dimanche 30 avril 2017

La Baie d’Ha Long

Le lendemain de mon retour à Hanoï, c’est le départ pour Ha Long Bay. Pareil, j’avais pris un tour car le programme proposé me convenait et là aussi je suis quelque peu déçu.
En trois jours, je change quatre fois de groupe avec de l’attente à chaque fois. Résultat, il était prévu une ballade en vélo dans le parc national de l’île de Cat Ba et la visite d’un village de pécheurs mais cela est court-circuité par manque de temps.
Au cours du voyage aller et au retour, nous faisons halte dans un centre artisanal où tout est fait pour inciter le visiteur à acheter. Les touristes sont déposés d’un côté du bâtiment et pour récupérer le bus, il faut traverser les ateliers et le magasin.
On y trouve des brodeuses de tableaux en fils de soie, magnifique!
des sculpteurs à la tronçonneuse
puis à la fraise qui sortent des œuvres d’une grande finesse,
des peintures à la coquille d’œuf, des laques, des bijoux, etc….
A l’arrivée au port, c’est la surprise de voir la foule en attente d’embarquement sur une flottille très importante de jonques dans des états plus ou moins bons.
Le départ se fait en troupeau de bateaux qui se croisent, se doublent, klaxonnent là aussi, pour faire tous le même circuit.
Certes, le cadre est surprenant et mérite d’être vu car ces rochers disséminés dans la mer sont curieux. Mais il y a beaucoup trop de monde et la mer est terriblement polluée. Par ailleurs, nous n’avons pas de chance, le ciel est brumeux, mais il paraît que c’est très souvent.
La jonque que je prends est belle,
les cabines sont sympa,
la salle à manger mignonne et le repas excellent.
Le premier arrêt est pour une grotte qui en soit n’a pas grand intérêt mais qui a été mis en "valeur" par un jeu de lumières psychédéliques.
Le débouché du parcours se fait sur un promontoire d’où l’on a une vue splendide sur la baie.
Le deuxième arrêt est sur l’île de Titop où l’on peut soit se baigner, soit grimper au sommet du rocher pour admirer la vue. Plus de 400 marches mais qui valent l’effort car à 360°, on peut se régaler de la vue.
Le bateau s’arrime à un corps-mort sur place pour passer la nuit.
Un apéritif nous est offert au cours duquel on peut se faire des rouleaux de printemps.
La nuit est paisible et au petit matin le lendemain, une barge vient faire le plein d’eau du bateau. Elle laisse derrière elle une immense traînée de gasoil ou d'huile.
L’activité commence par la visite d’une ferme d'huîtres perlières ou l’on nous montre et explique le processus de greffe et de formation des perles.
Visite très intéressante où l’on peut à l’issue acheter bien sûr. Mesdames, les prix sont intéressants ! C’est là que je change de groupe car le premier retourne au port. Un groupe me prend à son bord en attendant l’arrivée d’un bateau qui vient de Cat Ba. Nous attendons près d’une heure et le transfert se fait pour la seconde fois.
Au cours de cette deuxième journée, on s’éloigne dans la baie de Lan Ha, tout aussi belle qu’Ha Long et tout aussi polluée, mais là, très peu de bateaux.
Nous croisons des villages flottants de pécheurs et des fermes piscicoles.
Nous faisons halte dans une crique où nous avons la possibilité de nous baigner et de faire une ballade en kayak. L’eau étant tellement polluée : huiles ou gasoil, détritus divers, bouteilles plastiques… Je n’ai pas très envie de me tremper là-dedans et comme deux autres touristes, je reste à bord.
 L’étape suivante est la Monkey Island avec ses singes. Le débarquement est acrobatique, il n’y a même pas de ponton, les bateaux pointent leur proue au plus près d’une vague jetée en ruine et le débarquement se fait sur une planche.
Les singes sont là à attendre le touriste espérant récupérer quelque chose. Bien que le guide nous ait prévenu une fille se fait voler un paquet de biscuits qui dépassait de son sac.
La montée au sommet de l’île est tout aussi acrobatique car les rochers sont très déchiquetés, mais le coup d’œil vaut l’effort.
Nous reprenons la navigation en direction de Cat Ba. On croise plusieurs villages flottants, des bateaux de pécheurs et des barques sur lesquels les pécheurs rament avec les pieds.
Débarquement à Cat Ba et temps libre, impasse sur la ballade dans le parc et trop tard pour y aller ou louer une moto pour faire le tour de l’île.
Je me résous à monter au fort des canons d’où l’on a une vue intéressante sur l’île.

