mardi 25 septembre 2012
Tighjettu – Bergerie de Radule
Dimanche 26 août; Tighjettu (1683) – Bergerie de Radule (1370)
+724m -1001m de dénivelées, 13.4Km, classé Moyen Facile
Comme les jours précédents, nous nous levons à 4h15 et partons à 5h à la frontale. Nous descendons jusqu’à la bergerie d’u Vallone (1440), puis nous suivons la vallée du Viru en suivant à peu près les courbes de niveau à travers la forêt. Nous abandonnons le Viru pour remonter le vallon du Foggiale. Vers 5h30 nous constatons que le ciel est chargé et que des éclairs commencent à zébrer le ciel. Le jour se lève dans une lumière jaune orangée – rouge donnant un aspect particulier au paysage. Le tonnerre commence à gronder. La luminosité monte peu à peu mais plus lentement que les jours précédents et avec cette ambiance spéciale. L’orage se rapproche et comme nous sentons quelques gouttes, nous nous arrêtons pour mettre protections de sac et blousons ou poncho. Comme l’air est doux voir chaud, que je transpire, quant à être mouillé, que ce soit de sueur ou de pluie, je décide de ne rien mettre. Finalement, pendant près de deux heures nous nous faisons arrosés par un ciel orageux et de belles averses de grosses gouttes. Nous sommes trempés et moi bien sûr particulièrement, cela me dégouline partout à tel point que j’ai l’impression d’avoir fait dans ma culotte. Le chemin dans la forêt est bien tracé avec quelques blocs de pierre, mais il n’est pas difficile. Peu à peu, l’altitude s’élève pour arriver à une barre rocheuse assez raide et peu rassurante avec cette pluie torrentielle. Les roches deviennent glissantes parfois, il faut prendre garde de ne pas déraper. Finalement, nous débouchons à la Bocca di Foggiale (1962). Le ciel est noir derrière nous, mais plus dégagé devant. Nous laissons partir le GR par la droite vers le refuge Ciuttuli di Mori. Le col est battu par un vent très fort, nous faisons une courte pause, juste pour faire quelques photos et nous plongeons dans la vallée du Golo qui s’ouvre devant nous. Le ciel est dégagé et le soleil est revenu. En fait, nous prenons un raccourci qui évite le refuge car nous n’avons pas l’intention de nous y arrêter. Tous les randonneurs que nous avons croisés nous ont déconseillé d’y passer, l’accueil est déplorable et il n’y a pas d’eau, la source étant à sec. Le paysage a complètement changé. Nous avons quitté les vallées rocailleuses et abruptes du nord pour des alpages verdoyants dans une vallée glaciaire aux formes plus douces et arrondies. Au cours de la descente, nous passons par les bergeries de Tula (1700) en ruines. Nous avisons un amas de pierre allongé avec une toute petite entrée au raz du sol. Nous sommes obligés de nous mettre à quatre pattes, voir de ramper pour entrer. Cela donne accès à un espace allongé et voûté où on peut se mettre debout. Nous apprendrons plus tard que ce sont des « cagils », caves à fromage où les bergers stockaient leurs fromages pendant l’estive afin de les mettre à l’abri des animaux. Nous reprenons notre progression dans cette belle vallée, nous traversons le torrent dans un espace très large où le torrent serpente et s’étale sur de belles dalles chauffées par le soleil. Puis la vallée se resserre un peu, parsemée de pins Laricio aux troncs lisses et argentés. Comme ils vivent plusieurs siècles, ils ont souvent de gros troncs. Avec leur feuillage réduit ils ressemblent à des baobabs. Le paysage est magnifique et depuis un moment, le chemin me rappelle les chemins du Népal. L’ayant fait lui aussi, Gérard a la même impression. Nous descendons ainsi jusqu’à la bergerie d’E Radule (1370). Nous avons prévu de faire étape à Castellu di Verghio, une station de ski. Comme nous sommes à 45 minutes de l’étape et qu’il est tôt, nous faisons une pause. Les en-cas qu’ils proposent sont appétissants. Nous prenons deux belles assiettes de tomates et deux de fromages. C’est un vrai régal ! Nous bavardons ensuite un moment avec le berger et son épouse, ils sont forts sympathiques et le berger est passionné et passionnant. Il nous explique les secrets de la psychologie des chèvres et des chiens de berger. C’est tellement intéressant que nous passons un bon moment. Tout à coup, Gérard et moi voyons qu’il y a un dortoir et nous apprenons que le menu est succulent et copieux. Comme il n’y a personne, nous décidons de faire étape ici plutôt qu’au refuge de di Verghio qui n’a aucun cachet et qui est plus impersonnel car dans un hôtel. Les installations sont rudimentaires car récentes, mais c’est propre et l’accueil très chaleureux. Le dortoir, très rustique, n’a que 10 couchettes, il y a une douche chaude, ce qui est appréciable, par contre il n’y a pas encore de wc, il faut donc partir dans la nature… Jean-Claude et Gérard partent à la rencontre des filles qui s’étaient arrêtées sur les dalles plates pour les prévenir et leur conseiller de faire étape ici. Pour ma part, je reste sur place et descends à la cascade du Golu qui est 200m plus loin, en contrebas de la bergerie. Il y a trois belles vasques successives, très profondes, séparées par de belles cascades. Je me baigne dans celle du haut car il y a une belle dalle rocheuse qui sert de plage. L’eau est très fraîche mais cela fait du bien. Un sympathique couple du Vaucluse est là aussi avec leur fille. Nous bavardons un moment ensemble au sujet du GR, puis je prends un peu le soleil en rédigeant mes notes. Mais le soleil chauffe tellement que je ne reste pas longtemps et remonte au refuge. Gérard et Jean-Claude sont rentrés, ils se sont aussi baignés dans une vasque au-dessus de la cascade. Nous passons un moment à bavarder sur la terrasse puis je fais ma petite lessive quotidienne. Comme il y a du réseau, j’en profite pour allumer mon téléphone et consulter mes messages. Amandine m’a envoyé un mms de Gabin m’encourageant, cela m’amuse. Je l’appelle ainsi que Clothilde qui m’a aussi laissé des messages.
Au repas du soir, nous avons invité à dîner nos deux petites belges car c’est l’anniversaire de France (19 ans). Se sont joints à nous Benoît et Pauline qui vont en sens inverse, Or et Alen, les Israéliens, Maureen et Mathew deux australiens qui étaient au refuge précédent et Anetta, la copine de Gunther. La soirée est très sympathique et bien arrosée. Pour le repas, nous dégustons un peu de charcuterie corse puis une énorme part d’excellents canellonis au brocchui, et enfin un bon morceau de fromage de chèvre du berger. Pour le désert, nous avions réservé une tarte aux poires, finalement, c’est Sébastien, le berger qui nous en offre deux avec une bougie que France souffle. A la fin du repas, il nous rejoint avec sa femme et Christian son fils de 11 ans, il nous apporte l’eau de vie de prune pour arroser l’anniversaire. La soirée est très chaleureuse, je pense que France s’en souviendra. Nous nous couchons et décidons de partir une heure plus tard le lendemain, soit à 6h.
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1 commentaire:
En cherchant un peu, je suis tombé sur cette page.
Ca fait plaisir de voir que tout s'est bien passé et que le groupe est arrivé entier à bon port :) Ca fait également plaisir de voir les jolies photos du GR et celles de cette soirée fort sympathique !
De notre côté, tout s'est également bien passé, et nous sommes arrivés à Calvi sans encombre.
Au plaisir de se recroiser, un jour peut-être, sur un sentier de randonnée !
Benoît
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