De 86 grenoble Besançon |
Après une bonne nuit à l'hôtel du Lison à Lavans les St Claude, je me lève à 5h30 et pars pour 6h45. Il fait froid (-2° C) et je supporte l'équipement. La nuit est claire et je monte le coteau, passant Lavans pour rejoindre un chemin empierré bien rectiligne qui rejoint St Lupicin. C'est l'ancienne route de St Claude empruntée autrefois par les diligences. C'est peut-être même une ancienne voie romaine. Mon talon gauche me faisant mal, je troque mes chaussures pour mes sandales. Je sens plus les cailloux, mais c'est plus confortable. Après St Lupicin le soleil fait son apparition, il fait beau et les paysages sont superbes sous le soleil matinal. A Ravirolle, un sentier à travers bois me fait rejoindre une route forestière rectiligne de 8 km: l'ancienne route de St Claude, de nouveau. Celle-ci rejoint la route normale aux Ronchaux pour passer divers mouvements de terrain. Après Chatel de Joux je retrouve cette Route Forestière rectiligne.
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Une croix de pierre abritant une statuette de la Vierge rappelle qu'au bord de cette route une statuette avait été découverte en 1818 dans un vieux sapin et qu'elle a fait l'objet de vénération durant de nombreuses années, tant que la route passait par là. Ce chemin me conduit aux portes de Clairvaux les Lacs d'où après quelques emplettes et le plein d'eau je rejoins Doucier où j'arrive de nuit, à 18h. J'ai réservé une chambre à l'hôtel du Comtois. Là, des hôtes très chaleureux m'accueillent. L'hôtel est mignon, l'hôtesse charmante et l'hôte, monsieur Humblot, passionné. Après un début de carrière comme technicien de maintenance à Solvay, il a repris la boulangerie de ses parents en Ardêche, développant les spécialités et créant le rayon pâtisserie. Puis voulant revenir en Franche-Comté dont ils étaient originaires et donner libre court à sa passion pour la cuisine, ils rachètent l'hôtel de Doucier. Autodidacte pour la boulagerie, pâtisserie et la cuisine, il développe ses talents en présentant une cuisine originale, savoureuse et succulente. Il met en musique les différentes saveurs des produits locaux et des plantes régionales. Je fais un repas de fête pour un prix très raisonnable. Passionné aussi de randonnée, il est avisé de mon périple par son épouse et vient bavarder un moment avec moi. Très chaleureux, nous sympathisons tout de suite et il faut que son épouse le rappelle plusieurs fois pour qu'il retourne à ses fourneaux. Après un excellent repas et une belle soirée, je rejoins mon lit pour une bonne nuit réparatrice.
Debout à 4h30 car j'ai une longue journée (45km), je décolle à 6h à la lampe électrique. La route est presque toute droite et quasiment déserte jusqu'à Pont du Navoy. Là je demande à une boulangère s'il est possible de remplir mes deux gourdes vides. Elle n'accepte que de mauvaise grâce de m'en remplir une: elle vend de l'eau et celle du robinet, elle la paie! Très commerçante, la mégère! C'est vrai qu'un litre d'eau doit lui coûter presqu'un quart de centime. C'est ruineux! Elle n'est pas prête de me voir comme client. Cela change de l'acceuil des hôteliers de Doucier!
Je reprends une petite route qui à travers le plateau me conduit jusqu'au cirque du Fer à Cheval au-dessus d'Arbois. Durant la matinée, le temps est clair, dégagé et ensoleillé. A midi, je fais une pause dans les bois avant la Châtelaine. Pendant cet arrêt les nuages peu à peu couvrent la forêt. Quand je repars, c'est dans un beau brouillard. La descente sur Arbois perd alors tout son charme. La traversée de ce joli village vigneron est rapide, et par des chemins de vigne et le long de la nationale, je rejoins Mouchard où j'arrive de nuit vers 18h. Le seul hôtel qui existe est un superbe édifice style chalet dont les chambres sont dans une annexe voisine. Très gentiment accueilli par la mère du patron, je m'installe, fais les ablutions habituelles sauf la lessive car c'est ma dernière halte avant la maison, et rejoins le restaurant pour un excellent repas.
Dimanche matin, après une très bonne dernière nuit, je me lève à 3h30 pour décoller à 5h. Il me reste 40km et je veux arriver en milieu d'après-midi pour avoir le temps de faire un brin de toilette avant d'aller à la cathédrale pour la messe qui clôturera ce long chemin. Comme nous sommes le dimanche matin et de nuit, je vais au plus court en suivant une petite route puis la nationale déserte jusqu'à Rennes sur Loue. En 5km, je ne croise que trois voitures. Une petite route de campagne, déserte elle aussi, m'amène aux portes de Quingey à 8h30. Cela m'amuse de marcher ainsi de nuit alors que les "braves" font la grasse matinée. Je ne croise pas grand monde si ce n'est quelques clients qui comme moi viennent à la boulangerie chercher des croissants. Ils doivent me prendre pour un allumé avec mon sac, mes bâtons et mes sandales par ce temps là! Après une petite pause croissants sur la place, j'attrape une petite route toute droite qui monte sur le mont en direction de Besançon. Cette route quasiment rectiligne, qui parfois se transforme en chemin carrossable, traverse Busy, Larnot et rejoint Beure. De Larnot à Beure ce chemin s'appelle chemin Royal. C'est donc bien l'ancienne route des diligences. Dommage que le temps soit bouché par un beau brouillard car j'imagine que le paysage doit être beau le long de ce chemin. C'est paisible et je croise plusieurs joggeurs ou VTTistes qui s'entraînent. Il ne peut y avoir de chemin plus court pour rejoindre Besançon. C'est tout droit.
C'est à 14h que j'arrive à la maison, heureux d'avoir enfin tout fait, avec le sentiment du travail accompli. A chacun de mes arrêts, Cotignac et Chambéry, cela me laissait un goût amer d'inachevé. Là, le but est atteint, cela fait maintenant partie du passé. Cette expérience me laisse de beaux souvenirs, de belles rencontres, des échanges riches et profonds, de beaux paysages, et ma foi, de belles performances. Malgré mon âge j'ai quand même fait plus de 4100 km à pied en 118 jours, J'en suis fier! Maintenant je vais régler mon problème de pied gauche avant de repartir je ne sais où.
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