Le dimanche soir, j'appelle mon camarade de promotion et ami, Alain You qui est pere abbe de l'abbaye de Maylis pour lui demander si je peux venir et en particulier suivre le triduum Pascal. Il me reponds que l´'abbaye sera pleine, mais qu'il va voir comment faire. Le lendemain il me rappelle et me confirme qu'íl peut m'accueillir, mais que je serai loge dans la cloture avec les moines donc en silence. Pas de probleme pour moi bien sur, bien au contraire. Qu'y a-t-il de mieux que de celebrer la mort et la resurection du Christ dans un monastere. Par contre quand je lui annonce que j´arriverai jeudi soir, je comprends que c'est un peu genant avec le temps de silence, mais qu´il me consacrerait quand meme un peu de temps.
Le lendemain lundi, je prends la route sous un beau soleil et passe par Larressingle qui est un splendide petit village medieval. Je file ensuite vers Eauze ou je suis attendu par Pauline et Marcel. Mon passage leur a ete annonce par Isabelle qui a d'ailleurs demande a Pauline de me transmettre un message. En arrivant, je fais un crochet par le centre pour visiter la cathedrale et prendre l'adresse du gite a l'office du tourisme. Comme ils ont une soiree formation alpha, ils me proposent de me joindre a eux pour le diner et suivre la projection de la cassette. Ce que j'accepte, cela me donne l'occasion de rencontrer le tres sympathique cure qui est hollandais et quelques paroissiens tres accueillants.
Le lendemain par contre je repars sous un ciel bien charge et peu de temps apres, je suis oblige de mettre sur-pantalon et poncho. Comme les chemins sont peu praticables, je prends des petites routes. J'arrive trempe a Nogaro vers 13h. Je prends mon casse-croute dans un bar et quand je repars, le temps etant toujours a la pluie et au vent de travers, je prends le chemin le plus court: la nationale. Vais-je m'arreter dans le premier gite? Je passe dans le village vers 15h et j'avance bien: je continue donc tete baisse vers Aire sur Adour. J'y arrive vers 19h apres avoir fait 46km. Apres la douche et la lessive, je vais prendre un diner dans un petit restaurant qui est deja ferme mais qui m'ouvre quand meme quand elle apprend que je suis pelerin.
Il ne me reste que 42 km jusqu'a l'abbaye. Le lendemain je les parcours rapidement et arrive vers 16h30 a l'abbaye. Vers midi, j'avais appele Alain pour lui annoncer que j'avais gagne une journee. Il me recoit royalement car il me met a disposition la suite episcopale qui comprend une chambre, un bureau et un cabinet de toilette prive. Entre le mercredi soir et le jeudi, j'ai la possibilite de beneficier de deux entretiens bien profonds avec lui et d'une confession tres marquante. Par la suite, je peux suivre la plupart des offices et le triduum pascal. Ces ceremonies sont si belles et les moines chantent si bien que l'on ne voit pas le temps passer. Pourtant, les ceremonies du jeudi saint et du vendredi saint ont dure 2h30, la vigile pascale plus de 3h30 a partir de 22h45. Meme les enfants tres nombreux etaient pris par l'ambiance, ils etaient sages et recueillis, ne perdant pas une miette des evenements. Le pere abbe etait rayonnant au cours des offices. Ce sont les plus belles fetes pascales de ma vie. J'ai eu l'occasion de rencontrer quelques familles et de partager avec elles. Je garde un excellent souvenir de ces moments privilegies. Ils ont pourtant ete un peu perturbe au debut car le chicot de mon bridge commencait a me faire mal depuis deux jours. Alain a pris pour moi un rendez-vous chez le dentiste et m'a prete une voiture. Le jeudi soir, juste avant la ceremonie, je me suis fait arracher le chicot, une infection commencait dessous. Elle s'est par la suite transformee en sinusite.
Le lundi matin je prends conge des moines par une belle journee ensoleillee. Alain m'emmenne dans le clocher pour voir la vue. On a une vue splendide sur les pyrenees. Depuis Lectoure, je les vois de temps en temps, mais bien sur de plus en plus pres. Passant par Amou, j'avais l'intention de faire quelques courses pour mon casse-croute, mais j'avais oublie que le lundi de Paques c'est ferie: tout est ferme! Meme les bars et restaurants. Je me dis qu'il va me falloir mendier un bout de pain. Pas facile! Je me trouve toujours une excuse et j'arrive a la sortie du village sans rien. Je m'arrete devant la derniere maison pour boire un peu, comme je finis ma gourde, je suis alors interpelle par une dame qui me propose de me la remplir. J'en profite pour lui demander un bout de pain. Elle me donne gentiment un bon morceau de pain complet aux cereales, deux croissants et deux pommes. Mon Dieu qu'il etait bon ce dejeuner!
La route jusqu'a Orthez se passe bien et je suis accueilli au gite municipale par deux benevoles. Superbe gite dans un batiment ancien, bien equipe.
Le lendemain je reprends la route sous une journee pluvieuse et je trace jusqu'a St Palais. Je prends des raccourcis par rapport au GR car parfois il fait des detours. Le gite est tenu par deux benevoles belges tres sympathiques. Fatigue, je me fais un petit frichti a base de soupe et de pates de ma reserve. Bernadette, gentiment me donne deux saucisses et une tomate. Finalement c'est copieux.
Apres une bonne nuit de repos, je reprends la route sous la pluie. J'evite certains troncons du GR car trop boueux. Je me trouve meme devant un gue infranchissable car les eaux sont abondantes. A midi, je m'arrete dans un petit restaurant pour manger mon casse-croute et commande une bonne soupe bien copieuse et bien chaude. Apres le repas, je reprends la route mais je ne suis pas le GR car mon experience du gue, la pluie, les detours que fait le GR m'incitent a prendre au plus court. Je suis donc la grande route jusqu'a St jean Pied de Port ou j'arrive vers 17h. J'appelle un premier gite qui est malheureusement plein, mais l'hotesse me donne les coordonnees d'un autre gite accueil chretien. Mon interlocuteur me confirme qu'il peut m'accueillir. Je commence par passer a l'accueil pelerin, dans la citadelle ou on m'enregistre. Alors que jusque la je n'avais vu quasiment personne, la, je decouvre beaucoup de monde qui prend le chemin. Avant d'aller au gite, je fais quelques courses: paires de chaussettes car les miennes sont deja pas mal reprisees, embouts de batons car je suis bientot sur la ferraille, quelques courses alimentaires pour le lendemain, pharmacie pour mon hypertension.... Puis je rejoins le gite ou sept autres pelerins sont deja la, mais ils demarrent de St Jean Pied de Port. Apres un repas chaleureux avec les hotes et les pelerins, la nuit est un peu mouvementee car l'un des allemands ronfle comme une locomotive! Je sympathise avec deux jeunes femmes francaises qui vont faire le chemin par petits bouts.
samedi 10 avril 2010
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