mardi 6 novembre 2012

Epilogue

Du 1° au 6 novembre, j'ai pris le chemin des écoliers pour rentrer à Besançon en passant par la Normandie et Lille. Ma fille Clothilde m'ayant offert un coffret Dakota Sensations, j'avais repéré une séance d'initiation au char à voile et cela me tentait fortement. N'étant pas trop loin de la Normandie en débarquant à Beauvais, je profite de l'occasion et rejoint Evreux où je passe le week-end chez ma soeur Aleth. C'est l'occasion pour elle de me faire visiter un peu la ville que je ne connais pas. C'est aussi l'occasion d'accompagner son mari Philippe sur un terrain de golf et de découvrir là aussi quelque chose de nouveau pour moi. Le ciel est couvert voire pluvieux et le temps frais, cela change du Maroc, mais je passe un excellent week-end. Dimanche, un petit aller-retour sur Versailles me donne l'occasion de voir mon fils et sa petite famille et de fêter l'anniversaire d'Aude, son ainée.

Le lundi, Aleth et moi prenons la direction d'Omaha beach où nous rejoignons le club de voile auprès duquel je nous ai inscrits. Après quelques explications techniques, nous passons plus de deux heures à sillonner la plage. Le vent n'est pas très fort mais nous permet quand même de filer sur le sable et de prendre de belles gerbes d'eau de mer en traversant les rigoles des bâches. Heureusement, le club nous a prêté les kway indispensables. C'est très amusant et très physique car il faut tirer très fort sur le bout qui tire la voile.

Nous prenons ensuite la direction de Lille où Aleth rejoint sa fille pour lui garder son fils quelques jours. Ayant débuté ma carrière dans cette ville il y a 44 ans, c'est l'occasion pour moi de revoir des lieux que je n'ai jamais revus depuis. J'y passe deux jours dont un à parcourir les rues du centre ville avec ma soeur, mes nièces et leurs enfants. Le temps est beau et je ne me souviens pas l'avoir vu souvent comme cela de mon temps.
Le ciel est bien bleu et un beau soleil illumine les bâtiments anciens bien rénovés. C'est magnifique. Ce n'est pas la ville triste et noire que j'ai connu dans ma jeunesse. Quelques maisons sont restée en l'état ce qui me permet de montrer au jeunes comment était la ville à l'époque. Nous passons devant la caserne où j'ai commencé et je leur montre la fenêtre de ma chambre au-dessus de l'ancien poste de police. Cela a bien changé. J'ai du mal à reconnaître la ville, elle s'est tellement étendue et il y a eu beaucoup de restructurations, mais je retrouve quand même bien certains lieux. Le lendemain matin, enfin, je rentre chez moi, à Besançon.

mercredi 31 octobre 2012

Retour en France


Mercredi 31, Retour en France.
Après un excellent petit-déjeuner, nous partons sillonner la Médina car nous voulons visiter la Medersa Ben-Youssef, la plus grande école coranique du Maghreb. Edifiée au XVI° siècle, c’est un joyau de l’architecture arabo-andalouse. Elle fut durant plus de quatre siècles un foyer d’accueil pour les étudiants en soif de connaissances dans diverses sciences, notamment en théologie. Elle disposait de 132 chambres destinées aux étudiants non originaires de Marrakech et pouvait accueillir jusqu’à 900 étudiants.
Visite très intéressante, elle est suivie de celle du musée de Marrakech installé dans un ancien palais du XIX° siècle et présentant une infrastructure similaire au palais Bahia. Les sculptures et plafonds peints sont splendides et pleins de finesse. Pour ce tour, nous nous sommes raccrochés à un groupe de touristes conduit par un guide passionnant.


Nous les suivons ensuite dans une apothicairerie traditionnelle où la tenancière nous fait un exposé très intéressant sur les aromates et plantes utilisées en thérapie, y compris traditionnel. Ils ont par exemple : des lézards, des chauve-souris, des crapauds, têtes de serpent, etc… destinés aux filtres « magiques ». Puis nous rejoignons le Café de France où nous voulions déjeuner en terrasse, mais compte tenu des nuages noirs qui arrivent et des quelques gouttes de pluie, nous avons la bonne idée de nous mettre à l’abri dans un hall de passage. Ce n’est pas le pied, mais au moins nous sommes assis et à l’abri alors que des trombes d’eau s’abattent sur la terrasse.

De nombreux touristes passent et repassent en quête de place pour déjeuner, mais sans succès. Nous rejoignons ensuite le Riad pour récupérer nos bagages et rejoindre l’entrée de la place Jemaa où une voiture doit venir nous chercher. L’attente est longue et je dois appeler l’agence de voyage car l’heure tourne et pas de véhicule. Heureusement que j’avais pris de l’avance car elle est entièrement mangée par le retard du chauffeur. Celui-ci ne parle pas un mot de français ni d’anglais mais il arrive quand même à nous conduire à l’aéroport où nous arrivons sans beaucoup d’avance. Je pars le premier et dis au-revoir à mes trois derniers compères. Le voyage se déroule sans encombre, j’arrive à Beauvais et récupère ma voiture au parking de l’agence. Comme prévu, j’ai reçu un sms me donnant le code de la boîte où je récupère mes clés. Je retourne au Formule 1 ou j’avais passé une nuit douze jours auparavant.





