dimanche 10 juillet 2011

En route vers la Gaspésie

De 99Bas St Laurent
Le lendemain matin, alors que je prenais mon déjeuner, un couple de canadiens installés sur un emplacement voisin m’offre un café donnant ainsi l’occasion d’un échange très sympathique. Ils m’ont demandé ce que j’avais vu et m’ont parlé de l’Alaska.… Cela donne envie d’y aller. Au long du chemin dite « Route des Navigateurs », je fais plusieurs arrêts pour visiter des points d’intérêt signalés : une superbe église à Cap St Ignace, le Musée maritime à l’Islet avec son brise-glace et l’hydroptère. Réalisé à partir d’une idée originale d’Alexander Graham Bell, ce bâtiment intrigue par sa silhouette et suscite plusieurs questions... Ce navire de guerre conçu à prime abord pour détecter les sous-marins ennemis de la Guerre froide, est un projet d’avant-garde qui fut initié par la Défense nationale canadienne. À lui seul, cet engin d’eau conjugue un profil mi-sous-marin et mi-navire; il possède la technologie de l’avion, dont les moteurs DC-8 et est conçu pour ne faire qu’effleurer la surface de l’eau. Sa visite était suspendue en raison de sa remise en peinture, mais j’ai profité de leur pose de midi pour le visiter : impressionnant ! Une exposition est aussi consacrée à JE Bernier qui s’est illustré pour avoir affirmé la souveraineté canadienne sur les territoires arctiques. A St Jean Port Joli, joli village d’artistes, principalement des sculpteurs, le magasin général appelé « Le Moule à Sucre » et l’église méritent un arrêt. A l’Isle Verte, la route passe devant un jardin où le propriétaire a reproduit en miniatures de nombreuses maisons canadiennes constituant ainsi un joli petit village en miniature. Je passe la nuit à Trois Pistoles dans un camping très aéré, comme le camping du parc de la Mauricie. Je me retrouve tout seul dans les bois, le voisin est à plus de 100m. Les emplacements sont au moins séparés par 20m de verdure. C’est très agréable. Mais tous les campings ne sont pas comme çà
De 99Bas St Laurent
Au réveil, le lendemain, le temps est menaçant. Malgré cela, je fais une randonnée dans le parc du Bic. Elle se termine sous la pluie, mais au bout du chemin je suis heureux de trouver une ancienne résidence transformée en auberge. Des feux dans les cheminées apportent un peu de chaleur et font un peu sécher les vêtements. Je m’y arrête un moment avant de prendre le chemin du retour. Je ne monte pas au belvédère du sommet, il est dans les nuages. Lors de ma promenade le long d’une baie, je vois un phoque, il est loin mais je peux le prendre en photo quand même. Les paysages sont jolis, et malgré la pluie, c’est beau. Par beau temps, ce doit être magnifique. Après Rimouski, à la Pointe aux Pères je m’arrête pour visiter le sous-marin Onondaga qui a été en service jusque dans les années 1980. Sa visite est très intéressante et bien documentée. Je roule ensuite jusqu’à Matane, en Gaspésie, et comme il pleut je passe une nuit dans un motel.
De 100gaspésie
Le lendemain jeudi, le temps est pire que la veille : pluie et brouillard. Les paysages étant bouchés, en consultant le guide touristique de la Gaspésie, je vois que dans la région, il y a une carrière sur un ancien volcan où l’on peut ramasser des géodes. Comme c’est un de mes rêves d’en trouver un jour, je m’enfonce dans les terres pour m’y rendre. A l’arrivée, quelqu’un explique comment repérer les pierres qui doivent contenir les précieuses compositions cristallines, il donne un seau de 18 litres sur un chariot, un marteau de prospecteur et indique les deux carrières où l’on peut trouver son bonheur. La cueillette débute bien, mais elle se termine sous une pluie battante. Je suis trempé jusqu’aux os. Comme je ne suis pas sûr de moi, je ramène tout ce que je peux ramener et qui semble correspondre à la description. J’en ramène des petites comme des grosses et cela fait deux fois le seau. Quand j’arrive auprès du tailleur qui aide à faire le tri et peut couper les géodes pour en voir le contenu, il me dit que j’ai fait une belle collecte, que j’ai l’œil. Mais je ne peux pas tout emmener car il y en a trop. Je fais donc un choix au hasard et en fait couper trois qui sont en effet belles. Heureusement que j’ai droit à trois bagages de 23kg car cela va faire du poids.
