mardi 6 septembre 2011

Les Maramureş

Après une bonne nuit pour moi, nous prenons le petit-déjeuner avec Alex,L avinia et Cosmin récupéré par le père de Lavinia. Nous partons ensuite pour notre périple et nous récupérons la famille S qui n’a pas bien dormi pour des raisons diverses dont la voie ferrée qui est juste derrière l’appartement puis Armel et Véronique qui eux ont très bien dormi et bien déjeuné dans la superbe maison du cousin.
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Nous voilà donc partis pour un long périple en Transylvanie et dans les Carpates pour découvrir les trésors que recèle cette belle région. Répartis en deux voitures dont Alex et moi sommes les chauffeurs, nous récupèrerons Radu dans l’après-midi et nous continuerons à trois voitures. Alex conduit comme un roumain : il roule vite, double souvent, et dans des conditions souvent limites. Pour ne pas le perdre, je suis obligé de suivre ce qui fait râler les passagers. De plus, les routes sont souvent mauvaises en particulier dans les Carpates ou nous sommes obligés de faire du slalom sur toute la largeur de la route entre les ornières et nids de poules, parfois à 20 à l’heure pour éviter de trop être secoués. Nous sommes souvent ralentis par de nombreux chantiers de travaux. Il faut aussi tenir compte des autres voitures et camions qui roulent comme des fous et des charrettes qui se promènent au milieu de tout çà, même en pleine ville malgré les panneaux d’interdiction. Dans les Carpates en particulier, nous traverserons de très belles régions, parsemées de jolis villages aux maisons typiques souvent en bois mais aussi en pierre, joliment décorées et dont les puits sont enfermés dans des petites cahuttes souvent très décorées comme les maisons. Je remarquerai les faitières et les chéneaux dont les abouts et boîtes à eau sont agrémentés de véritables dentelles. Nous constatons que de très nombreuses maisons sont commencées mais non terminées, le chantier reste en suspens. Il semble que cela vient du fait que les gens construisent au fur et à mesure de leurs moyens, ce qui échelonne le chantier sur plusieurs années. Dans de nombreux villages des Maramureş, nous apercevons des « arbres à casseroles »: ce sont des arbres plantés devant les maisons où il y a des filles à marier, comme les arbres de mai en France, mais ils sont couverts d’ustensiles de cuisine, casseroles, potiches, etc… Dans la plupart des villages il y a trois, voire quatre églises souvent voisines : les orthodoxes, les catholiques latin, les gréco-catholiques et parfois les protestants. Dans les Maramureş, les églises sont en bois, très fines aux clochers et clochetons pointus, de la véritable dentelle. On aperçoit beaucoup de monastères, nous n’en visiterons que quelques-uns des plus typiques. Dans presque tous les villages de nombreuses cigognes ont installé leurs nids au sommet des poteaux électriques.
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Au bord des routes se succèdent les innombrables étals de paysans avec leurs montagnes de pastèques. De même, de nombreux apiculteurs vendent leur miel, avec leurs ruches à proximité, installées sur des remorques « HLM » : des remorques de camion sont transformées en ruches à plusieurs étages. Fréquemment, nous rencontrons des paysans promenant leur vache en laisse et la faisant brouter le long des routes.
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Nous commençons par visiter le « cimetière joyeux » à Săpânţa. Très connu, il doit sa réputation à un artiste, Ion Stan Pătraş (1908-1977), à la fois peintre, sculpteur sur bois et poète, qui entrepris en 1934 son œuvre majeur : les croix de ce qu’il est convenu d’appeler le « Cimetière joyeux ». A partir des croix traditionnelles de la région, surmontées d’une sorte de toit, Pătraş sculptait en bas-relief le « portrait » du défunt, concevait une épitaphe pleine d’humour et peignait le tout sur un fond bleu soutenu, appelé désormais le « bleu de Săpânţa ».Près de sept cents monuments funéraires constituent ainsi une chronique tendre du village et de la vie des habitants, avec leurs qualités et leurs péchés mignons, qu’il s’agisse d’un penchant exagéré pour la dive bouteille ou d’une attirance irrésistible pour le beau sexe. Cette entreprise séduit, émeut souvent, amuse parfois, comme cette épitaphe pour une belle-mère : « passant, qui que tu sois, en passant près d’elle, surtout ne la réveille pas ». Cette œuvre est poursuivie de nos jours par plusieurs de ses disciples.
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Nous faisons halte dans un beau restaurant pour le repas de midi. Sur les conseils de nos guides, nous choisissons des plats typiques de la cuisine roumaine, c’est excellent et très copieux. L’après-midi, nous poursuivons par le mémorial de la résistance et des victimes du communisme. Installé à Sighetu Marmaţiei dans une ancienne prison, il retrace l’histoire très lourde des périodes communiste et de Caucescu. Les interminables plaques murales des noms, les murs couverts de photos témoignent du nombre phénoménal de victimes durant cette très longue période. Tous les aspect : chronologique et historique, politique, culturel, vie quotidienne, méthodologie, camps et prisons sont abordés au long des nombreuses cellules salles. Alex nous montre la photo de l’oncle de Mgr Virgil veillant la dépouille d’un évêque mort en détention. La visite se termine par les « statues », œuvre représentant un groupe de détenus au pied d’un mur de la prison, et par une chapelle ardente. On ne ressort pas de ce lieu sans éprouver quelque chose…. Nous filons ensuite vers le domicile des beaux parents de la sœur d’Alex. Nous faisons connaissance avec elle et son mari. La communication se fait surtout en espagnol car ils vivent à Madrid. Ils nous font visiter leur maison qui est en construction sur plusieurs années.
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Nous reprenons la route vers le monastère de Bârsana. Tout en bois, très travaillé, il est superbe, les bâtiments sont éparpillés dans un beau jardin. La visite de la chapelle puis le tour du jardin donnent un bel aperçu des bâtiments avec galeries. Nous reprenons la route jusque tard pour atteindre le lieu de couchage, Borşa. Nous empruntons des routes défoncées, traversons des enfilades de villages où tout le monde est dehors très tard. Nous arrivons de nuit vers 22h et nous sommes surpris car cela se trouve au bout d’un petit chemin de terre obscure. Nous nous demandons un peu où nous allons, mais en entrant dans la maison, nous découvrons un superbe gîte tout neuf, très propre, spacieux, coquet. Le lendemain, nous constaterons à la lumière du jour qu'il est clair, et calme. Chacun choisi sa chambre et nous filons prendre un repas dans une pizzeria à quelques centaines de mètres de là. Bien qu’il soit près de 23h, elle est encore ouverte. Au cours du repas, il règne une super ambiance avec rires, eau de vie et chants. C’est là que nous donnons le nom de « petit frère » aux petits verres d’eau de vie. Très tard, nous retournons à la pension de famille où avec Cosmine, Radu et quelques-uns, nous terminons la soirée en discussions et chants tout en buvant des « petits-frères ». Après cette chaude soirée pleine de bonne humeur, tous vont se coucher sur leurs semelles à bascule et je reste seul un moment avec Cosmine. Nous abordons des questions d’histoire et Cosmine me fait bénéficier de ses immenses connaissances. Dans l’avion, j’avais lu l’histoire très mouvementée de la Roumanie au cours des siècles, ballotée entre les velléités des pays voisins et les conflits intérieurs. Durant cette discussion il m’apporte des éclairages très intéressants. Il part se coucher vers 2h30.

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