mardi 30 octobre 2012

Expérience du hammam et premiers départs


Mardi 30, Expérience du hammam et départ de Pierre et Marie-Jeanne.
Aujourd’hui, le lever est tranquille, nous bouclons nos sacs et les confions à la réception de l’hôtel. Nous prenons un bus qui nous conduit au centre ville, près de la grande mosquée et nous nous dirigeons vers les tombeaux Saadiens car dans une ruelle en face, Odile connait un hammam et nous a proposé d’y aller. Pour moi, c’est une première, je n’y suis jamais allé. Nous avons de la chance, car bien que nous n’ayons pas réservé, ils peuvent nous prendre tout de suite. Nous commençons par nous mettre en maillot de bain, mais comme Jean-Louis n’en a pas, ils lui en donnent un jetable particulièrement sexy qui nous fait bien rire. De charmantes hôtesses nous font entrer dans la salle chaude où des vapeurs nous font transpirer. Elles sont deux à opérer, elles nous arrosent chacun avec un bon seau d’eau, nous enduisent de savon noir, puis chacun à notre tour elles nous font allonger sur la banquette de pierre sur le côté pile puis le côté face pour nous frictionner énergiquement tout le corps avec un gant de crin. Elles terminent en nous rinçant avec de bons seaux d’eau. Cela fait beaucoup de bien et c’est très revigorant. Elles nous font ensuite sortir et allonger sur des couchettes confortables où deux autres superbes hôtesses passent nous faire un massage du visage et des pieds. Hummm..., très agréable ! Puis ceux qui ont choisi comme moi la formule complète sont conduits dans un petit salon particulier où une autre hôtesse, très charmante encore, nous fait un massage de toutes les parties du corps, ...ou presque… Là, c’est le pied ! Excellent, on y resterait bien des heures, tellement c’est bon et relaxant ! Après le trek c’est une excellente remise en forme!…. 

A l’issue, sous un ciel chargé, nous rejoignons la place Jemaa où nous déjeunons sur une terrasse dans un restaurant en toiture. Le temps se gâte et une belle averse s’abat sur la ville, la place se vide un peu et chacun s’abrite autant qu’il le peut. Pierre et Marie-Jeanne repartant ce soir, Jean-Louis et moi rejoignons l’hôtel avec eux pour récupérer nos bagages, nous avons loué des chambres dans un Riad, une ancienne résidence privée traditionnelle transformée en hôtel. Nous leur disons au revoir et retournons à la place Jemaa où nous avons donné rendez-vous à Odile et Elisabeth au Café de France. Comme le taxi ne peut entrer sur la place, c’est chargés comme des baudets que nous traversons le place qui est immense. 

Quand ces dames nous rejoignent, nous allons déposer les sacs au Riad Atlas où nous nous installons. C’est un joli petit hôtel dont toutes les chambres ouvrent sur des galeries donnant sur un patio intérieur. C’est très mignon, coquet et très propre. Pour un prix moins élevé que l’hôtel, c’est beaucoup mieux. Nous ressortons pour aller dîner au restaurant le Marrakchi, juste en face du Café de France. Puis nous retournons au Riad pour une bonne nuit de repos.

lundi 29 octobre 2012

De Ouarzazate à Marrakech par les studios de cinéma


Lundi 29, De Ouarzazate à Marrakech par les studios de cinéma.

Réveil 6h45 car nous devons partir vers 8h. Après avoir bouclé nos sacs, nous attendons un bon moment le véhicule qui arrive de Marrakech, il a presque une heure de retard. Finalement, arrive une voiture dont le chauffeur ne sait même pas qui il doit transporter. Après appel de son patron et de l’agence de tourisme, nous avons la confirmation que c’est pour nous. Sur le chemin du retour, sous un ciel couvert, nous faisons halte aux Studios Oscar où de nombreux films célèbres ont été tournés comme : Les Joyaux du Nil, Cléopâtre, Gladiator, etc… 

Voyant qu’un film est en tournage, nous allons jusque sur le plateau. Avant de nous faire repousser, nous avons le temps de voir quelques figurants en costumes avec des casques japonais (des romains, paraît-il ???), et de prendre quelques photos. C’est le tournage d’une séquence d’une série anglaise : « Game of Thrones », « Le trône de fer »,dont on peut voir des extraits et photos sur le site : http://www.actucine.com/news/game-of-thrones
Nous nous arrêtons ensuite dans les studios qui ont servi pour divers tournages et nous faisons le tour des décors. C’est intéressant de voir les astuces et l’envers du décor. Les murs des maisons sonnent creux car ils sont en plâtre alors qu’ils sont remarquablement reproduits et qu’ont les croirait en pisé. Nous reprenons ensuite la route jusqu’à la kasbah d’Aït Ben Hamou qui a servi aussi à tourner de nombreux films comme : Laurence d’Arabie ou Jésus de Nazareth. 

C’est une belle kasbah bien entretenue dont les plus anciennes maisons remontent au XI° siècle. Pour une fois, le site est propre. Nous ne manquons pas comme partout d’être racolés par des « guides » qui veulent s’imposer. Nous refusons, agacés par cette insistance constante que l’on retrouve partout au Maroc, mais pour une fois, nous le regrettons un peu. Cette kasbah est magnifique et intéressante, nous en parcourons toutes les ruelles jusqu’à la tour qui domine le village. Dans l’une des maisons, une vieille femme accompagnée de sa petite-fille fabrique des galettes dans un four en terre traditionnel. Nous lui en achetons une, elle est excellente. De retour à la voiture, Amouda, le chauffeur veut revenir sur la grande route que nous avions empruntée à l’aller. Nous insistons pour continuer par la petite route, car sur la carte elle est signalée comme intéressante. 

Les paysages sont magnifiques et le chemin vaut le coup malgré que sur les quarante derniers kilomètres, la route soit défoncée par les crues ou les éboulements. Nous retrouvons la grande route et, avant de quitter la montagne, nous faisons une pause déjeuner dans un excellent restaurant bon marché. Nous rentrons à Marrakech où Amouda nous dépose à l’hôtel Agdal. Après un moment de repos, nous allons dîner dans un restaurant voisin. Odile en connaît un, tenu par des femmes et où l’on mange très bien, mais malheureusement, il faut réserver à l’avance. Nous allons donc dans un autre pour un excellent dîner avant de retourner à l’hôtel pour une bonne nuit de repos.

dimanche 28 octobre 2012

Retour à Ouarzazate


Dimanche 28, Retour à Ouarzazate.

