mardi 21 mars 2017

Melbourne concurrence Sydney


Melbourne étant très riche en musées, monuments et sites intéressants, elle fait concurrence à Sydney. L’avantage c’est qu’à Melbourne, tout est concentré sur le CBD, le centre ville, alors qu’à Sydney, le CBD est très riche, mais les autres quartiers ont aussi leurs particularités. Je reste une semaine sur Melbourne. Par AirBnb, j’ai trouvé une chambre très agréable chez un jeune couple très sympathique : Ahmed, jordanien étudiant en compta, et sa compagne Téodora, roumaine. L’appartement est situé dans la banlieue nord, à 10 minutes à pied de la gare et à 20 minutes de train du CBD.
L’office de tourisme est situé juste en face de la gare de Flinders Street, superbe édifice cher au cœur de Melburnians. Très accueillants et opérationnels, ils ont toute une batterie de plans et de documents pour aider les touristes. Les offices de tourisme d’Australie sont vraiment des sources d’informations très pointus. Je repars donc avec tout ce qu’il faut pour enrichir mon programme, même un peu trop d’ailleurs.
Le CBD est un rectangle dont toutes les rues sont à l’équerre. Le tracé et les noms de rue n’ont pas changé depuis la création de la ville en 1835, alors que ce n’était qu’une campagne avec quelques maisons. Son fondateur, le gouverneur de l’époque, avait vu loin en définissant le tracé des rues et en les faisant larges. 
De nombreux bâtiments remontent à cette époque et à l’époque de la ruée vers l’or, fin XIX°. Ils sont très riches, très beaux, 
certains très art déco. 
On retrouve souvent le style victorien de Sydney. La ville a pris soin de protéger ce patrimoine dans le cadre des transformations modernes, ce qui fait que comme à Sydney, les façades conservent leur charme. 
Certains occupants ont même à cœur de le mettre en valeur et d’accueillir les touristes, 
ce qui est le cas de la banque ANZ qui est installée dans un superbe édifice qu’elle a construit à l’époque de la ruée vers l’or. 

Des galeries marchandes sont aussi de vrais chefs-d’œuvre de l’époque, telles le « Block » et la « Royal Arcade ». C’est un vrai plaisir de découvrir ces bijoux en suivant l’itinéraire recommandé par l’OT.
Comme dans nos villes de France, les tags fleurissent sur les murs, mais à Melbourne, ils sont concentrés dans des ruelles, les lanes et de véritables chefs d’œuvre cachent la misère des murs. 

