vendredi 19 mai 2017

Delta du Mékong et Phu Quoc Island



Je n’allais pas partir du Vietnam sans avoir fait une croisière sur le Mékong, j’en ai tellement entendu parlé qu’il me devait de le faire. Je m’en suis donc offert une de trois jours, c’est un peu cher, mais ça vaut le coup. Un bus m’amène donc jusqu’à Cai Bé.
Comme j’arrive de bonne heure, je fais un petit tour dans la ville qui n’a rien de particulier. Je déambule dans le marché où le poisson est plus que frais car encore vivant, bondissant dans les gamelles ou des bacs remplis d’eau et ventilés par des compresseurs. 
Parmi les denrées en vente, de grosses grenouilles ressemblant plus à des crapauds, 
des rats…., 
d’énormes caisses où les œufs sont en vrac !  
A l’heure prévue, une barcasse m’emmène avec les autres clients dont six français qui sont arrivés entre-temps. Nous sommes dix-sept passagers.  
Nous rejoignons le Bassac III sur le fleuve, une belle jonque en bois assez luxueuse, 
les cabines et les salons sont magnifiques 
et la cuisine est excellente. 
Quand tout le monde est là, nous appareillons et descendons le bras du fleuve pour rejoindre le canal Nicolas qui relie l’autre bras du fleuve plusieurs kilomètres à l’ouest. Petite croisière paisible qui nous fait découvrir un peu la vie sur le fleuve. 
Les habitants se déplaçant avec des barcasses motorisées sans gouvernail. Les moteurs sont montés en prise directe sur un arbre au bout duquel il y a l’hélice, l’ensemble étant monté sur un support articulé, il suffit de changer l’orientation de l’ensemble pour changer de direction. Les moteurs sont montés sans silencieux, le bruit de l’échappement libre dans les oreilles ne semble pas déranger les navigateurs. 
Une multitude de bateaux, petits et gros se croisent sur le fleuve et les différents canaux. 
Les barges sont surchargées, à la limite de la submersion. On se demande comment ils ne coulent pas. L’eau passe souvent par-dessus le pont et la cale a été surélevée pour que l’eau n’y rentre pas. Les pilotes manient leurs embarcation avec une dextérité admirable, et parfois avec les pieds ! 
On croise des briquetteries, 
des temples, des cultures, 
des magasins flottants, 
des pécheurs. 
Dans l’après-midi, nous faisons une petite pause pour nous promener à terre et pour ce faire nous embarquons sur une barque ....
... qui nous conduit à la digue. Au cours de la promenade, notre guide nous montre plusieurs arbres ou plantes comestibles.
La nature est très riche en fruits ou plantes comestibles. Avant de rembarquer, on fait une pause dans une petite exploitation où quelques fruits nous sont offerts à déguster.
La navigation reprend et on assiste à un beau coucher de soleil sur le fleuve. Les échanges avec les autres passagers francophones sont bien sympathiques et intéressants. Le bateau navigue un bon moment dans l’obscurité jusqu’à son point d’ancrage pour la nuit. Malgré l’activité sur le fleuve qui continue toute la nuit et malgré les moteurs en échappement libre, je passe une bonne nuit.
Au petit matin, nous reprenons notre progression jusqu’à Can Tho en observant la vie des gens sur le fleuve, cuisine en plein air sur les bateaux,
vaisselle dans l’eau du fleuve….,
chantiers navals,
marché flottant où pour savoir ce que vend le batelier,
il suffit de regarder ce qu’il a accroché au bout de sa perche : ananas, citrouille, navets, etc…. c’est un marché de gros
et les petits commerçants viennent se ravitailler en faisant le tour des jonques avec leur barque à rames ou à moteur.
On débarque et nous visitons une fabrique de galettes de riz qui vont servir à faire les nems ou rouleaux de printemps. Une pâte est faite à base de riz, elle est cuite sur une plaque qui est chauffée par les balles de riz, 
puis la galette est récupérée avec un rouleau pour être étendue sur une paillasse sur laquelle elle va sécher au soleil. Pour faire les pâtes de riz, ces galettes sont découpées en fines lamelles dans une machine. Dans le riz, comme dans le cochon, rien n’est perdu : les tiges servent de fourrage au bétail, les balles des grains de riz servent de combustible et la cendre sert d’engrais.
Les autres passagers n’ayant pris qu’un aller, je fais un tour dans Can Tho, je vais voir un temple khmer, le style est différent des temples chinois, il est très travaillé aussi, mais différemment.
Sur le chemin du retour, nous ne sommes que trois passagers, une tunisienne et sa fille et moi. Nous faisons le même chemin à l’inverse, mais ce nous avons fait de nuit, nous le faisons de jour et l’inverse. 
Pour la promenade, nous faisons un tour dans les canaux qui se jettent dans le fleuve. Le trafic sur le canal Nicolas est parfois très intense et nous croisons de grosses barges dans des passages étroits. Le chargement de certaines barges étant parfois très gros, le pilote est obligé de se percher dessus et de faire une rallonge vers son gouvernail.
En arrivant à Cai Bé, notre guide nous emmène dans un village artisanal où sont fabriqués des galettes de riz, de succulents caramels de lait de coco, du riz soufflé et l’alcool de riz. Là aussi, rien n’est perdu : la fibre de noix de coco sert de combustible, la noix est travaillée, la pulpe est pressée pour en tirer le lait qui sert au caramel et la pulpe sert en pâtisserie. 
Elle nous montre des flacons où des serpents ou des scorpions sont noyés dans l’alcool de riz, cela sert dans la pharmacopée chinoise.
En motobike, je rejoins la gare routière où je dois prendre mon bus pour Ha Tien. Immense hall devant lequel des dizaines de bus s’arrêtent pour décharger ou embarquer des passagers. Comme dans la gare de Danang, aucune indication…. Je m’en remets donc entre les mains d’une hôtesse qui énumère sans arrêt des informations. Passé l’heure de départ prévu, j’avoue que je stress un peu, mais finalement avec trois quarts d’heure de retard, j’embarque dans un bus dont le chef de bord ne connaît que quelques mots d’anglais. La guide du bateau m’avait dit que le bus n’allait pas jusqu’à Ha Tien et qu’il fallait que je change à Rach Gia pour faire les soixante derniers kilomètres. En fait, non, le bus va bien jusqu’à Ha Tien. A Rach Gia, le chef de bord descend mais me fait comprendre que je dois rester dans le bus.
A Ha tien, la gare routière est assez loin du centre, mais un mini-bus fait la navette entre la gare routière et les hôtels. J’arrive donc enfin au pied de mon hôtel qui est un très bel hôtel au bord du fleuve. Au Vietnam, il ne faut pas être stressé, mais il faut quand même être vigilant.
Après une bonne nuit, un taxi m’amène à l’embarcadère du Superdong, un ferry express qui rejoint l’île de Phu Quoc en une heure est demie. On m’avait vanté les qualités de cette île et le guide du routard en fait un peu l’éloge. Pour ma part, je suis un peu déçu.
Les plages ne sont pas propres, l’île n’a pas grand-chose d’intéressant à voir si ce n’est l’ancienne prison du régime « capitaliste » du Sud Vietnam. Je suis logé dans un petit hôtel sympathique, ce sont des petits bungalows bien équipés. Il y a une chambre, un cabinet de toilette, une salle de séjour avec un coin cuisine. Seul inconvénient, c’est un peu loin de la ville, mais on peut louer une moto à côté.
Pendant les deux jours que je passe là, je fais le tour de l’île et en particulier, je vais visiter la Coconut Prison. 
Prison construite par les français qui a été reprise et transformée par les sud Vietnamiens en véritable camp de concentration. Presque tout le sud de l’île était occupé par ce camp dans lequel étaient enfermés les prisonniers communistes. Seul un des camps a été conservé en mémorial pour montrer les conditions inhumaines dans lesquels les prisonniers étaient détenus. 
Baraques en tôle et conteneurs de transport servant de cachots en plein soleil, 
cages en fils de fer barbelés où les prisonniers ne pouvaient se tenir que recroquevillés pour ne pas trop se blesser, etc…. 
Là encore, les vietnamiens par une mise en scène savante à base de mannequins montrent les horreurs des conditions de détention et les traitements et tortures que les gardiens faisaient subir aux prisonniers. Sans excuser les comportements des gardiens, 
ils font quand même apparaître les pauvres petits communistes comme des enfants de chœur fabriquant des instruments de musique avec rien et jouant de la musique. Par ailleurs, curieusement, comme à Saïgon, bien que ce fut une prison du régime Vietnamien de l’époque et que ce fut des vietnamiens qui en étaient les geôliers, ils insistent sur l’implication américaine (american puppets). 

