lundi 8 mai 2017

Hué, capitale impériale

Le trajet Ninh Binh – Hué étant assez long, je prends un bus de nuit, les fameux bus couchette. Je me demande si j’arriverai à dormir. En fin de compte, le trajet se passe bien et j’arrive à dormir à peu près correctement bien que la place soit réduite. Arrivé à l’hôtel vers 6h, je suis accueilli par un petit-déjeuner offert par l’hôtel, ce qui est bien agréable. Comme je ne pourrai disposer de la chambre qu’en début d’après-midi, je laisse mon sac à dos et part commencer à faire le tour de la ville.
La citadelle est bien sûr le premier objectif. Elle comprend trois enceintes concentriques, la ville impériale, la cité royale et la cité pourpre interdite.
Construite selon des principes rigoureux de la géomancie. Les français ayant contribué à la construction, la cité a un petit air de Vauban. La première enceinte qui englobe le tout protège en particulier les anciens quartiers de la ville où habitent près de 55000 personnes. A part quelques édifices, il n’y a pas grand-chose d’intéressant.
Je prends un rickshaw qui m’en fait faire le tour en une heure en m’amenant aux quelques points intéressants : quelques portes de la ville,
un temple,
des points de vue sur la cité royale

et une maison d’artisans joaillier.
Il me dépose à l’entrée de la cité royale. Une demie journée ne sera pas de trop pour en  faire le tour sans chômer. Sur les 300 bâtiments qu’elle contenait, seul 80 sont encore debout. Les Vietminhs l’ayant occupée, les américains l’ont copieusement bombardée, détruisant bien sûr beaucoup d’édifices.
On commence par le cavalier du roi, un bastion gardant l’entrée royale, bastion sur lequel le drapeau vietcong flottait lors de l’offensive du Têt, les photos ont fait alors le tour des rédactions du monde.
Puis vient la porte du Midi qui est l’entrée principale de la cité royale.
Viennent ensuite le palais du trône et la cité pourpre interdite construite sur le modèle de la cité interdite de Pékin, où seul l’empereur, les femmes et les eunuques pouvaient accéder.
De la cité pourpre, il n’en reste plus grand-chose.
Autour, on trouve le pavillon de lecture,
le théâtre impérial,
le palais de la Reine-Mère,
les temples
et un magnifique jardin de bonzaïs où les enfants du roi venaient jouer.
A l’extérieur de l’enceinte, le musée du trésor royal mérite aussi une visite.
Le lendemain, je pars avec un minibus faire un tour dans la zone démilitarisée (DMZ) qui était la zone de séparation entre le nord et le sud où de violents combats ont opposé les communistes du nord et les vietnamiens du sud aidés des américains. Curieusement, ils ne parlent que des américains et pas des vietnamiens. Une grosse journée de transport pour deux visites intéressantes, certes, mais c’est assez fatigant.
On commence par la base américaine de Khé Sanh ou un pauvre musée et quelques vestiges sont exposés.
Comme à Dien Bien Phu, pour pérenniser le site, les vietnamiens ont bétonné les tranchées et les abris. Curieuse impression que cette visite. On n’y reste pas longtemps et le brouillard étant tombé, les hélicoptères, les avions et les chars dressent leurs carcasses au milieu de quelques abris et tranchées.
Puis après encore quelques heures de route, nous allons visiter les tunnels de Vinh Moc où les paysans se réfugiaient pour se protéger des bombardements américains.
Les tunnels sont restés intacts et nous les parcourrons courbés car ils ne sont pas haut.
Tout le système d’organisation de la vie dans ces tunnels est présenté. Des alvéoles étaient attribuées aux familles, d’autres servaient d’hôpital où plusieurs milliers d’enfants sont nés, d’autres servaient au stockage ou de toilettes.
Tout est à petite dimension, non étayé mais creusé dans une terre compacte qui explique leur conservation.
Seules les tranchées extérieures et les entrées ont été bétonnées pour ne pas subir d’érosion.
Puis retour sur Hué avec un petit arrêt à un cimetière militaire vietnamien, où il n’y a bien sûr que les vaillants combattants communistes.
Le lendemain, je loue une moto et fais le tour des différents tombaux impériaux construits autour de la ville.
Ce sont de magnifiques parcs où de véritables palais ont été construits. Certains ont servi de palais de repos pour les empereurs qui ont vécu assez longtemps, pour les autres, cela n’a servi que de tombeau.
Edifices grandioses qui ont dû coûter une fortune pour y déposer la dépouille du souverain.
Comme il était enterré avec ses trésors, par crainte des pillages, le corps n’est même pas dans le tombeau, il est enterré quelque part dans l’immense parc.
Certains de ces tombeaux sont bien entretenus, d’autres sont en ruines, mais quelques uns font l’objet de restaurations.
De retour à Hué, je m’arrête à la pagode de Thiên Mu, la pagode de la Dame Céleste.

Le soir,, comme nous sommes le Vendredi Saint, je vais à l’office dans une église de Hué. L’église est immense, toutes les places assises sont prises, une foule immense occupe les allées latérales, le fond de l’église et le parvis extérieur. Encore une fois, je suis très impressionné par la ferveur des vietnamiens. L’office est magnifique, très recueilli, les chants splendides, animés par une chorale importante d’enfants et d’adultes. L’office dure deux heures, mais je ne les vois pas passer. Quand la messe est finie, il semble que ce ne soit pas terminé, car tout le monde se rassemble sur le parvis et poursuit. Comme tout est en vietnamien et que je ne comprends pas, je me retire. 

Album photos de Hué:

https://goo.gl/photos/d3GwdpZDVdgHGixp6

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