Comme nous devons revenir sur Ouarzazate, le réveil se fait à 5h30 et le départ à 6h50 après le petit-déjeuner et le repli du matériel. Une courte marche d’une heure et demie dans les dunes nous ramène au pied du château d’eau de Merzouga où un minibus nous attend. Lors de ce court trajet, nous grimpons au sommet de l’une des plus hautes dunes, nous suivons des arrêtes vives de sable vierge et descendons de fortes pentes de sable coulant. Les dernières images de cette randonnée sont belles car le soleil levant donne de belles couleurs chaudes au paysage. Après avoir chargé le matériel dans la camionnette, dit au revoir à nos deux sympathiques chameliers, nous prenons la route de Ouarzazate. 

Nous faisons une pause dans une petite ville pour faire un peu de ravitaillement dont des dattes fraîches, et en cours de route, nous faisons une halte près d’un bar pour un pique-nique très sommaire : thon et maquereaux en boîte et une mortadelle inmangeable aussi rose fluo que le tee-shirt de Marie-Jeanne ! Bonjour les colorants et les épices ! Sur la route, Marie-Jeanne a dû insister pour qu’Ali nous arrête dans la vallée des Roses afin de nous permettre d’acheter de l’essence de roses. Finalement, il nous arrête dans un piège à touristes sans intérêt où nous ne restons pas et poursuivons jusqu’à l’hôtel Palmeraie de Ouarzazate. J’apprécie tellement la douche que j’en prendrai trois entre l’arrivée et le coucher. Puis après une « remise à neuf », nous partons faire un tour dans le centre ville. La place centrale est noire de monde, à croire que toute la ville est de sortie. Passant devant une pâtisserie marocaine appétissante, nous achetons un kilo de petits fours succulents, et tout en nous régalant, nous poursuivons notre promenade. Avisant des magasins de souvenirs, parfums, etc, nous achetons plusieurs petits flacons, laissant la professionnelle Marie-Jeanne faire le choix et la négociation, elle est tout à fait dans son élément. 

De retour à l’hôtel, nous prenons l’apéritif tout en nous partageant les flacons, puis nous dînons et rejoignons nos chambres pour une bonne nuit de repos. Au cours du repas, les commentaires vont bon train sur le périple et notre guide. Le périple nous a permis de découvrir des paysages magnifiques, il était intéressant par certains côtés, mais nous avons tous trouvé que cela manquait de montagne. Par ailleurs, les gîtes sont plus que sommaires voire sales, les repas étaient bons mais le menu ne variait pas beaucoup, c’était monotone, toujours pareil avec très peu de viande. Ali est très sympathique mais n’est pas suffisamment à l’écoute du client, il n’en fait qu’à sa tête, comme pour les parfums, au lieu de nous conduire dans un magasin intéressant, il nous a amené dans une boîte à touristes sans intérêt. Il marche devant à son rythme, sans tenir compte du rythme de ceux qui suivent, nous avons dû à plusieurs reprises l’appeler pour qu’il attende. Il n’est pas attentif aux plus faibles. Par ailleurs, il semble avoir de bonnes connaissances historiques, géologiques et botaniques, mais il ne fait pas spontanément de commentaires. Il faut sans arrêt lui poser des questions pour obtenir des informations et comme la colonne s’étire, il n’y a que celui qui pose la question qui en a la réponse. Il ne vante pas son pays et ses richesses naturelles. 

samedi 27 octobre 2012

Boucle dans les dunes de Merzouga


Samedi 27, Boucle dans les dunes de Merzouga (5h30 de marche).

Notre circuit est une grande boucle autour de la dune culminante du secteur. Une antenne me sert de repère et nous tournons autour. Aujourd’hui, après avoir parcouru quelques dunes, nous traversons d’immenses espaces d’erg totalement arides. Parfois un acacia ou un oignon sauvage pousse là tout seul, on se demande comment il a pu arriver là. Le sol est couvert de pierres noires qui lui donnent un aspect brûlé et de désolation. De loin cela paraît monotone et il semble que tout est pareil, mais au fur et à mesure de notre avancée, on constate qu’il n’en est rien, la minéralogie évolue. 

D’origine volcanique, les roches ne présentent pas toujours le même aspect. La plupart d’entre elles gardent les traces de leur fusion, mais il apparaît que les diverses zones que nous traversons sont issues d’éruptions de types différents. Parfois nous traversons d’immenses plaques de coulées basaltiques fissurées assez régulièrement telle une peau de crocodile ou éclatées donnant de gros blocs de pierres parallélépipédiques relativement réguliers, ils pourraient servir à construire de beaux murs réguliers sans avoir à être retaillés. 

D’autres coulées sont plus foisonnantes comme si elles avaient moussé. Prés d’une ancienne cheminée volcanique, nous trouvons des bombes volcaniques nervurées comme des carapaces de tortues. Plus loin, d’autres sont d’énormes boules presque rondes, d’autres sont de curieux disques bombés comme de gros macarons et quand ils sont cassés, souvent sur la tranche, ils laissent apparaître un noyau sphérique en son centre, comme un œuf avec son jaune. Au milieu de cette minéralogie diversifiée, cela donne envie d’en savoir un peu et nous nous amusons à rechercher quelques belles pierres, fossiles ou cristaux. Nous traversons le carreau de mine d’une carrière souterraine dont les puits descendent à plus de 70m sans protections. Nous longeons ensuite un village fantôme puis nous traversons une immense plaine et un oued à sec pour arriver à un petit oasis. La « table » est prête à l’ombre d’un beau tamaris. Repas traditionnel, mais cette fois le riz est remplacé par des lentilles. 

