Le lendemain, au lever, le ciel est magnifique, le soleil met le paysage sous son plus bel aspect, c’est splendide. Je reprends la route de bonne heure et longe le fjord, mais comme elle s’en écarte souvent, j’ai de temps en temps l’occasion de me rapprocher de la berge pour admirer le paysage. Pour cela j’emprunte parfois des « chemins » larges de cinq à sept mètres, bien nivelés où je peux rouler à 70 sans problème car il n’y a aucune ornière, ou rarement. Je découvre comme souvent au Canada des lacs perdus dans le paysage avec deux ou trois maisons et quelques pontons. On est à plusieurs dizaines de kilomètres du premier village, ce sont souvent des maisons de vacances, mais manifestement certaines sont habitées toute l’année. Quand on connait l’épaisseur de neige en hiver dans ces régions, on peut imaginer l’isolement de ces gens durant de longs mois. Il n’y a pas grand monde sur la route, je ne croise que très peu de voitures. La route est belle, les paysages magnifiques, les bois épais et verts sous un ciel bleu. Tout respire la paix et la sérénité. C’est si paisible qu’à un moment, je croise une renarde assise au bord de la route à surveiller trois renardeaux. Elle ne bronche pas à mon approche, mais quand je m’arrête elle se dresse et l’arrivée d’un camion précipite son départ. J’ai juste le temps de photographier un renardeau un peu à la traîne.
A l’arrivée à Tadoussac, une visite du centre d’interprétation des mammifères marins m’apprend beaucoup de choses sur la raison de la présence des baleines dans la région. Il y a en particulier une vallée sous-marine de plus de 300 m qui s’arrête à Tadoussac. En faisant le tour du port en vue de trouver un petit zodiac pour m’emmener voir les baleines, je suis interpellé par un rabatteur d’un bateau de croisière. Comme c’est un Catamaran, pas trop gros, 40 passagers et que l’homme me fait un prix bien remisé pour remplir son bateau, j’accepte de le prendre et pars de suite. Nous avons la chance d’en apercevoir plusieurs, mais il faut être attentif car elles disparaissent vite. Après trois bonnes heures de navigation, nous rentrons au port et je fais le tour de la pointe rocheuse à l’embouchure du fleuve du Saguenay et un petit tour en ville. On voit très nettement que le filon des baleines est exploité au maximum : il ya plusieurs agences qui proposent des croisières et les magasins de souvenirs regorgent d’articles ciblés. Je pousse ensuite sur Les Bergeronnes en direction d’un camping au bord du St Laurent qui s’enorgueillit d’être aux premières loges pour voir les baleines. Je choisi un emplacement face au fleuve mais à l’abri du vent car il souffle et n’est pas très chaud. Je fais d’ailleurs un bon feu pendant mon dîner frugal.
Au petit matin, après avoir démonté et mis à sécher ma tente, car la rosée est importante ici, je m’installe sur une table de campement pour déjeuner. Assis sur le banc, dos à la table, je scrute l’onde en espérant voir des baleines et bien m’en prend car de bonne heure il y en a souvent qui passent. Il y a au bout des rochers de la berge, une fosse marine très profonde qui fait que les cétacés passent très près de la berge. Je peux donc en voir deux ou trois et prendre en photo leur aileron. Seulement cela car le temps qu’on les repères, elles replongent déjà. Pendant ce temps là, un invité surprise s’installe à ma table : pendant que j’ai le dos tourné, j’entends que quelque chose tripote mon paquet de pain. Je me retourne et ne voit rien. Tout d’un coup, le paquet bouge et je vois apparaître la tête d’un écureuil. Quand il me voit, il file se cacher. Au bout de quelques secondes, il remonte sur la table et me regarde. Je dépose un bout de pain vers lui, il l’attrape et file le manger plus loin. Trouvant çà très mignon, je prends un biscuit type cookies, mais au sirop d’érable et noix, très bon d’ailleurs, et en coupe un petit bout et le met au bout de la table. Au bout d’un moment, l’écureuil revient, l’attrape et descend le manger sur le banc de l’autre côté de la table. Voulant l’attirer vers moi pour qu’il vienne en chercher dans ma main, je remets trois petits bouts en cheminement et repose le biscuit à ma gauche. L’écureuil remonte sur la table, avise les morceaux d’un côté et le biscuit de l’autre. Pas bête l’animal, il file sur le biscuit, l’attrape, le met dans sa petite gueule, saute de la table et file vers les fourrés en s’arrêtant de temps en temps pour remettre le biscuit en place. Il faut dire que le biscuit fait 5 à 7 cm de diamètre et que c’est plutôt encombrant pour lui. C’était très mignon. Finalement, pas farouche, il est revenu et j’ai pu lui en redonner à la main. Je m’amuse comme un gamin, c’est tellement mignon.
Je prends ensuite la route pour Québec. Au passage, je m’arrête sur un autre observatoire d’où j’aperçois quelque chose, mais c’est si loin et rapide que je pense que c’est plus un phoque qu’une baleine. Le traversier me permet de franchir le fleuve du Saguenay et je file jusqu’à Québec où je m’enquiers d’un hébergement. Je trouve une chambre dans une auberge de jeunesse tenue par l’association YWCA qui est une association venant en aide aux femmes en difficultés. Après mon installation je pars faire un tour de la vieille ville pour en avoir un premier aperçu et dîner.
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