samedi 10 juin 2017

Paksé, le Wat Phou et le plateau des Bolavens, Thakek et les karsts de Khammouane

Dans le sud du Laos, deux boucles touristiques sont réputées : la boucle du plateau des Bolavens et la boucle des Karsts de Khammouane. Ce sont deux circuits complètement différents.
Sur le plateau des Bolavens, ce sont surtout des paysages de forêts, de villages ethniques et de cascades. Deux boucles sont possibles, la première fait environ 180 km et la seconde 320. La seconde n’a vraiment d’intérêt que pour les cascades de Tad Tayicsua, mais quand il pleut elles sont très difficilement accessibles, je ne fais donc que la petite boucle.
Je la fais en deux jours et m’arrête chez Palamei à Bane Khouaset. Gîte accueillant, très sympathique constitué de petit chalets, le mien donnant sur les prairies. J’y rencontre quelques jeunes dont deux couples français très sympathiques qui comme moi font un périple de plusieurs mois. Benoît et Floriane ont acheté une moto d’occasion au Vietnam et parcourent les pays avec, Thomas et Joanna font comme moi du bus et louent une moto au coup par coup. Daria, une jeune allemande ne se déplace qu'en bus, ce qui la bloque un peu dans ses découvertes. Après le repas, en dégustant le laolao, genre de tipunch à base d’alcool de riz, nous échangeons nos expériences.
Cette boucle fait découvrir quelques belles cascades, des villages ethniques, quelques jolis temples, le relief est couvert d’une végétation luxuriante où l’homme arrive à cultiver quelques parcelles : rizières de riz, plantations d’hévéas, plantations de café et de thé. Le premier jour, le temps est beau et le parcours agréable. Je le fais avec Jingjing une petite chinoise très sympathique que je rencontre au début de la journée. On se quitte à mi-chemin quand je m’arrête, elle n’a prévu qu’une journée. Si j’avais su, j’aurais fais de même car le lendemain la pluie est fréquente le matin et continue l’après-midi pour se terminer par des trombes d’eau à l’arrivée à Paksé et toute la soirée.
La cascade de Paxuam n’est pas importante car il n’y a pas beaucoup d’eau, mais en période de grandes eaux, elle fait un demi cercle. 
Elle est situé dans un complexe hôtelier qui est composé de cahutes éparpillées dans la forêt, cela donne un cadre à la Robinson très bucolique. 
Celle de Tad soung chute d’une falaise de 80 mètres environ. 
Du haut de la cascade, on a une vue superbe sur la plaine. Comme un barrage coupe le cours d’eau en amont, le débit n’est pas très important. 

Les deux cascades de Tad Lo et de Tad Hang sont dans le joli petit village de Bane Khouaset. Tout en n’étant pas très hautes, elles sont assez importantes par leur débit et leur taille. 

Le soir, on peut assister au bain des éléphants du lodge de Tad Lo. Ce soir, il n’y en a qu’un. Le cornac le conduit dans le torrent où il le lave tout en restant sur son dos pendant qu’il plonge.
Le lendemain, le guide du village ethnique de Ban Kok Boun Tai étant absent, je ne m’y arrête que pour me faire soulager de 15000 Kips car ce n’est que pendant qu’ils me font le café dans une tasse de bambou que je l’apprends. Le café est si concentré que c’est presque du sirop…. 
A Thateng, un joli temple domine la  route. Entre Thateng et Paksong, je m’arrête plusieurs fois pour laisser passer de belles averses. 


La cascade de Tad Yuang est dans un joli cadre très touristique. 
Quant à celle de Tad fane composée de deux chutes, je ne vois pas grand-chose car les nuages descendent dans le canyon où elles chutent. C’est la région des plantations de café et de thé dont la visite est intéressante. 
Avant d’arriver à Paksé, on traverse un village de  forgerons qui fabriquent des couteaux, des faux, des serpettes à l’ancienne. L’arrivée à Paksé se fait sous des trombes d’eau et c’est avec plaisir que j’arrive à l’hôtel.




L’intérêt de Paksé est aussi sa proximité avec Champasat et son site du Vat Phou, un temple du IV°siècle dans le style d’Angkor. Site bien moins important mais cependant intéressant en tant que temple montagne. 
Du haut du temple, on a une vue magnifique sur la plaine. 

Sur les conseils d’Yves, un belge qui tient l’agence de location de motos avec sa copine Miss Noy, je vais voir le mont Phou Asa, un petit plateau volcanique très curieux qui est couronné d’une enceinte de pierres sèches avec des piliers entourant une zone de lave dégagée au centre de laquelle une petite enceinte de murs plus élevés est envahie par la végétation. Il semblerait que ce soit un ancien lieu de culte beaucoup plus ancien qu’Angkor, mais les archéologues n’ont pas réussi à en déterminer la date.

Pour y aller, je passe le Mékong sur un « ferry » composé de deux pirogues jumelées par un plancher sommaire, le tout propulsé par un petit moteur.

Le lendemain, après dix heures de voyages épiques pour parcourir 360 km, j’arrive à Thakek pour faire la seconde boucle. D’une part, le parebrise du bus a reçu un beau pavé car juste devant les yeux du chauffeur un énorme pâté de silicone bouche le trou. 
D’autre part, à chaque arrêt du bus, une flopée de femmes et d’enfants embarquent pour essayer de vendre des préparations culinaires : riz, brochettes de saucisses, poulet, etc…
A Thakek, comme je me suis bien fait rincer le deuxième jour du circuit des Bolavens, je regarde la météo. Elle annonce une belle journée et quatre ou cinq de pluie. Il ne faut pas trop se fier aux prévisions, mais comme de plus la boucle fait 480 km, je loue une voiture et la fais en deux jours. Les paysages sont complètement différents et ressemblent beaucoup aux paysages karstiques de la région de Ninh Binh au Vietnam. 
La première partie du trajet, la route sillonne dans les vallées entourées de roches et de pitons à pic.

Quelques grottes ponctuent le parcours certaines intéressantes d’autres moins.

La grotte des Bouddhas est située dans un cadre sympathique, au-dessus d’un étang. C’est une grotte qui a été découverte récemment mais dans laquelle des centaines de bouddhas de différentes tailles ont été trouvés. Ce groupe de bouddhas au milieu de stalactites et de stalagmites est très curieux.
La grotte de Tham Nang Aen est très aménagée. C’est une très grande grotte dans laquelle des éclairages un peu psychédéliques ont été installés. C’est amusant.

Le long de la route, les paysages sont magnifiques : les rizières en cours de labourage ou déjà plantées et en fond, les roches karstiques. 

Entre Thalang et Laksao, on traverse une région qui a été inondée pour faire un barrage. Comme nous sommes en période de basses eaux, des arbres morts dressent leur squelettes au milieu de zones inondables. Cela donne des paysages assez curieux.
Le pont de Tha Bak Bridge nous fait traverser une large rivière sur laquelle naviguent de curieuses pirogues en aluminium. Ce sont d’anciens conteneurs de mines anti-personnel américains qui ont été transformés. Il faut savoir que le Laos a été le pays le plus bombardé de la planète et les terrains ne sont pas encore tous nettoyés.
Je fais étape au village de Konlor dont la grotte est la plus intéressante à visiter. Konlor est au bout d’une vallée toute plate entourée de falaises karstiques qui vont progressivement en se resserrant. Les paysages sont magnifiques.

Le lendemain, je rejoins la grotte et attend en vain près d’une heure d’autres touristes car quelque soit le nombre de passagers (3 maxi), le prix de location de la pirogue est toujours le même. Ici, on paie : le parking, l’entrée sur le parc, puis l’entrée dans la grotte et enfin la pirogue car la visite ne peut se faire qu’en pirogue à moteur. En effet, cette grotte est une galerie de 7,5km de long qui passe sous la montagne qui fait que 10 à 30 m de large et de 20 à 100  m de haut. Tout se fait dans l’obscurité, à la lampe frontale et c’est très curieux à faire. 

Seule une grande salle au milieu a été aménagée avec des éclairages car c’est le seul endroit où il y a des stalactites et stalagmites intéressantes. Cette grotte a servi d'abri contre les bombardements durant la guerre du Vietnam.
De l’autre côté de la montagne, on débouche dans un cirque où une aire touristique a été aménagée. La balade dure entre 2 et 3 heures. Cette promenade vaut le coup et je regrette de n’avoir pas une frontale plus puissante car celle que j’ai et celle qu’ils prêtent ne permettent pas de bien voir. Des fois, le faisceau lumineux se perd dans l’obscurité.
Après cette vallée, la boucle passe par une zone où les roches sont complètement déchiquetées donnant au paysage une allure très curieuse et magnifique. La route n’a ensuite plus d’intérêt jusqu’à Thakek, elle est toute droite. 
En arrivant à Thakek, il y a un « mur de géants » assez surprenant. Composé d’énormes blocs de pierres empilés et faisant plusieurs tonnes chacun, on se demande qui a pu monter cela, comment et pourquoi. C’est très curieux mais presque pas indiqué, dommage, car cela vaut le coup d’œil.
Le soir, je prends un bus de nuit pour rejoindre Vientiane. Voyage épique encore. C’est un bus qui arrive de Paksé, ce sont de véritables couchettes très larges dans un bus deux étages qui fonce dans la nuit sur des routes plus ou moins défoncées, mal balisées, et mouillées. Comme j’ai une couchette à l’avant avec une lunette, je vois la route défiler à vive allure alors que la visibilité n’est pas très grande. Impressionnant. Il ne faudrait pas qu’un bœuf se promène de nuit comme ils le font de jour. Mais on arrive à bon port.

Comme je peux avoir ma chambre dès mon arrivée, je peux prendre une douche et me remettre en condition pour démarrer tout de suite mes visites. La ville de Vientiane n’a pas grand-chose d’intéressant à voir. 

Quelques beaux temples, dont certains assez anciens, 
quelques vestiges de la période coloniale, 
un « arc de triomphe » à la mémoire des victimes des conflits et surtout à quelques kilomètres de Vientiane, le parc des bouddhas. 

Une élucubration d’un « artiste » genre Facteur Cheval qui a réalisé des statues de personnages mythologiques en béton dans son parc. 

Dès l’entrée du parc, un genre de citrouille en béton dans laquelle on entre par la gueule d’un monstre. A l’intérieur, trois galeries périphériques superposées et vides avec des escaliers permettant d’atteindre le sommet. Trois chambres centrales superposées que l’on atteint par le deuxième niveau ou/et en passant par des escaliers acrobatiques. 


Dans ces chambres des personnages mythologiques en béton. En y regardant bien, il semble que cela représente le « paradis » en haut et « l’enfer » en bas.  



Dans le reste du parc, des bouddhas, des monstres, etc. Très curieux comme ensemble. Il aurait réalisé cela, inspiré par ses entretiens avec un moine bouddhique. 
En un jour et demi, le tour de tout ce qu’il y a à voir sur Vientiane est fait.

Albums photos:

de Paksé, le Wat Phou et le plateau des Bolavens:


de Thakek et des karsts de Khammouane;


de Vientiane;


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