A la fin du repas, alors que l’on ne voyait personne autour de nous, un gamin nous rejoint et déballe devant nous quelques articles à vendre. Les femmes se laissent tenter par quelques bijoux ou fossiles. Après une petite sieste, nous reprenons la marche durant une petite heure afin de rejoindre le campement installé dans un creux au milieu des dunes. Au cours de ce tronçon, nous trouvons de nombreuses bouteilles plastiques vides, Ali et Pierre en ramassent plusieurs pour les jeter aux ordures. 

Les tentes étant installées, les deux chameliers, Omar et Amar, préparent les dromadaires pour nous faire faire un petit tour avant le coucher du soleil. Une demi-heure suffit car, les jambes écartelées, la position n’est pas confortable. A l’issue du repas nous invitons Ali à venir jouer au 5000 avec nous, mais rapidement, Omar et Amar arrivent avec leur tam-tam et nous jouent des chants berbères et des chants de la vieille France qu’ils ont dû apprendre à l’école. 

Nous passons un bon moment très sympathique, certains essaient le tam-tam ou à danser à son rythme. Nous terminons la partie de 5000 et nous glissons dans nos sacs de couchage. La nuit qui suit est un peu fraîche et venteuse, le ciel couvert, voire menaçant mais cela se dégage peu à peu.

vendredi 26 octobre 2012

Les dunes de Merzouga


Vendredi 26, Premiers pas dans les dunes de Merzouga. (5h30 de marche)

Réveillé au lever du jour, j’assiste au lever du soleil qui comme un feu embrase les dunes. Nous commençons par replier les tentes puis nous déjeunons. A 8h10 nous partons au cœur des dunes et marchons dans un sable semblant vierge car sans aucune trace de pas. Le sable, très fin est tantôt dur tantôt souple, il coule sous nos pas quand nous montons ou descendons les dunes. La montée n’est pas évidente car quand nous montons deux pas, nous en descendons un. Du haut des dunes les plus élevées, nous avons un superbe panorama à 360°. Le dessin des crêtes ondule doucement telles des courbes souples et belles de hanches de belles jeunes femmes alanguies sur le sable. La couleur dorée est douce au regard. On resterait des heures à contempler ces vagues immobiles et silencieuses sans se lasser. Ce silence et cette beauté sont reposants et incitent à la méditation. On comprend la fascination que le désert exerce sur tant de monde. 

Quand l'occasion se présente, Ali nous fait découvrir les particularités de la végétation du désert tel le pommier de Sodome, plante aux curieux fruits verts non comestibles voire toxiques mais qui est utilisé pour des usages très variés comme la pharmacopée.

Pour midi, Amou et l’un des chameliers nous ont préparé un repas traditionnel, pâtes et légumes, à l’ombre d’un tamaris. L’ombre est fraîche et une légère brise donne une impression de fraîcheur bien venue dans cette fournaise. L’après-midi, le paysage change, nous traversons un erg aride et brûlant couvert de pierres volcaniques.

Tout au long de la journée, nous ramassons des pierres fossiles, des trilobites ou des pierres volcaniques torturées. Le soir, nous faisons halte dans un creux de dunes proche d’une auberge sous tente. Nous plantons nos tentes sans double toit. Il fait beau mais frais, ce qui est agréable après cette chaude journée. Pour assister au coucher du soleil qui donne des couleurs ocre et chaudes au sable, nous montons sur la dune voisine. Après le dîner, nous allumons un feu de camp et passons la soirée à chanter autour, puis nous rejoignons nos sacs de couchage. Odile et Marie-Jeanne dorment à la belle étoile emmitouflées dans leurs duvets et couvertes d’une toile de tente pour les protéger de l’humidité.

jeudi 25 octobre 2012

En route pour le désert


Jeudi 25, En route pour le désert.
Levés à 6h30, après un petit-déjeuner et le chargement du matériel, nous embarquons dans le mini-bus venu de Marrakech pour partir à 8h15. A N’Gouna, nous faisons un arrêt pour photographier une superbe kasbah au sommet d’un monticule en contrebas de la route. Nouvel arrêt à Boumalne Dadès pour faire du ravitaillement. Les femmes en profitent pour acheter du parfum de Roses. Nouvel arrêt à midi à Tinejdad pour déjeuner dans un restaurant. Amou nous prépare un succulent plat de boulettes de viandes aux petits légumes avec des œufs. Nous terminons par du raisin. En attendant le repas, nous prenons en apéritif un grand verre de jus d’oranges pressées devant nous, un vrai régal. Nous poursuivons notre route jusqu’à Rissani. Au passage à Erfoud, nous faisons un arrêt pour photographier la porte du désert. 

A Rissani, Ali nous arrête dans un magasin touareg pour acheter des chèches. Il y a de nombreux articles superbes et intéressants : tapis, fossiles, objets anciens, sculptures, bijoux, etc… Nous reprenons la route vers Merzouga. Depuis le matin, nous roulons dans une petite tempête de sable, le ciel est bouché et la poussière est en suspension. A Merzouga, nous faisons connaissance avec les chameliers et nous débarquons le matériel derrière une petite dune de sable qui nous sépare du village, puis nous installons le campement. Nous découvrons les tentes et les montons. Ce sont des petites tentes igloo deux places. Puis après un verre de thé, nous patientons pendant qu’Amou prépare le dîner.

