dimanche 23 septembre 2012

Ortu di U Piobbu – Carrozzu

Jeudi 23 août: Ortu di U Piobbu (1520m) – Carrozzu (1270m) + 769m - 1097m de dénivelées, 9.8km, 7h15, classé Difficile
4h20, réveil pour partir à 5h. Nous apprenons alors qu’il y a des punaises et qu’en se faisant piquer ils s’en sont rendus compte. En allumant sa lampe à 2h, Constanza a constaté que son matelas et le mur d’à côté en étaient couverts. Ils sont rapidement sortis et ont passé un bon moment à chasser les punaises de leurs effets. Au gîte suivant, j’apprends et constate que Laura qui dormait en-dessous d’eux a été piquée de partout. Elle passera un bon moment à éplucher ses affaires et à éliminer les nombreuses punaises qu’elle y trouvera. La pauvre était couverte de piqûres. Son mari qui dormait à côté d’elle n’a rien eu. Après un rapide petit-déjeuner, nous partons en récupérant nos deux petites belges. Le sentier est très accidenté et rocailleux. Nous suivons une trace qui passe par des éboulis de rochers, ce sera le lot de presque tout le chemin du nord. Je prends mon rythme car je ne peux suivre celui de Gérard, vrai montagnard, très à l’aise dans cet environnement. Tant que la nuit est là, nous restons groupés, mais quand le jour se lève, peu à peu Gérard et Jean-Claude gambadent devant, les filles suivent derrière avec un peu de distance, à leur rythme et moi derrière encore, je prends mon temps pour monter tranquillement. Comme ils font des pauses de temps en temps et que moi, je n’en fais pratiquement pas ou extrêmement courtes, je les rattrape de temps en temps. Au passage, nous voulions faire le plein d’eau à une source, mais elle est tarie à cause de la sécheresse. Il n’a pas plu depuis début mai. Il va donc falloir gérer la provision d’eau. Mais prévenant, je ne me fais pas de souci, j’ai 3.5l. J’en donnerai même un peu aux filles qui comptant sur la source se trouvent rapidement à court. En arrivant à la Bocca di Pisciaghja (1950) je fais une courte pause pour « recharger les batteries ». J’ai mis 3h pour 3h15 de prévu au guide. Je ne suis pas mécontent : malgré ma lenteur, je suis dans les temps. Du col, on découvre le cirque du Ladruncellu impressionnant par ses à-pics et sa minéralité. Les roches sont extrêmement découpées et abruptes. On se demande par où passe le chemin car on ne voit aucune trace. Je repars, le tour du cirque est prévu en 2h15. Le chemin est très difficile avec pas mal d’escalades, d’à-pics, il s’élève jusqu’à 2020m. Je mets 2h pour rejoindre la Bocca d’Avartoli (1898) pour 1h annoncée. Cela me fiche un coup au moral, mais la Bocca di L’Innominata (1912) annoncée à 1h15 est atteinte en moins d’une heure, ce qui me rassure et la descente sur le refuge de Carrozzu est plus rapide que prévue. Finalement je ne mettrai qu’un quart d’heure de plus que prévu. Ce fut une très belle journée, mais très fatigante. J’ai rattrapé les filles au col de l’Innominata et prends de l’avance sur elles dans la descente. D’être partis de bonne heure, nous avons fait tout le cirque à l’ombre des montagnes ce qui est très appréciable car le soleil chauffe sérieusement. J’arrive au refuge à 12h15 où je suis accueilli par Gérard et Jean-Claude qui ont fait l’étape en 6h. Ils bavardent avec Virginie une jeune femme qui m’a doublé et fait l’étape en 4h. On verra comme cela quelques sportifs qui feront le GR en doublant ou triplant les étapes car les faisant au pas de courses…. Nos deux petites belges arrivent enfin, fatiguées. Elles sont déjà connues sur presque tout le GR car deux sportifs qui le font en peu d’étapes ont dormi au même endroit qu’elles le premier soir et ont parlé d’elles partout où ils passent : elles sont réputées pour leurs sacs ! Partant en autonomie complète, elles ont des sacs qui font près de 20kg. Elles ont tout leur ravitaillement pour quinze jours, ne sachant pas si elles pourraient se ravitailler en cours. Elles sont accueillies par l’équipe, et Virginie qui s’arrête là en rejoignant Bonifatu directement, leur propose de les alléger en récupérant le superflu et l’expédiant à leur famille par la poste. Commence alors un beau « sketch belge » durant lequel toutes les affaires de leurs sacs sont inventoriées avec commentaires bon enfant des uns et des autres, y compris des filles. Dans une franche ambiance de rigolade, près de 4 à 5 kg sont retirés et emportés par Virginie. Laura et Raphael nous parlent d’un bassin d’eau sympathique au torrent que nous traverserons par une passerelle demain matin. Après la douche, la lessive et le casse-croute, nous nous installons dans une tente car échaudés par le refuge précédent, nous craignons les punaises. Comme il n’y a que deux places, Jean-Claude dort à la belle étoile. Il aura juste chaud et se fera piquer par des punaises qui devaient être dans son sac depuis la veille. Les deux filles et les Israéliens s’installent près de nous. Au moment de planter leur tente elles ne la retrouvent pas. Après un moment de recherche, elles la retrouvent dans celle des Israéliens qui l’y avaient mise par mégarde en mettant leurs affaires à l’abri. Avec les deux filles et les deux Israéliens, nous descendons nous baigner dans l’eau très fraîche de la vasque. Repas à 18h. Le plus mauvais repas du parcours ! Soupe de lentilles aux herbes et pâtes aux herbes, ou plutôt soupe aux herbes et aux lentilles et herbes aux pâtes car ils ont dû laisser tomber le paquet d’herbes dans la marmite. Soirée tranquille autour de la table, les jeunes jouent aux cartes pendant que je rédige mes mémoires et étudie l’itinéraire du lendemain. Au moment du coucher, je sors ma pharmacie et Gérard soigne les ampoules de Margaux dont une qui est ouverte et infectée. Couchés vers 21h, je dors assez mal car le sol est dur et en pente, je dois me remonter plusieurs fois dans la nuit.

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