Le lendemain rembarquement et retour vers Ha Long par un autre chemin à travers les rochers, puis vers Hanoi. Au cours de cette journée, deux nouveaux changements de groupe.

Album photos de la baie d'Ha Long:

https://goo.gl/photos/X5pycC4t9t6xZFza6

Sapa - Bac Ha, le trek des ethnies

Il y aurait encore pas mal de choses à voir à Hanoï, mais je ne m’éternise pas pour aller faire un trek dans le nord, le trek des ethnies. J’ai le tord de prendre un tour, j’aurais dû me débrouiller par moi-même. Les hôtels proposent des tours pour voir des choses et si les programmes semblent intéressants, on se rend compte qu’ils ont une organisation tentaculaire qui leur permet de faire du remplissage avec les clients. On a l’impression d’être des troupeaux de moutons que l’on conduit. A part cette impression désagréable et d’avoir été oublié par l’organisateur parce que j’avais choisi de passer une nuit en homestay, je ne regrette quand même pas d’y être allé.
Nous faisons le trajet dans des bus couchettes, curieux mode de transport mais qui permet de dormir si on le souhaite. Conçu pour des vietnamiens, on manque un peu de place quand même.
Comme il n’y a que cinq heures trente de route, j’ai choisi de le faire de jour pour voir le paysage qui est très beau.
La région de Sapa est une superbe région de montagne où les flancs des montagnes sont travaillées manuellement par l’homme jusqu’à des hauteurs élevées pour en faire des rizières. Le travail fourni pour les réaliser, les entretenir et les cultiver est colossal. Tout est manuel car compte tenu de la déclivité et de la taille des parcelles aucune mécanisation n’est possible. Seuls les buffles peuvent aider au travail.
Notre guide, May, est une charmante petite Mong, en costume traditionnel, très gentille et heureuse de répondre à toutes nos questions.
Dans mon groupe, il y a deux belges très sympathiques, frère et sœur, une jeune française de père français et de mère vietnamienne qui parle le vietnamien et une jeune chinoise qui parle le français car elle fait ses études en France. Cela nous permet d’échanger nos impressions plus facilement qu’en anglais
D’avoir dormi une nuit en homestay m’a permis de voir les conditions de vie des paysans. Je suis rentré dans leur cuisine…. Pièce sans fenêtre, quatre murs avec les poutres reposant simplement dessus pour supporter une couverture en tôle ondulée, sans isolation, un sol bétonné, je pense que cela a dû leur être imposé pour accueillir les touristes, un trou avec deux barres de fer pour faire le feu, un creux avec un robinet d’eau froide en guise d’évier. Comme des touristes dorment ici, un wc et une douche ont été installés, les hôtes en profitent, mais c’est leur seul luxe.
Comme l’agent du tour operator m’a oublié, c’est mon hôtesse qui a dû appeler un motobike pour me ramener à Sapa. Retour par des routes défoncées mais avec une remarquable habileté pour éviter les ornières, les rochers sur la route, le bétail et surtout les autres cycles vélos ou moto. Comme à Hanoi, les motos servent aussi bien de transport en commun que de camion et il n’est pas rare de voir plusieurs personnes sur une moto, ou des chargements énormes.
Durant la ballade dans les rizières et les villages, nous sommes suivis par toute une ribambelle de femmes en costume traditionnel qui cherchent à créer le contact et nous aident dans les passages difficiles. Comme il a plu, le sol est glissant et certains touristes ne sont pas très à l’aise. Il est bien évident qu’à l’arrivée au point final, elles cherchent à nous vendre quelques babioles de leur réalisation, tissus ou broderies, bijoux ou autres. Compte tenu de leur pauvreté, de leur gentillesse et de leur courage car tous les jours, elles accompagnent ainsi des touristes sur des kilomètres, il est difficile de refuser.
Le dimanche matin, nous allons au marché de Bac Ha où toutes les ethnies de la région se retrouvent pour commercer ou se rencontrer.
On y voit des Mongs Bleus, des Mongs rouges,
des Mongs fleuris avec des costumes splendides car à cette occasion, ils se mettent sur leur trente et un. Comme le chauffeur du bus est arrivé avec deux heures de retard pour nous récupérer à Sapa, on ne peut rester que trois quarts d’heure au marché, c’est dommage.
Après le repas, nous visitons un dernier village traditionnel avec ses maisons très rustiques et pauvres.

