A Siem Reap, comme j’ai loué une moto pour aller visiter
Beng Mealea, j’en profite pour aller découvrir la vie des habitants du Tonlé
Sap, le plus grand lac du pays. Le lac est très particulier : peu profond en
période de basses eaux, de un à trois mètres maximum, le niveau peu monter de
plus de neuf mètres à la saison des pluies,
les habitants se sont donc adaptés
en vivant soit dans des floating houses, des maison flottantes,
soit dans des
maisons sur pilotis de plus de neuf à dix mètres de haut. Le village est très
curieux à voir, comme le mode de vie des habitants, toujours dans l’eau.
Une
promenade en bateau m’a conduit sur le lac où un village flottant est installé avec son école flottante, ses
commerces.
Ce sont paraît-il essentiellement des vietnamiens qui vivent là et qui
curieusement arrivent à gagner leur vie alors que les cambodgiens plus près des
berges souffrent de pauvreté.
Par la route, je rejoins Kampong Cham où il y a un curieux
pont de bambou sur le Mékong. Construit chaque année après la saison des pluies,
il permet de relier en continu une île aux berges du fleuve. Il est partiellement
détruit à la saison des pluies, le fleuve faisant le reste, et il est alors
remplacé par un bac.
Il est si solide que même des voitures peuvent l’emprunter,
il fait plus de 800 m de long. La location d’une moto me permet de le traverser
et de parcourir l’île dont la vie semble être au ralenti.
On se croirait
cinquante ans en arrière avec ses routes de terres et ses chars à bœufs.
Je sillonne
la région et découvre les vestiges d’une ancienne cité dont il ne reste qu’un
petit temple, les douves et une levée de terre périphériques qui ont dû servir
de remparts.
Au centre se dresse un petit temple datant de l’époque angkorienne
encore utilisé pour les cultes et quelques temples plus récents,
et derrière,
un immense bouddha couché faisant plus de dix mètres de haut et cinquante
mètres de long.
Près de Kampong Cham, il reste les vestiges encore utilisé
d’un temple angkorien du XII-XIII° siècle, le Wat Nokor. Relativement bien
conservé, une pagode récente a été construite en son centre. Tout près de là,
deux temples se font face sur deux collines : le temple des hommes (Phnom
Pros), imposant, et le temple des femmes (Phnom Srei) plus simple.
Au nord de
Kampong Cham, sur une colline dominant le Mékong, la pagode de Kien Chrey
jouxte des vestiges de temples angkoriens. Sur ce plateaux, de curieuses reproductions
d’animaux, de fruits ou de plats traditionnels sont construits en ciment.
Grâce aux plantations d’hévéas et à l’usine de traitement,
j’ai pu voir comment était extrait la matière première du caoutchouc. Visite
très intéressante, malgré que ce soit sans explications car personne ne parle anglais
ni français.
A Kampong Cham, j’ai eu la chance de trouver une hébergement
simple, très propre, mais surtout très sympathique. C’est un cambodgien qui a
quitté le pays pour fuir les khmers rouges, a vécu en France durant de
nombreuses années, a obtenu la nationalité française mais est revenu
s’installer au Cambodge. Très accueillant, il a monté une guesthouse très
basique mais confortable au bord du Mékong et il a le souci du bien être de ses
hôtes. Comme nous étions peu nombreux, nous avons pu avoir des échanges très
riches et très intéressants permettant de mieux comprendre la vie cambodgienne.
Il est par ailleurs d’excellent conseil pour les visites.
Par la route, je rejoins le Laos et comme je ne savais pas
trop vers quelle heure j’arriverais au Laos dans le secteur des 4000 îles, j’ai
réservé sur la berge dans un petit hôtel. Aventure un peu épique car personne ne
parle anglais ni français, ils me parlaient en lao tout en rigolant, ce fut
assez difficile de se faire comprendre. Cet hôtel pourrait être bien, mais
c’est assez minable, on a l’impression qu’il y a très peu de clients, il y a
donc du laisser aller manifeste. Pour une nuit ça passe, mais je n’y resterai
pas plus.
Le lendemain matin, j’arrive péniblement à me faire
comprendre de l’hôtesse que je voudrais une motobike pour rejoindre
l’embarcadère de Nakasang. Finalement, j’arrive à trouver quelqu’un qui me
dépose et j’attends près d’une heure d’autres passagers pour l’île de Don
Khone. Arrivent cinq vietnamiens avec qui j’embarque. La pirogue à moteur nous
dépose à destination, juste au pied de l’hôtel.
Je reste trois jours sur cette petite île, les deux premiers
à découvrir le site en vélo : cascades et rapides du Mékong qui ont
conduit les français à construire au début du XX° siècle une ligne de chemin de
fer de 14 km à travers les deux îles de Don Det et Don Khone afin de permettre la
poursuite de la navigation,
petite sortie en pirogue à moteur en fin de journée
pour apercevoir quelques dauphins d’eau douce, les dauphins d’Irrawaddy.
Petites îles paisibles et reposantes. Le troisième jour, je me repose et mets à
jour mon blog qui assure un sérieux retard.
Album photos du Tonlé Sap:
Album photos de Kampong Cham
Album photos 4000 îles: