Arrivé en fin d’après-midi à la gare du Bart de Pleasanton, je suis très gentiment accueilli par Richard et Lenore qui sont venus m’attendre. Ils m’emmènent chez eux et mettent à ma disposition leur chambre d’amis. C’est une chambre magnifique, très grande avec cabinet de toilette privatif. Ils me font visiter leur maison. Je pourrais presque dire leur petit château. C’est grand, magnifique, chaleureux. Une très belle maison avec une double terrasse qui domine la vallée. De chez eux, il y a une jolie vue. Pendant que Lenore prépare le repas, Richard et moi allons faire un tour au sommet voisin de la colline. La vue sur la plaine est belle et nous assistons au coucher du soleil.
Richard et Lenore sont très heureux de ma visite et se mettent en quatre pour moi. Pendant la soirée, Lenore ayant une réunion, nous en profitons Richard et moi pour faire plus amplement connaissance. Ce fut une soirée bien sympathique, j’ai bien apprécié notre discussion et j’ai découvert que Richard et moi avions un passé assez similaire. Nous aurons plusieurs échanges assez profonds au cours de ces jours, et curieusement, nous constaterons que nous avons de nombreux points communs. Ici, c’est un peu la maison du Bon Dieu, Tout le monde y est bien accueilli. Les fils de Richard étant un peu touchés par la crise, ils ont rejoint la maison en amenant un de leurs copains avec eux. Ce qui m’a permis de faire la connaissance de Guillaume, d’Alexandre et d’Amandine. Plaesanton est une jolie petite ville et le quartier qu’habitent Richard et Lenore est magnifique. Les maisons sont belles et en pleine verdure. Pleasanton porte bien son nom, « It’s a plaesant town »
Le lendemain, mercredi, je prends le Bart vers 9h30 pour San Francisco. Après 45 minutes de voyage, j’arrive au centre de San Francisco. Suivant les conseils de Richard et Lenore, je sillonne un peu la ville. C’est une ville immense construite sur plusieurs collines. Les rues étant toutes parallèles, certaines attaquent franchement le flanc de la colline. Comme dans les films ou sur les photos, certaines rues sont très en pente. Parcourant Market street, une grande rue bordée d’immenses immeubles luxueux, je me rends à l’office du tourisme pour retirer un plan.
Au cours de mes pérégrinations, j’ai vu Union Square, une jolie place bordée de beaux bâtiments, parcouru Chinatown, le quartier chinois. Plusieurs bâtiments ont des façades chinoises, les enseignes de magasin sont en chinois et en anglais. On entend parler chinois, on se croirait plus à Pékin qu’en Amérique. Un vieillard joue d’un instrument à cordes comme un violon. Remontant le long de Washington street, je visite le musée du « Cable Car ». Le fameux tramway qui monte à l’assaut des collines a été créé fin du XIX° à la suite d’un grave accident de calèche. Le principe est un réseau de rails qui sillonnent la ville au milieu desquels un câble tourne en permanence sous terre. Les wagons sont équipés d’un système de pince qui attrape le câble à travers une rainure entre les deux rails. Les wagons sont donc pourvus de deux machinistes qui manœuvrent en permanence trois types de pince pour serrer ou desserrer le câble, freiner, etc. C’est très folklorique. Le musée est le point de manœuvre des câbles des quatre lignes encore existantes. Ces câbles font plusieurs km de long et tournent en boucle fermée. Après cette visite très instructive, je prends l’un des «cable car» pour sillonner la ville et me rendre au quartier des quais, le « Fishermans wharf ».
Quartier très typique marqué par son passé pécheur. Amarrés à l’un des pontons, quelques bateaux historiques sont exposés. Il y a une house boat (maison flottante), un grand trois mâts qui a passé 17 fois le Cap Horn et qui a eu plusieurs fonctions durant sa vie active : transport de bois ou de charbon, transport de matériels divers destinés aux nouveaux colons, pêche au saumon dans l’Alaska. Il y a aussi un exemplaire du bac qui a servi durant plusieurs décennies à traverser la baie avant la construction du Golden Gate. A l’intérieur, quelques voitures du début du XX° siècle sont exposées. Un remorqueur ayant servi à remorquer les bateaux entrant dans le port, et un autre trois mâts en cours de restauration complètent l’ensemble. Le ponton voisin est envahi par des éléphants de mer. Quelques pontons plus loin sont amarrés un sous-marin et un navire de guerre. De nombreux restaurants ou points de restauration rapides proposent des repas à base de fruits de mer ou de poisson. Je m’offre une barquette de calamars frits avec quelques frites puis me dirige vers ces navires….. quand je me replie rapidement sous un baldaquin d’entrée de restaurant : une volée de mouettes avaient repéré ma barquette et volaient autour de moi, me serrant de près avec une certaine intention de me piquer mes calamars ! Coincés par le palapa, ils se posent autour de moi, et d’un air détachés se rapprochent. Peu décidé à partager, je les repousse du pied. Ils se perchent alors sur l’auvent mitoyen et me surveillent. Quand finalement je jette les dernières miettes au sol, c’est la curée ! Les passants sont très amusés par la scène. Il y a de quoi.
Finalement, une série de « cable cars » me remonte jusqu’à California str où sont construites les demeures des plus grosses fortunes et les hôtels les plus luxueux. La cathédrale Grace, protestante, s’y trouve. Je la visite, elle est une fortement inspirée par Chartres, de beaux vitraux bleus, un labyrinthe et des portes en bronze magnifiques. Puis par le « cable car », je redescends à l’embarcadero pour reprendre le Bart et rentrer. Le temps s’est peu à peu assombri au cours de la journée, et la soirée s’est terminée sous les nuages et le froid.
Le lendemain, je me rends à Alcatraz pour visiter la fameuse prison fédérale sur le rocher au milieu de la baie de San Francisco. Après une traversée qui permet d’avoir une vue sur la ville, les ponts dont le Golden Gate et l’île, nous accostons le rocher et sommes accueillis par les gardiens du site. Pour permettre à chacun de se faire une véritable idée de ce qu’était la prison et de démystifier le site, un système d’audio-guide en plusieurs langues est mis à notre disposition. Tout en évoluant au milieu des blocs de cellules, du réfectoire, de la cour, etc… , on est guidé par les voix du commentateur, de quelques gardiens et anciens détenus qui ont accepté de témoigner. Les commentaires et bruitages permettent de comprendre pourquoi cette prison était la plus sûre de l’état. Murs épais, cellules étroites et étroitement surveillées, barreaudage, vitrage blindé, eau glaciale de la baie et courants violents. Tout était fait pour éviter les évasions. Il y en a bien eu quelques tentatives, mais la plupart se sont soldées soit par une reprise, soit par la noyade. L’une d’elle semble avoir cependant réussie, les quatre évadés n’ont jamais été retrouvés, ni morts, ni vivants. Leurs cellules retracent leur exploit, les mannequins sont en place et les trous creusés à la cuillère visibles. Cette visite est très intéressante. Toute la matinée, des avions de chasse et de d’acrobatie évoluent autour de nous, semblant s’entraîner en vue d’un meeting aérien. Nous sommes aux premières loges.
Une série de bus, trolleys et tramways m’amènent au bout de la péninsule, au pied du Golden Gate, le fameux pont suspendu construit en trois ans au début du XX° siècle. Ouvrage magnifique entièrement métallique qui dresse sa silhouette en travers du passage vers le large. Les moyens de l’époque n’étant pas ceux de maintenant, sa construction relevait vraiment de l’exploit. Une nouvelle série de bus puis de « cables car » m’amène ensuite en haut de la Lombard Street, la rue la plus sinueuse du monde. Sur un tronçon de quelques dizaines de mètres, la pente étant si forte, une série de lacets très serrés permet de la descendre. Une nouvelle série de bus et de cables car me ramène à l’embarcadero où je reprends le Bart pour Pleasanton. La ville est si étendue que pour joindre divers sites éloignés, il est indispensable d’utiliser le système de transport en commun. Celui-ci est vraiment bien fait et efficace car la ville est quadrillée comme le sont les rues par tout un système comprenant des bus, des trolleys bus, des trams, des cables car…. Le temps d’attente entre deux n’est pas long car les véhicules se succèdent avec une fréquence assez élevée.
Pour me permettre de découvrir un autre aspect de la Californie, Richard me prête sa voiture le lendemain. En suivant le réseau d’autoroutes puis de routes, je monte au nord de San Francisco parcourir un peu la vallée de Napa, la région des vignobles. Jolie région dont les vignes couvrant le fond de la vallée contraste avec les collines boisées ou couvertes de prairies grillées par le soleil. Une visite sympathique du musée des pompiers de Napa me permet de découvrir quelques vieux véhicules et objets intéressants. A travers les plaines aux grandes prairies grillées elles aussi par le soleil, une boucle vers le nord du Golden Gate me conduit au parc de Muir Woods où quelques séquoïas multimillénaires sont protégés depuis plus d’un siècle. Ces arbres immenses et peu combustibles étaient très prisés par les colons de l’époque. John Muir et William Kent, conscients des conséquences d’une déforestation débridée ont réussi à créer un parc national. Ces arbres de plusieurs dizaines de mètres de haut et de plus de deux mètres de diamètre sont impressionnants. La promenade au milieu de ces témoins du passé laisse rêveur. Un arbre coupé en 1930 était né près de 1000 ans avant Jésus Christ. Cette région au nord du Golden Gate est magnifique, très vallonnée, boisée, colorée avec l’eau, les roches, les bois, les bateaux…. Un retour par le pont de Richemond dont les deux voies sont superposées puis par Oakland me permet de découvrir un autre aspect de la région. Les autoroutes sont gigantesques, de six à douze voies avec un flot continu de voitures qui roulent presque toutes à la même vitesse. Les américains sont très disciplinés, mais les bouchons sont peu fréquents et se résorbent assez vite comparé à la France.
mercredi 14 octobre 2009
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