lundi 19 juin 2017

La remontée du Mékong vers le Triangle d'or.

Le lendemain matin, un tuk tuk m’amène à l’embarcadère des slow boats qui remontent le Mékong vers Houaysai, la région du Triangle d’Or. Pour rejoindre cette ville frontière, on peut le faire soit en bus sur des routes très chaotiques, sinueuses et défoncées, soit par bateau, je choisis cette formule plus reposante et peu ordinaire.
Il y a deux formules : les speed boats,
ou les slows boats. Les premiers sont des pirogues effilées équipées d’un moteur de voiture puissant qui remontent le fleuve à 80 ou 100 km/h au risque de percuter un rocher ou un tronc en dérive, cela arrive des fois en période de mousson comme maintenant. Ils font le trajet en six ou huit heures éprouvantes et sans protection contre le soleil ni la pluie.
Les seconds, les slow boats, sont des bateaux assez grands, très allongés qui remontent tranquillement le fleuve à 30km/h maxi et faisant l’omnibus sur le fleuve. Ils mettent deux jours pour faire le trajet et font escale à Pakbeng. On y est protégé du soleil et de la pluie et assis sur des sièges relativement corrects. C’est cette formule que je retiens. C'est paisible, on a le temps d'admirer le paysage et d'observer la vie sur le Mékong.


Le pilote et sa famille vivent sur le bateau, dans la partie arrière qui est aménagée, sommairement. Ils participent donc tous à la manoeuvre.

Dans le bateau, au milieu des laotiens, nous sommes  cinq étrangers, deux jeunes, un couple Israélien : Yossi et Tovi, et moi. Passant deux jours ensemble, nous sympathisons vraiment bien et malgré mon anglais très approximatif, avons des échanges très intéressants et divers. Il faut dire que Yossi et Tovi ont un excellent accent et ne parlent pas trop vite, ce qui fait que je les comprends bien. Nous sympathisons si bien que Yossi me fait promettre de ne pas venir en Israël sans le prévenir et que s’il m’y voyait sans que je l’ai prévenu, il me ferait ma fête. Je lui retourne la même invitation en France. Cela me donne une raison de plus d’y aller.
La remontée jusqu’à Houaysai se fait donc en deux jours avec une étape dans le village de Pakbeng où les tenanciers des guesthouse nous attendent pour nous offrir les hébergements. C’est à la guesthouse Syvongsack que je passe la nuit, le plus mauvais hébergement de tout mon séjour au Laos. J’ai fait changer les draps et taie d’oreiller, ils avaient déjà servi ; le lavabo « se casse la gueule », pour le vider, il faut le relever. A la fin de ma douche, je constate que je n’ai pas de serviette. Bref, la prochaine fois, je regarderai de plus près.

Durant le trajet, le bateau traverse des paysages magnifiques et on assiste à la vie des villageois au bord du fleuve.

Tantôt le Mékong est large et paisible, tantôt il traverse des passages étroits avec des rapides où l’on sent que la coque est travaillée et subit des torsions et craque,

dans certains passages, des roches acérées comme des scies dressent leurs dents qui en période de grandes eaux ne doivent pas apparaître au-dessus de la surface.

Sur les rivages, les buffles se prélassent dans l’eau,
les pécheurs jettent leurs filets,
et les enfants s’ébattent dans l’eau boueuse.
Nous sommes admiratifs de la navigation du pilote. Il connaît par cœur les 200 km de navigation car il pilote sans carte ni signalisation sur les berges et slalome sur le cours, tantôt longeant les berges de droite, tantôt celles de gauche en étant toujours sur la trace en pointillés sur Maps Me.
Le deuxième jour, nous changeons de bateau et le fils de quinze ans du pilote naviguera seul plus de la moitié du voyage.

De temps en temps, le pilote ralentit et s’approche de la berge pour récupérer ou déposer un passager. Comme il n’y a jamais de ponton, c’est toujours intéressant de voir par quelle acrobatie ou astuce le transbordement se fait. On a même embarqué une moto depuis la berge…. Juste à notre arrivée à Houayxai, un violent orage déverse des trombes d’eau. Nous attendons patiemment à l’abri que cela se calme. Une planche nous permet ensuite d’atteindre un sentier boueux à flanc de coteau qui nous conduit au parking des tuk-tuk. Nous rejoignons l’hôtel où le lendemain matin nous nous disons adieu en espérant nous revoir soit en France, soit en Israël. Mon séjour Laotien se termine là, je passe en Thaïlande pour mes derniers jours de pérégrination.

Album photos de la remontée du Mékong:

https://goo.gl/photos/e1pKz7x8A2SGpu9J7

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