Nous le prenons sous la tente marabout qui sert de cuisine. Après un bon tajine, avant de terminer par des pommes, Pierre réclame des « vaches qui rit » avec un peu de vin rouge qu’Ali était allé acheter à notre demande. Au cours du dîner, Ali nous raconte comment il a fait sa demande en mariage à Soumia sa femme. Il ne la connaissait pas mais en avait entendu des éloges surtout sur sa beauté. C’est au cours d’une fête de l’Aïd qu’il a fait sa connaissance et lui a fait sa demande. Il était le sixième prétendant mais c’est lui qui a été choisi. Il a quarante deux ans et elle vingt quatre. Puis, à la lampe frontale, dehors, nous faisons deux parties de 5000 avant d’aller nous coucher. Il fait chaud.

mercredi 24 octobre 2012

Fermeture de la boucle dans l'Atlas


Mercredi 24,  ( 7h, +225m, -355m, max 1720m)

Nous démarrons vers 8h après un déjeuner rapide. Nous commençons par traverser des champs trempés par la pluie, mais qui doivent souvent être humides car les joncs y poussent abondement. Nous atteignons les gorges d’Agouti, canyon très étroit et très encaissé qui serpente à travers les contreforts rocheux. Le paysage est magnifique, les strates des couches sédimentaires sont soit horizontales, soit verticales faisant de véritables murs que l’érosion à parfois réussi à traverser. Les parois sont abruptes et leur couleur ocre fait penser aux canyons du grand ouest américain. C’est grandiose ! Servant là aussi de route de liaison entre les villages, nous croisons de nombreux indigènes soit à pied, soit à dos d’âne ou de mulet. Nous traversons à plusieurs reprises le cours de l’oued car zigzagant entre les parois verticales du canyon, notre chemin est souvent barré par le cours d’eau. Peu avant la sortie du canyon, nous grimpons sur la paroi d’un canal d’irrigation qui suit le bas de la paroi rocheuse. 

A la sortie du canyon, nous passons à proximité d’un campement berbère pour touristes. Dans le village suivant, Ali nous montre le mode de fabrication des murs en pisé, par coffrage. Le chemin emprunte ensuite un ressaut du terrain qui surplombe la vallée, nous donnant une vue splendide sur les jardins et kasbahs du fond de la vallée. Vers 11H30, nous descendons au bord de l’oued pour retrouver Ahmed et Amou au pied d’une falaise creusée d’habitations troglodytes remontant à trois ou quatre siècles. L’érosion ayant fait tomber une partie de la falaise, les habitations sont en partie détruites. Le repas est du même type que les jours précédents : des pâtes et des légumes crus variés. C’est frais et toujours aussi bon. Nous terminons par des tranches d’orange saupoudrées de cannelle. Pendant la sieste qui suit, nous apercevons des gamins du village qui escaladent pieds nus la falaise et grimpent dans les habitations troglodytes. Pierre traverse l’oued et tente de grimper. Malgré les conseils d’un gamin, il n’y arrive pas, renonce et reviens accompagné de ce dernier et suivi des autres. Odile leur distribue des bonbons et une gamine se laisse photographier à côté d’elle. Elle lui donne ensuite une poignée de bonbons.
Nous levons le camp et partons en direction de la kasbah au bord de l’oued derrière notre campement. Là nous bifurquons et suivons tout un dédale de sentiers et de canaux d’irrigation au milieu des jardins du fond de la vallée. Les jardins sont luxuriants, il y a beaucoup d’arbres fruitiers. Des cognassiers couverts de beaux fruits qui serviront pour les tajines, des figuiers, des pêchers, des amandiers, des pommiers, des noyers font de l’ombre aux cultures maraîchères : navets, courgettes, tomates, poivrons, aubergines, pommes de terre, etc… Les vignes alternent avec les champs de maïs et les champs de luzerne. Celle-ci sert aussi bien de fourrage pour les bêtes qu’aux hommes pour le tajine. Mélangée au couscous, la luzerne est énergétique et apporte de la chaleur en hiver. Les jardins sont séparés par des haies de rosiers dont l’essence sera tirée par distillation des fleurs, d’où le nom de Vallée des Roses. En remontant le coteau, nous rejoignons une piste qui conduit à l’entrée du canyon donnant accès à Boutaghrar. Nous croisons plusieurs mini-bus surchargés de monde et de matériel. Des groupes de jeunes gens s’accrochent ou sont juchés sur les galeries déjà bien chargées d’énormes colis. Ils reviennent des souks de la ville où ils ont fait le plein en vue de la fête de l’Aïd. 

A l’entrée du canyon, la piste traverse la rivière pour rejoindre la route sur le coteau d’en-face. Pour notre part, nous continuons sur le même versant en suivant un canal d’irrigation qui nous fait passer le goulet. Nous redescendons dans le fond de la vallée et traversons l’oued à l’entrée de Boutaghrar. Fatiguée, Elisabeth nous quitte et rejoint l’hôtel pendant que nous montons un petit vallon qui nous conduit sur le plateau dominant le village. Dans les derniers mètres de la montée, nous enfilons nos ponchos car il se met à pleuvoir. Cela ne dure pas longtemps mais suffisamment pour bien mouiller. La vue sur les vallées confluentes est splendide et sympathique car nous sommes juste au bord d’une falaise qui surplombe le village. Nous redescendons par un éboulis et rejoignons l’hôtel. C’est avec plaisir que nous découvrons de belles chambres avec deux ou quatre lits, douches et wc. Cela fait du bien après les gîtes plus que rustiques de la randonnée. Nous apprécions la douche chaude et après un bon verre de thé sous une tente touareg sur la terrasse, nous faisons nos lessives.
A 18h30, nous rejoignons la salle commune pour dîner d’un bon couscous et prendre congé de nos trois sympathiques muletiers. Amou nous accompagne dans le désert. Puis, en buvant une verveine, Elisabeth nous apprend un jeu de dés, le 5000, ce qui est l’occasion d’une bonne partie de rigolade avant de rejoindre nos chambres pour une bonne nuit de repos.

mardi 23 octobre 2012

Rencontre avec Tooda


Mardi 23, Rencontre avec Tooda. (6h30, +510m, -460m, max 2033)