Malheureusement certains tagueurs se prennent pour des artistes et ne peuvent s’empêcher de les barbouiller. Ces tags en font cependant une curiosité recommandée par l’office du tourisme et le guide du routard.
Les musées de Melbourne sont très riches et bien intéressants. 
Le musée de l’immigration, installé dans l’ancien bâtiment des douanes, raconte  comment s’est construit cette nation multiculturelle sans passé antérieur, les 40 000 ans de présence aborigènes ayant été volontairement effacées au  début. Ce n’est que depuis les années 80 qu’ils peuvent peu à peu retrouver leur place.
Au début, « invasion » des anglais qui s’attribuent le pays, puis chaque période trouble dans le monde voit arriver sont lot de réfugiés, ce qui fait que la population australienne n’a pas d’identité propre, elle est le melting pot du monde entier. Les lois qui régissaient l’arrivée des nouveaux immigrés ont fait souvent l’objet de contestations car elles ont parfois été plutôt racistes, mais maintenant, il est très facile de s’installer.
Le musée chinois raconte quant à lui l’histoire de l’immigration chinoise et son influence sur le pays. La particularité des chinois est qu’ils ont depuis le début développé leur commerce de restauration, de blanchisserie, de service, et ils en ont encore la prééminence.
Le Gaol, la prison d’état de Melbourne a été reconvertie en bâtiments pour l’université, mais l’un d’eux a été conservé en l’état pour raconter la criminologie dans l’état du Victoriat.
On y trouve en particulier l’histoire du fameux gang de Ned Kelly qui s’était fabriqué des armures pour perpétrer leurs forfaits.
Le Muséum de Melbourne fait le point sur différents sujets très divers : l’histoire et la culture aborigène, l’histoire de Melbourne, la ruée vers l’or, les sciences, la médecine, les dinosaures, les cristaux avec une collection de gemmologie exceptionnelle…. Etc
La NGV, National Gallery Of Victoriat, quant à elle, présente des collections très variées et très riches de tableaux, de sculptures, de costumes, de chinoiseries et d’objets artistiques divers et variés, les œuvres modernes ne retenant pas mon attention car franchement sans intérêt, sans âme.
Le Sanctuaire du Souvenir (Shrine of Remembrance), mémorial aux soldats morts au combat, fait mémoire des différents combats qui ont été menés par les enfants du pays, depuis la première guerre mondiale, jusqu’aux combats menés dans le cadre des opérations de l’ONU. Son sous-sol renferme un musée très intéressant lui aussi.
La maison natale du capitaine James Cook qui a passé près de dix ans à sillonner les mers du globe et en particulier de l’Océan Pacifique où il a découvert plusieurs terres, a été rachetée par Melbourne à ses descendants en Angleterre. Elle a été démontée et remontée dans le parc de Fitzroy Gardens pour en faire un mémorial et un petit musée.
Comme Sydney, Melbourne possède de magnifiques jardins botaniques servant entre autre de conservatoires des espèces en voie de disparition. Au Fitzroy Gardens, une magnifique exposition de bégonias est présentée dans la verrière.
Sous la grande coupole de la bibliothèque Victoriat, édifice prestigieux et remarquable, un hall immense et lumineux sert de salle de lecture et les galeries périphériques servent d’expositions sur quatre niveaux.
On y trouve des livres récents, mais aussi des documents très anciens tels des tablettes cunéiformes, des incunables, l’étude de Champollion décryptant les hiéroglyphes, les fables de La Fontaine datant de 1755, les récits de voyage de Dumont d’Urville, etc…
Les deux cathédrales catholiques et anglicanes rivalisent de beauté. La cathédrale anglicane St Paul se trouve juste en face de la gare de Flinders Street, alors que la cathédrale catholique St Patrick est à la limite du CBD, à côté du parlement. St Patrick est construite en pierre volcanique noire soulignée de pierre blanche. Sous un premier aspect austère, cela lui donne une certaine beauté.
De style néo-gothique, elle possède de superbes vitraux, des mosaïques très lumineuses et fines pour ornement de plusieurs autels, et un magnifique dallage dans le choeur.
St Paul, construite en pierres de calcaire blondes a la particularité d’alterner à l’intérieur pierres blanches et pierres noires lui donnant une impression de fraîcheur et de légèreté. Passé un portail doté d’un grand vitrail moderne de toute beauté, on découvre qu’elle est dotée d’un mobilier d’une grande richesse, d’un orgue aux tuyaux peints, et comme à St Patrick de nombreuses mosaïques ornent les chapelles et les autels.
La mosaïque du fond du chœur, en deux tableaux : la dernière Cène et la crucifixion est une splendeur. Son carrelage et ses vitraux méritent eux aussi l’attention du visiteur. La seule chose qui m’ait chagriné est que c’est dans cette cathédrale qu’ont été ordonnées diacres puis prêtres, puis évêque les premières femmes en Australie.
La Town Hall,
l’Hôtel du Trésor avec une copie de la plus grosse pépite d’or trouvée (70kg), le Queen Victoriat Market,
le Royal Exhibition Building (bâtiment construit pour l’exposition universelle en 1888 et plusieurs bâtiments du parc universitaire ont aussi retenu mon attention.
Et puis, par une belle journée ensoleillée et dégagée, je me suis envoyé en l’air dans la tour Euréka, un bâtiment de 300m. L’accès au salon panoramique se fait en quelques secondes. On a une vue plongeante sur le CBD et une belle vue sur l’ensemble de la ville. Le contraste entre le CBD avec ses gratte-ciels et le reste de la ville ne dépassant pas les deux niveaux est flagrant.
Comme je ne pouvais pas quitter Melbourne sans avoir vu St Gildas, la banlieue chic et balnéaire de Melbourne, je l’ai parcourue une matinée, découvrant ses belles maisons du début du XX°s.


samedi 11 mars 2017

Uluru, Kata Tjuta et Kings Canyon, lieux féériques du Red Centre.

Sur les conseils de plusieurs personnes, j’ai pris un Tour Operator pour voir ces lieux mythiques de l’Australie du centre. Un aller et retour sur Alice Spring d’où part le tour et trois jours de busch.
Le vol vers Alice Spring survole d’abord des régions montagneuses et très boisées, les fameuses Blues Moutains, puis cultivées et enfin le désert seulement traversé par de longues pistes toutes droites.

