samedi 17 octobre 2009

Mexique, Californie , épilogue.

Il y a quarante jours, je m’embarquais pour la première boucle de mes voyages. Que dire de cette expérience. Plusieurs idées me viennent à l’esprit. Déjà, dans quel état d’esprit ai-je parcouru tant de kilomètres, quelle impression m’en reste-il?

Après plusieurs années à courir, à tout calculer pour optimiser les déplacements, pour faire rentrer un éléphant dans une boîte de chaussure, qu’il est bon de se laisser vivre, laisser venir les évènements, ouvrir tout grands les sens pour goûter les moments vécus. Ne pas avoir à surveiller la montre ni le calendrier permet d’être attentif a tout ce qui se passe, de faire des rencontres intéressantes avec des inconnus, de découvrir des cultures différentes, d’admirer les monuments, les paysages.

La première partie de mon séjour au Mexique avait une dimension humaine et spirituelle qui décape, qui remet les valeurs à leur juste place. La fin de mon périple m’a permis de faire la connaissance de personnes qui sont tout à fait sur la même longueur d’onde. Ces expériences fort enrichissantes me laissent sur une impression de départ vers autre chose. Quoi? je ne sais pas encore, mais je reste attentif à ce que je vais vivre dans les mois à venir.

Quelle impression générale sur le Mexique? Il est très partagé. Quelques idées au fil des lignes caractériseront un peu l’impression que j’ai du pays. C’est un pays plein de richesses, au passé passionnant, plein de contrastes.

Les mexicains sont exubérants, pleins de vie, accueillants, chaleureux, attachants. Il est facile d’aborder, de faire connaissance et de créer des liens d’amitié. Ce n’est pas des liens superficiels car les mexicains sont entiers. Ce sont aussi de grands enfants manquant de rigueur. Ils ne fignolent pas, l’à peu près est de règle. Ils ne disent jamais non quand vous leur demandez quelque chose mais cela ne veut pas dire qu’ils le feront. Un exemple, à Ramos, le maçon devait venir le lendemain matin à 8h pour terminer un travail….. on ne l’a jamais revu. Ils sont très fiers de leur pays, leur drapeau est partout, sur les bâtiments officiels, mais aussi sur les maisons et même sur les voitures. Ils vantent la beauté de leur pays, ce qui est vrai, mais ne voient pas que cela manque d’entretien. C’est dommage car cela pourrait être encore plus beau.

Le Mexique est un pays de contrastes : il y a beaucoup de gens très riches, beaucoup de gens très pauvres et peu de gens de classe moyenne. Les très riches sont vraiment très riches, ils ont de belles et grosses maisons regroupées dans des quartiers clôturés et gardés, ont des domestiques : cuisinières, femmes de ménage, chauffeurs, jardiniers…. A côté de cela, les pauvres vivent dans des bidonvilles faits de planches, de palettes, de bâches. Mais au milieu de ces bidonvilles, certains arrivent à se débrouiller, on y trouve alors de jolies petites maisons proprettes et bien entretenues. Mais comme les riches donnent facilement, les pauvres reçoivent beaucoup d’aides de Caritas, des municipalités ou d’autres organismes. Ils en deviennent assez exigeants.

En matière d’hygiène et sécurité du travail, les ouvriers ont souvent des équipements individuels de protection bien pensés. Ils ont les chaussures de sécurité, les casques, les gants, mais en plus, dans les magasins, comme sur les chantiers, tous les salariés ont une ceinture de sécurité qui leur permet de soulager leur dos. Par contre, les échafaudages sont parfois très rudimentaires: des planches sur des bidons, des échelles en planches clouées, ou en aluminium tordu….

Circuler au Mexique. Bien que la police soit très présente sur les routes comme partout, elle fait partie du paysage. Après un petit apprentissage qui permet de découvrir les particularités, il n’est pas difficile de conduire dans ce pays. Cela me convient d’ailleurs assez bien. On peut rouler vite, doubler à droite ou à gauche comme cela nous chante, mettre ou pas son clignotant, etc…. mais il faut être très attentif à ce qui se passe autour car les mexicains roulent un peu n’importe comment. Les voitures sont souvent dans un état assez lamentable, beaucoup ne passeraient pas le contrôle technique. Beaucoup de plaques d’immatriculation manquent, cela vient du fait que lorsque l’on est mal garé, la police ne met pas de PV, elle démonte une plaque. Pour la récupérer, il suffit d’aller au commissariat et de payer,... si on veux payer. S’il manque déjà une plaque, ils démontent la deuxième, il y a donc pas mal de voitures qui roulent sans plaque d’immatriculation.