Après une nuit réparatrice et un petit-déjeuner, nous quittons le gîte, laissant les muletiers récupérer le matériel et nous montons vers un col qui domine la vallée. Nous quittons la vallée du M’goun. Le fond de vallée est vert et riche, mais dès que l’on quitte le fond, le paysage est désertique, seulement parsemé de quelques genévriers ou de touffes d’herbes épineuses. La structure géologique du paysage est clairement apparente et montre bien les perturbations phénoménales qu’il a subi au cours de son histoire. Les strates rocheuses sont tantôt horizontales, tantôt inclinées voire verticales. Cela laisse imaginer les forces qui ont dû être exercées lors des plissements. Par endroit, l’érosion a découpé ces strates, leur donnant l’allure d’arrêtes dorsales de dinosaures. C’est magnifique ! Après le col, nous débouchons sur un immense plateau désertique que nous parcourons jusqu’à un village caché dans les replis du sol. Nos muletiers ont installé l’aire de pique nique dans le jardin d’un petite ferme en pisé, à l’ombre d’un amandier et d’un noyer. Nous demandons à Ali si nous pourrions visiter l’habitation. La maison est habitée par une femme seule qui accède à notre demande et nous accueille très gentiment. Elle nous fait entrer dans une petite cour bien balayée, trois marches donnent accès à une petite plateforme sur laquelle ouvre sur la gauche la cuisine berbère comprenant un foyer et un four en terre. A droite, la salle commune où la femme nous fait entrer et asseoir sur les tapis disposés sur le sol.

 La pièce est très petite, environ  deux mètres par trois éclairée par une petite lucarne fermée par une grille en fer forgé et deux battants de volet intérieur. Par l’intermédiaire d’Ali qui nous sert d’interprète, nous faisons connaissance avec elle. Elle s’appelle Tooda (prononcer Touda). Elle vit seule et nous raconte un peu sa vie. Mariée quatre fois depuis l’âge de quatorze ans, elle a été divorcée trois fois car stérile et veuve la dernière fois. Son âge étant indéfinissable, pour l’estimer, Ali lui demande combien de temps elle a été mariée. Elle nous répond que la première fois cela a duré un an, la seconde huit ans, la troisième quatre ans, le cinquième cinq et qu’elle est veuve depuis vingt ans. En calculant, nous estimons qu’elle a un peu plus de cinquante deux ans. Comme elle demande quels sont les couples parmi nous, elle est surprise d’apprendre qu’Odile et Jean-Louis sont mariés. Trouvant qu’ils se ressemblent, elle les croyait frère et sœur. N’ayant pas d’enfant à la mort de son père, elle a laissé tout l’héritage à sa sœur et ses enfants et aux enfants de son frère qui est mort. Il ne lui reste pas grand-chose, mais « Dieu pourvoira à ses besoins » ! Elle propose de donner un bout de terrain si on veut construire au village, et comme elle a flashé sur Jean-Louis, elle lui demande s’il ne veut pas l’épouser…. S’ensuit un bon moment de rire avec elle. Nous passons avec elle un bon moment très chaleureux et sympathique. Nous la quittons finalement pour aller déjeuner sous le noyer. Nous avons droit à un plat de pâtes avec des légumes crus, du maquereau en boîte et à du melon en dessert. C’est excellent.

Après un brin de sieste, nous repartons à travers le plateau désertique en direction de la montagne. Le soleil est haut et chaud. Le long d’un oued à sec, nous passons le long d’habitations troglodytes de nomades, puis plus haut près d’une maison de nomades où une femme, une jeune fille et des enfants font le ménage avant de s’installer. Ils sont en transhumance vers le sud et font une pause. Au col qui sépare le plateau de la vallée du Kat, sous la surveillance d’un berger nomade, un troupeau de chèvres et de moutons s’égaie au milieu des cailloux à la recherche des maigres touffes d’herbe ou de buisson. Nous faisons une pause puis repartons en longeant le bord du plateau. Nous dominons la vallée du Kat au fond de laquelle le village d’Amajgague s’étire. Vu l’aspect des maisons et surtout le nombre de belles kasbah, ce village semble riche. Nous biffurquons et nous dirigeons vers le village d’Allendoum où nous passerons la nuit.

 Le chemin retraverse le plateau désertique sur lequel nous trouvons un squelette de dromadaire et des roches fossiles. Nous découvrons ce nouveau gîte et sommes assez rebutés par l’état des sanitaires qui sont « dégueulasses », en particulier les wc. Le débit d’eau est tel que l’on ne peut prendre qu’une douche à la fois. De toute façon, le deuxième bac étant dans un tel état, on n’a pas envie de l’utiliser. Etant lui-même écoeuré, Ali en fait la remarque au propriétaire qui se fait alors plus que discret. Heureusement, l’eau est chaude. Après le thé, nous prenons quand même chacun notre douche et lavons notre linge car nous avons bien transpiré. Le ciel s’assombrit, le vent se lève et une forte pluie arrive du nord, des montagnes du M’goun. Nous restons bien à l’abri. A 18h30, le repas nous est servi dans la salle commune. Nous avons droit à une bonne soupe Harira suivie d’un plat de spaghettis avec une sauce aux légumes, puis à du melon et des oranges en dessert. C’est très bon. Comme chaque soir, nous terminons par une verveine. Marie-Jeanne va se coucher pendant que Jean-Louis, Odile, Pierre et moi jouons au tarot sous le regard attentif d’Elisabeth. Cela faisait trente deux ans que je n’y avais pas joué ! A 20h30 nous rejoignons nos sacs de couchage. La nuit est calme, mais le sol est dur ! Les matelas sont minces.

lundi 22 octobre 2012

Marche dans l’oued M’goun


Lundi 22 - Premier jour de marche (5h30, +285 m, -195 m )

Réveil à 6h15 après une nuit un peu perturbée par les ronflements des uns et des autres….hein ! X et Y !...Je ne dirai pas les noms !….. Après le petit déjeuner de 7h, nous partons vers 8h10 à travers Boutaghrar visité la veille. Ali nous fait faire le tour d’un massif qui domine l’oued N’Goum. Pour ce faire, nous suivons un oued confluent de l’Oued M’Goun au pied du village et nous rejoignons le village de Z’Nag au-delà d’une petite gorge. De là nous grimpons vers une passe qui domine un peu la vallée et qui nous ramène vers l’oued M’Goun que nous traversons sur un tronc d’arbre au village de Timgalouna. En remontant le cours de l’oued, nous traversons un nouveau village, Aït Mrao où nous aurions dû dormir la nuit précédente. A la sortie du bourg, nous traversons le cours d’eau pour rejoindre l’aire de pique nique au pied d’une falaise, où Amou et les muletiers ont disposé les matelas et préparé le repas. Après un bon plat de riz et légumes crus et de tranches d’oranges, nous profitons des matelas et de l’ombre pour nous reposer un peu. Les paysages sont arides, sauvages, mais beaux. Les fonds de vallée, bien arrosés par l’oued, sont très verts et riches de cultures. Comme nous sommes à la veille de la fête de l’Aïd, beaucoup de femmes sont en train de faire la lessive dans la rivière. En traversant les villages, nous croisons de nombreux enfants qui nous saluent par un souriant « bonjour-donne-moi-un-stylo » et quand on répond : « désolé mais on n’en a pas, ils répondent aussi sec « donne-moi-un-bonbon » puis, « donne-moi-un-dirham ». On entendra cette rengaine dans tous les villages et auprès de tous les enfants que nous rencontrerons. A croire qu’ils ont tous appris cette phrase à l’école comme nous nous apprenions « my tailor is rich » quand nous apprenions l’Anglais.
Après ce temps de repos, nous enfilons des chaussures pour marcher dans l’eau et nous nous engageons dans les gorges de d’Aguerzaka en suivant le cours de l’oued. Nous sommes souvent amenés à marcher dans l’eau. Ce chemin est le chemin traditionnel des villageois qui vont d’un village à l’autre. Les gorges sont magnifiques et l’ocre des roches se marie harmonieusement avec le vert de la végétation et le bleu du ciel. La luminosité très forte des zones ensoleillées contraste avec les zones d’ombre. Nous ne nous lassons pas de prendre des photos mais le contraste lumineux m’obligera à les retravailler. Après une zone plus étroite, nous débouchons dans le village d’Aguerzaka où nous nous arrêtons au gîte dont le gérant, très sympathique, nous accueille gentiment avec la traditionnelle tasse de thé à la menthe. Son épouse nous fait griller quelques épis de maïs que nous grignotons avec plaisir. Nous nous installons ensuite dans les salons du gîte en se répartissant afin de ne pas se gêner par les ronflements. C’est l’occasion de bonnes parties de rigolades, d’autant que ne voulant pas descendre l’escalier aux marches inégales pendant la nuit, Jean-Louis se fait un vase de nuit à partir d’une bouteille d’eau vide. Après les douches et lessives, nous attendons le repas en bavardant sur le pas de la porte du gîte. Tenant une petite épicerie, le gérant essaie de nous vendre quelques articles dont un plat à tajine.

Nous lui prenons tous une bouteille d’eau et quelques bricoles comme des bonbons. Nous prenons le repas en regardant la télévision avec Ali. Il y a un match de foot puis un feuilleton turque dont Ali nous en explique l’intrigue extrêmement compliquée mais qui plaît beaucoup aux marocains. C’est encore l’occasion de commentaires et de rigolades. A 20h nous montons nous coucher en laissant Ali regarder son feuilleton. Le gîte est rudimentaire, mais les douches sont chaudes. L’eau est chauffée par une espèce de cumulus à bois.

dimanche 21 octobre 2012

Direction la Vallée des Roses.


Debout à 5H30, nous sommes prêts pour 7h mais le chauffeur arrive avec une demi-heure de retard. En route pour Ouarzazate, dans la montagne nous faisons une halte dans une fabrique d’huile d’Argan où des femmes nous expliquent et nous montrent comment elles extraient l’huile des noix d’Argan. Au col du Tichka nouvelle pause où des vendeurs de cristaux nous harcèlent pour nous vendre des fossiles ou des cristaux, des géodes vraies et fausses. Au milieu de vrais fossiles et de vraies roches cristallines, certaines sont grossièrement teintées de rouge ou de bleu. D’autres imitations de géodes sont fabriquées avec des petites coques dans lesquelles sont collées des paillettes et où de faux cristaux fabriqués avec des allumettes couvertes de paillettes collées. Il paraît que cela plaît en particulier aux Japonais…
A Ouarzazate, nous déjeunons dans un restaurant à côté du musée du cinéma. A l’issue nous filons vers Boutaghrar, le point de rendez-vous où nous arrivons avec deux heures de retard par rapport à l’horaire prévu. Nous faisons connaissance avec Ali, le guide, Mohamed et Hamid deux des muletiers, Amou le cuisinier et Brahim, le patron des muletiers et du gîte-hôtel. Hassad le troisième muletier ne nous rejoindra que demain. Compte tenu du retard, Ali a décidé que nous ne partirons que le lendemain matin et que nous passerons la nuit sur place. Comme le gîte est plein, après une tasse de thé, nous installons nos matelas sur des tapis dans un salon du gérant du gîte. Avant le repas, nous partons faire un tour dans le village. La nuit tombe vite et nous rentrons. A 19h nous nous installons dans la salle commune pour dîner d’un tajine. Puis nous jouons au jeu de carte catalan « le truc ». Après une bonne partie de rigolade en buvant une tisane, nous rejoignons nos sacs de couchage.

samedi 20 octobre 2012

Visite de Marrakech



Le lendemain, après le petit déjeuner vers neuf heures, nous partons prendre le bus touristique que nous a indiqué la réception de l’hôtel. Le départ est proche de l’établissementl. Ce bus nous permet de faire le tour de la ville avec des commentaires intéressants, nous pouvons descendre aux différentes étapes et reprendre un autre bus plus tard au même endroit ou à un autre arrêt sur le circuit. Nous descendons aux jardins de la Menara. C’est une oliveraie avec un grand bassin d’irrigation qui collecte les eaux venant de la montagne. Le site est assez banal. A l’arrêt suivant, nous passons devant l’hôtel de la Mamounia qui est paraît-il superbe mais inaccessible aux non résidents. A pied, nous rejoignons les tombeaux Saadiens que nous visitons. C’est un ensemble assez curieux enserré entre les murs d’un palais et de la Médina. Il y a de beaux stucs et de belles mosaïques. L’étape suivante que nous rejoignons à pied est le palais Badia qui est en ruine et où on ne voit pas grand-chose car il a été cannibalisé autrefois pour embellir d’autres palais. Il paraît qu’il devait être très beau. En rejoignant le palais Bahia, nous faisons étape à la place des ferblantiers où nous déjeunons et faisons un tour pour voir les ateliers, échoppes et ouvrages.

Le palais Bahia est une demeure splendide avec des plafonds peints ou en stucs remarquables. Le bus nous ramène ensuite à notre point de départ en passant par la place Jemaa que nous connaissons déjà. Là nous prenons le bus du deuxième circuit, celui de la palmeraie. Compte tenu de l’heure, nous ne descendons pas visiter les jardins Majorel qui sont paraît-il très beaux à voir, mais c’est presque l’heure de fermeture et Odile, Jean-Louis et Elisabeth doivent arriver sous peu. Nous rejoignons donc l’hôtel où nous les attendons. Nous réglons le trek à leur chauffeur qui doit transmettre l’argent à l’agence puis nous nous rendons à la place Jemaa. Nous nous enfilons dans les ruelles de la Médina car Odile a réservé des chambres dans un Riad pour la dernière nuit à Marrakech et il faut aller confirmer.

Nous nous enfilons dans les ruelles à la nuit tombante et tournons un bon moment avant de trouver le Riad, nous nous demandons où nous allions. Finalement, après maintes demandes, nous trouvons. De l’extérieur, le bâtiment est très banal, mais quand nous entrons, nous avons accès à un petit patio paisible et chaleureux. De retour sur la place Jemaa, nous mangeons à une gargote sous un chapiteau. L’ambiance est très joyeuse et sympathique et augure bien de celle qui sera durant le trek. Pour rentrer à l’hôtel nous faisons appel aux services d’une calèche qui nous ramène à travers le flot de la circulation.

vendredi 19 octobre 2012

Direction Marrakech pour un trek


Départ le vendredi 19 octobre. Direction Marrakech.
Pour ce trajet, voyageant avec Ryanair, je prends l’avion à Beauvais. Ayant rejoint la ville par la route, j’ai trouvé un parking privé proche du terminal et bien moins cher qu’à l’aéroport. Après m’être enregistré vers 7h10, je fais la longue queue pour le passage en douane et ne passe au contrôle qu’à l’heure limite. Décollage à 8h35 et arrivée à Marrakech 3h40 plus tard. A l’arrivée, un chauffeur m’attend avec une pancarte, il m’emmène dans un luxueux hôtel où le groom me soulage tout de suite de mon sac et une charmante hôtesse m’offre une boisson bien fraîche. A l’annonce de mon nom et de celui de mon frère que je rejoins, l’hôtesse d’accueil ne trouve pas de réservation. Après plusieurs recherches infructueuses, le chauffeur apprend en appelant son patron qu’il s’est trompé d’hôtel… Il m’emmène alors dans un hôtel plus modeste où je retrouve Pierre et Marie-Jeanne. Après avoir déposé mon sac dans la chambre, nous partons pour la place Jemaa el Fna où nous déjeunons à la terrasse en toiture d’un restaurant. Il ne fait pas très chaud et il y a beaucoup de vent. Nous faisons ensuite un tour dans les souks de la Médina où nous sommes pris en charge malgré nous par un jeune qui nous conduit jusqu’au quartier des tanneurs. Malgré nos tentatives de le semer en traînant dans les ruelles, il nous attend et nous conduit à l’un de ses collègues qui nous fait visiter, soit disant gratuitement, une tannerie et ne nous lâche plus.
Comme les odeurs sont fortes, il nous donne un « masque à gaz » : un bouquet de menthe fraîche. Il est vrai que c’est assez efficace ! A l’issue, bien évidemment, il réclame son pourboire. Partout où nous passons nous sommes sans arrêt sollicités pour être guidés, pour acheter, pour regarder avec en fond de pensée de nous réclamer de l’argent. Cette sollicitation perpétuelle est pénible ce qui fait que l’on n’a même plus envie de regarder les boutiques, d’admirer les ouvrages et donc, peut-être d’acheter. Par cette attitude oppressante, ils obtiennent l’effet inverse. Au cours de la balade, Marie-Jeanne se fait tatouer une main de fatma sur la main et son prénom en arabe sur le bras.

Au retour, sur la place Jemaa, l’animation va croissante au fur et à mesure que s’avance la soirée. Le ciel s’assombrissant et devenant menaçant, nous hésitons à dîner sur la place. Finalement, nous prenons la direction de l’hôtel et nous arrêtons dans un restaurant où nous mangeons un excellent repas marocain. A la sortie, la pluie qui commence doucement s’abat brutalement. Le planton qui alpague les clients nous appelle un taxi qui profite de la situation pour nous demander un prix exorbitant. Nous arrivons à négocier un peu mais c’est encore deux fois trop cher par rapport au tarif normal. Comme il tombe des trombes d’eau, nous n’avons pas le choix et acceptons. La nuit est tranquille.