Cette visite est assez dure à faire et je comprends les quelques personnes qui en pleuraient en visitant les lieux, peut-être y avaient-elles perdu l’un des leurs. Je ne mets que quelques photos soft pour ne pas choquer mais c’est vrai que c’est inhumain. Les autres photos sont dans l’album, mais attendez vous à leur dureté.
Le tour de l’île en moto est assez décevant. Dans le sud, de très belles routes extrêmement larges pouvant servir de piste de décollage, dans le nord les routes sont en mauvais état, partout, une multitude d’hôtels de grand luxe en construction,
des chantiers partout et bien qu’il y ait toujours des gens en train de ramasser les saletés, des ordures partout, des odeurs d’égouts ou d’ordures macérées….
Le parc de la cascade de Cay Ben n’a aucun intérêt bien que les vietnamiens le fréquentent et y pique-niquent. La cascade est sèche et n’est pas très haute, il y a un monde fou, et le cadre n’a pas de cachet.
Les gens s’installent partout pour pique-niquer en emmenant d’énormes enceintes crachant une musique à tout rompre ce qui fait souvent une belle cacophonie car comme ils sont proches, les musiques se télescopent. De nombreux personnages mythologiques en ciment sont répartis dans le parc et les gens se font prendre en photo avec.
Le musée privé Cuo Nguon pourrait être intéressant, mais il n’est pas entretenu, les vitrines sont sales, c’est un peu le bazar. Quelques temples relèvent un peu le niveau d’intérêt.
Le marché de nuit de Duong Dong est peut-être une des seules activités sympathiques de l’île. Jusque très tard dans la nuit, on peut manger des fruits de mer très frais car encore vivants et se promener parmi les étals divers. 
Il y a une fabrique de Nuoc Mam qui « se visite », en fait, on ne voit qu’une salle avec des cuves où macèrent les saumures d’anchois qui feront le nuoc mam. Cela ne sent pas mauvais, mais malheureusement, on ne peut pas en emmener dans les avions, c’est interdit à cause de l’odeur…
Je ne suis resté que deux jours dans l’île, c’est amplement suffisant et si j’avais su je n’y serais pas venu. De retour à Ha tien, je m’enquière du billet pour passer au Cambodge. Une compagnie de bus assure le transport et le passage de la frontière avec l’obtention du visa. 
En attendant, je fais un petit tour en ville voir le temple de la famille Mac, fondatrice de la ville.





Album photos du delta du Mékong:



Album photos de l'île de Phu Quoc:


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