Comme les mexicains roulent assez vite, ils ont trouvé un moyen bien efficace de les obliger à ralentir dans les agglomérations ou les endroits où ils doivent ralentir : « les topes ». Attention, si vous les prenez à vitesse un peu rapide, vous y laisserez vos amortisseurs si ce n’est pas le pont : ce sont des « gendarmes couchés » plus redoutables qu’en France. Ils font plus ou moins 10 cm de haut et sont très bombés. Ce sont parfois des lignes de demi-sphères de 20 cm de diamètre. Passez rapidement sur une rangée de casques lourds fixés au sol, vous verrez ce que cela fait ! Conclusion, il faut les passer au ralenti. C’est donc très efficace. Il y en a beaucoup dans les agglomérations.

La police est présente partout, sur les routes dans les rues, à tous les carrefours, devant toutes les bijouteries, dans les gares, dans toutes les stations de métro sur tous les quais … partout. L’armée sillonne les rues en véhicules légers, les hommes sont avec l’arme au poing, gilet pare-balle sur le dos, prêts à bondir ou à faire feu… mais les narcos sont très actifs. A Mexico, il y a paraît-il 3000 enlèvements par an. Les touristes ne sont pas visés, mais les Mexicains ont la hantise de se faire enlever et raquetter. Si ce n’est pas l’armée ou la police, il y a des gardiens d’organismes de sécurité. Malgré cela il y a des mises en garde permanentes contre le vol, les arnaques, etc....

Au plan monuments, le Mexique est bien pourvu et le passé Aztèque, Mayas, Toltèque, etc… est passionnant à découvrir. Ils sont tout à la fois très proches et très diverses et il y a tant de chose à apprendre que je cherche un livre de synthèse qui permette de bien comprendre leurs cultures et leurs différences. En conclusion, c’est un pays qui mérite le voyage et il n’est pas impossible que j’y retourne visiter d’autres sites, d’autres régions. Mexico à elle seule mérite d’y passer plusieurs jours.

Si au début de mon séjour j’ai eu du mal à me remettre à l’Espagnol, cela vient du fait que d’une part je parlais Français avec Nicolas et Béatrice et d’autre part, à Saltillo, ils parlent vite et mangent les mots. A Mexico, cela allait mieux et au fil de mes visites, mes progrès se faisaient sentir. Mais j’ai encore beaucoup de progrès à faire. Comme toute l’Amérique du sud est en langue espagnole, je ne devrais donc pas avoir de problèmes dans mes visites futures.

Le séjour en Californie fut très court, mais il m’a donné envie d’y revenir plus longtemps. Il y a tant de chose à voir. Quand on vient d’Europe, on est frappé par les dimensions américaines et on a du mal à appréhender les distances. Tout est grand: les espaces, les distances entre les villes, les bâtiments, les autoroutes à huit ou douze voies. Comme ils ont peu de cartes routières, il est difficile de se repérer. Mais ce que j’ai vu est beau et grandiose.

A San Francisco, j’ai parcouru les quartiers les plus caractéristiques de la ville, mais on pourrait y passer un mois, il y a tant de choses à découvrir. La Californie et les Grandes Rocheuses présentent tant de trésors à voir que je vais rapidement programmer un circuit. Richard ne connait pas les Grandes Rocheuses avec le Grand Canyon, Monument Valley, La Vallée de la Mort etc…. J’envisage donc de revenir, de louer un camping car et de faire une tournée avec eux. Ils sont intéressés et m’ont chargé de convaincre des membres de sa famille de m’accompagner.

Par contre, si mon Espagnol a progressé et si je pouvais me débrouiller, en Anglais il y a du travail……. C’est la cata comme disent les jeunes! Il faut donc que je me remette très sérieusement à l’Anglais. Mon séjour au Népal et en Malaisie m’obligeront à le pratiquer, mais cela risque d’être un peu dur. Enfin, on verra bien.

En conclusion, très heureux de ce premier périple, je suis prêt à entamer le second.

2 commentaires:

cousinade_pomairols_jayr a dit…

merci pour ce partage
on attend les boucles suivantes

Anonyme a dit…

Nous, Cécile, Philippe et moi, venons de lire ton récit de fin de voyage. Bon retour/départ puisque à ce jour le prochain départ approche, isn't it?