnifique. Sans les bananiers ni les bougainvilliers, on se serait cru dans les Vosges, le Jura ou la Suisse.

A Palenque, j’ai réservé une chambre à l’hôtel Xibalba. Dans la religion maya, Xibalba est le nom du monde souterrain dirigé par les dieux de la mort et de la maladie. Le mot Xibalba signifie « lieu de la peur » ou « lieu des fantômes ». Xibalba est décrit dans le Popol Vuh comme un endroit sous la surface de la Terre. Le Popol Vuh est la bible des Mayas, il décrit aussi la route de Xibalba (qui était considérée par les mayas comme la partie sombre de la Voie lactée). L’hôtel est pourtant bien sympathique, propre et clair. Mais on sent que l’on n’est pas en haute saison, je suis le seul client. Je passe une bonne nuit de repos.

vendredi 2 octobre 2009

Quelques Photos, Enfin!!!!

Je viens de terminer la mise en ligne de mes photos. Il y en a plus de 880. L'ordi a tourné toute la nuit. Il y a des doublons bien que j'ai fait un peu le tri, mais je le fignolerai sur mon ordinateur de la maison qui a un écran plus grand que celui-ci. Elles sont classées par album: 0 lever de soleil à Ramos, 1 la mission à Ramos, 2 la colonie du Mirador 3 au Ranchito 4 Visite de Saltillo 5 chez Elvira 6 circuler au Mexique 7 Voyage sur Mexico 8 Mexico centre historique 9 Villa de Guadalupe 10 Chapultepec 11 San Cristobal de las Casas 12 Villages indiens 13 Voyage vers Palenque 14 Palenque J'en ai profité pour mettre à jour l'album précédent, vous pouvez donc y retourner si vous l'aviez déjà vu, il y a quelques photos en plus. pour aller voir ces albums, vous pouvez clicker sur ce lien ou le copier dans la barre d'adresse d'internet explorer https://photos.google.com/rene2mai Bon voyage!! Et à bientôt