De retour le long du fleuve, les nuages persistent mais les paysages sont tout de même beaux et le temps pluvieux donne un aspect sauvage. La montagne noire couverte de sapins, découpée, les falaises aux strates plissées tombent dans la mer. La route slalome à leur pied, coincée entre la roche et la mer agitée. Je roule ainsi jusqu’à Petit Vallée, un tout petit village réputé pour son festival de chanson. C’est justement en ce moment que cela se passe. Malheureusement, à l’auberge au bord du St Laurent, il n’y a plus de place. L’hôtesse très gentiment passe un ou deux coups de téléphone et me trouve une auberge cinq kilomètres plus loin, à l’Etoile du Nord à Pointe à la Frégate. Le soir, après le repas, je reviens à Grande Vallée où se passe le show du soir. L’ambiance est chaleureuse et bon enfant. C’est un spectacle très sympathique de chansons francophones.
De 100gaspésie
Au réveil du lendemain, le ciel est de nouveau couvert, le brouillard couvre le fleuve. Je m’arrête pour visiter le phare Marconi de la Pointe à la Renommée. C’est un phare qui a toute une histoire. Très isolé, le gardien de phare et sa famille y vivaient coupés du monde pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’un poste de transmission s’y installe, donnant un peu d’animation pendant les mois de navigation sur le fleuve. En finançant les recherches de Marconi au début du 20° siècle et en lui faisant installer ce poste, le gouvernement canadien a bien aidé au développement des transmissions sans fil. Une exposition très intéressante décrit la vie du phare et du poste de transmission ainsi que l’histoire de Marconi et de la TSF. Le ciel se dégage à mon arrivée au phare du cap des rosiers. Le tour du parc du Forillon se fait sous un beau soleil, la vue sur les falaises est magnifique, on peut observer tous les oiseaux de mer, les petits pingouins et les cormorans qui viennent s’y nicher. Sur la côte sud, on visite le poste de traite de la morue, un magasin général et une ferme, et on peut goûter à la morue salée. En repartant, je m’arrête au fort qui protégea le port de Gaspé lors de la dernière guerre mondiale. Les sous-marins allemands étant venus couler des navires jusque dans le golfe du St Laurent, le gouvernement Canadien avait protégé le port de Gaspé par un filet anti sous-marin et des batteries côtières. Des canons désarmés y sont encore en place. A mon passage à Percé j’ai un belle vue sur le fameux rocher percé qui a donné son nom au village. Je m’enfonce ensuite dans le Golfe des Chaleurs qui tire son nom des courants d’eau chaude qui viennent s’y enfoncer. Je m’arrête dans un camping peu après Chandler.
Samedi matin, je pars de bonne heure car je dois embarquer à 2H du matin à Souris et je dois faire 700km pour rejoindre le bateau. Lors du tour de l’Acadie, je fais une pause pour visiter le village Acadien de Caraquet. Des maisons acadiennes des XVIII, XIX et XX° siècle ont été ramenées sur ce site et son animées par des personnages en costume d’époque racontant l’histoire de la maison et des habitants de l’époque. Je poursuis ensuite la traversée du Nouveau Brunswick sans m’arrêter, passe les treize kilomètres du pont de la confédération reliant l’Ile du Prince Edouard au continent à la tombée du jour, et arrive à l’embarquement à 23h. Celui-ci débute à 1h du matin. Après l’enregistrement sur le bateau, je m’allonge sur une banquette du bar pour dormir. Je peux bénéficier de quatre heures de sommeil.

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