Le retour est épique aussi, rendez-vous était prévu avec le bus à Lao Caï à 16h. Cela se passe après la ville, sur la route de Sapa, avec deux heures de retard. Il ne faut pas être stressé dans ce pays. Tout se fait, on ne sait pas comment, mais ça marche. Ce sont les rois de la bidouille.


Album photos de Sapa:

https://goo.gl/photos/otsfyGV2CxnbgiFb7

Hanoi, capitale du nord Vietnam

Me voilà au Vietnam, cela fait longtemps que j’ai envie d’y venir, c’est un pays qui me fait un peu  rêver. J’en ai souvent entendu parler : par mes camarades de promo qui en venaient, par mes instructeurs militaires qui y avaient été, par les livres que j’ai lus sur la guerre d’Indochine, par mon frère et ma belle-sœur qui l’ont parcouru il y a deux ans, par des amis qui y sont venus, par les reportages à la télévision.… Bref, j’ai envie de voir de mes propres yeux.
Me voici donc à Hanoï pour quelques jours, je commence par passer un peu de temps à organiser mon programme de visites. Avec l’aide de l’hôtelier, je fais les réservations pour les différentes excursions que je veux faire. Puis je commence par visiter le vieux quartier historique où se trouve d’ailleurs mon hôtel.
L’architecture des bâtiments est très particulière. Comme l’impôt est calculé sur la largeur de la façade, celles-ci sont très étroites, souvent elles ne font pas plus de trois mètres, voire moins et sont toutes en hauteur et en profondeur, on appelle ça des « maisons tubes ». Cela donne une physionomie très curieuse, surtout quand un immeuble est isolé.
Disséminés dans la ville quelques temples bouddhistes souvent encombrés de motos ou transformés en magasins.
En parlant de moto, la circulation dans Hanoï est hallucinante. Enormément de deux roues qui slaloment et se croisent dans tous les sens, klaxonnant à tout va.

Les trottoirs sont impraticables car encombrés de moto ou mobylettes, d’échoppes de restauration rapides ou d’artisans travaillant directement sur le trottoir comme les métalliers.
Les motos sont de véritables transports en commun pouvant transporter trois ou quatre adultes avec un ou deux enfants, voir un frigidaire ou une montagne de paquets.
Puis, comme j’ai une grande tante qui est décédée ici fin du XIX°s et qui y est enterrée, je vais à l’archevêché pour voir si on peut retrouver son acte de sépulture. J’ai la chance de trouver une religieuse qui parle français. Je lui explique, elle se renseigne et me dit qu’il n’y a pas de service de chancellerie de ce type et qu’avec les années de guerre, toutes les archives ont disparu. Dommage, j’aurais aimé retrouver sa tombe. J’en profite pour lui demander si elle sait où se trouve la tombe de Marcel Van, car l’association Alliance Vita s’est mis sous sa protection. Elle me donne alors l’adresse du couvent des Rédemptoristes où il avait été, comment y aller et le nom du prêtre à qui m’adresser.
Au passage, je visite la cathédrale, bel édifice, mais gris et sale extérieurement et magnifique à l’intérieur avec un retable rouge et or remarquable.
Dans la cour arrière, une très belle fresque en bronze sur la vie de Jésus.
Le lendemain matin, je m’y rends et trouve une grande chapelle à l’entrée du couvent où se déroule l’adoration du Saint Sacrement. Elle est très grande et il y a beaucoup de monde. Le prêtre auquel je m’adresse me conduit au père supérieur de la communauté,
le père Joseph, qui heureusement pour moi parle très bien le français. Il n’a pas connu Marcel Van car il était trop jeune à l’époque, mais il a bien connu un de ses compagnons qui était resté seul dans la communauté pendant de nombreuses années pour assurer une présence. Il l’a rejoint pour le soutenir alors que celui-ci était âgé. Nous avons un entretien très riche et très émouvant dont je me souviendrai longtemps.
Après l’avoir quitté, de retour vers le centre-ville, je fais halte au temple de la littérature, temple datant du XI°s, première université vietnamienne formant les princes et les enfants de mandarins, puis à partir du XV°s les meilleurs élèves des provinces, toutes origines confondues. On y enseignait pensée et morale confucéennes. Cet ensemble est magnifique et chargé d’histoire.
Au cours des jours qui suivent, je fais le tour de la vieille ville pour en découvrir ses richesses. Appelé aussi quartiers des 36 rues et corporations car les métiers sont regroupés par rue : la rue des ferblantiers,
la rue des médecines,
la rue du bronze,
la rue des bambous,
la rue des quincaillers avec un formidable bric à brac dans un tout petit espace, on se demande comment ils font pour s’y retrouver, etc…
Les échoppes sont très petites et les travaux se font sur le sol, sur le trottoir, les soudures sont souvent faites sans masque ni protection.
De nombreux petits temples sont disséminés dans la ville, certains très beaux d’autres en très mauvais état.
çà et là de beaux édifices datant de l’époque coloniale. L’hôtel Métropole,
l’Opéra du style du Palais Garnier.
Dans le musée d’histoire, de très belles pièces remontant à des époques très diverses de la préhistoire à l’époque coloniale.
Le musée de la Révolution vaut aussi la visite, plus par l’ambiance que par les expositions. Celles-ci sont bien sûr très orientées, présentant les anciens rois et mandarins, les colons français comme des profiteurs esclavagistes abusant du pauvre petit peuple, l’obligeant à détruire ses belles forêts pour y planter hévéas et autres cultures.
Les américains en prennent aussi pour leur compte. On y est accueilli par des employés en uniforme qui vous font des signes impératifs pour suivre exactement le sens de la visite, pas question de déroger au risque d’être fusillé du regard….  
La tour du drapeau est un des rares vestiges des fortifications à la Vauban datant du début du XIX°s,
la citadelle de Thang Long renferme les vestiges de l’ancienne cité impériale datant du XI°s, rasée par les français pour en faire une caserne, puis occupée par l’armée vietminh qui y avait son PC enterré. Seuls quelques éléments comme la porte principale datent de l’époque impériale.
Une magnifique collection de bonzaïs occupe l’une des cours. Très souvent, dans des parcs, des temples, des musées, je reste en admiration devant des collections de bonzaïs splendides.
La très jolie pagode de Tran Quoc se dresse sur une presqu’île sur le lac de l’ouest.

Mes pérégrinations m’amènent à découvrir le mode de vie des habitants et leurs conditions de travail parfois acrobatiques… ;
les femmes transportant leurs produits à vendre dans des paniers à balanciers
ou sur des vélos  transformés en étals: des fruits et légumes, des soupes avec les bols et tabourets pour les clients, accessoires divers ;
les trottoirs transformés à l’occasion en restaurant avec de petites tables et tabourets plastiques;
l’arrivée de gros camions chargés de tonnes d’ananas. J’en fais une cure car j’en mange tous les jours à moins d’un euro l’ananas! 


album photos Hanoi:
https://goo.gl/photos/X4zoCNXJVBUov1Cs7