samedi 18 juin 2011

Montréal

Le voyage en avion d’Orly à Montréal s’est bien passé, mais comme j’étais fatigué par mon retour de Pointe à Pitre, j’ai passé mon temps à somnoler ou dormir. Finalement, je n’ai presque rien vu des 7h30 de voyage. Quand j’ouvrais les yeux, bien que l’heure aie tourné, le soleil était presque toujours au même point.
Arrivé à Montréal, je commence par m’enquérir de la voiture réservée par internet. J’avais réservé une voiture au premier prix. C’est une Hyundai et je pensais avoir une petite voiture type Getz, mais en fait, c’est une Accent. C’est une routière et cela me convient. La préposée à l’accueil chez Hertz trouve que c’est trop petit et essaye de m’en placer une autre plus grosse, mais cela fait un peu plus de 200 euros de plus pour le mois. Je n’en vois pas l’intérêt et garde la mienne. J’achète ensuite une carte Sim rechargeable pour mes communications locales. J’en trouve une, mais j’ai un peu de mal à la mettre en route. Je découvre qu’il faut l’activer par un appel téléphonique, mais les messages étant en anglais…. avec mon « super » anglais, j’ai un peu de mal à comprendre les indications. Heureusement, les canadiens sont très accueillants et serviables. Me voyant me débattre avec le téléphone, un commercial d’une agence de voyage me propose spontanément son aide. Merci car je ne comprenais pas la consigne. Ceci étant réglé, je me mets en quête d’une chambre. On m’a averti que le Grand Prix de Formule 1 ayant lieu ce week-end, les hébergements sont pris d’assaut et les prix flambent. Finalement, après trois appels, je trouve une chambre à l’Université. Merci au Lonely Planet qui est de bon conseil. Le chemin vers l’Hôtel est un peu difficile car les indications routières sont très mal faites et je dois plusieurs fois demander mon chemin. J’arrive quand même à destination. Après m’être installé dans la chambre, un saut dans un petit snack à quelques distances de là (environ 2km) me permet de casser la croute. Je reviens ensuite et me couche avec soulagement à minuit, fatigué.
Après une bonne nuit de repos et un bon petit déjeuner, je commence par m’organiser. Je pars ensuite prendre le métro. C’est plus facile pour circuler en ville bien qu’il n’y ait pas beaucoup de lignes. Je commence par aller à l’office du tourisme où je passe près d’une heure à discuter avec un préposé très sympathique et connaissant bien son affaire. Il me donne une pile de petits fascicules contenant toutes les informations nécessaires à mon périple. Il m’invite ensuite à aller voir la préposée aux parcs nationaux qui elle aussi me donne beaucoup de documents et de conseils. Maintenant, il va falloir que je feuillette cela et prépare mon périple dans le détail. Les grandes lignes étant faites.
De 94Montréal
Aujourd’hui, je commence par visiter le centre ville. Près de l’office du tourisme, il y a la cathédrale Marie Reine du Monde construite au XIX siècle par un Evêque un peu mégalo. Il voulait une copie de St Pierre de Rome en taille réduite. Il y a donc beaucoup de similitudes. C’est une belle basilique, mais je la trouve un peu froide. En parcourant les rues en direction de la vieille ville, je passe par la place Ville Marie. C’est le point central de tout un réseau souterrain de la ville. Montréal a une vie en surface et une vie souterraine. La ville a construit sous terre une vraie ville avec plus de cinquante kilomètres de rues piétonnes, avec places, boutiques, boutiques, etc… C’est gigantesque et grandiose, c’est un véritable labyrinthe. Certaines rues, très huppées, ont même de la moquette au sol. La cathédrale anglicane Christ Church qui devait être rasée a été sauvegardée, mais pour pouvoir construire tout le réseau souterrain sous la cathédrale, ils ont mis la cathédrale sur pilotis durant plusieurs mois, durant toute la durée les travaux. On voit encore certains piliers dans les galeries souterraines. En surface, les bâtiments sont modernes et n’ont pas de cachet particulier. C’est très américain, ils sont hauts et souvent très vitrés. Au passage, sur une petite place dominée par de hauts bâtiments, je découvre la basilique St Patrick. Bien que cet édifice ne date que du XVIII°, il est de style gothique du XIV°, XV° siècle. La particularité de cette basilique est qu’elle est tout en bois à l’intérieur, c’est magnifique et chaleureux. Les escaliers de la tribune et de la chaire sont remarquables.
De 94Montréal
J’arrive enfin à la basilique catholique Notre Dame que l’office du tourisme m’a vivement conseillé de visiter. Extérieurement, elle n’a pas de cachet particulier, son style est très sobre et dépouillé, voire austère. Cela est dû au fait que l’architecte qui a construit l’édifice est un protestant qui s’est ensuite converti au catholicisme. Quand on entre dans la basilique, on reçoit comme un choc, on est surpris par son agencement intérieur très riche et somptueux. La décoration intérieure a été largement inspirée par la Sainte Chapelle. Tout est beau. Bien que la décoration foisonne, on n’a pas le sentiment que c’est chargé comme les églises espagnoles. C’est fin, léger, aérien. C’est somptueux. Des guides bénévoles sont là pour nous faire découvrir les subtilités des ornements. J’ai la chance d’être le seul français lors de la visite qui débute. J’ai donc droit à un cours particulier. Ce commentaire n’est pas superflu car il y a tant à voir et à comprendre que l’on pourrait passer à côté de beaucoup de choses. Je passe plus de deux heures à faire le tour de la basilique. En sortant, je rejoins le vieux Montréal et arpente les rues St Paul et les quais. Dans toute la ville on entend le vrombissement des voitures de courses, mais surtout sur les quais car le grand prix se passe dans l’île Ste Hélène. Dans la vieille ville, il y a quelques vieilles bâtisses, mais elles ne sont pas nombreuses. Je suis un peu déçu par le vieux Montréal, l’office du tourisme me l’avait chaleureusement recommandé, mais il n’y a rien de comparable avec nos vieilles villes européennes. Je visite l’Eglise de Notre Dame du Bon Secours qui est une des plus vieilles églises de la ville. Je rentre à l’Université et me couche après avoir dîné dans un snack dans une rue souterraine.
De 94Montréal Biodôme et Jardin Botanique
Le lendemain samedi, je me rends à la cité olympique. Je commence par visiter le Biodôme. C’est un grand bâtiment ovale qui abrite des collections d’animaux et de plantes de toutes les parties du globe. Plusieurs micros climats reproduisent les conditions climatiques réelles avec leurs variations saisonnières afin de respecter les cycles biologiques normaux. Dans le secteur tropical, je me serais cru à la Guadeloupe. On passe d’une région à l’autre par l’intermédiaire de sas. Dans chacun de ces secteurs, on y trouve des échantillons d’animaux vivants qui évoluent au milieu de plantes et de décors très réalistes. Pour cause de travaux, je n’ai pas pu voir le secteur polaire. En sortant du biodôme, un téléphérique incliné me conduit au sommet de la tour qui domine le stade couvert. Cette tour est penchée à près de 45°. La vue très belle sur une bonne partie de Montréal. On peut se rendre compte de l’étendue de la ville car on n’en voit pas les limites. Mes pas me conduisent ensuite au jardin botanique qui jouxte le secteur. C’est un immense parc où toutes les régions du globe sont représentées. Quand les plantes peuvent s’acclimater à l’extérieur, elles sont mises dans un décor la mettant en condition. Si elles ne peuvent pas s’acclimater à l’extérieur, elles sont présentées en serre d’exposition. Le parc est divisé en plusieurs secteurs thématiques. Les sites remarquables de ce parc sont en particulier les jardins japonais et chinois qui comprennent des arbres, temples, étangs et une multitude de plantes et de fleurs. Ils ont des collections de bonzaïs superbes dont un de plus de 270 ans ! Les serres d’exposition sont aussi magnifiques et partagées par type de climat. Cela va du climat tropical chaud et humide au climat tempéré de France en passant par le climat désertique chaud et sec. J’ai passé vraiment quelques heures d’émerveillement sur la beauté de la création et sur les prouesses du parc pour produire et entretenir de si beaux spécimens.
De 94Montréal Biodôme et Jardin Botanique
Au jardin japonais, il y avait aussi une exposition splendide sur les origamis. C’est surprenant ce que les japonais peuvent faire avec les différentes sortes de papiers qu’ils produisent. Il y avait même une robe de mariée en papier. Au jardin chinois, un artiste faisait des figurines, des jouets et des bijoux en pâte de farine. Là aussi, il y avait des œuvres d’une grande finesse. Les animaux sont tellement en paix dans se parc qu’ils ne sont pas farouche. Un oiseau est venu se poser à mes pieds, tourner autour de moi comme pour me quémander du pain. Un écureuil est descendu de son arbre pour grignoter quelque chose à deux mètres de moi.
De retour au centre ville, un tour au musée Mc Cord m’a permis de voir quelques pièces intéressantes sur l’histoire du Canada. La cathédrale Anglicane Christ Church mérite le détour pour sa charpente et surtout par le fait qu’elle repose sur quelques piliers. Des photos montrent sa position lors des travaux de la galerie souterraine. J’ai fini la journée en faisant une promenade au parc du mont Royal et son belvédère, puis dans le quartier près de l’Oratoire St Joseph. C’est le quartier huppé de Montréal. Il y a de superbes maisons, de véritables petits châteaux. La plus petite « chaumière », car il y en a, doit coûter une fortune. Mais je ne me fais pas de soucis pour leur propriétaire à voir les quelques petites voitures garées devant : porsches, gros 4x4, etc….
De 94Montréal
Le dimanche matin, je me rends à la basilique Notre-Dame pour une messe solennelle avec grandes orgues et chorale. Dans ce cadre somptueux, c’est magnifique et incite à la prière. A la fin de la messe, je profite des illuminations pour prendre quelques photos supplémentaires. Je me rends ensuite sur les quais au musée Pointe à Callière qui retrace toute l’histoire de Montréal avec la mise en valeur des vestiges trouvés lors de fouilles sous le bâtiment. Visite qui s’avère très intéressante. J’avais entendu parler de l’oratoire Saint Joseph qui a été construit dans la première moitié du XX° siècle sur l’incitation de l’humble frère portier d’un collège voisin. Le frère André a été canonisé par Jean-Paul II. Cet oratoire est construit sur le mont Royal et domine majestueusement la ville. De style Renaissance italienne extérieurement, il est simple, épuré et contemporain à l’intérieur, mais sans être froid. J’ai été impressionné par l’ambiance qui règne dans cet édifice consacré à St Joseph. A flanc de colline, il comprend plusieurs niveaux reliés par des escaliers mécaniques. Sa coupole est aussi importante que celle de St Pierre de Rome et l’ensemble est plus haut que toutes les plus hautes cathédrales du monde. Des pèlerins du monde entier défilent dans la grande nef, dans la crypte, dans le sanctuaire, devant le tombeau de St André et dans le musée. Il y règne une paix et une sérénité incitant au recueillement. Un bel orage arrose la ville pendant que je suis à l’intérieur et un beau soleil du soir illumine le sanctuaire au moment de partir. Sur le chemin de l'hôtel, je fais un arrêt dans un restaurant chinois pour dîner. Demain, je quitte Montréal.

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