Mais curieusement, quand on arrive sur Alice Spring, le paysage est assez vert. J’apprendrai le lendemain par notre guide que cela vient du fait que des pluies inhabituelles ont eu lieu ces derniers temps. Là aussi, les dérèglements climatiques se font sentir.
C’est à Alice Spring que j’ai vraiment vu mes premiers aborigènes. Il y en a beaucoup qui traînent, désoeuvrés, tristement dans les rues. Il paraît que ce sont souvent des personnes exclus de leur tribu. Beaucoup sont victimes de l’alcool et de la drogue. Ayant vécu pendant des millénaires sans croisement avec d’autres peuples, les aborigènes ont une physionomie très caractéristique.
Le rendez-vous est à 6h le lendemain matin. Suzanne, notre guide et Gene, son acolyte chargée de la logistique passent me prendre. Nous sommes seize participants : cinq français, deux américaines, deux suédois, deux autrichiens, un suisse, une italienne, une hollandaise et deux japonais néo-zélandais. L’ambiance est très sympathique et Suzanne y est pour beaucoup car elle est très chaleureuse et passionnée par son métier. Elle est aux petits soins pour nous. Dommage que je ne comprenne pas toutes les explications qu’elle donne car cela doit être très intéressant.
Nous voilà partis pour plusieurs heures de routes toutes droites car les sites sont à plus de 400 km. Nous voyageons dans un bus 4x4 isolé et climatisé, mais par grosse chaleur, la clim a du mal. Nous faisons halte de temps en temps pour laisser Suzanne, qui est aussi chauffeur, se reposer. 
Entre autres, nous faisons halte dans une ferme d’élevage de chameaux. Les chameaux ont été introduits par les européens au XIX°s pour faire les transports avant que les routes et les camions n’existent. Ils s’y sont très bien adaptés.  
Uluru est le nom aborigène du lieu de destination. C’est un lieu sacré pour eux, c’est là que l’histoire de l’humanité a commencé. Baptisé Ayers Rocks par les européens, quand le gouvernement a restitué aux aborigènes ce lieu, ils lui ont redonné son nom. De même , les Olgas, roches du même type se trouvant à 40km de là a retrouvé son nom de Kata Tjuta. 
Uluru est très curieux. Rocher de grès monolithe de plus de 4km de long, de près de 350 m de haut, sans aucune végétation dessus, planté au milieu d’une immense plaine quasiment plate. Les strates visibles sont presque verticales, il aurait basculé de 90°.
Une visite très intéressante au centre culturel permet de comprendre l’importance de ce lieu pour les aborigènes. 
Le site de Kata Tjuta est différent. C’est une ensemble de roches du même type mais qui ont peu basculé et qui sont éclatés en une trentaine de cônes. 
Une petite promenade au milieu du site nous fait découvrir une végétation très clairsemée et une vie qui s’empresse de profiter des rares pluies.
Les batraciens passent très vite de têtards à grenouille et quand la sécheresse revient, elles s’enterrent et  s’enferment dans une bulle de muqueuse qui peut les conserver plusieurs mois.
Nous revenons assister au coucher du soleil sur Uluru 
qui change de couleur en fonction des rayons du soleil. 
Suzanne nous sert un petit apéro au mousseux bien sympa. Nous rejoignons le bivouac ou Gene nous a préparé un bon souper sur une belle table.
Nous dormons dans des tentes installées à demeure et équipées de lits. La douche fraîche est la bienvenue car il a fait très chaud.
Le lendemain, réveil à 5h30 pour aller faire le tour du rocher et assister au lever du soleil. Magique et splendide. Certains lieux sont sacrés et il est demandé de ne pas prendre de photo. 
Le tour fait plus de 10km et chacun le fait à son rythme. 
Nous retrouvons Suzanne au trois quart, elle est accompagnée d’un garde du parc et d’une aborigène qui nous explique les significations
des peintures que l’on trouve dans certaines grottes dans la dernière partie,
ainsi que de certaines formes très curieuses dans le rocher.
Puis nous reprenons la route en direction de Kings Canyons. Nous arrivons au bivouac où nous apprécions la piscine bien qu’elle soit à plus de 30°C. Après un temps de détente et de relaxe, nous rejoignons le coin de campement en pleine brousse. Après un bon repas, nous passons un peu de temps autour d’un feu de camp puis pendant que certains se glissent dans leur tente, nous sommes cinq à nous installer pour dormir à la belle étoile. La nuit est belle et le ciel magnifique.
Nouveau réveil de bonne heure pour faire la rando dans le canyon. Nous assistons au lever du soleil pendant notre progression. 
Curieux site où un plateau s’est fendu en deux et s’est ouvert. L’érosion a fait ensuite son œuvre et nous découvrons un site magnifique aux couleurs chaudes et changeantes. 
Les roches sont très variées, allant du noir volcanique à l’ocre des roches sédimentaires. 
Les traces des vagues sont visibles sur ces dernières. 
Au fond de ce canyon, protégé du soleil par la hauteur de parois, un oasis de fraîcheur protège une vie qui a su s’adapter.

Après un dernier repas champêtre, nous reprenons la route pour Alice Spring où Suzanne nous dépose chacun à notre hébergement. Comme l’ambiance a été très sympa, nous décidons presque tous de nous retrouver pour dîner ensemble et passer une dernière soirée. Le lendemain, je m’envole pour Melbourne et de nouvelles aventures.

Album photo du Red Centre: